08 November 2023

LE O8 11 2023


Voilà la toute dernière version des Brouillons d'Odysseus ;j'ai abandonné la précédente .Cette version ne sera peut être pas la VERSION DEFINITIVE ,car ce manuscrit me paraît après chaque nouvelle relecture entaché de milles défauts. Si j'ai encore assez de temps devant moi, il est probable que je proposerai une VERSION ENCORE PLUS ELABOREE DE CE MANUSCRIT.
 

03 June 2022


LE 03 JUIN 2022

AIDE MEMOIRE


Je viens de relire le travail imprimé sur ce blog. Il s'est passé beaucoup de choses entretemps; je suis étonné de voir que j'ai presque systématiquement rapporté les évolutions de mon travail dans CE BLOG  

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J'ai envoyé récemment les deux nouvelles version (Implicitement définitive ) de ODYSSEUS mon  autofiction à Acte Sud au siège à Arles et une autre au siège parisien. Ce sont des bouteilles à la mer. J'enverrai d'autres manuscrits similaires à d'autres maisons d'édition au fur et à mesure que le temps qui passe me le permettra.


CES DEUX VERSION D'ODYSSEUS FONT PARTIE DE LA VERSION DEFINITIVE DE MON TRAVAIL D'AUTOFICTION.(Il me reste à finaliser la suite);mais  je considère déjà  que -MA VIE D'ECRIVAIN DANS LES MARGES EST PRESQUE TERMINEE-.


A part un ou deux livres à terminer qui donne une suite à Odysseus;je peu dire que pour l'essentiel, j'ai BOUCLE le PROJET DE MEMOIRE que  j'avais amorcé il y a une bonne  cinquantaine d'années lorsque je m'étais lancé dans la publication de mes mémoires (autofictions; fictions ;ainsi que  journaux et chroniques ).Je ne savais pas où j'allais; je me contentais de céder à une passion qui était celle d'écrire. La suite de cette entreprise délirante  ;ce sont LES BROUILLONS D'ODYSSEUS;ils sont archivé plus ou moins rigoureusement dans le travail de mémoire que j'ai  réalisé à travers CARAR  .Si mon autofiction Odysseus se résume à trois ou quatre livre ; j'aimerais  faire publier ; la masse BRUT DES ECRITS  qui contient la véritable substance  de mon travail d'écriture .Cette masse brut pourrait être  accessible à travers la PUBLICATION DES ECRITS ET CHRONIQUES d'ODYSSEUS  . Cela supposerais qu'un éditeur accepte de s'investir dans cette entreprise de publication ;même si elle ne correspond pas aux normes standards de l'édition qui ne publie que rarement DES ECRITS BRUTS (non corrigés) . De toute façon je n'aurais jamais ni le temps ni la force pour relire et corriger par moi même ces écrits.Cette façon (les montrer bruts) est une manière de plonger le lecteur dans une entreprise de création qui fait dériver la conception romanesque ,dans d'autres directions,qui restent encore à défricher.




 

15 January 2022

 CE JOUR 03/01/22 j'attaque une nouvelle version de ODYSSEUS qui s'intitule les Brouillons d'Odysseus .

02/09/21Correction nouvelle version d'Odysseus établie après la correction réalisée par Clément début septembre 2021.





LES BROUILLONS

D'ODYSSEUS




LIVRE I


































































ODYSSEUS

Autofiction

TOME I

Livre 1











Les Éditions Inconnues

















































































J




ODYSSEUS

Autofiction

TOME I

Livre 1


























































Le rivage




Avis au lecteur





Eu égard au fait que souvent mes pas m'égarent, et pour compléter mon dessein de n'être que librement moi-même dans toutes circonstances, j’ai tenu à restituer ce tapuscrit Odysseus exactement dans l'état où me la laissé mon alter ego J. On ne sera pas étonné, par conséquent, à la lecture de ce manuscrit d'y trouver des brouillons et des parties inachevées ; j'ai cru comprendre pour ma part qu'elles appartenaient à cette autofiction et qu'il n'y avait à priori nulle raison de les en soustraire.






























































































LES ÉCRITS*




(Ancienne page de garde des écrits)














J


Premier Opuscule



















PREMIÈRE PARTIE

- UN PEINTRE DÉBUTANT, UN ÉCRIVAIN IMAGINAIRE -





PRÉFACE



J'étais un écrivain imaginaire. J'avais beaucoup écrit jusqu'ici, mais n'avais jamais rien montré. C'est normal, j'étais plutôt un peintre et l'idée d'apparaître comme écrivain était toujours restée chez moi du domaine du fantasme .La somme considérable de brouillons que j'avais laissé derrière moi était effrayante Je devais réduire tout ça. Les textes que j'avais écrit étaient pour la plupart des textes autobiographiques .C'est un fait, j'ai tenté pendant de nombreuses années de raconter l'histoire de ma vie; je raturais, je me reprenais ,j'inventais des parties de mon passé ; j'écrivais dans des registres très divers. J'inventais souvent à chaque fois un nouveau nom d'auteur car je n'étais jamais certain du mien . Écrire était pour moi une délectation et une souffrance. Devenir le raconteur de ma vie, cela avait quelque chose d'exaltant mais de pénible et d'assez compliqué vu que souvent je me perdais dans mes récits. Mes récits étaient contenus dans des textes anciens que j'avais rassemblé sous des titres divers; mais celui qui prédominait; c'était celui que j'avais intitulé -LES ECRITS -En me relisant je trouvais parfois dans mes brouillons des passages de prose qui m'avaient été inspiré par les écrivains que j'admirais ;ces écrivains m'avaient insufflé leur foi, leur passion. Et une petite part de leur génie .J'avais continué à écrire ,mais j'avais renoncé à devenir écrivain, j'avais décidé de m’engager dans la peinture; je pensais depuis longtemps que c'était la ma véritable voie .J'avais du franchir beaucoup d'obstacles avant d'y arriver ,mais j'avais persisté et finalement j'étais devenu peintre. Comme je n'étais certain de rien concernant mes écrits, il me semblait que j'avais engendré un monstre informe .Lors d'un voyage (en Chine), alors que la peinture stagnait ; le désir de relire mes brouillons me prit .En me relisant ,je suis tombé sous l'emprise d'une hallucination ,je voyais apparaître dans mes écrits les fastes D'un roman de l'écriture- que j'avais laissé à l'abandon. C'était -Les Ecrits-J 'avais au moins deux mille pages de brouillon dans les mains ;ces brouillons ,c'étaient les variantes autobiographiques de ma vie transformées en roman. J'ai réalisé ,que l'écriture ;cette activité que j'avais pris pour une activité secondaire ,était devenue pour moi une activité plus qu'essentielle. Je voulais appréhender à travers elle - l'essence de ma vie. Un être héroïque marchait à mes côtés dans un grand océan de lumière et de papier (les Écrits) il cherchait son chemin ;c'était un être insaisissable ; un être imaginaire surgit d'un rêve. Les brouillons d'Odysseus, c'étaient sa propre version de ma vie; elle ressemblait en beaucoup d'endroits à un songe dans lequel je m'étais perdu.




24/12/21






UNE DEUXIEME VERSION DE LA PREFACE




J'étais un écrivain imaginaire. J'avais beaucoup écrit jusqu'ici, mais n'avais jamais rien montré. C'est normal, j'étais plutôt un peintre et l'idée d'apparaître comme écrivain était toujours restée chez moi du domaine du fantasme. Je m'étais même fabriqué un nom d'auteur, J, pour ne pas apparaître sous mon vrai nom.Je voulais surtout rendre justice à mon passé d'écrivain imaginaire.La somme considérable de brouillons que j'avais laissé derrière moi ,m'invitait dans un premier mouvement à renoncer à ce projet;mais des rêveries lointaines en provenance de mon adolescence me relançaient dans cette folie. La quantité considérable d'écrits retrouvés dans la caverne de mon ordinateur me fît blêmir. Il y avait là un tel fatras de choses à décrypter que j'ai failli abandonner . Je devais réduire tout ça.Les textes que j'avais écrit étaient des textes autobiographiques souvent défaillants .J'ai tenté pendant de nombreuses années de raconter l'histoire de ma vie;j'avais du mal d'y arriver; je raturais ; j'écrivais dans des registres très divers.Je m'inventais à chaque fois un nouveau nom d'auteur. Écrire ranimait en moi des émotions enfouies. Devenir le raconteur de ma vie,cela avait quelque chose d'exaltant mais d'assez compliqué .Mes récits me paraissaient peu digne des grands écrivains que j'admirais dans mon adolescence .J'ai souvent cherché à leur ressembler sans succès . Je les copiaient ; j'ai trouvé dans le fatras de mes écrits quelques passage de prose sublime qui m'avaient été inspiré par eux ;ces écrivains m'avaient insufflé leur foi, leur passion.,et une petite part de leur génie. J'ai pourtant renoncé à devenir écrivain; quelque chose me freinait. J'avais décidé de m’engager dans la peinture;c'était la que se tenait ma voie.J'avais du franchir beaucoup d'obstacles ,mais j'avais persisté et j'étais devenu peintre.Comme je n'étais certain de rien concernant mes écrits, je les avaient mis de côté,j'étais découragé. C'est lors d'un voyage (en Chine), alors que la peinture stagnait, que le projet insensé de relire mes brouillons ma pris.J'ai cru sous l'effet d'une emprise passagère, voir apparaître dans ces écrits dispersés Un roman de l'écriture-.Je voyais quelqu'un qui cherchait à se frayer un chemin à travers une mémoire qui semblait défaillante. Ce quelqu'un c'était moi;j'avais du mal à émerger .J'avais au moins deux mille pages de brouillon dans les mains ;c'étaient hallucinant;ces brouillons ,c'étaient les variantes autobiographiques de ma vie transformées en roman. J'avais appelé ça - Les Écrits- c'étaient une partie de ma mémoire métaphysique qui reposait là.En me relisant,j'ai soudain réalisé ,que l'écriture ;cette activité que j'avais pris pour une activité secondaire ,était devenue une activité essentielle pour moi .Lorsque j'écrivais un être héroïque marchait à mes côtés ,j'avais rêvé de lui ,depuis ma tendre enfance,il marchait au milieu de mes manuscrits dans un grand océan de lumière il symbolisait mon désir d'élévation...,Lorsque cet être intemporel à surgit ;j'ai compris que c'était lui que j'attendais;c'était le héros que je poursuivais dans mes rêves étant enfant . A cet instant je l'ai vu distinctement ,encadré par mes songes ,il marchait dans mes écrits;il s'appelait Odysseus il me livrait sa propre vision du monde ,sur mon passé;elle ressemblait à celle d'un rêve que j'avais fait,un rêve fou,inaccessible .




24/12/21















































































ODYSSEUS







Que celui qui m'accuse de lenteur regarde bien dans notre époque. S’il s’assoit deux minutes pour examiner avec soin les folies qui nous bercent, il conviendra que la lenteur a du bon, car il trouvera à me lire avec lenteur la satisfaction de trouver un individu pas moins perturbé que celui qu'il porte en lui.






Avis au lecteur



Première version des Écrits 2001, réactualisée en 2020 :


Si tu as eu l'imprudence d'ouvrir ce livre, ami lecteur, ne sois pas étonné de la façon dont il va s'ordonner. Je suis un écrivain abandonné et sans expérience, les chapitres que tu t'apprêtes à lire sont totalement improvisés, je viens juste de rédiger celui-ci. À l'instant. Nous sommes le 17 octobre 2001, il est 21 heures. Je suis en train de mettre en scène la trame de lecture du puissant chef-d’œuvre que j'appelle Mes Mémoires, que j'ai voulu appeler à d'autres époques Les Écrits et qui s'intitule à présent Odysseus. Ce livre met en scène ma vie à travers le fatras de mes anciens souvenirs et de mes vieux écrits. La première partie de mon mémoire retrace ma vie depuis l'âge de quatorze ans et continuera bon gré mal gré jusque l'âge de trente ans. Mais je ne suis pas sûr de respecter cet ordre. J'ai choisi d'écrire le plus souvent au débouté, en faisant des incursions dans des parties de ma vie qui sautent gaillardement toutes les époques sans m'occuper de la chronologie.












Note datée du 16 octobre 2001 :



ODYSSEUS

« Je ne savais pas où j'allais, mais j'allais. J'avais décidé de procéder ainsi, rien n'était prédéterminé dans ma démarche, je construisais au jour le jour "mon grand œuvre" (façon de parler). Je la construisais un peu en aveugle, presque en somnambule, beaucoup en improvisant. J'étais incertain des résultats. J'avais du mal à me représenter son corps en entier ; c'est pourquoi je me demandais dans quelle galère je m'étais embarqué en voulant raconter ma vie ».





Première version des Écrits,(2001), révisée en 2020


- UN PEINTRE DÉBUTANT, UN ÉCRIVAIN IMAGINAIRE -




La photo de moi en uniforme militaire que j'avais placée en page de garde de la première version des Écrits et qui figure à présent à la fin de ce premier livre ; annonce une période où j'écrivais surtout des pièces de théâtre. L'essentiel de mes activités de création entre dix-huit et vingt-cinq ans (essais, esquisses littéraires, ou projets pour des pièces de théâtre) se trouvait depuis rassemblée dans des cartons que j'avais abandonnés et qui je traînais derrière moi .C'est lors de mon départ précipité de mon pied-à-terre des bords de Seine où j'avais trouvé refuge, à la fin des années 90 que je me suis décidé à en éliminer une partie. J'avais quarante huit ans .J'abritais dans cet espace alternatif (depuis quelques années) une vie de peintre dans les marges ;le lieu était menacé de disparition. J'avais décidé d'abandonner derrière moi les restes de ma vie d'écrivain fictif,fictif,car je n'avais jamais rien publié . Si j'avais eu en tête à ce moment mon projet autobiographique, j'aurais peut-être tenté de sauver plus de documents. Ces documents touchaient à une période de ma vie qui n'avait rien donné .Mon périple littéraire était réduit à une peau de chagrin.Comme j'étais sentimental, j'avais quand même gardé quelques archives ;entre autres, une photo de ma main en train d'écrire, prise par un ami. À l'époque où cette main a été prise en photo, je m'exerçais consciencieusement à écrire. J'avais seulement quinze ans ;je travaillais depuis peu dans une usine textile .J'avais vaguement l'idée de devenir écrivain ,mais c'était juste un fantasme ;ma grande ambition c'était surtout de devenir peintre.J'étais doué pour le dessin et la peinture .Je m'étais inscrit à des cours par correspondance je voulais me perfectionner.Quelques années plus tard vers mes dix sept ans ,je me suis réveillé avec l'idée de devenir dramaturge.Je voulais toujours devenir peintre mais l'admiration que je portais pour Tête D'or, (le héros d'une pièce écrite par Claudel),m'invita à écrire des pièces de théâtre.Je vénérais cette pièce elle traduisait mon penchant pour les actions héroïques et pour les êtres aux destins sublimes. J'ai échoué à écrire ma première réplique de Tête d'Or,je ne maîtrisais pas les codes dramaturgiques..Six ans plus tard ,je travaillais toujours dans une usine textile .je peignais rarement;je venais d'accomplir mon service militaire ,je venais d'écrire ma première pièce de théâtre -le journal d'un fou en campagne- je croyais dur comme fer que ma vocation c'était de devenir dramaturge ;j'étais très prolifique .J'entassais mes projets dans des cartons ;mais je parvenais rarement à les finir;;je prenais beaucoup de plaisir à écrire . C'était ces chefs-d’œuvre que j'avais décidé de faire disparaître. Nous étions dans la deuxième période des années 90, j'allais sur mes 48 ans. ,je ne me voyais plus en dramaturge,j'étais devenu un peintre à part entière.





ODYSSEUS




Je m'étais jeté dans la peinture vers mes quinze,dés ma sortie de l 'école;c'était après ma rentrée à l'usine. C'était une véritable échappatoire.Je prenais beaucoup de plaisir à peindre. Je passais une partie de mes journées en dehors du travail à sillonner la campagne;je m’exerçais à peindre d'après nature comme me le conseillaient mes cours par correspondance. J'étais un peintre d'instinct;je ne concevais pas de faire autre chose .







ODYSSEUS



ECRIRE




C'est probablement après m'être vautré dans les chefs-d'œuvre de la littérature française que le désir d'écrire ma envahit.Je me souvenais que j'avais rédigé de bonnes rédactions à l'école ,mais j'avais surtout conservé le souvenir déplaisant des nombreuses fautes d'orthographe que je faisais en rédigeant mes rédactions. Devenir écrivain, c'était je crois un rêve ,mais surtout un travail harassant Je m'identifiais avec les écrivains que j'admirais .Je n'imaginais pas devenir une gloire littéraire ;écrire ,c'était une épreuve abominable,jouissive et terrifiante;devenir écrivain;c'était hors de question.











ODYSSEUS SUITE





Lorsque je me suis décidé à brûler mes anciens projets en théâtre ,la peinture m'absorbait totalement.J'avais changé de vie depuis bien longtemps ,oublié mon travail adolescent à l'usine ,j'étais devenu étudiant en théâtre;je vivais à Paris . Un jour j'avais rompu avec le théâtre,j'avais décidé de devenir peintre. Je vivais une vie compliquée ; j'avais rejoins le groupe art-cloche,un groupe d'artistes alternatif .Nous avions réussi à nous propulser dans l’arène médiatique des années 80 Sur le nouveau lieu ou j'habitais à présent,un lieu en friche situé en bords de Seine ,j'avais construit un atelier ,je commençais à prendre un peu plus de distance avec ma vie d'avant.J'avais l'impression que la partie de ma vie la plus héroïque;celle avec le groupe art-cloche était derrière moi.Je voulais m'abandonner à la peinture ,dans un esprit détaché des contraintes commerciales.L'époque glorieuse de la médiatisation artistique à outrance commençait pas prendre fin,c'était le moment d'en profiter pour dériver,hors des sentiers battus Nous étions au début des années 90 .Mes explorations artistiques utopiques du début des années 80 avec les Transmigrationistes me revenait en tête;à l'époque je me sentais le continuateurs des folies dadaïstes ,et surréaliste;j'aimais Daumal et les disciples du grand jeu ,Duchamps et toute la clique ,des artistes utopistes des années soixante dix m'avaient fait rêver,je marchais dans leur sillage .J'étais gonflé à bloc ,j'annonçais dans mes manifestes ,qu'une révolution poétique allait bientôt surgir .Mes discours se nourrissaient d'une vision métaphysique imprégné par des réminiscences de mes visions psychédéliques.Je m'inventais des scénarios pour nager dans l'univers de la nouvelle civilisation cosmique qui allait émerger Je faisais partie des rêveurs radicaux qui croyaient au génie humain et à la transmutation de l'humanité;je voyais la terre comme une sorte de grande base spatiale intemporelle.- Certaines frontière,certaines limites certains territoires; sont en train de basculer.la conscience du monde est en train de changer-. Voila ce que j'écrivais dans mes manifestes.C'est pourquoi je m'étais de nouveau abandonné à mes rêves utopiques les plus fous.Le lieu en friche sur lequel je vivais ,m'invitait à naviguer hors champs .Je voulais dériver sans contraintes et explorer les mondes souterrains qui faisaient partie de ma folie ordinaire. J’étais Odysseus à ma façon ,même si je n'avais pas encore idée de qui était Odysseus.




















ODYSSEUS


Un autre petit bout de mon histoire




Vers l'âge de vingt quatre ,j'avais réussi à m'extirper du milieu dans lequel je vivais.,j'étais parti à Paris, pour y poursuivre des études de théâtre. J'avais trouvé là un moyen pour prolonger la vie du dramaturge que je croyais ,être à ce moment .J'avais rejoins une université crée par des intellectuels de gauche après mai 68 .ils voulaient démocratiser le savoir .Je vivais dans un rêve; je voyais un nouveau monde s'ouvrir devant moi;il ressemblait à l’Amérique des campus que j'avais pu observer de loin à la télévision .Les cours de théâtre se passaient sur les pelouses ou dans des salles dépourvus de sièges,c'était la nouvelle manière d'aborder le théâtre;je trouvais cette façon de faire originales ;j'étais content de faire partie de cette folie ;les professeurs étaient sympas,les cours étaient décontractés;cette nouvelle vie à moitié géniale à moitié superficielle me plaisait;cette société qui s'inventait ses propres règles et des savoirs alternatifs;ça me changeais des durs plaisirs de l'usine.





Le soir en marchant sur les boulevards à paris ,je devais sortir de mon rêve pour affronter la réalité;je marchais sur des trottoirs sombres ,dans des rues qui n'en finissaient jamais de s'étirer ,je rentrais dans l'anonymat d'un monde triste,dans une ville somptueuse que nous enviaient le monde entier,mais que je trouvais hostile.Je marchais souvent à pieds car j'aimais la marche.Ma vie à Paris c’était ça des marches dans la nuit,et des soirées passées dans un espace étroit planqué sous des escaliers dans un meublé du 11ème ; j'avais dû me loger à bas prix,j'avais l'impression d''être devenu un paria et je devais lutter contre la solitude . Cette ville m’impressionnait.en la traversant de long en large ,en plein jour ,je me rendais compte de son exceptionnelle beauté Je passais à présent beaucoup de mon temps libre à l'explorer,j'étais désargenté mais je jouissais de l'attrait prestigieux qu'elle offrait .Je sillonnais ses rues au hasard .Entre temps je m'étais fait des amis;cette ville me paraissait moins étrangère. En me promenant dans les rues ,quand je voyais des êtres errants les yeux hagards qui quémandaient leur pitance;j'imaginais voir Henri Miller mon écrivain fétiche d'alors en train de faire la manche ; je me souvenais de l'avoir admiré pour ça ;mais je ne parvenais pas même en imagination à vivre une expérience similaire.J'étais protégé par mon statut d'étudiant Je pouvais imaginer que j'allais faire une carrière théâtre,car je venais seulement de rentrer à la fac.







Au bout de deux années passées dans le maelstrom utopiques de la fac post soixante-huitarde,je commençais pas être un peu moins enthousiaste .L'exaltation que j'avais eut au début pour ma vie toute neuve d'étudiant s'estompa; une sorte de lassitude s'empara de moi; ;j'avais l'impression de faire du surplace.J'avais pourtant décidé de rester dans le giron de la fac;je m'étais habitué à ce havre temporaire de sécurité;rester étudiant;c'était vivre sous la protection éphémère de mes diplômes universitaire;en demeurant étudiant j'avais une identité propre;je faisais partie d'une élite sociale potentielle;surtout,j'avais un numéro de sécurité sociale et une carte d'étudiant qui me permettait de manger des repas à des prix abordables dans les cantines universitaires.Ma passion pour le théâtre ne s'était pas complètement envolée ,j'écrivais toujours des pièces;mais j'avais un peu perdu la foi ,ces pièces d'ailleurs n'aboutissaient jamais à des publication ou encore moins à des réalisations;j'étais toujours une sorte d'écrivain imaginaire;je me disais pour me défendre que ce n'étais pas mieux d'être un pur artiste errant célèbre comme Henry Miller (qui devait faire la manche, pour survivre);qu'être étudiant perdu dans une ville mirage comme Paris.Je trouvais mon sort misérable,mais je me trouvais des circonstances atténuantes vu que je n'avais pas encore terminé mes errances héroïques dans cette vie.






Ce qui devait arriver arriva;au bout de deux années passées à la fac ;je me suis affaissé .Je me suis affaissé d'un seul coup . J'avais l'impression d'être tombé dans un puits . En rentrant à la fac ,javais réalisé un rêve ,mais ce rêve s'était effondré. Mes errances dans les lieux réputés de la culture théâtrale parisienne, mon désir de réussite,mes ambitions théâtrales prenaient soudain la forme d'un cauchemar,pire d'un rêve inaccessible.J'avais renoncé a faire une carrière de dramaturge.Le désenchantement m'avait pris ,sans même que je sache pourquoi il était là..Une nuit plus déprimante que d'autres ,j'avais plié l'échine je m'étais retrouvé sur le sol terrorisé ;j'avais aperçu à l'intérieur de ma tête un trou noir énorme .À mon désir flamboyant, de vaincre s'était substituée les vision terrifiante de mon impuissance à affronter le monde.Je contemplais ma vie avec l’œil d'un naufragé.Je ramais pour essayé de m'extraire de cette vision horrible Il me semblait que mes énergies se délitaient et se rétrécissaient. Je n'étais qu'une infime parcelle de la poussière du monde.Ma vie glorieuse me lâchait.Je devais me reprendre si je ne voulais pas couler. Heureusement j'avais une muse;elle était comme moi étudiante en théâtre;nous partagions les mêmes galères et les même folies mégalomaniaques;elle rêvait d'être actrice comme moi je rêvais d'être dramaturge.J'avais été son amant ,après un accident de voiture;elle avait un corps sensuel que j’aimais caresser;elle avait l'esprit vif ,de beaux seins elle était dynamique ,et passionnée ,elle fumait de l'herbe ,elle se prenait aussi parfois pour une pasionaria .Nous étions diplômé;mais nos diplômes ne servaient à rien;J'étais à la recherche de mon identité ;j'étais aussi repris par des folies littéraires.Avec ma muse nous effectuions des jobs divers pour qui assurer notre survie.Elle aimait faire l'amour dans les trains lorsque nous étions enquêteur;moi j'étais rentré dans ma période d'errance;elle allait durer au moins deux ans. .






SUITE




Elle avait plus que moi le désir d'en découdre avec la vie ,elle était un peu plus jeune et avait besoin de s'affirmer.Sa vie était à l'opposé de la mienne;elle venait d'une famille d’artisans entrepreneurs . Elle aimait et admirait passionnément son père qui était armurier.Son père avait dans l'idée de transmettre à ses fils le relais de l'entreprise familiale;sa sœur et elle avaient été reléguées au second rang.Elles s'étaient révoltées chacune à leurs façon .Sa sœur était partie en Afrique ,elle à l'université pour y faire du théâtre .J'étais pour ma part accroché à la seule chose que j'étais capable de faire;j'écrivais ;j'étais obsédé par la création d'une œuvre intemporelle. J’écrivais Une théorie des Récits.une intuition ,m'avait fait imaginer que c'était là que se tenait le nœud de l'existence ;toute ma vie d'écrivain imaginaire tenait dans cette théorie.J'avais cru déceler dans cette théorie l'origine métaphysique de tous mes conflits








Je continuais à peindre ,des choses qu’aujourd’hui,je ne pourrais plus peindre ,car elles étaient trop proches de la peinture sociale .La peinture brut et primitive qui sommeillait en moi, à émergée d'un seul coup d'une façon brutale .C'est le choc de mon histoire d'amour avec E... qui en a été le détonateur .Notre relation s'est désintégrée d'un seul coup. Je suis tombé dans les abîmes. Je marchais sur un fil,et le fil qui me soutenait c'est rompu .J'ai été aspiré par l'abîme. C'est la peinture;qui ma sauvée ;elle produisait en moi des effets réparateurs ;lorsque je peignais je retrouvais goût à la vie;mes peintures devenaient des icônes flamboyantes. J'ai peins de nombreuses fresques sur papier durant cette période; leur caractère extrêmement brut et spontané me rappelle malgré leur extrême simplicité que la peinture ma sauvée des eaux La peinture ,me permettait de marcher au dessus des abîmes ;j'avais de nouveau l’œil fixé sur le ciel.



















ODYSSEUS




Ma vie dans les années 90





Je vivais dans un atelier que j'avais construit de mes propres mains;j'avais franchis les épreuves que la vie impose aux être assez fou pour faire une carrière artistique dans un monde dominé par la compétition. .Dans mon nouvel atelier ,j'ai écrit en arrivant un texte La quête immobile,ou je résumais mes dix premières années de vie dans la peinture . En relisant ce texte ,mes visions délirantes d'antan me reviennent à l'esprit.Le texte dont je parle,celui de la quête immobile à été écrit par un fou;ce fou c'était moi à l'âge de quarante ans .Le texte de la quête immobile me donne l'occasion de revoir les guerres secrètes qui m'assiégeaient l’esprit. J'avais sous titré mon mon mémoire -les écrits d'un peintre égaré dans la splendeur du temps. .Ce mémoire contenait un lyrisme prophétique qui m’énerve à présent .Je croyais à une époque que ce lyrisme reflétait les beautés sauvages de mon âme ,je crois à présent qu'il en montre surtout les fêlures. Ce texte m’a servi de point de repère pendant plusieurs années ;il décrivait assez justement la cartographie de mes vies dérivantes,ils montrait ce que j'appelle aujourd'hui mes fêlures ;il montrait surtout le cheminement d'une pensée en quête d'absolu .Ce n'était d'ailleurs pas un texte limpide ,c'était un texte besogneux; le Graal mythique et mystique qui me rongeait était à l’œuvre dans mon mémoire;il montrait de l'intérieur ce qu'était devenue ma vie dérivante à l'âge quarante ans. Odysseus,ce fou ,cet illuminé me taraudait toujours ;alors que j'aurais dût être sage je devenais de plus en plus déraisonnable.














PAYSAGE





Le lieu sur lequel je m'étais installé était dans mon esprit autant un lieu d'utopie qu'un lieu d'affrontement . Des guerres secrètes se tramaient dans la tête des individus qui étaient venus s'installer dans cet endroit situé hors du temps .Je me voyais comme un héros;je traversais les steppes noires de l'art urbain ( l'art underground);j'étais un rêveur de mon époque . J'étais quotidiennement envahi par des visions métaphysiques. Je voyageais dans les espaces de mon imaginaire avec aisance.Comme je voyais depuis la fenêtre de mon atelier une abbaye ; je croyais que je vivais dans un nouveau moyen-âge;celui auquel va succéder une renaissance.Je peignais souvent l'abbaye :en la contemplant ,j'étais envahit par des ondes de sérénité;c'est comme si j'étais retombé dans une de mes ancienne vie qui se passait dans une époque lointaine . Je voyais surgir à mes côtés des êtres imaginaires;ils défilaient dans les airs sur la ligne d'horizon lointaine ,et dans les arbres tout proches . La seine coulait devant mes fenêtres ,la Seine m'apaisait ;j'aimais ce fleuve . Ses flots charriaient dans ses remous des histoires qui m'incitaient à la rêverie. Je regardais mon siècle,le XXème siècle finissant en m'imaginant que j'étais devenu un être intemporel.La télévision suspendue au-dessus de ma mezzanine,me ramenait brutalement dans mon époque; je regardais avec un sentiment de joie d'effroi et de désolation le monde qui s'agitait. Je ne pensais la plupart du temps ,qu'à mon plaisir de peindre,la peinture agitait toute ma vie.Mais j'étais aussi poursuivi par une obsession;j'étais obsédé par la recherche du Graal. En regardant dans le ciel; les oiseaux qui volaient,je me demandais s'ils connaissaient la mystérieuse origine de la vie;leurs vols azuréen m'invitait à la méditation ;le fer rouillé et les sables rose que j'utilisais pour construire mes œuvres,me renvoyait à l'origine intemporelle du monde;je recherchais à atteindre le Graal par le biais d'une immersion dans mes œuvres que je voulais intemporelles.Je nageais dans le bonheur absolu et éphémère de la Création. ; je nageais dans la béatitude.,d'autre fois je retombais les pieds sur terre avec une furieuse envie de m'échapper de ce monde pour rejoindre une vie spirituelle située hors d'espace et du temps .





ODYSSEUS



Moi, Odysseus, j’ai déployé mes ailes avec émerveillement dans des mondes assurément surnaturels .Mais une fois redescendu sur terre, je devais me rendre à l'évidence : je n'étais qu'un simple mortel.j'étais sujet à des variations d'humeur et à des maladies comme tout le monde,je devais regarder mes fêlures en face ,avant de m'embarquer vers d'autres chimères. Je tenais un journal de bords de mes pérégrinations;cela dura jusqu'au moment fatidique où arrivé vers la cinquantaine,je profitais de la naissance de mon fils pour me relancer dans de nouveaux projets d'écriture .A ce moment ; j'entendis de plus en plus distinctement une voix qui disait dans mon dos : « Tu dois devenir un autre ».Tu dois te transformer ,te transcender ;tu dois regarder ta vie enveloppée par le l’œil de feu tout puissant que contient l'univers- .C'est ainsi c'est ta destinée,et tu dois l’assumer!.Odysseus que je croyais parti ,venait de ressurgir. .











ODYSSEUS




Un ancien voyage


Okapoulkofou,







J'ai retrouvé le manuscrit du journal d'un fou en campagne que j'avais écrit à l'armée. Je me sentais à l'époque l'âme d'un dramaturge. -Le journal d'un fou en campagne -.était ma toute première pièce ,et j'en revendiquais encore la paternité. En la retrouvant dans mon fourbi, j'avais redécouvert glissé au milieu d'elle un manuscrit que je croyais perdu.Ce manuscrit , m'avait torturé l'esprit lorsque j'étais étudiant en théâtre. C'était en fait un mémoire de maîtrise qui avait mal tourné .La vie fantastique d' Okapoulkofou.;c'était son titre me renvoyais à un ancien délire..C'était un mémoire de maîtrise ,mais j'avais voulu en faire un essai romanesque, c'était en fait un simple délire littéraire. Le héros qui m'obsédait s'appelait Okapoulkofou;il fouettait l'air à travers des obsessions fougueuses. Il était né dans un cosmos imaginaire;le monde réel lui échappait;ce cosmos imaginaire ,c'était le ventre de sa mère. C'était déjà d'une certaine façon un sorte d' Odysseus avant l'heure. le portrait que j'avais fait d'Okapoulkofou ,ressemblait étrangement à celui d'Odysseus.





J'ai retrouvé dans mon fouillis , un nu qui faisait partie des images que j'avais placé dans ,Okapoulkofou je constate avec étonnement que certaines images ,comme celle de cette femme nue et les têtes qui l'accompagnaient faisait déjà partie de mes obsessions;je crois que je suis toujours obsédé et fasciné par l'antique origine de l'humanité qui se confond pour moi avec l'univers de la féminité.





















Un nu prémonitoire







Okapoulkofou



UN DELIRE ANCIEN




J'avais tenté sous le coup d'une inspiration irrépressible de faire surgir, une poétique nouvelle. Je voulais sonder ma créativité intérieure. Je voulais appréhender ma vie à travers un espace symbolique allégorique ;je voulais mettre à jour une espèce de poétique . Okapoulkofou était un héros. dont les organes avaient été dispersés dans le cosmos originel .Okapoulkofou racontait sa naissance ,comme aujourd'hui Odysseus essaye de le faire .Okapoulkofou racontait sa naissance à l'aide de chants entre autre qui rappelaient ceux des aèdes antiques. Ses chants témoignaient de son combat douloureux pour parvenir à naître . Okapoulkofou décrivais ma vie à travers mes œuvres naissantes;j'avais crée des peintures nouvelles , je jugeait à l'époque que les miennes n'étaient pas assez nombreuses. J'avais étalé mes essais dramaturgiques ils étaient assez abondants. ; même s'ils n'étaient que des fragments, Je m'étais inventé des écrits poétiques, .Okalpoulkofou cherchait à accoucher d'un être imaginaire ,d'un être mythique.La peinture le théâtre ;et la poésie était ses trois vecteurs .Je m'étais échiné durant des mois à faire émerger cette chimère;hélas tous mes efforts pour me hisser dans cette œuvre imaginaire avaient échoués ;j'avais surestimé mes talents,je m'étais ramassé .Tout cela n'avait pas fonctionné;je crois surtout que j'étais un néophyte dans l'art de conter. Mon mémoire avait été repoussé . J'allais sur mes trente ans. L'échec de cette tentative d'écriture m'avait profondément abattu ;mais étant d'un naturel obstiné ,je n'avais pas renoncé entièrement à l'idée de construire une œuvre mythique ; d’ailleurs renoncer à écrire, je n'y arrivais pas;même si j'écrivais mal ,je croyais toujours en mon génie.Dans l'espoir qu'un jour la force me revienne pour me relancer dans mes chimères ,je tenais en attendant qu'elle survienne des journaux intimes ou je relatais ma vie ordinaire.





ODYSSEUS

Le mystère de l'origine



Je n'ai jamais cessé d'interroger l'énigme de ma naissance. Mon père n'avait jamais réussi à percer l'énigme de la sienne,il ne semblait pas préoccupé par la question;comme j'aimais mon père cela ne me préoccupait non plus .Pourtant l'énigme de ma naissance a fini par me préoccuper .Le besoin de remonter aux origines pour découvrir qui j'étais vraiment ,et devenu une obsession presque à mon insu .Okapoulkofou était je crois un concentré de cette obsession.Je cherchais à travers lui mon véritable moi,celui qui était caché au sein du cosmos originel.Le cosmos originel avait beaucoup de ressemblances avec le ventre de ma mère;je spéculais sur les origines du roman familiale,j'étais à la recherche d'une entité originelle qui me fuyait,car mon père qui n'avais pas connu son véritable géniteur ,ne m'avait pas permis de construire une histoire cohérente du passé;j'étais devenu Okalpoulkofou par la force des choses ,j'avais imaginé une histoire délirante qui expliquait ce passé;j'avais peut être été un juif errant dans une vie passé,où même un être fantastique ,car je me voyais souvent avec des ailes dans le dos comme les anges ,j'étais peut être issus d'un monde surnaturel,je recherchais mes origine dans une légende qui ressemblait à un conte . Aujourd'hui ,je suis tenté de croire ,que je recherchais le Graal (Une sorte de vie éternel) mon obsession sur l'origine n'était qu'un prétexte pour dériver vers des mondes inconnus qui ressemblaient au monde Idyllique et mystérieux du ventre de ma mère. Je voulais peut être raconter l'histoire qui me liait au ventre de maman mère;mais de cela même je n'étais pas sûr.Je pouvais aussi bien me tromper.







ODYSSEUS



Car même lorsque ma vie était remplie de bonheur, je continuais à errer à la recherche d'une vérité un peu surnaturelle . Un être utopique impersonnel collait à mes basques;il avait des exigences,il aspirait à une vie supérieures . Aujourd'hui encore, mon obsession de dépassement me harcèle encore ;même dans l'état de délabrement psychologique dans lequel je me trouve,je suis aspiré par l' idée qu'il existe un monde supérieur d'ordre intemporel .

























ODYSSEUS





Mon entreprise littéraire souterraine ma absorbée durant une grande partie de ma vie.Elle a surtout commencé à prendre forme ,lorsque l'idée m'est venue de mettre en forme mes brouillons anciens ,et d'appeler ça -Les Ecrits- . J'ai retrouvé le passage glorieux ou je m'interrogeais sur l'entreprise hasardeuse que je venais d'entreprendre .




L'art du soliloque

Un brouillon daté de 2001 :



Premier soliloque sur les Écrits



J'ai appris en relisant mes brouillons à considérer mes imperfections comme une tare, nécessaire!.J'aimerais pouvoir écrire d'une seule traite sans ratures, mais je n'y arrive pas; c'est pourquoi j'ai décidé de me mettre à aimer mes brouillons bien qu'ils soient laids et imparfaits.Finalement ,je crois bien que j'aime cet état d'imperfection .C'est comme si j'étais un homme de ratures. En feuilletant mes brouillons, j'apprends à devenir modeste, ce qui est strictement nécessaire pour moi qui ai toujours tendance à me prendre pour un génie. Mes ratures m'apprennent à me regarder en face ,elles me laissent croire que demain je peu devenir plus vrai. J'ai espoir que demain surgira un autre livre bien meilleur que celui que je m'efforce de mettre à jour aujourd'hui ,demain je saurais sans doute mieux écrire.Mais , je me dis aussi que ce « bien écrire »n'est qu'une illusion. Demain, je ne saurai pas mieux écrire qu'aujourd'hui. Quelque chose m'échappera qui rendra la chose irréalisable . D'autres clartés surgiront qui me ralentiront,d'autres détresses viendront remettre en question mes certitudes sur la vie.Tout ce que je croirai savoir en bien et en mal sur le monde ,tout cela s'évanouira.











ODYSSEUS




J'avais pensé hier en commençant la rédaction de mes écrits,que j’appelais aussi Des mémoires improvisées qu'une seule manière de voir était possible. J'avais caché en moi un dessein très littéraire. Je voulais rendre ma vie beaucoup plus exaltante, du moins plus sublime qu'elle n’était. Je pensais que seule une transposition poétique de ma vie ; pouvait la rendre plus vraie. La vérité brute importait finalement moins que la vérité poétique. C'était une belle façon de voir,mais j'étais incapable de mis tenir;j'étais trop indiscipliné trop imprévisible pour m'inscrire dans un registre aussi précis. Mes textes filaient dans toutes les directions,ils m'échappaient;c'est pourquoi je pensais que j'étais vraiment nul dans l'art d'écrire.J'avais un sens de l'esthétique qui était foncièrement anarchique, je dérivais dans tous les sens .J''apercevais plus de laideur que de beauté dans mes entreprises et je m'en désolais;mais dans le même même temps, je trouvais à contempler mes brouillons une sublime délectation.J'étais un être partagé.






Une page de mes anciens écrits (Mes brouillons) pris au hasard.







Je pouvais admirer à travers mes manuscrits,la trace mystérieusement persistante de mes ratures et mes fascinations pour elles me renvoyaient à un roman idéal qui s'écrivait dans les marges ;je pouvais contempler à travers mes ratures un écrivain qui cherchait sa voie à travers le ciel imaginaire de mes manuscrits.Je me disais parfois « ces ratures, ce sont les plus vraies, les plus authentiques parties de toi ! ». Les autres parties de toi, celles que tu montre une fois corrigées mentent. Elles ne montre que l'état artificiel de ta vie mis en forme une fois corrigées ;elles te trahissent. Tes brouillons parlent plus vrai, car ils disent mieux la vérité sur toi que tes textes fini.Conserve tes brouillons, c’est les parties les plus authentique de toi !.



ODYSSEUS



J'ai fait hier une chose que je n'avais jamais pris le temps de faire, concernant mes brouillons (Mes Écrits) : j'ai compté (en gros) le nombre de pages qu'ils pourraient contenir si je me décidais à les mettre en forme d'une façon définitive. J'ai vu se dresser en rêve treize volumes, qui étaient censés contenir ma vie, et surtout mes mémoires. C'était un véritable cauchemar! Je me demandais si je n'avais pas rêvé en regardant tout ce que j'avais fixé bêtement sur le papier jusqu'ici.Conserver mes brouillons c'était bien,mais les livrer tel quel à un futur lecteur était une chose impossible à réaliser ,qui aurait le courage d'absorber toute cette mélasse.




ODYSSEUS



Vingt ans plus tard, j’avais envie de comprendre pourquoi l’envie de coucher sur le papier cette monstrueuse saga littéraire à base de brouillons m’est venue à l’esprit.Ma passions pour les brouillons me venait ,je crois de mon adolescence.Je lisais régulièrement un ouvrage qui me servait de référence ;cet ouvrage - L'histoire illustrée de la philosophie- m'avait conquis ; j'apercevais dans mon livre. les pages d'écritures des écrivains et des penseurs célèbres;elles étaient toutes raturées;elles m'avaient immédiatement attirées;je n'avais eu qu'un envie en les voyant c'était de faire pareil .Mon modèle d'écriture était une écriture raturée .À l'époque, j'écrivais à la plume et j'écrivais très mal. Je couchais sur le papier mes gribouillages avec un sentiment de fierté absolu;je faisais des ratures;j'étais d'une certaine façon légal des penseurs et des écrivains de génie,j'étais comme eux. Je dissimulais aussi mon écriture pour que maman ne puisse pas me lire,je voulais entre autre garder ma vie secrète. .





DELIRES ADOLESCENTS





J'avais aperçu entre temps (dans la même période) des sonnets de Shakespeare, j'étais tombé pieds et poings liés dans son admiration. J'étais grisé par ces sonnets que je lisais en anglais à l'aide d'un dictionnaire. Mon anglais était un anglais bidouillé. Je lisais sans comprendre le sens des mots. Heureusement, des traductions me permettaient de me rapprocher de mon idole. Mon obsession pour la langue anglaise me rendait malheureux, car le sens des mots m'échappait. Avec mon admiration pour Shakespeare, je me suis découvert une passion pour le théâtre. Je me suis inscrit dans la troupe de théâtre amateur de ma paroisse. Je lisais tout ce qui me passait sous la main concernant le théâtre. Shakespeare avait exercé sur moi une telle fascination qu'il représentait un idéal à atteindre. J'aurais bien aimé vivre à l'époque de Shakespeare. Je n'avais pas encore l'ambition de devenir dramaturge. Je lisais beaucoup, même durant mes heures de travail. J'étais poursuivi par le besoin d'apprendre. Mes auteurs préférés étaient Montaigne, Chateaubriand, Artaud, Elie Faure et beaucoup d'autres dont j'ai oublié les noms. Le travail à l'usine me donnait une certaine indépendance, mais l'usine me déplaisait ; je n'étais pas vraiment libre. C'était un lieu d'asservissement. Je m'étais payé des cours de peinture par correspondance, puis j'ai fait la même chose avec des cours d'apprentissage littéraire. À peine sorti de l'usine, j'allais battre la campagne pour m'exercer à peindre. Je m'exerçais à peindre d'après nature. J'étais agité par mon génie naissant. Mon imagination me jouait des tours : je ne me voyais pas tel que j'étais. Je me voyais disproportionné, tantôt comme un futur génie, tantôt ballotté par des forces contradictoires.,je me sentais humilié du fait de devoir travailler Je voulais contempler la beauté à l'état pur. J'aurais voulu accélérer le cours des choses qui n'allaient pas assez vite à mon goût ,je voulais .créer une œuvre de titan une œuvre gigantesque, être reconnu et montré du doigt comme un être d'exception,un génie. À d'autres moments, paradoxalement je voulais devenir anachorète ,je n'aspirais qu'à me retirer pour méditer dans un lieu perdu au milieu du désert.Ce que j'aimais le plus, c'était m'abandonner à mes rêveries;ma propension à me projeter hors de la réalité me faisaient évoluer dans un monde presque surnaturel. J'avais l'esprit attaché à des idées sublimes, je me voyais évoluer dans des mondes raffinés et extraordinaires , je refusais la banalité. On m'avait tellement seriné à l'école que j'étais destiné à la médiocrité puisque à part le dessin je n'avais pas de qualités;à part celle d'être un être banal ;que je ne désirais rien de plus que me grandir . Mais je reportais ma consécration à plus tard, je savais que je n'étais pas encore prêt pour réaliser la grande destinée que je pressentais pour moi .Je savais que je devais fabriquer moi-même la barque qui me propulserait dans une vie héroïque ;ma barque attendait couchée sur le flanc.J'avais décidé d'être un vainqueur,et de ne pas céder au découragement ;si j'échouais dans cette vie je boirais la ciguë comme Socrate dont je connaissais l'histoire.j'avais décidé de mourir en martyr. Quand je sortais de mes spéculations et de mes rêveries ;je retrouvais devant moi le mur froid de la réalité. Ce mur était en dur, conçu pour résister aux coup de boutoir de ma propre volonté;plus je m'obstinais à vouloir le fracasser plus il résistait ; mes rêves de gloire et de reconnaissance s'effondraient, j'avais immédiatement envie de mourir, je voulais disparaître six pieds sous terre, faire en sorte qu'on ne me revit jamais ! J'étais sujet à des bouleversements erratiques cyclothymiques?;je les croyaient passager ,mais ils n'ont jamais ,cessé de me poursuivre ma vie durant. C'est comme si la destinée avait fabriquée pour moi un moule dans lequel j'étais rentrer de force et duquel j'avais du mal de m'extraire.Pour m'en extraire je devais sans cesse lutter.






SENTIMENTS



Ma vie à cette époque était contrastée ,j'étais joyeux ,triste et révolté ;bien que pleine de promesses ma vie était surtout peuplée d'incertitudes. La peinture était le seul oasis ou je pouvais me réfugier . Lorsque je dessinais ou me m'étais à peindre je devenais un autre ,je devenais instantanément joyeux et optimiste. Je m’entraînais à peindre régulièrement et avec ardeur,je savais qu'il fallait m'exercer beaucoup avant de devenir un grand peintre. J'avais un démon qui se m'était en travers de ma route,je voulais obtenir des formes parfaites,comme j'en obtenais rarement je me mettais à douter ;je devais me reprendre;cela me ralentissais,j'étais furieux,mais cela m'obligeait à me surpasser. Lorsque j'écrivais c'était une autre histoire ,c'était bien pire; « mon génie spontané » ne pouvais pas s'exercer ; j'étais toujours ralenti par une dose invraisemblable de contrariétés, j'étais insatisfait, je noircissais des pages qui laissaient voir mon talent naissant mais mon talent s'effondrait aussitôt Mes écrits me semblaient inconsistants ,énigmatiques et inquiétantes . Je les regardais s'étaler sur la page avec un sentiment d'angoisse et de défaite ;de temps en temps un retour d'orgueil me les faisait voir comme des objets précieux.C'était mon narcissisme exacerbé ,qui me trompait;je voyais dans mes ratures de grandes beautés.;j'y décelais les marques de mon futur génie Cette façon d'écrire imparfaite qui ne semblait mener à rien était devenue ma marque de fabrique;c'était le signe que j'étais un mutant, un être d'exception destiné à créer une révolution dans le monde de l'écriture.Je rêvais régulièrement que j'étais un être incompris un reprouvé;je me voyais en artiste maudit;je construisais une œuvre qui ne serait déchiffrée que dans des temps futurs;je savais que je serais jamais reconnu de mon vivant. Cette idée romantique de ma destinée ne contrariait pas les feux de gloire que j'aurais aimé recevoir de mon vivant. Pour moi la gloire était un sentiment fabrique par mon imagination;c'est pourquoi je pouvais me satisfaire d'une gloire posthume Cette imagerie glorieuse et dramatique de ma destinée ma toujours collée ;elle me susurrait à l'oreille des choses invraisemblables du genre : « Ne cède pas ! Tu travailles hors du temps,pour toi les jours les années ,les siècles ne comptent pas ,tu es un héros intemporel ! ». Je suis hanté régulièrement par cette voix ,elle me vient, d'une folie que je porte en moi .J'éprouve une sensations de plénitude et de griserie, à recueillir ces délires et admonestations.De temps en temps je les étalent au grand jour ,pour monter mon héroïsme et surtout mon inadaptation à ce monde ; moi Odysseus je suis un génie mais aussi une monstruosité de la nature.







ODYSSEUS





Hier ,j'étais persuadé que de mes ratures sortiraient demain une œuvre intemporelle. L’idée précoce que mes ratures contenaient potentiellement une partie de mon génie est restée gravée dans ma mémoire. Cette idée que j'étais un être à part m’a poursuivi toute ma vie durant sans jamais faiblir. Elle a persisté et persiste encore à imprimer ma psyché d'une façon régulière,elle me poursuit sans que je puisse la chasser de mon esprit. Cette passion pour mon individualité en rupture avec le monde banalisé m’a amené à partir vers l'âge de vingt-quatre ans pour Paris;je voulais poursuivre une vie héroïque de dramaturge que j'avais esquissé quelques années auparavant en écrivant des pièces avant-gardistes. Je me suis retrouvé quelques années tard ,plongé dans le milieu étudiant;puis jeté dans une vie parallèle qui m'était tombé sur la tête sans presque crier gare.Ma destinée avait virée,je m'étais retrouvé dans la peau d'un autre moi;cet autre moi s'était mis mis dans l'idée de crée un mouvement d'art intemporel .J'étais devenu un artiste dans les marges ,qui vivait ses délires au cœur Paris;j'étais devenu un héros du nouveau Bateau Lavoir ,qui avait implanté son campement au cœur de la société matérialiste des années quatre vingt.Des années était passées ,et j'avais écris pour me souvenir de ces folles années une fiction poétique que j'ai intitulé - La Folle Légende- .Dedans j'avais retrouvé Bel Astre, mon alter ego ,il décrivait avec emphase et lyrisme l'époque ou il était devenu un artiste amoureux la rose d'or.









LA FOLLE LEGENDE


Dans le premier livre, de la Folle Légende,que j'avais rédigé ,j'avais montré la vie tourmentée de Bel-Astre,(héros de cette épopée).Son histoire avait commencée dans les années soixante dix sur une maison violette (un squat ); il vivait là en compagnie de Désir qui deviendra l’héroïne clés de cette épopée .Dans le second livre ,,après moult aventures ,Bel Astre ,voit apparaître la base céleste qui accueillera les aventuriers de la confrérie d’art-cloche,tous membres rose d'or; la scène se passe au début des années 80.Il faut se remettre dans le bains littéraire de cette saga pour en apprécier le style ,qui est légèrement flamboyant.






LA FOLLE LEGENDE (Livre II)




MONTRER LA COUVERTURE



Apparition de la base Art-Cloche.



Chapitre I




Année 1981 Paris . Visite de Bel-Astre à Raie d'or et à Splendeur (ses amis) . Vision de Bel Astre qui aperçoit une cloche d'or rayonnante. Il aperçoit à l'entrée du squat Manteau d'Or, celui qu'on appelle aussi Foudre d'Or à cause de sa voix tonitruante . Il aperçoit comme dans un rêve les feux qu'il allume pour faire fondre les métaux précieux qu'il récupère et vendra à prix d'or sur le marché de la ferraille de Paris l'immense mégapole.



Lorsque Bel-Astre vint rendre visite à Splendeur, qui vivait dans le squat ouvert par Raie d'Or et ses amis, il vît apparaître la base alternative qui rayonnait de mille feux. Elle était lumineuse et d'une beauté hors du commun. Il n'aperçut pas les vieilles bâtisses et les déchets, les vitres et portes déglinguées, les sombres couloirs et les fils électriques qui pendaient de partout, il ne vît que la coque resplendissante d'un navire qui luisait d'or au milieu des vieux immeubles parisiens et des tristes HLM qui l'entouraient. Il vît surtout apparaître ce qu'il est convenu d'appeler un mirage, un beau mirage d'où semblaient s'échapper des fumées d'or fin qui montaient vers le ciel en volutes harmonieuses. Il vît le soleil resplendir et former un sorte d'écrin majestueux autour de l’illustre bâtiment. Il vît aussi surgir en lettres d'or écrit haut sur le ciel ces mots venus d'ailleurs « ICI RÉSIDE LA NICHE EN OR CÉLESTE DE LA NOUVELLE POÉSIE MODERNE ». L'instant d'après, il vît apparaître une cloche d'or géante. Elle émettait en tintant un son si particulier qu'il crût entendre résonner plusieurs centaines d'autres cloches. À travers son battement résonnait des cloches de balise, des cloches de houle, des cloches de cheval, des cloches de chameau, des cloches de bois, des cloches tibétaines, des cloches minuscules, toutes invisibles, alignées en rang d’oignon. Elles tournaient, tournoyaient, en émettant milles sons qui récitaient mille poèmes sonores en même temps. Il aperçut comme dans un rêve des sonneurs alignés sur une planche dorée qui poussaient et tiraient sur des cordes et faisaient danser les célestes cloches et les carillons. Aussitôt que les sons apparurent, il vît la céleste base qui s'ouvrît de l'intérieur comme une fleur géante, et l'instant d'après, il vît surgir une céleste rose. Elle resplendit, merveilleuse et virginale dans l'azur. Il vît surgir de son cœur à peine ouvert un démon couvert d'or et de noire fumée, un homme barbu couvert des haillons qui lui servaient de manteau. Il ressemblait à être mi démon mi Dieu, surgi des profondeurs d'un volcan. Il criait à pleins poumons en émettant des sons épouvantables. On aurait cru un loir géant surgi des entrailles de la terre. C'était un des clochards célestes qui venait de faire son apparition. On l'appelait « Manteau d'or » où parfois « Foudre d'or », à cause de sa terrible voix qui résonnait comme un trompe accrochée sur un boomerang. Certains l'appelaient « Pompon la ferraille », car c'était avant tout un excellent et très grand ferrailleur. Il brûlait dans la cour du céleste squat des pneus tout noirs devenus tous rouge de feu. Une fumée noire épaisse montait au-dessus dans les airs, qui devait effrayer tout le céleste voisinage. Lorsqu'il vît Bel-Astre, il s'élança sur lui un grand bâton de fer et de feu à la main en lui disant « Que viens-tu foutre chez moi, jeune merdeux ? ». Bel-Astre recula et n'eut pas le temps de lui répondre, que déjà le céleste personnage était parti ailleurs en marmonnant des paroles indélicates. Il semblait parler à un autre que lui. Bel-Astre resta immobile et contempla les lieux sordides autour. La vision divine qu'il venait d'apercevoir s'était envolée, il n'y avait plus devant lui qu'une sinistre baraque aux airs piteux et misérables. Apparut subitement Raie d'Or. Il déboula sans crier gare en emportant dans son sillage une nuée de poudre dorée étincelante. Alors la sinistre baraque s'alluma de mille feux et Bel-Astre vît que Raie d'or était beau. Avec ses longs cheveux noirs, ceint dans un grand manteau qui lui couvrait tout le corps, il resplendissait. Il ressemblait à un poète descendu d'un monde surnaturel. « À ce que je vois, tu as été reçu par le comité d’accueil de la maison » lui dit son ami en plaisantant. « Pompon est juste un grand enfant qui s'amuse avec le feu » lui dit Raie d'Or. « Il récupère le cuivre qui est contenu dans ces merdiques pneus. Une fois qu'ils sont cramés, il revend la ferraille. Cela empeste dans tout le voisinage et nous crée des ennuis. Mais ce n'est pas grave, les gens s'y sont habitués ». Manteau D’or est le capitaine du bateau fou qui gire ici de droite et de gauche contre vents et marées. Il faut le respecter, c'est notre plus vieux bateleur ! « Bienvenue à toi, mon ami, sur notre base céleste ! Je vais te la faire visiter en long et en large et te montrer par la même occasion où réside ton nouvel ami Splendeur ! Je vais te faire voir en premier le vaste campement où résident mes rêves de steppe et de poésie nomade. Viens ! ». Il fît rentrer Bel-Astre par une très petite porte et ils plongèrent dans un couloir aussi sombre que la nuit, puis ils s’enfilèrent dans un escalier plus sombre encore que le noir le plus sombre. Arrivé à l'étage, Raie D'or, d'un geste royal, écarta une tenture. Il alluma une prise électrique qui fît surgir du noir une suite de scènes d'une beauté hallucinante. Sur le devant de l’entrée de ce qui semblait être une grotte, brillait une pancarte. Elle était illuminée par plusieurs néons : « ICI RÉSIDE LA STEPPE POÉTIQUE INTEMPORELLE DE L'ART NOMADE ». C'était ça l'espace de création intemporel de Raie D'or. Il y avait tellement de choses hétéroclites et extraordinaires rassemblées à l'intérieur de ce splendide labyrinthe d'art brut que Bel-Astre ne savait plus où donner de l’œil. Il y avait rassemblé ici multiples choses stupéfiantes. Il remarqua à l'entrée une sorte de mannequin habillé de vêtements de récup dont le visage était recouvert par une photocopie noir et blanc moulée sur un masque. Il reconnut le visage de celui qu'on appelait Mao le Grand Timonier. Il était assis derrière une caisse enregistreuse, il attendait, assis derrière la caisse, que les visiteurs égarés dans le lieu insolite viennent contempler les rêves d'un créateur fou qui s'appelait Raie D'or. D'autres visages apparaissaient ici et là sur d'autres mannequins vêtus de façons toutes aussi excentriques. On reconnaissait des poètes oubliés, des écrivains, des philosophes et des gens du cirque, connus et inconnus, des acteurs décadents et même parfois des stars de cinéma embellies ou défigurées par la magie du copié-collé des ciseaux célestes de Raie d'or. Mais il y avait surtout, au centre de tout ce peuplement, les habitants de la céleste maison, les artistes égarés et les clochards et ferrailleurs qui étaient passés ici, dont le visage avait été découpé, sculpté, modelé et plaqué en papier photocopié sur des mannequins aux airs surréalistes, presque démesurés. « Ce sont les gardiens de la steppe épique que j'ai imaginée » s'exclama Raie d'or. « Tout ce fourbi, tout ce bazar, toute cette merde, c'est ma divine comédie à moi ! Je suis comme tu le vois un poète récupérateur et partiellement bricoleur. J'ai voulu ériger ici un pet de merde savant, une divine fresque qui honore héroïquement, avec des débris, les poètes modernes que sont les artistes bruts, les poètes squatteurs et les célestes ferrailleurs et récupérateurs qu'on dit aussi clochards. Ces artistes de la création souterraine du vingtième siècle finissant sont entourés par des célébrités qui sont descendues de leur trône en dorure de merde pour tenir compagnie à ces héros souterrains ». Lorsque l'on s'enfonçait plus loin dans la steppe, imaginée par Raie d'Or on tombait sur de vastes yourtes réalisées en toiles ou avec des sacs, des vêtements usagés et de la moquette. « Regarde ! ».Raie D'or montra à Bel-Astre des chameaux réalisés en papier mâché, des oasis peuplées de plantes artificielles et d'ingénieuses constructions faites de bric et de broc qui jaillissaient de l'ombre, certaines parfois illuminées par des ampoules récupérées sur les sapins de Noel. « C'est comme la maison de Noé s'exclama Bel Astre ! Elle transporte toutes les créations du monde ! ». Bel-Astre aperçu des animaux imaginaires de dimension supérieure qui surgissaient de l'ombre. Ils achevaient la grande steppe poétique de l'art brut imaginée par Raie D'or. C'était lumineux, ténébreux et fantastique. Bel-Astre, surpris et émerveillé, n'imaginait pas qu'on puisse, avec seulement des produits de rebus, fabriquer un tel magnifique chef-d’œuvre. Il félicita chaleureusement son ami. Raie D'or resta modeste. Ils se dépêchèrent ensuite de grimper les autres étages de la céleste base car Bel-Astre était pressé de revoir Splendeur, son autre ami.



FIN DE SCENE









ODYSSEUS



La vie légendaire que Bel Astre décrit dans la Folle Légende , n'ait pas étrangère a celle que j'ai vécue vers l'âge de trente ans dans les squats à Paris .elle en est le reflet idéalisé (idéalisé par le feu de mon imagination) .Cette vie n'est pas étrangère au penchant que j'avais étant adolescent pour les ratures littéraires. La base art-cloche est une rature ,dans le sens où c'était une demeure à moitié en ruine occupée par des clochards .Cette maison valait bien dans mon imagination les ratures que j'apercevais étant adolescence ,à travers les œuvres raturées de l'histoire de la philosophie.Dans mon esprit ,les choses étaient sans doute un peu équivalentes.Pour construire la Folle Légende je m'étais pourtant inspiré d'une des plus belle page de la littérature française;je m'étais inspiré du Roman de la Rose ,un récit codé de l'initiation amoureuse datant du douziéle siécle . Je ne faisais que suivre mon instinct ;je considérais sans doute que ma période art-cloche ,correspondait à une forme d'initiation sociale que j'avais dût traverser pour découvrir que la finalité de l'art et celle de l'amour,c'était presque pareil;j'étais un utopiste.Mon héros Bal-Astre était monté sur Paris pour construire une œuvre intemporelle ,comme celle des poètes insoumis du moyen âge.L'esprit rebelle d'un poète exalté (peut être celui de A.Artaud) m'avait incité à m'élancer.C'était après avoir fait la rencontre de Désir une amante en rébellion contre les lois de notre monde que j'avais basculé dans une vie poétique déjantée.;elle m'avait incitée à rompre avec ma vie rangée.





La folle légende est une fiction qui a ses racines dans ma vie personnelle.A ma rentrée art-cloche mon sentiment était que la société bourgeoise avait édifié des normes de comportement esthétique qui étaient bidonnées.Le groupe art-cloche était dans mon esprit un mouvement de protestation identique à celui qui avait animés les artistes de l'art moderne avant qu'ils soient récupérés par les institutions.Mais mon héros Bel-Astre était possédé également par l'idée qu'à travers l'art il poursuivait une quête mystique ;dans ma fiction poétique les membres d'art-cloche étaient aussi des membres d'un mouvement ésotérique et mystique .J'avais une certitude ancrée en moi;c'est qu'il existait une dimension sacrée dans l'existence et qu'elle devait être mise en avant...,c'est pourquoi j'avais écris -Une légende moderne aux consonances initiatiques -.Il y avait une dimension purement fictive dans mes récits qui ne correspondait pas à ce qu'on appelle la réalisé sociologique .La réalité sociologique ne m'intéressait pas .C'est pourquoi deux visions du monde se croisaient en permanence dans mes écrits .Une vision poétique et une vision sociale .Bel Astre mon héros voulait reconquérir l'âme des temps sacrés;c'était un héros mystique et utopiste ,et moi être profondément rationnel ,je voulais expliquer les choses avec la raison;j'avais flairé instinctivement le côté réducteur de cette société matérialiste;mais j'avais lu Marx et partagé ses idées;j'étais encore imprégné de sa manière critique de décrypter le monde réel. Comme j'avais été entraîné dans la mystique rationnelle déjantée du groupe Transmigration;j'avais l'impression que de nouvelles idées imprégnait ma façon de voir;j'étais devenu un rêveur utopiste un mystique en devenir.



Dans les années quatre vingt,sur les espaces en friche ou je passais une partie de ma vie ;j'envoyais paître instinctivement les normes établies,je le faisait par tempérament,mais aussi en pensant de temps en temps, à la révolution poétique que j'avais appelé de mes vœux dans mes manifestes. J'étais le disciple d'une vision anarchique poétique et mystique de la création.J'étais traversé par des visions parfois contradictoires.Aujourd'hui en l'an 2022 ou j'ai presque anéantit tout jugement sur l'art et sur la création ;je me retrouve en proie à une crise de jugement qui me fait trop souvent défaillir .Ma vie ne revêt un sens que lorsque j'aperçois devant moi le regard de l'amateur fou qui se jette sur mes œuvres comme si il craignait de les voir disparaître;il me donne l'impression qu'elles sont indispensables à sa survie;alors que c'est à la mienne qu'il contribue .C'est sont regard qui me sauve de la plongée dans les abîmes on j'ai de plus en plus souvent envie de m'enfoncer.







ODYSSEUS


Hier ,je trouvais mes ratures belles, parfois laides, d'autres fois insupportables et provocantes;je les critiquaient;mais par dessus tout ,je crois que je les aimaient ;cela ne m’empêchais pas d'avoir sur elle un jugement critique.Hier ,j'avais une conception idéale et verticale de l'art,en même temps je ne croyais qu'en la création spontanée. Seule l'idée d'une liberté totale devait me guider.Comme l'imperfection était dans la nature humaine ,je n'avais pas envie de la dissimuler ;elle devait aussi s'exprimer,c'est pourquoi je vénérais narcissiquement mes brouillons. Cette philosophie anarchique autocentrée ,me permettait de sauter les obstacles qui se trouvaient sur mon chemin .Je me fiais avant tous à mes intuitions,et mes intuitions me portaient à idéaliser les mondes imaginaires et les réalités intemporelles. J'étais un simple vagabond.













VISION RETROSPECTIVE



Vers mes quatorze ans ?avant d'être un être révolté, je me sentais l'âme emportée par une grande ambition. Je voulais devenir une sorte de génie. Je n'apercevais le génie qu'à travers le visage des êtres admirables que je vénérais. J'avais à cette époque une grande admiration pour Delacroix ; je regardais Shakespeare comme un être exceptionnel J'avais l'impression qu'une vie surnaturelle m'attendait. Un sentiment d'élévation puissant me transportait au-delà du monde banal. J'étais dans mes rêveries légal de ces êtres admirables;j'étais destiné à accomplir de grandes choses, j'étais investi d'une mission.Je voulais atteindre l'authenticité par le biais d'une œuvre sublime. J'avais dans l'idée de devenir peintre ,et l'idée de devenir dramaturge m'avait un peu effleurée. C'était des rêves qui s'étaient fixé en moi. Je leur obéissaient. Je ne doutais pas, je voulais devenir ces deux choses en même temps,je me voyais aussi parfois devenir écrivain Parfois, je me raisonnais , je me disais devenir « Devenir peintre c'est déjà bien assez ». J'envoyais paître le dramaturge et je renonçais à devenir écrivain .Je m'étonnais de ces curieuses envies qui me relançait à la conquête de mes rêves .Je priais le ciel pour que mes rêves se réalisent;mais le ciel restait souvent muet. J'avais le cœur envahit par des visions contraires;le ciel de mes rêves ne s'éclaircissait que lorsque je me décidais à passer à l'action;alors je retrouvais mes envies de peindre et d'écrire;elles me harcelaient d'une façon merveilleusement attentatoire.




ODYSSEUS ECRIVAIN


Lorsque j'ai commencé par tenter d'écrire mes mémoires au début des années 2000, j'ai entrevu la possibilité de revoir mon passé d'une façon plus objective . J'avais contemplé les héros qui avaient envahit ma vie à différentes période.Je m'étais attardé sur l'un deux qui me semblait refléter une partie essentielle de ma personnalité. Ce héros,je l'appelais Saint Jean; car j'avais gardé en moi des images de mon passé qui me rappelait que j'étais envahis parfois par des visions surnaturelles ;en plus de vouloir devenir peintre ou écrivain ,je voulais devenir l'équivalent d'un Saint;une partie de moi aspirait à la sublimité et à la transcendance.J'étais rempli d'une conviction que j'avais une mission à accomplir dans l'ordre spirituel; ma vie qui avait été plongée depuis ma plus tendre enfance dans le bestiaire des saints en avait gardé un souvenir vivace,à tel point que j'étais pris parfois d'un désir d'élévation qui se manifestait en moi d'une façon troublante. A travers Saint Jean je cherchais à redonner vie à cette partie de moi que j'avais tenue secrète,car elle reflétait un pan brouillée de ma destinée.Je n'étais pas seulement un génie torturé par des ambitions créatrices, un écrivain en herbe tourmenté, un peintre débordant de talent. J'avais aperçu en moi un être poursuivi par un souci ardent de vérité .Saint Jean était le prétexte qui m'obligeait à montrer l'image d'un être énigmatique qui logeait en moi et qui m'interrogeait . A travers lui;c'était une partie de ma vie intérieure que je voulais décrypter. Moi écrivain j'aurais aimé rendre plus nettes des parties de moi ,mal dessinées;des parties de moi que je croyais connaître et qui m'étaient restées au final assez énigmatiques. Écrire c'était aussi pour moi ,tenté de mieux me connaître.


ODYSSEUS


Dans mes premiers récits sur Saint Jean (entrepris en 2001), je voulais montrer un héros qui essayait de s’affranchir de sa condition de laborieux en écrivant;car la rédemption à ce moment passait pour lui par l'écriture. J'avais retrouvé un brouillon de cette période dans le quel je tentais de décrypter cette partie énigmatique de ma personnalité .



BROUILLON

SAINT JEAN




Saint Jean,vers ses seize ans, disposait d'une grande table pour se livrer à ses activités littéraires. Cette grande table octogonale était couleur chêne clair, c'était la table de la salle à manger familiale. Il avait l'honneur d'en disposer pour ses recherches. Sa mère lui avait permis d'en disposer à sa guise. La grande table de la salle à manger était plus prestigieuse que celle de sa chambre. C'était sur elle qu'on déposait les jours de fête les meilleurs plats. Saint jean avait en écrivant sur cette table un sentiment glorieux;celui que conférait la dignité des objets ménagers vénérés par sa mère. C'est sur cette table presque sacrée qu'il exerçait son génie. Cette table au luxe ostentatoire lui conférait par mimétisme une stature d'écrivain. Il était l'écrivain de la salle à manger. C'est pourquoi cette table est restée pendant très longtemps associé à sa passion d'écrire. Il utilisa la table jusqu'au jour où la télévision à fait irruption dans la pièce, rendant plus compliqué le squat intégral de celle-ci. Son père, qui était accro à la télévision, lui disputait son territoire. D'ailleurs, le sentiment d'exaltation qu'il éprouvait lorsqu'il était assis à cette table ne durait jamais très longtemps. Il était confronté à des tas d'obstacles. Lorsqu'il imaginait un essai par exemple (il avait déjà la passion des essais), tout son plaisir s'envolait d'un seul coup,lorsqu'il tentait de coucher ses idées sur le papier .Pourtant, il ne renonçait jamais. Il était obstiné.Au début, lorsqu'il rêvait d'être un génial écrivain, tout lui semblait facile, ses gribouillages lui paraissaient d'une beauté surnaturelle. L'écrivain facétieux qui logeait en lui enfantait essais, romans, pièces de théâtre, d'un coup de baguette magique. Écrire lui paraissait facile car au départ,il écrivait presque exclusivement dans sa tête. Écrire, cela devint compliqué lorsqu'il tenta de coucher ses essais, ses romans, ses réflexions sur le papier. C'était incroyablement plus difficile d'écrire en vrai que dans sa tête. Pour pallier cette difficulté, il s’entraînait à copier ses auteurs préférés Rimbaud,Montaigne, Verlaine, tout y passait .C'étaient des auteurs au style noble,rapide,et puissante ,d'un style bien supérieur à celui des auteurs de romans policiers qu'il trouvait un peu trop bâclés. C'étaient des écrivains à l’allure noble .Chateaubriand était celui qu'il admirait le plus. Il prenait place dans esprit à côté de Montaigne. Montaigne était son plus fidèle ami.Suivaient parfois Elie Faure et Mallarmé. Il admirait Mallarmé, mais son génie tragique lui faisait peur (il s'était suicidé).Le génie tragique de Mallarmé était pourtant moins obsédant que celui d'Artaud le génie torturé. La fascination qu'exerçait sur lui l'auteur du théâtre et son double lui posait des questions. Avait il une attirance pour lui à cause qu'ils était du même signe astrologique ?. Cela l'invitait à penser qu'il était peut être dans son for intérieur possédé par les mêmes tragiques obsessions.Il ne savait pas pourquoi il avait une attirance pour Artaud. Il essayait de s'en défaire;mais elle lui collait à la peau.Il y avait en lui un sens du tragique qui l'attirait vers ce auteur.Il vénérait ces grands hommes . Il aurait voulu leur ressembler;il s'essoufflait vainement à tenter de les imiter.Il n'avait pas encore le même génie ;mais avec le temps ça viendrait ,il deviendrait comme eux. Il sentait jaillir de ses entrailles le même feu intérieur ;sa lumière surnaturel le stimulait;il savait qu'il été destiné à accomplir des choses exceptionnelles.La foi qu'il avait en son génie était désarmante;mais comme elle provenait d'une intuition ;elle était presque l'équivalent d'un signe qui lui était envoyé par le ciel ;un être supérieur veillait sur lui;il l'aiderait à réaliser ses desseins .












Plus tard, alors qu'il avait cessé de croire aux contes de fée de son enfance ; son intelligence semblait s'éclaircir;il tomba subitement en admiration devant Proust. Il avait lu de lui un essai,;l'essai Contre Sainte-Beuve, il y avait pris instantanément fait et cause pour lui. Il fût étonné de le lire si facilement, car on lui avait dit que Marcel,était un auteur compliqué. Dans les livres de lui qu'il avait ouverts auparavant, il avait découvert un auteur difficile. Il écrivait en faisant de très longues phrases qui semblaient ne jamais finir. -Il s'était mis, comme lui au début, à écrire en faisant de très longues phrases . Cela avait quelque chose de gratifiant pour un écrivain en herbe. Ses longues phrases qui s’étiraient sur toute la page ,lui donnait l'impression d'être à la hauteur du génie de Marcel .Cela lui jouait fréquemment des tours, car, arrivé au milieu d'une phrase, il oubliait souvent ce qu'il avait à dire. Pourtant dans son Contre Sainte-Beuve Marcel était simple et accessible.C'est pourquoi il n'aspira plus qu'à écrire d'une façon aussi moderne s'enticha vraiment de Marcel. Il découvrit que le plaisir d'écrire avait la même finalité que le plaisir de lire .Mais il retomba très vite dans ses plus sombres défauts;il cessa d'écrire et s'abîma dans ses rêves,en se disant qu'il avait le temps de devenir un génie.















ROMANTISME ?




Il retomba dans son vice principal,il n'écrivait pas il rêvait , il ne faisait qu'essayer d'écrire. Essayer ,c'était son plus plaisir, sa vocation peut-être. Il adorait se vautrer dans les écrits des autres, en les lisant il devenait comme eux,il s'imprégnait de leur génie;il avait le sentiment d'être pareil qu'eux.Il lisait et relisait Chateaubriand;durant de longues heures;ses écrits miroitaient dans sa tête;ses phrases reflétaient les miroirs secrets qui dansaient sur les lacs éphémères qui dormaient en lui ;il apercevait des ondes de lumière qui miroitaient dans l'espace . Il alternait la lecture de Marcel avec celle de Chateaubriand;il leur trouvais des affinités ,il voyait s'agiter des souvenirs d'enfance qui le relançaient dans son désir d'écrire. Il tentait de capter l'essence des choses . Après ses lectures; il voyait les eaux de ses lacs de montagne favoris qui surgissaient comme foudroyées par des ondes de lumière;il voyait les montagnes et les vallées de son pays natal se transformer en fresques surnaturelles. Les paysages qu'il parcourait à pieds après son détestable labeur à l'usine se transformaient en jardins enchantés. Chateaubriand lui faisait voir le monde avec l’œil d'un peintre.Proust transformait les eaux claires-obscures des lacs Vosgiens en de somptueux paysages empreints de langueurs romantiques. Sa prose le plongeait dans des extases:il rêvait en le lisant à ce qu'il aurait pu écrire lui même si il était écrivain.Il s’abîmait juste après dans la contemplation vertigineuses de ses ratures. Il se débattait sur sa table d'écrivain sans parvenir à déchiffrer ou se tenait sa propre part de génie. Le pire, c'était lorsqu'il devait quitter ses lecture chéries ,ou abandonner ses chers brouillons pour aller s'exiler dans le grand tissage lumineux qui étouffait sa vie d'artiste.Son désarroi était à son comble ,il avait la l'impression de n'être plus qu'un insecte ;c'était comme si on l'avait jetée vivante dans une boîte en verre ;Dieu le regardait du haut du ciel ,complètement indifférent à son sort. La nuit dans son sommeil,il voyait des mains hostiles étendre des filets d'or sur son chemin;il vivait une épreuve dans l'enfer terrestre ou la destinée l'avait abandonnée.














ODYSSEUS


Moi




Quel moi ?

À distance de moi, quel moi ?



C'est selon toutes probabilités parce Saint Jean, ce double de moi-même, m'est apparu à travers une faille de ma mémoire ,que je l'ai vu errer dans mes écrits.J'avais perdu sa trace ,je le voyais avec la distance du temps erré dans l'enfer d'un tissage.Au début, de mes récits emporté par l’enthousiasme ,je voyais Saint Jean s'élever jusqu'au ciel, il devenait un être glorieux intemporel;c'était un effet de mon imagination;car bientôt j'ai vu l'être sublime qui vivait en lui se rétracter;un mur s'était dressé entre lui et la réalité ;il ne voyais plus que les flétrissures du mondes;c'était paradoxalement à ce moment qu'il se transformait ;il devenait un autre,un autre qui ressembait à celui que j'appelle ODYSSEUS.




IL ECRIVAIT AVEC LA MEME DETRESSE ET LA MEME DETERMINATION




Il écrivait à la même table, sur la même où Saint Jean tentait d'écrire ses mémoires lorsqu'il était adolescent. . La table n'est plus à la même place,elle avait voyagé. Il n'avait plus seize ans mais plus de la quarantaine.Il écrivait :


Après la mort de notre père, il a fallu prendre la décision (c'est surtout mon frère aîné qui s'en est occupé) de placer maman à la maison de retraite, elle perdait la mémoire.Nous nous sommes partagés ses trésors. J'étais presque sans biens;j'ai hérité du buffet et de la table ,ainsi que de quelques objets précieux.La table me rappelait le souvenirs des joyeuses fêtes de famille qui avaient eut lieu dans la salle à manger ,elle me rappelait surtout mon passé d'écrivain raté .Une vie d'écrivain imaginaire me revenait en mémoire . Dans ma nouvelle vie je n'écrivais plus, je peignais,. J'avais réalisé mon ambition ,qui était de devenir peintre. Une furieuse envie d'écrire me repris. Une chose qui m'échappait était en train de se produire;la vue de la table sans doute ! .J'ai posé mon ordinateur sur la table ,et j'ai commencé par écrire. En appuyant sur les touches synthétiques noires de mon ordinateur ;je me revoyais en train de noirci des pages d'écriture lorsque j'avais seize ans;j'avais retrouvé un sentiment de joie et d'exaltation.Mon ordi remplaçait mes plumes à écrire ;mais j'avais la même sensation de béatitude et soudain une angoisse me prit . L'écriture avait été ma perdition hier, il n'y avait pas de raison que cela change !.Je repensais à mes affreux essais littéraires; j'y pensais avec effroi et délice, car me revenaient aussi en mémoire les ravissements et les horreurs que j'éprouvais par le passé à l'instant d'écrire.Et aujourd'hui je retombais dans le même supplice.



Alors je revis ma vie a travers un songe rapide ! Je retrouvais ma vie d'écrivain raté et j'étais effrayé ;les mêmes chimères semblaient reprendre racine en moi . C'était comme si le temps n'avait pas eu d'emprise sur moi,j'étais resté le même. J'étais attiré par les mêmes errements , aspiré par les mêmes folies ;je retrouvais les même symptômes qui avaient jadis produits les même formes d'égarement ;c'était sur une machine que j'écrivais,mais ;c'était la même folie qu'hier qui reprenait ,je voulais de nouveau créer un chef-d’œuvre ,une œuvre magistrale;une création purement intemporel ;j'avais échoué par le passé ;mais aujourd'hui,je réussirais !J'étais fou à lier.






ODYSSEUS suite



Lorsque cette folie ma pris à revers ,j'étais installé avec femme et enfant dans un nouvel atelier en banlieue,j'avais décidé de rédiger mes mémoires par à - coups .J'avais écrit un texte pour faire le point sur ma vie présente.Je voulais montrer ma vie au jour le jour dans tout ce qu'elle avait de plus banal et de plus ordinaire




UN BROUILLON 2001


L'espace que j'observe autour de moi n'est plus aujourd'hui celui de la saga familiale qui absorbait ma vie à mes quinze ans. Aujourd’hui,je n'ai plus sous les yeux la maison blanche du maire qui se trouvait juste en face de nos fenêtres . Cette maison blanche à deux étages se trouvait au-dessus d'un magasin de vente de vélos.Dans mon atelier derrière la baie vitrée ,j'aperçois à présent seulement de grands arbres. Les arbres laissent passer assez de clarté pour que je puisse, lorsque je peins, voir la surface blanche de mes toiles. Mon atelier est encombré par une multitude d'objets inutiles ; j'entasse sur une mezzanine toute sortes de choses insolites destinées à devenir soi disant des chefs d'œuvre. Je suis surtout prisonnier de mes obsessions . J'ai créé le concept de «squatting». Il est issu de mes tribulations artistiques dans les marges. Aujourd'hui, je continue, à bricoler par jeu ;car ce que j'aime par dessus tout ,c'est la peinture ;bricoler c'est amusant !;c'est peindre par d'autres moyens.Je me suis fait bricoleur ;à cause de ma passion pour la chasse aux matériaux de récupération;je peux faire surgir des mondes originaux à travers des rebuts ; avec de la colle, et des ciseaux une scie un marteau et des pointes je peux réinventer le monde et peindre mes visions avec des riens ;je redeviens soudain,un enfant qui s'ébroue dans une grande cour de récréation;je règne en maître au sein d'un monde imaginaire où les créatures divine sont issues de mes rêves .On dit souvent que les artistes sont des êtres irritables,capricieux;;lorsque j'entends des mauvaises langues affirmer que les artistes sont des êtres purement égoïstes, je m'insurge.Non l'artiste est un être qui a une mission à accomplir ,il ne vit que pour accomplir sa mission ;s'il est égoïste;c'est que dans son combat pour la survie,il doit combattre toutes sortes d'adversités,les railleries quand elles surviennent et surtout l'indifférence.Accéder a la notoriété n'est pas le seul et unique objectif;les plus irascibles en ont un autre beaucoup plus noble,ils veulent,atteindre le Graal;cette chose universelle invisible qui traverse les sphères est leur seul objectif;certain y consacrent tous leur temps;d'autres plus pressés s’arrêtent en route et cèdent au sirènes des flatteries .L'artiste des temps modernes est un héros anonyme. .Peu parviennent au Graal de la notoriété et encore moins au Graal tout court. ceux qui parviennent le mieux à s'en sortir sont ceux qui sujet à des songes,parviennent à voler très haut dans les sphères sans se préoccuper des bruits et de fureur du monde ici bas.








Quelques années plus tard.


ODYSSEUS


Je me demande pourquoi j'ai écris ces bêtises. Dans la chambre ou je dors et ou s'accomplissent mes rêves ,je revois souvent mon passé avec des yeux étonné .Ais je été un autre?.Le suis je encore?.Mes écrits me donnent le tournis;qu'elle vie à été la mienne;qu'est elle devenue ?.


Nous sommes en 2018



J'ai écris ça hier



Je voudrais devenir - et c'est insupportable - un être aussi intemporel qu'un écrivain maudit où qu’un poète qu'on vient de fusiller à l'aube. . Je suis prisonnier de mon désir de créer des choses sublimes, extraordinaires, presque irréelles. Ce désir m'envahit comme une maladie qui me prend à revers et en profondeur.




J’ai aussi écrit un poème en prose



Être entièrement satisfait de moi, je n'y arrive pas.

J'erre toujours à la recherche d'une vie meilleure,

D'une vie encore plus extraordinaire

Que celle que j'ai connue hier.

Être peintre ne me suffit plus.

J'aimerais devenir un être sublime, aussi sublime

Que ce poème que Federico Garcia Lorca,

Que j'ai retrouvé tout à l'heure étalé sur ma page.




Dans la tour

De l'aube

Marie apprend à Vénus

À filer la laine.

Vénus lui enseigne tout

Ses regards

Et Marie reste interdite.


Dans la tour

De l'aube.



Ce matin,mes langueurs m'ont repris. Je suis comme emporté dans un luxe de problématiques inutiles. J'ai lu l'autre soir un texte qui m’a fait réfléchir.


« Écrire quelque chose de l'allure du rêve, écrire dans le défilé muet, incompréhensiblement, des deux rives qui viennent à moi et s'écartent comme des lèvres d'une mer Rouge, fendue dans le sentiment à la fois de la lenteur irréelle et de vitesse lisse que j'ai cru retrouver parfois dans les plus beaux, les plus vastes rêves d'opium de De Quincey. L'eau noire, l'eau lourde, l'eau mangeuse d'ombres qu'a décrite Gaston Bachelard, celle qui ceinture l'Ile de la fée... »1 Julien Gracq / Les eaux noires – Éditions José Corti












ODYSSEUS SOUVENIRS


Hier, lorsque j'écrivais vers mes seize ans sur la table vernie :celle où j'écris aujourd'hui;la même ou je tente cinquante années plus tard de relancer mes souvenirs;j'ai la désagréable 'impression d'être un nouveau Sisyphe;un Sisyphe condamné à faire rouler jusqu'en haut d'une colline un rocher que j'appelle -Mes Ecrits- qui ,à peine hissé au sommet me retombe immédiatement sur le dos .











ODYSSEUS




Aujourd'hui, le vernis de la table sur laquelle j'écris est toujours aussi brillant. Ses arrondis et ses bords sculptés, je les aime toujours autant.J'ai pensé pendant une grande période de ma vie que j'avais vaincu Sisyphe.Dans ma jeunesse se succédaient en moi par intervalles toutes sortes d'abattements, je pensais qu'un jour, mes efforts pour m'élever vers les sommets paieraient .C'était sans compter sur ma près grande naïveté. Je me souviens d'une anecdote qui en témoigne .Un jour vers mes douze ans, mon oncle électricien sachant que je voulais devenir peintre, m'avait fait l'honneur d'une commande. Il m'avait demandé de réaliser en peinture une jument verte. C'était ma première commande ,j'avais répondu enthousiasmé à sa proposition ;j'avais pondu une jument verte .Lorsque j'ai vu maman ma mère pâlir devant ma toile, tandis que mon oncle et mon père se tapaient les cotes en observant ma jument ;j'ai réalisé qu'il devait y avoir anguille sous roche. Je compris que la commande de mon oncle ,comportait des secrets.J'ai vaguement compris que j'avais été l'objet d'un complot. Me revint à l'esprit que mon oncle Marcel collectionnait des revues de nus roses extraordinairement sensuels. Je n'associas pas ma jument verte à des corps dénudés .J'avais peint la jument verte en toute simplicité et de bon cœur .Les histoires des adultes ne m'intéressaient pas.Je ne n'avais pas compris que mon oncle m'avait passé une commande et donné un billet non pas par ce qu'il admirait mes talents;mais peut être uniquement pour jouer un tour à ma mère .La jument verte avait été imaginée par Marcel Aimé, un écrivain qui m'étais inconnu ;il avait écrit une histoire égrillarde qui faisait se tordre de rire les adultes .Je regardais le monde du haut de mes douze ans avec candeur.J'avais cru gagner un peu d'argent à cause de mes talents;mais j'en avais gagné juste à cause de ma naïveté .J'avais répondu à une commande de mon oncle qui adorait faire des blagues; peindre une jument verte avait dans son esprit des connotations sexuelles;pour moi pas !.Peindre me donnait simplement des ailes,dans mon enthousiasme j'avais peins sans réfléchir. Ma passion pour la peinture, m'avait fait tombé dans un piège ;mes rêves de gloire et de beauté,se colorèrent d'une légère déception;lorsque m’aperçus que j'avais été l'objet d'une plaisanterie .Je n'en voulais pas à mon oncle,il m'avait filé un billet,le premier de ma vie d'artiste peintre ! .Je pris conscience tout à coup que je vivais dans un monde illusoire ;j'étais le seul à croire en ma gloire,je venais de commencer une carrière artistique qui préfigurait ,les vertiges extatique,les enthousiasmes et les déceptions parfois terribles,que j'allais rencontrer ,vers mes trente ans où après avoir beaucoup trop tergiversé;j'avais enfin décidé de consacrer entièrement ma vie à la peinture!.










ODYSSEUS



La lutte pour conquérir les sommets est une lutte difficile sans doute absurde. Pourtant, il faut parfois imaginer Sisyphe heureux. Je marchais en somnambule dans le chaos qui régnait sur terre. J'avais vingt ans, je m'étais saoulé de rêves ;j'étais envoûté. Le chaos était joyeux, le monde une merveille . J'avais appris à survivre dans un monde sans illusion ,je m'étais forgé une armure spirituelle .Les beautés la création qui m’enthousiasmaient ,me faisait voir le monde différent;ce regard m'ennoblissait,j'étais déjà sans doute une partie d'Odysseus. Je me baignais dans le sillage d'une clarté optimistes et joyeuse  ;je m'envolais chaque jour pour Cythère. La création venait à moi sans fioriture.Elle venait à moi sous une forme rêveuse;j'écrivais de fabuleuses pièces de théâtre ,mais aussi des poèmes d'assez mauvaise qualité La beauté explosive de la création engendrait en moi des turbulences et des bouleversements que j'appréciais . Ma vie constamment en alerte était en proie à de multiples excitations ,elle prenait souvent la forme d'un rêve éveillé. je frissonnais de joie ,j'avais un sentiment de plénitude et parfois je baignais dans l'extase;je baignais dans un univers d'une richesse et d'une inventivité qui me surprenait .A travers mes idées je pouvais récré le monde réel.Aller jusqu'au bout de mes entreprise artistiques ,était un défi qui commençait par prendre forme;en étalant sur le sol de ma chambre les produits de mes créations;je pouvais contempler mes essais lumineux ;je réalisais enfin une partie de mes fantasmes en matière de théâtre ; .Emporté par une détermination sans faille ,je construisais ,une œuvre qui allait émerger des profondeurs de la nuit. J'avais le temps ,puisque pour moi le temps n'existait pas.Le temps de la création était jouissance.La jouissance que j'avais à faire sortir de moi des spectacles grandioses me suffisait. Jusqu’à ce que ,mes œuvres éclatent en plein jour,j'avais le temps,je n'étais pas pressé ; je repoussais ile moment ou je devrais m'affronter à la diffusion de mes œuvres dans la société réelle ; le spectacle de mes créations reposait sur l'espérance sans fin que ma création était géniale et qu'elle finirait un jour par trouver son accomplissement. A la fin tous mes rêves ,ce sont effondrés dans un éclat de rires joyeux.Je venais de réaliser que j'avais déjà accueilli presque involontairement et s'en vraiment m'en rendre compte le moment où ma mort de dramaturge m’apparaîtrait comme la seule alternative possible à ma situation décalée .;c'était mon plus cher souhait  de disparaître avec mes œuvres dans un tombeau de nuit;j'étais comme les artistes géniaux incompris ,qui peuplait la société merdique de l'ostracisation sociale forcée ;je devais accepter de disparaître corps et bien ! .A quoi bon écrire pour des bourgeois qui absorbaient avec des fourchettes en or des contes à dormir debout sur la société des lumière ;la société des lumières était un tissu d’hypocrisie !;à quoi bon faire la révolution sur une scène de théâtre.Il fallait la faire dans la vie réelle!.














Autre moulure des Écrits (2001), modifiée lors de l'écriture d'Odysseus :




ODYSSEUS



MES ECRITS




Chaque phrase de moi me porte un coup fatal. Je cours après les mots ; ça devrait être l'inverse, ils devraient me courir après. Hier, en écrivant, je cherchais la confirmation de mes talents. Cinquante années plus tard, je suis redevenu Sisyphe ; derrière la table étroite où j'écris, en face de l'arbre magnifique qui étale ses branches près de la baie vitrée qui surplombe mon atelier, écrire, c'est toujours le même supplice.Hier,j'avais seize ans je voyageais dans ma tête plein d'enthousiasme.Aujourd'hui, je me tempère,car j'ai perdu beaucoup de temps à parcourir des chiméres. J'aperçois les essais et les brouillons que j'entassais sur ma table d'écrivain en herbe. Mes tentatives pour écrire creusaient un sillon lumineux dans mon cerveau. J'étais habité par une immense espérance, je travaillais à la confection d'une œuvre géniale. Je traversais les cotes, les plaines et les montagnes d'une langue qui m'enveloppait tout entier. J'étais un jeune homme tourmenté par la laideur et la beauté des choses .Je me disais combatif .J'étais ensorcelé par un immense ambition;je voulais devenir un écrivain célèbre. Cette disposition d'esprit illusoire me portait aux nues ! Aujourd'hui, arrivé à l'âge de soixante-dix berges;mes rêves flamboyant se sont transformés en cauchemar ;mes peines,mes ambitions ,mes folies ,s'agitent devant moi ,avec une indélicatesse sinistre ;pourtant mes rêves de conquête sont exactement les mêmes qu'hier ;ils me jettent dans des états d'extase puissants;une joie immense m'emporte à chaque fois que je suis plongé dans l'abîme de mes créations ;mais en même temps une tristesse immense m'envahit lorsque je contemple ma vie de face ;mon génie à failli;j'ai trop attendu avant d'enfanter ;mes œuvres sublimes;mon génie baigne dans l'obscurité ;j'hésite;dois je continuer à vivre comme un héros glorieux et immortel au sein d'un monde qui n'a que faire de moi et de mes œuvres inconues.
















ODYSSEUS


MA FOLIE REPREND






Mon projet d'écriture a repris son envol .Je revois les effort accomplis pour marcher dans les sillons de cette langue qui est la mienne. Dans ma mémoire apparaissent comme des spectres ,une cohorte d'êtres stupéfiants ; grammairiens, rhéteurs, encyclopédistes, foutres merdes à temps plein ;ils défendaient la langue de mon pays. J'aspirais à écrire dans ma langue mais je ne la trouvais pas.La langue imaginaire que je portais en moi était indomptable, et désordonnée. C'était une langue inconnue ,une langue difficile ;j'avais son sang qui coulait dans mes veines,mais j'avais du mal de la parler.Moi Odysseus je m'étais fixé pour but de la parler ,mais cette langue qui m'échappait avait telle jamais existé .avait elle une existence réelle;c'était là la question.




















CHIMERE.





Dans mon adolescence, j'étais amoureux de la langue française. J'aimais son phrasé, ses tournures, j'admirais ses écrivains. Mais une obsession s'était emparés de mon esprit;je voulais remonter le fil de la langue que je portais en moi ,je la sentais qui m'échappait;elle était indomptable, et désordonnée.Mon imagination survoltée me l'avait fait entrevoir plusieurs fois ;mais elle était insaisissable .Je tenais des journaux pour essayer de la saisir;mais j'étais insatisfait;j'étais obstiné,peut être même buté ;j'étais convaincu de son existence.






ODYSSEUS






UN RECIT



Un jour j'avais à peine douze ans.où j'étais sur la fête de mon village, je voulais jouer aux flipper. Je tentais d'introduire une pièce de monnaie dans une des machines à jouer, j'étais maladroit, j'avais du mal à faire rentrer la pièce dans le trou. Je cherchais de l'aide, je ne comprenais pas pourquoi ma pièce ne rentrait pas. Mon regard rencontra subitement celui du propriétaire des flippers un gros forain au ventre bedonnant. Il se précipita sur moi en hurlant : « Ah ! C’est toi ! Petit con ! Je t'ai vu, tu es pris !». Il me saisit la main et failli la broyer .Dans ma main ;il y avait une « bonne pièce » Il retira prestement sa main étonné;il me soupçonnait de l'avoir floué et d'introduire de fausses pièces dans ses machines . Il ne s'excusa pas , il me regarda avec un air méchant qui voulait dire : « Cause toujours  petit con! je t'ai à l'œil ! ». C'était pour moi une douche froide;je venais du haut de mes douze ans de réaliser que la vie pouvait être un enfer !.Des bandits la peuplaient et pour le propriétaire de ces machines à sous;j'étais potentiellement l'un d'eux;il me voyait comme un délinquant .Pendant très longtemps j'ai voulu effacer l'image de cette homme stupide de ma mémoire.Mais elle s'était incrustée en moi . De même je ne pouvais pas effacer de ma mémoire la gifle que m'avait donné un instituteur parce que j'avais pincé un de mes amis en rentrant dans un cour à l'école .Cet instituteur était le même qui me traitait d'âne à cause que je faisais des fautes d’orthographe,je le détestait ,il représentait l'autorité administrative de l'école;c'était un homme aussi stupide que le forain . Ces petits événements qui semblent sans importance en avaient beaucoup dans mon esprit.Ces petits incidents me faisaient craindre le monde plus que l'aimer;ils montraient que ma sensibilité était trop vive mon amour propre peut être trop fort;je ne supportais pas le monde tel qu'il était fait ;et surtout l'injustice ,quand elle s’abattait aveugle sur moi.J'étais capricieux;un jour je me suis mis à détester,la grammaire excédé par ses multiples règles ; j'avais l'impression à travers elles que toute la méchanceté du monde s'abattait sur moi.J'étais ainsi fait.
















POURQUOI MES IDEES PARANOIAQUES SUR LE MONDE ONT PERSISTEES ET POURQUOI ELLES ME POURSUIVENT ENCORE AUJOURD'HUI .




La scène avec le forain est restée gravée dans ma mémoire comme une scène d'injustice. Lorsque je vois défiler ma vie , je me dis que mon idée noir romantique de la vie ,n'est peut être pas étrangère à ce sentiment d'injustice que j'ai ressentit très tôt ;j'avais le sentiment qu'on me prenais régulièrement pour un autre.Je n'étais pas celui qu'on voyais.Un fossé séparait la perception qu'on avait de moi,de celui que j'étais ;je n'étais plus un avec le monde;j'en étais séparé ; j'avais l'impression qu'un complot avait lieu;un voile de noirceur s’abattait sur moi;je devenais paranoïa.Heureusement mon idée bleu romantique de la vie- me faisait renaître;je portait dissimulé en moi deux visions romantiques de la vie qui étaient contradictoires ,cela m'effrayais de voir que j'étais coupé en deux.




























ODYSSEUS





MES BROUILLONS




Pour l'affreux romantique qui reste blotti au fond de moi, mes écrits,(Mes brouillons) restent géniaux et misérables .Le romantique exalté qui est en moi croît que mes écrits sont beaux ,d'autres jours il les voient laides ,en fonction de mes humeurs mes écrits sont d'exécrables ratures, ou des bijoux précieux J'ai tendance à les surévaluer où à les sous estimer; .Ils sont restés dans le même état d'agitation et de rêverie qu'à l'époque où je tentais d'écrire vers mes seize ans et que je faisais des plans sur la comète,pour donner une destinée glorieuse à ma vie .





C'est mes humeurs changeantes qui rendent mes écrits instables. Au départ ,j'ai voulu dans un élan de bravoure que ces écrits ne soient issus que de la spontanéité .Je voulais écrire et raconter ma vie sans chercher à la l'embellir c'est pour ça que j'ai appelé mes écrits -des mémoires improvisées- .Je croyais en la liberté et à la spontanéité ; je croyais à mon génie;je m’apprêtais à dériver au rythme de celui ci .Bientôt je me suis enfoncé dans un immense labyrinthe;ma mémoire s’évasait,elle devenait capricieuses ,j'avais l'impression que mes écrits ressemblaient à des mirages . Je me suis perdu peu à eu dans le maelstrom de mes souvenirs et dans celui de mes rêves d'écriture;j'errais sur une mer inconnue.





















ODYSSEUS








Un vieux souvenir




LE TISEUR




Lorsque je déambulais dans l'usine textile ou j'avais échoué ,vers mes quatorze ans, il ne m'était jamais venu à l'idée de comparer mon labeur à celui d'un écrivain. Je voulais devenir peintre;c'était mon rêve . Peindre et dessiner ; me rendais heureux;c'est pourquoi je déambulais dans ce maudit tissage avec l'espoir de devenir peintre;cela allait changer ma vie. Je pensais que ma vie serait plus joyeuse lorsque je pourrais me livrer corps et âme à la peinture qui était ma passion.Je ne sais plus exactement pourquoi , je me suis vu ,quelques temps plus tard en écrivain plutôt qu'en peintre.Je crois que je m'étais pris d'amour pour des figures magistrales ;j'adorais Chateaubriand et je trouvais Rousseau génial .Bien des années plus tard,;j'avais encore changé de vocation;je voulais devenir dramaturge. Tout cela s'était passé presque d'une seule traite,sans presque que je m'en rende compte.Ma vie avait flambé,comme une allumette je ne l'avais pas vu passer.A mes vingt ans je m'étais pris d'admiration pour nouvel écrivain ; il s'appelait Henry Miller Ce penseur orgasmique avait dérobé mon âme.il devint mon écrivain fétiche.Je ne pouvais désormais plus m'identifier à d'autres héros littéraires .J'avais rejeté dans les limbes de mon cerveau les romans que j'avais imaginés écrire lorsque j'admirais les classiques .J'avais même oublié que je voulais devenir peintre . J'étais tombé à la merci de mes caprices ,j'étais devenu dramaturge.J'arpentais le ciel comme un objet lancé dans le vide gravitationnel. Je voulais avoir une chance de conquérir le Graal, je ne voulais pas rater ma vie ;c'est pourquoi j'écrivais .Mais je n'écrivais pas pour la postérité ou pour un public réel;j'écrivais pour un public imaginaire .Coincé dans mes chimères ;j'oubliais que le temps avait une âme .J'étais perdu dans mes délires artistique; le Graal se confondait pour moi avec la réalisation d'une œuvre virtuelle imaginaire .Lorsque je me suis réveillé ; je ne savais pas où j'avais atterrir. J'étais toujours un héros potentiel ;j'avais le sentiment qu'une main mystérieuse me guidait ;elle m'avait incité à poursuivre une vie de rêveur à Paris ;cette main laissait filtrer une lumière cristalline sur mon passage .Je devenais en la voyant un être intemporel un héros sublime,je m'appelais probablement Odysseus,mais je ne pouvais pas le savoir,j'étais perdu dans mes pensées.





SOUVENIRS SUITE



Une voix m'appelle - Ô Odysseus, Arrête toi !. Qui a déposé en toi une telle absurde et singulière folie ,vouloir devenir un héros universel Tu dois te réveiller,revenir les pieds sur terre;tu n'est qu'un misérable humain !-


ODYSSEUS



Retour sur mes Écrits .





En 2001, je ne savais pas par où commencer pour écrire mes mémoires . J'ai décortiqué mes brouillons je voulais voir si je pouvais en tirer parti . Je voulais essayer de mettre en valeur des moments magistral de ma vie. Mes souvenirs étaient souvent discontinus, ils étaient aléatoires.J'avais dressé une liste de d'événements que je voulais revoir;j'étais tombé sur un de mes brouillons qui s'appelait -Souvenir de ma vie d'hier-.Cela me ramenait à une époque ou j'étais rentré à l'armée comme appelé;j'étais assez étonné de relire cette partie de ma vie que j'avais presque oubliée.


rappeler .reprendre pour les perfectionner. 1)Nous étions en soixante-huit,j'étais à l’armée ,j'écrivais Le journal d'un fou en campagne.2) Je voulais sortir du monde contrarié et étriqué que je m'étais fabriqué. 3)Petit catalogue de mes géniales pièces qui n'ont jamais vu le jour.4) Un écrivain imaginaire.5)Deux brefs extraits d'écriture imaginaire.





SOUVENIR DE MA VIE D'HIER.Daté 2001 .Texte tiré des Ecrits.



Le journal d'un fou en campagne.


Lorsque j'écrivais Le journal d'un fou en campagne, un des textes fondateurs de ma vie de dramaturge fictif, j'étais à l'armée. J'avais été incorporé en mai soixante-huit dans un régiment d'infanterie de marine (au Mans). J'ai commencé par écrire les pages du journal d'un fou après quelques mois d'armée, alors que me trouvais coincé dans un hôtel sous-off, comme gardien réceptionniste. Une fois incorporé, après mes trois mois de classes réglementaires, j'avais essayé d'échapper au sort malheureux qui m'attendait. Je devais rejoindre une compagnie de combat, je savais que ça allait être pénible ,car j'allais devoir crapahuter à longueur de journée .Je n'avais qu'une idée en tête, continuer à me livrer à mes activités d'écriture, de lecture et à mes rêveries intermittentes de futur écrivain. Même si je débutais et même si je n'étais qu'un écrivain imaginaire, je voulais profiter de mon séjour à l'armée pour continuer mes tentatives de création. J'avais dû faire des pieds et des mains pour m'extraire des compagnies de combat où on voulait me tenir prisonnier. J'avais été voir un officier-conseil à moustache noir très impressionnant. Je lui avais dit que je poursuivais des études et que j'aurais du mal à le faire tout en marchant dans les forêts ensablées du Mans ;l'officier a grosses moustaches noires, me regarda l'ai douteux,il me laissa repartir sans rien me dire. Quelques temps plus tard, je reçus l'ordre,d'intégrer les services.Juste avant j'avais dû affronter le capitaine corse de ma compagnie,il voyait en moi un être récalcitrant, je marchais très mal au pas ;c'était involontaire de ma part,je faussais la marche de la compagnie. Le capitaine criait ,il ne supportait pas je crois qu'un Lorrain, réputé pour être un soldat disciplinés puisse défaillir. Je heurtais ses fantasmes de rigueur militaire peut être . Ce capitaine que j'avais fini par oublier m'accusa à la fin du service d'avoir passé trop de temps dans les services;dans son esprit ,j'étais un tir au flanc. Seize mois après mon incorporation je m'étais retrouvé devant le tribunal militaire ,sans savoir pourquoi j'étais là.










SOUVENIR suite.Un rush N° 2 daté de 2001.



Devant les gradés du conseil de discipline ,les scènes de ma vie de militant syndicale me sont revenues en mémoire,je me demandais ce qu'on me voulais . J'avais l'impression qu'une malédiction me poursuivait.Une scène de mon passé me revenait à l'esprit ,la gréve à laquelle j'avais participé dix ans en arrière était finie.J'aidais mon père à casser du bois sur le trottoir devant notre maison ;une voiture s'était arrêtée au stop .Je vis un type à l'air louche qui me photographiait;cela m'avait stupéfait .Je ne savais pas pourquoi cette scène sorti d'un roman policier me revenait à l'esprit .Devant l'assemblée de militaires galonnés, je me sentais démuni. Mon passé de militant syndical me revenait en mémoire,je me demandais s'il n'était pas la cause de mes ennuis,car je ne me souvenais pas d'avoir commis la moindre infraction depuis mon entrée au service militaire .Certes, mon caractère spontané pouvait m'attirer parfois des ennuis,c'était mon talon d’Achille. Plusieurs fois durant ma courte existence, je m'étais laissé piéger par mes réactions trop directes.En général, j'étais un être doux et sensible,mais à certaines occasions je pouvais m'emballer. Dans mes résolutions de combattre l'injustice, j'avais parfois des attitudes de kami case;il me revenait à l'esprit que lors de mon incorporation ,j'avais dit tout haut devant mes camarades de chambrée, que je me rebellerais si j'étais obligé de m'attaquer aux étudiants qui défilaient dans les rues de paris;nous étions en 68 on nous avait fait miroiter cette possibilité – l'armée pourra intervenir pour réprimer les manifestations!- chantonnaient les officiers autour de nous. .Pendant que je remémorais ma vie ;les juges du tribunal militaire se concertaient, ils parlaient à mi-mot, j'étais plongé dans des abîmes d'incertitude.Que me reprochai t’ont ? Quelle faute avais je commis?Je n'en voyais aucune à part ,le fais que j'avais voulu lire écrire et m'abîmer dans la lecture au lieu de jouer au petit soldat .J'étais au garde à vous devant les juges qui étaient assis sur une estrade.Cheveux rasés cour ,je me tenais au garde à vous dans une pose impeccable;mais mon esprit gambergeait ;me revenais surtout en tête ,la scène ou le photographe de ma compagnie ,m'avait accosté en me disant -Fait attention tu es surveille!;par la sécurité militaire ,elle m'a demandé des photos de toi-.Cela m'avais de nouveau stupéfait.Je tombais des nues ,je me demandais en quoi je pouvais représenter un danger.Je m'attendais au pire!mon côté pessimiste reprenait le dessus.Les juges qui me faisaient face se levèrent;ils avaient délibérés ,j'entendis sortit de leur bouche cette affirmation étrange;ils disaient que le tribunal m'amendait faute de raisons valables. Je n'étais coupable d'aucun délit !.J'avais répondu «Merci!» d'une façon spontanée tant j'étais soulagé.Je ne pouvais pas m'empêcher de penser que j'avais dressé quelques temps auparavant le portait d'un héros persécuté par des juges bornés qui voyaient des coupables partout.J'avais décris par l'absurde les mécanismes d'une société totalitaire.Je me sentais personnellement ostracisé ,à travers mon héros le décrivais ma vision de l'existence en société.Je me sentais comme un juif errant.Si on m'avait relaxé aujourd'hui;ce n'était que l'effet d'un hasard ,je me disais que ce n'était que partie remise ; on trouvera demain d'autres raisons pour me châtier et me pendre.









ODYSSEUS


Je voyais se refléter les scènes catastrophiques de mon séjour à l'armée dans les scènes de déambulations du fou en campagne;mon état d'esprit était fait d'un mélange d'optimiste et de fatalité;je savais que les citoyens ordinaires ,étaient comme moi sujet à des manipulations ; mais si j'étais encore relativement optimiste,c'est que j'avais la conviction qu'en exerçant mon libre arbitre,je pouvais me transcender ;j'avais au fond de moi la conviction que mon intelligence et mes facultés critiquent pouvaient m'aider à comprendre le monde et qu'elles pouvaient m'aider à m'élever à dessus de la mêlée .Surtout j'avais vingt ans ;j'avais des projets littéraires ;la conviction que je pouvais écrire des choses fantastiques;je n'oubliais pas que j'avais été engendré par une puissance divine qui avait le le visage de ma mère ,et que j'étais un adepte du Revizor ,cette pièce admirable sortie du manteau de Gogol .



SOUVENIR DE MA VIE D'HIER SUITE.


Lorsque j'ai été appelé à l'armée au début de l'année 68 l'agitation estudiantine commençait à prendre forme.J'étais un fervent partisan des utopies sociales.j'avais envisagé de devenir objecteur de conscience ,car je me voyais en pacifiste. L'armée était pour moi une aventure sans issue,je n'attendais rien d'elle. Je me considérais comme un futur exilé.Quelques mois plus tôt ,dans la petite chambre de la maison des commis,où je vivais en reclus,je me voyais comme un futur Gogol. Mon exil avait commencé dans ma chambre;il continuait à travers mon séjour à l'armée.J'écrivais depuis mes différents lieux d’exil ;je me voyais en écrivain social;je purgeais une peine,dans un goulag imaginaire .Je décrivais la société telle qu'elle était .Certes mon génie avait du mal à éclore.Je remettais toujours au lendemain les corrections de mes manuscrits. J'étais atteint d'une maladie obscure qui me freinait,je ne comprenais pas pourquoi,j'avais tant de peine à écrire .Je sentais que ma vocation d'écrivain était défaillante.Je travaillais en dilettante.mais je pensais que j'avais toute la vie devant moi; En me promenant dans les parcs ,je rêvais d''écrire des passages de ma vie ancienne (qui n'était pas si longue ) ;j'aurais aimé écrire une nouvelle version ,des rêveries d'un promeneur solitaires;j'avais l'impression que j'aurais pu être Jean Jacques lui même; la marche m'attisaiet l'âme. J'avais la sensation d'être un exilé .Je reconstruisais en marchant des passages des proses fulgurantes que j'avais imaginé écrire sous l'effet d'une impulsion irrépressible Je voyais des phrases étincelantes bondir devant mes yeux,j'aurais voulu les garder ,mais une fois rentré dans ma chambre ,je les avaient oubliées.A part le journal d'un fou en campagne,je ne parvenais pas à écrire.











UN SOUVENIR.



Flash-back



Je m'étais arrêté dans le café que le photographe qui m'avait indiqué . Il m'avait dit que je pouvais le trouver là;il n'y était pas.Dans le café ,par contre il y avait une faune intéressante. Je me suis assis .Des jeunes gens du même âge que moi s'interpellaient vivement .J'observais leur agitation avec des sentiments mêlés. J'avais un sentiment d'étrangeté ;je me disais que j'étais resté trop longtemps à l'écart du monde. Dans ma petite chambre de service de l'hôtel sous-off, j'étais devenu comme un ermite .Je m'étais plongé dans l'écriture de ma pièce de théâtre (Celle du fou )c'était uniquement tout ce qui m'importait. Je découvrais avec stupéfaction des jeunes gens de mon âge qui s'agitaient;autour de moi ils critiquaient la société ;ils s'animaient s'enflammaient et se promettaient de tout chambouler ; je pensais comme eux;mais je m'étais trop éloigné en esprit ;j'étais devenu un promeneur solitaire indifférent au sort du monde.









ODYSSEUS


Le grand roman de mes mes déambulations physiques et psychiques en ce monde.





J'aimais me battre au corps à corps;je prenais du plaisir à exercer ma force J'avais entrepris de lire les penseurs qui contestaient l'ordre du monde, j'avais besoin de contester cet ordre,car j'avais l'impression que le grand roman de mes déambulations physiques et psychiques en ce monde sonnerait le début de ma vie d'écrivain avant-gardiste. Je me souvenais d'avoir lu Marx, Bakounine et Trotski, et l'enfer de Dante;j'étais très littéraire .Je lisais dans les toilettes de l'usine où je trimais étant adolescent .C'était ma passion pour la lecture qui m'avait sauvée de la déchéance.J'avais étudié les penseurs des lumières,je m'empiffrais de lectures.Rien ne comptait plus que mon aspiration à un savoir universel. A l'extérieur j'étais, timide à l'intérieur j'étais fragile ,j'étais révolté .J'avais souvent l'idée de m'enfuir.J'étais devenu un penseur irrégulier,je ne me reconnaissais qu'à travers les êtres qui déparaient.C'est pourquoi arrivé vers de vingt est un an ;je m'étais mis en tête de devenir un héros Millérien;je voulais rattraper le temps perdu ;accéder à l'essence de moi même.J'avais le sentiment d'avoir perdu trop de temps à me chercher .Je devais me réaliser.Plutôt que de chercher à devenir dramaturge;je devais tout consacrer à ma passion d'écrire .








Pourtant pour me sauver ,j'avais décidé que je devais pour un temps suivre ma passion théâtrale ; la fac expérimentale dans laquelle je m'étais inscrit ,n'était qu'un tremplin pour me projeter dans une vie d'écrivain.Je n'avais en tête que d'écrire.J'avais besoin d'errer et de me perdre ,avant de devenir cet être imaginaire qu'une partie moi espérait devenir. Tout consacrer à ma passion d'écrire ,c'était mon fantasme .Plutôt qu'acteur ou dramaturge,c'était ça mon obsessions.J'étais absorbé par le feu ardent d'un Graal imaginaire .Je recherchais une vérité transcendante inaccessible,j'étais convaincu que ma mission dans cette vie c'était d'écrire.




















ODYSSEUS

Voyages dans ma mémoire


Le grand roman de mes mes déambulations physiques et psychiques en ce monde.Suite.




Les passages que j'ai écrits sur ma vie fantasmée d'écrivain sont à lire avec précaution : je ne me reconnais que très partiellement dans mes propres écrits.Une main mystérieuse transforme mes souvenirs, elle les rend parfois troubles ;parfois plus sombre,parfois plus éclatants ,mais souvent instables . J'ai du mal à me reconnaître dans cette main qui écrit ;elle dit parfois les choses de moi avec sincérité, et loyauté ;en même temps ,il me semble qu'elle déforme souvent mes sentiments et mes souvenirs et qu'elle dénature le contenu réel de ma vie.Dans ce roman,je suis comme un poisson qui nage en eaux troubles .Lorsque je retrouve des souvenirs de moi ,éparpillés dans mes écrits et dans mes brouillons ;j'ai du mal de me reconnaître entièrement.Des versions de ma vie s'affrontent à travers mes écrits;elles sont parfois extrêmement contradictoires;elles m'apparaissent parfois illégitimes





















UNE PHOTO DE LA MAIN






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UN AUTRE BROUILLON.

Écrits en (2001) :



1968 :


Quant j'étais à l'armée, je ne pouvais pas goûter comme j'aurais voulu aux fruits de la contestation. Je regardais les événements se dérouler de loin, là où j'étais ,je ne pouvais pas espérer faire grand-chose. On n'avait pas jugé bon de faire de moi un gradé, j'étais deuxième classe. Je ne m'en plaignais pas, j'avais horreur de l'autorité. Commander à des hommes de troupe me semblait une stupidité. La seule fois où j'ai souvenir de m'être réellement amusé;c'était au début de mes classes. On nous avait lâchés une pleine nuit dans un bois pour combattre un ennemi fictif représenté par une autre compagnie. À cette occasion, je m'étais souvenu que j'aimais jouer à la petite guerre quand nous étions enfants .J'avais régulièrement combattu le camp Zioum à l'époque de mes treize ans. C'était notre ennemi juré. Notre campement se trouvait sur les hauteurs du village,nous l'avions hissé sur une plate forme en planche solidement arrimée entre trois immenses sapins. Le lieu offrait une vue admirable sur les alentours. Nous pouvions voir arriver nos ennemi de quelques côtés qu'ils arrivent. J'avais retrouvé avec étonnement cette nuit-là,en rampant dans la nuit humide d'une forêt du Mans les sensations excitantes que j'avais éprouvées étant enfant, lorsque je rampais au milieux des fougères à l'approche du camp Zioum, notre ennemi favoris. Il faisait une nuit noire; je rampais avec casque et fusil dans une forêt; mon excitation;était presque pareille à celle que j'éprouvais à mes treize ans. Ramper en silence au milieu des bois, s'amuser à déjouer la présence des sentinelles ennemies postées aux quatre coins d'un camp fictif, réussir grâce à des ruses de sioux à contourner le camp pour le prendre à revers, tout cela me rappelait ma vie de guerrier en culottes courtes.Mes réflexes anciens ressurgissaient d'une façon spontanée, j'avais l'impression d'être un guerrier né. Organiser une embuscade surprise et réussir à dérober le fusil à un grand braque de deuxième classe qui avait du mal à se mouvoir car il était trop lent, c'était stupidement excitant. C'était un garçon qui n'était pas du tout méchant, et que j'aurais serré dans mes bras en temps normal tellement je le trouvais vulnérable. Il nageait dans son uniforme trop grand, il était empêtré dans un espèce de mouvement désordonné qu'il avait fait en tournant sur lui-même lorsque nous l'avons saisi. Nous l'avions cerné à quatre et immobilisé sans difficulté, c'était facile à faire, nous lui avons dérobé son arme, c'était de la pure connerie, une petite guerre de merde trop inégale. Je n'étais pas très fier après coup de mon héroïsme, car c'était de toute évidence tellement facile de s'attaquer à ce grand démunis que l'exploit devenait dérisoire, presque ridicule. L'armée aimait jouer à la « petite guerre » et j'étais tombé cette nuit-là dans son piège. L'armée qui était totalement ennuyeuse pour moi avait tout à coup réussi par un coup de génie à capter mon attention et à me désennuyer. J'avais trouvé excitant de ramper dans le noir, de m'approcher d'un ennemi fictif et de lui dérober son arme. Je continuais ma vie d'enfant; c'était un jeu qui ne prêtait pas à conséquence. En temps normal, je trouvais extrêmement laborieux toutes les disciplines, les exercices de tir sur cible ou les attaques réglées qui devenaient vite des modèles d'ennui, surtout lorsqu'ils étaient enseignés par des gradés imbus de leurs savoir logistique et très peu accessibles à l'humour. Dans d'autres attaques simulées plus conventionnelles, il fallait ramper dans des bosquets épineux et attendre qu'un gradé fasse péter de fausses grenades, attendre ses ordres et avancer par vagues successives «dans un environnement hostile». C'était bête, faussement surréaliste, c'était déprimant. Dans le fond, je n'aimais que la guérilla ,la guerre qui laisse la place à l'invention et à l'initiative ; je me sentais brimé chaque fois que je devais attendre les ordres de supérieurs, dont peu possédaient une seule once de génie stratégique.





Le grand roman de mes mes déambulations physiques et psychiques en ce monde(.III)







Au début de mes classes, mes camarades m'appelaient «l'Anglais» car j'avais une obsession, c'était de me promener avec un petit livre qui me servait à apprendre des mots d'anglais. Apprendre l'anglais, c'était une façon de me différencier. J'avais cette persistante un peu bête qui consistait à croire que l'anglais c'était bien, à cause du fait que personne autour de moi ne le parlait, j'essayais de le pratiquer à des fins de prestige. Mais mon système d'apprentissage était trop empirique, totalement coupé d'une pratique vivante de la langue, je n'ai jamais réussi à apprendre vraiment l'anglais à travers mes méthodes. J'ai régulièrement tenté de pratiquer cette langue symbole de prestige pour les français totalement inaptes à la parler que s'en était un peu ridicule. Cette manière de m'accrocher même en crapahutant à des bribes de savoir me rappelait celle obstinée que j'avais adopté lorsque je travaillais comme apprenti dans mon tissage. Je sortais de mes poches entre deux courses des petits papiers sur lesquels j'avais inscrit des mots rares, des expressions savantes, des dates de l'histoire que je voulais retenir, des noms de philosophes ou de célébrités que je voulais garder en mémoire. Je tentais de poursuivre tout en travaillant ce que j'appelais «mes humanités». Je les poursuivais sur le tas, contre vent et marées. Cette façon d'apprendre obstinée, presque buttée, aurait pu faire croire de ma part à un détraquement - et s'en était un sans doute -, c'est pourquoi je peine autant aujourd'hui encore à me l'expliquer. C'était simplement la folie et l'obstination d'un individu qu'on avait privé de savoir et qui désirait par-dessus tout s'en libérer, qui me faisait réagir de cette manière un peu buttée . Je me sentais humilié d'être privé de l'éducation à laquelle j'estimais avoir droit. Si je poursuivais mes humanités avec autant de rage, c'était que je me sentais victime d'une opération d'exclusion et d'amputation de mon droit à la connaissance . Je voulais apprendre et on m'obligeait à souquer à ramer à crapahuter. Je faisais de la résistance à ma façon, c'est sans doute pourquoi j'ai l'impression d'avoir commencé très tôt mon apprentissage de la guerre et de la résistance. Cette guerre était différente de celle que mon père nous racontait lorsqu'il nous parlait de ses vies dans les maquis qui surplombaient les vallées vosgiennes. Elle était différente cette guerre de la guerre contre l'occupant, contre les boches, mais par certains côtés, elle était pareille. Je résistais à l'ordre stupide qui m'avait placé dans un monde à fabriquer du labeur et des automates .J'étais un résistant d'instinct, je luttais avec la force du désespoir contre l'anéantissement qui me guettait;j'étais obligé de combattre pour ne pas être anéanti.Pour survivre,je devais me donner une discipline ;c'était le plus difficile pour moi, qui semblait ne prendre plaisir qu'à une vie d'anarchie.





Réminiscences sur ma vie de résistance.



À une période avant ma sortie de l'école, je voyais l'usine comme un lieu d'émancipation. Elle pouvait me libérer des leçons de morale, des problèmes stupide de robinet du calcul et des dictées que j'assimilais à une espèce de torture.Pourtant je m'aperçus vite, une fois rentré à l'usine, que c'était un lieu d'enfermement encore plus brutal que celui de l'école. Je devais réagir pour ne pas sombrer, j'avais peur de me vider de ma substance et de suffoquer. C'est pourquoi je pratiquais des rituels de sauvegarde: j'emportais avec moi au travail des bribes du savoir universel que je vénérais, car il représentait une des multiples planches de salut que l'humanité avait jeté sur la route des hommes de bonne volonté pour aider à leur salut. Assimiler des bribes de savoir en travaillant me purifiait l'âme. De même, j'ai compris instinctivement en rentrant à l'armée que je devais me prémunir contre le rouleau compresseur de la grande muette. Cette dernière voulait me rendre docile bête comme un légume ; elle voulait me tailler net, sans faille, me rendre propre et imbécile, sans vraie singularité, comme tous ceux, naïfs, qui se jetaient dans ses bras sans garder au fond d'eux un fond de dignité rebelle, une poche innée de résistance qui les prémunissait contre l'abrutissement de la pensée organisée selon un rituel d'asservissement propre à toutes les sociétés convaincues de la nécessité de formater ses citoyens en vue d'une guerre éventuelle. L'armée, si on la laissait faire, n'avait qu'un objectif avec ses recrues les moins dotées de diplômes, c'était de les rendre à terme sans aspérité, aussi plats et silencieux qu'un bouton d'uniforme. Il fallait juste qu'ils sachent appuyer sur la détente le jour où la mère patrie serait en danger. On ferait de même qu'en 14 -18: on les enverrait tous à l'abattoir. C'était une pure folie, c'était pourtant ce qui s'était passé. Je n'avais aucune confiance en la beauté morale de l'état nation. Relisant récemment certains passages du livre de Calaferte Septentrion, j'avais été étonné de retrouver chez cet auteur certaines scènes tragiques de ma vie de laborieux. Les scènes décrites par Calaferte me rappelaient ma vie de penseur souterrain et de résistant. Calaferte lisait en pleine extase des passages de La Divine Comédie dans les latrines puantes de l'usine où il trimait. Je faisais à peu près la même chose dans les miennes. Elles exhalaient une odeur de tabac froid et de pisse qui me remontait à la tête et me donnait envie de gerber. Même lorsque je lisais des pages apaisantes de la pensée de Montaigne, j'avais cette sensation de perdition, je résistais à la déprime grâce à Montaigne. La littérature était associée pour moi à l'exil dans la puanteur. Dans mon esprit, j'étais un héros qui vivait au-dessus des lois communes, je faisais de la gymnastique intellectuelle au milieu de mes machines. Lorsque j'ai aperçu, beaucoup plus tard, Miller qui travaillait dans sa société télégraphique, me revenaient en mémoire des pages entières de ma vie d'exilé dans la forêt du textile.Je pouvais grâce à la littérature remonter les épisodes de ma vie de résistant ;je remontais dans ma propre mémoire grâce à ces récits qui cinglaient ma face, ceux de Miller me paraissaient absolument géniaux,lorsque j'avais vingt ans;ceux de Rousseau et de Chateaubriand étaient des talismans à mes seize ans;avec eux ,je lévitais au-dessus du trou puant des latrines, je regardais le monde à travers leur prose lumineuse.Je pratiquais déjà à cette époque,les exercices de méditation des yogis. J'avais découvert ceux-ci dans un dictionnaire génial qui ne me quittait plus. Sans m'en rendre compte ma vie à cette époque a gardé dans mes souvenirs ,le double aspect d'un trou de latrines puant gisant à mes pieds et l'aspect sublime d’un éclair de beauté qui nageait au-dessus de moi sous la forme d'un méditant. En lisant Rousseau, Chateaubriand ou Shakespeare je m'échappais de l'enfer, on on m'obligeais à trimer;je lévitais,comme un bienheureux au dessus de la merde ;j'oubliais pour un instant le monde réel. J'en découvrais grâce à la littérature un autre plus sublime. En lisant, j'avais accès à des vertiges nouveaux;je pensais que la prose lumineuse de mes héros littéraires, pouvaient me sauver de la vie de l'enfer dans lequel je vivais .Souvent j'avais le sentiment d'être prisonnier. Je n'avais pas de haine, juste un désir fervent de m'envoler et de mélanger mon âme avec celle des génies qui accouchaient d'un monde infiniment supérieur au mien. Mais une vindicte me harcelait;une révolte jamais assouvie me relançait, elle, elle provenait du sentiment d'injustice que j'éprouvais à rester dépendant d'un monde si médiocre.Je suis rentré résolument en guerre contre ce monde le jour où j'ai compris que je n'avais pas d'autre choix pour ma survie que de résister. Même aujourd'hui à travers les bienheureuse béatitudes d'esprit qui me reviennent ,lorsque je revois mon passé ,je reste troublé.Le monde que je contemplais depuis les abîmes où je croyais vivre ,aurait pu être pire;ce monde injuste qui fabrique des monstres,des individus humiliés ,des parias et des exilés se déploie avec force et permanence a travers les images de la société bienheureuse où nous sommes réfugié (sous les murs protecteurs de la démocratie).Je suis conscient que ce monde, le mien, n'était pas si cruel;il y avait pire miséré que la mienne .J'ai seulement tenté à travers mes récits de faire resplendir l'être tiraillé que j'étais hier . Mon alter ego Odysseus plonge dans l'eau de ma mémoire en tenant dans son bec une proie lumineuse qui ressemble aux étincelles du passé ;cette proie qui s'agite au bout de mon bec;je ne sais toujours pas ce qu'elle fait là!.Elle m'invite peut être écrire -Le grand roman de mes mes déambulations physiques et psychiques en ce monde(.III)avec plus d'humilité.
















ODYSSEUS MA MEMOIRE REWRITEE



Suite de mes Écrits revisités en 2019.






À l'armée, je me consacrais avec passion à l'écriture de ma pièce de théâtre Le journal d'un fou en campagne, c'était une façon de me confronter au monde réel. Si j'ai conservé comme une relique pendant très longtemps ce manuscrit resté toujours en l'état - c'est à dire inachevé -, c'est qu'il représentait pour moi le seul jalon littéraire digne de représenter l'espèce humaine et une partie de mon génie. Son état d'inachèvement était le signe de sa beauté. Ce manuscrit inachevé montrait l'impossibilité pour moi de trouver une voie décente pour écrire correctement, c'est à dire à hauteur d'homme. Mon manuscrit ne pouvait pas obtenir de finition. Je regardais le monde avec le regard d'un voyageur fou qui remontait le cours d'un fleuve dont la source lui échappait. J'avais réussi à mettre en scène le commencement d'une histoire vraie. Cette histoire, c'était la mienne Le journal d'un fou en campagne était un essai personnel à caractère métaphorique. Je décrivais le monde tel que je l'apercevais et sans doute même tel que je l'avais aperçu dés le premier jour ma naissance;c'était un monde absurde grotesque et injuste ;mais je commençais par croire que j'étais capable à moi seul de pouvoir le réformer;j'étais un visionnaire de l'extrême .J'avais réussi à faire surgir une vision de la réalité,que je détestais ;je voulais l'exorciser. J'avais été poussé une inspiration providentielle;je voulais montrer à travers cette sinistre vision du monde qu'une rédemption était possible.Je n'avais malheureusement pas réussi à terminer mon histoire;je m'étais arrêté en chemin .Je me suis arrête au milieu du chemin ;c'était incompréhensible,une force m'empêchait de la terminer .J'étais paralysé. Le dégoût que m'inspirait la finition de ma pièce m’avait obligé à tout arrêter. Je ne désirais qu'une chose,c'était de m'échapper et de plonger dans l'oubli. Cet oubli, c'était celui sublime du chaos, que j'avais toujours présent à l'esprit lorsque je regardais ma vie en face. Pour accoucher de ma pièce,j'aurais j'aurais du m'affronter au vertige qui me collait à la peau . Je butais contre un sentiment tragique d'impuissance qui m’empêchait d'aller jusqu'au bout de mes efforts pour créer .J'avais peur une fois ma pièce finie de me confronter au néant qui suivrait .Je reculais à chaque le moment ou je devrais conclure mon œuvre. Je refusais d'affronter le vide qui allait suivre. J'avais entrepris d'écrire pour une dramaturgie critique,mais une révolte métaphysique m'immobilisait .Je redoutais le moment ou je devrais me réveiller et m’arrêter de créer pour retomber dans le monde réel.J'étais poursuivi par mes obsessions nihilistes.







J'avais crée en moi un double fantasmé de ma destinée. Il me projetait dans un monde éternaliste .Je refusais d’assumer ma vie limité d'auteur et de créateur à l'essai ;je ne me reconnaissais que dans un monde infini ,sans limitations ni frontières .C'était mon vision nihiliste qui me faisait chavirer elle luttait et s'opposait à ma vision éternaliste .Je reculais;je me contentais à chaque fois de quelques esquisses géniales,je croyais que c'était suffisant pour que mon génie s'affirme .J'avais fais de cet art de la défaite une manière d'écrire,j'avais inventé un art nihiliste .Quelques années plus tard;je passais mon temps à écrire des pièces de théâtre que je ne finissais jamais. J'avais pris goût aux créations nihilistes ,aux créations jamais finies. Comme j'avais vu luire dans l'œil de Marx une flamme d'une beauté coupante je me nourrissais d'une conception dramaturgique qui reposait sur une ironie féroce et sur un esprit de dérision qui incarnait mon attachement à l'esprit nihiliste ; j'écrivais mes pièces, emporté par la critique féroce et ironique du monde réel ( le monde bourgeois) incarnation du monde réel . Dans la même période je découvrais les livres de Henry Miller;il me livrait une autre manière raconter la vie ;c'était plus cru,plus immédiat,plus vrai que ce qu'écrivaient les auteurs raffinés que j'admirais;c'était ce que je recherchais. Après la lecture de Miller, j'étais convaincu que je devais laisser tomber ma vie de dramaturge;je devais partir à la conquête du vrai monde;le monde de la dramaturgie que j'avais tenté de conquérir me semblait artificiel . Le monde vrai ,était le monde de la psyché -Le grand roman de mes mes déambulations physiques et psychiques ,s'apparentait au monde Millérien;ce monde contenait les promesses d'une vie plus vraie,plus héroïque,plus libre;j'étais attendu ailleurs;je devais réaliser mon rêve d'écriture Millérien et pour cela je devais me jeter dans les eaux tumultueuses de la vie à venir .En m'affranchissant d'une partie de mon passé,je réussirais peut être à devenir l'écrivain que j'avais toujours rêvé de devenir.




Copié / Collé de mes souvenirs :


La société d'hier, comme celle d'aujourd'hui, était prise de temps en temps par des spasmes. Mai soixante-huit en était un. C'était une sorte de petit séisme. Un séisme bien moindre que ceux qui l'avaient précédé. Je pouvais apprécier cette explosion, même si le lieu confiné (l'armée) où j'étais tombé à présent m'empêchait d’en saisir tous les éclats. J'avais vingt ans, j'appartenais à une génération qui avait tout l'avenir devant elle. J'imaginais que la société allait bientôt émerger de sa torpeur. Le travail de sape des contestataires finirait par payer. J'étais ébloui par un optimisme né après les bouleversements qu'avaient dû traverser les générations passées. Lorsque je pensais à papa mon père et à maman ma mère, je voyais bien qu'il y avait entre nous un écart fantastique. Leur mémoire était imprégnée de toute la somme des malheurs que la France avait traversés. C'est à peine si je pouvais me rendre compte de la chance inouïe que j'avais de vivre dans un pays qui ne vivait plus sous la menace permanente de la guerre. Car leur mémoire à eux était emplie du souvenir de deux guerres. Pour moi, ces guerres étaient trop lointaines, je n'en percevais que les échos. La mémoire de mon père était surtout imprégnée des exploits qu'il avait réalisés à l'époque de la deuxième guerre. Il avait pris le maquis. Il nous racontait ses actions héroïques lors de la résistance. Mon frère et moi, nous écoutions ses exploits sous la lumière de la lampe qui éclairait d'une lumière vive la cuisine familiale. C'était après souper qu'il les racontait, l'œil enveloppé d'une étincelle de joie pure et de folie. Maman ma mère ne le contredisait pas (sur le coup), mais les jours suivants, elle nous racontait en cachette les souffrances qu'elle avait dû endurer sous les bombardements lorsqu'elle accouchait de mon frère. Il y avait une certaine vindicte dans ses propos : « Je n'avais pas assez de nourriture. Il aurait pu m'aider davantage ». Disait-elle en parlant de papa mon père. « Il travaillait en Allemagne, il était bien nourri, il ne pensait qu'à lui ! ». C'était un reproche que j'avais entendu plusieurs fois dans sa bouche. Pour moi, à cette époque, les malheurs de la France se résumaient au drame qu'avait vécu maman ma mère lorsqu'elle accouchait sous les bombardements ; et au rôle héroïque qu'avait joué papa mon père durant la résistance. Mon père voyait la guerre tantôt en héros tantôt en vaincu. Il était un héros lorsqu'il parlait de sa vie héroïque dans la résistance, il était un vaincu lorsqu'il parlait des occupants, « les schleus ! », qu'il appelait aussi de temps en temps « les boches » en leur prêtant des qualités, mais aussi des défauts que n'avaient pas les Français. Je voyageais étant enfant à travers leurs malheurs. L'histoire de France, en écoutant leurs histoires, me paraissait mêlée de vues contradictoires. C'était une chance pourtant de remonter à travers leurs souvenirs dans une époque si éloignée. Je commençais quand même par me lasser, c'étaient souvent les mêmes récits. Ces histoires du passé me servaient de mise en mémoire. Elles me rappelaient que j'étais né dans une matrice chargée d'histoire et que j'avais eu la chance de naître à une époque où la France était libérée des angoisses de la famine. Je voyais bien que j'avais échappé au pire. J'appartenais à une nouvelle ère. La réconciliation entre l’Allemagne et la France me semblait aller de soi, mais tout était encore imprégné des malheurs passés. Je faisais partie de la génération glorieuse de 1948, c'était le babyboum. Bien que ses rapports avec maman ma mère se soient déjà probablement dégradés, mon père m'avait engendré dans un sursaut de virilité. Je n'avais pas de récits concernant ma conception, mais je savais qu'il en existait diverses versions cachées. La vie amoureuse de mes parents devait était taboue, elle devait rester enfouie. Mais si l'acte de mon engendrement est resté enveloppé de mystère, j'ai su très tôt qu'il n'était qu'une passade. Je l'ai compris quand maman m’a dit avec réprobation que papa voulait m'appeler Narcisse. C'était suffisant pour éveiller ma curiosité. « Je me suis opposé à ça ! » m’a expliqué vigoureusement ma mère. Pour elle, m'appeler Narcisse, c'était une sorte d'insulte, une déviation qui n'avait pas lieu d'être. Elle était consciente que papa mon père à travers cette provocation voulait s'attaquer à sa morale. Mon père, sans doute, s'était lâché un soir de déprime ; il voulait la conquérir de force. Il avait craqué, il reprochait à maman ma mère son manque d'assiduité aux jeux de l'amour. Il y avait je crois un conflit entre eux au niveau des rapports amoureux. Papa mon père nous avait conseillé à mon frère et à moi de trouver une femme qui aime faire l'amour, car il nous a avoué avoir souffert avec maman de ses relations au lit, trop froides à son goût. C'était après une soirée arrosée qu'il avait fait ces révélations. C'est pourquoi, lorsque j'essayais de décrypter les secrets de ma conception, je me doutais que papa mon père avait dû prendre maman par surprise. Elle n'avait pas dû regretter ce jour, je le voyais au sourire qu'elle envoyait à papa mon père sur la photo qu'il avait prise d'elle. Sur la photo, elle tenait dans ses bras un très joli bébé blond. Ce bébé, c'était moi, le futur Odysseus, avant que ma vie fût défigurée par les récits d'Homère.



Suite


Les relations de papa mon père et de maman ma mère n'avaient plus sans doute la ferveur des temps premiers, le temps des grandes fièvres amoureuses était passé. Ma mère, qui avait toujours été une femme pudique, ne garantissait plus à mon père le minimum requis pour satisfaire son insatiable ferveur amoureuse, celle qui datait de leur première rencontre et qui remontait à l'époque de leur mariage. Je recueillais dans les albums de famille les traces de leur bonheur, mais ce bonheur, au fur et à mesure que les années passaient, me paraissait s'estomper. Je lisais sur le visage de ma mère à travers les photos qu'on nous avait légué les signes de sa déception. Papa mon père, lorsqu'il ne parvenait plus à se contenir, je m'en souviens, rentrait à la maison en claquant déraisonnablement les portes des placards. C'était lorsqu'il était un peu grisé. C'était le résultat de la dégradation de leur intimité amoureuse. « Votre père ne m’a jamais frappé ! » disait maman le jour d'après, comme pour se justifier. « Sa mère l'a élevé dans le respect des femmes, il n'aurait jamais osé faire ça, il vénérait sa mère ! ». Maman se confiait à moi, elle avait besoin de me donner des explications sur le caractère parfois sanguin de mon père. Lorsque j'apercevais sur les photos de famille des éclats noir dans les yeux de mon père, et sur le visage de maman des airs de tristesse, je savais qu'ils traversaient des moments difficiles. Elle devait se confier à quelqu'un, elle m'avait pris comme confident. Je ne peux que spéculer après coup sur cette galaxie aimante que représentait l'union de mon père et de ma mère. Toutes ces histoires font partie d'un mystère que je ne peux intégralement déchiffrer. Papa mon père et maman ma mère sont restés ensemble jusqu'à la fin, malgré l'immense champ de bataille que constituait parfois au quotidien leurs disputes familières (vues par l'œil consterné de l'enfant que j'étais). Pourtant, vers la fin, devenus un couple réconcilié, je gardais d’eux une impression de sagesse. Ils me rassuraient lorsque j'étais en défaite, je leur étais reconnaissant d'avoir su me conserver un havre de paix, où je pouvais venir me ressourcer lorsque j'étais en perdition.


ODYSSEUS

Mémoires




En rentrant de l'armée, je poursuivais dans ma chambre l'écriture délirante de mes pièces de théâtre. Je me voyais en auteur critique. Je travaillais dans la même usine textile ,j'étais assez actif syndicalement. La vie idéale dont j'avais toujours rêvé devait attendre,j'avais d'ailleurs tout le temps devant moi .J'en profitais pour m'imprégner des écrits contestataires de tous horizons .Les situationnistes ,dont j'ai adopté immédiatement les idées représentaient un pan de la contestation intellectuelle séduisant .La lecture des auteurs américains m'ouvrait de nouveaux horizons;avec les penseurs contestataires je voyageais sur une planète en perpétuelle rébellion. J'étais fasciné par les écrits de William Burroughs; il incarnait un idéal de vie qui s'était implanter dans mon cortex;il représentait la vie anarchique de l'esprit. Je découvrais le monde de la contre culture américaine avec du retard , des figures comme celle de Ginsberg, Alan Watts, Timothy Leary, Jerry Rubin qui formaient le planétaire d'une vie artistique dérangeante,étaient déjà derrière;mais elles s'imposaient aux nouvelles générations.Les situationnistes,appartenaient déjà à une époque ancienne lorsque je les lisaient.J'étais issu d'une génération qui vénérait les poètes dépravés les esprits rebelles et les opposants à l'ordre bourgeois universel .J'étais admiratif des poètes provocateurs;je ne voyais pas les poètes béats s'enculer dans leurs soirées poétiques enfumée de marijuana ;je voyais qu'ils représentait un idéal de vie libre à laquelle j'aspirais .Je n' idéalisais pas l'homosexualité;je n'avais pas d'aversion contre elle;je ne connaissais pas ces rites . J'avais été élevé dans un milieu qui lui était hostile ,mais je n'avais d'idées sur elle.Je me souvenais surtout que lorsque j'étais encore à l'école primaire, un de nos voisins vivait seul avec sa mère. Il avait été surpris un jour dans une douche avec un autre homme, cela avait provoqué des ragots. J'avais porté un nouveau regard sur mon voisin, je ne pouvais imaginer que derrière sa vie rangée se tenait cachés un tel secret.Je ne pouvais pas facilement accepter qu'on puisse faire l'amour d'une façon différente que celle qu'on m'avait enseigné .Les premiers temps Lorsque j'ai compris en lisant Proust que ses amoureuses étaient des hommes;j'ai eu du mal à faire la bascule;après j'ai oublié.J'ai admiré Jean Genêt je trouvais sa prose admirable.Je savais qu'il était homosexuel;je trouvais ça exotique .Genêt était un rebelle sacralisé par Sartre. Il faisait partie du monde exotique de la culture française. Après Sade, Rimbaud, Verlaine, Rabelais et tant d'autres, il rentrait dans le moule de la culture moderne contestataire à la française,il n'y avait rien de de choquant à le lire .D'ailleurs lire Sade était un plaisir pervers,qui me rendais mal à l'aise;je n'avais pas encore à l'esprit l'idée que la transgression était un art à part entière ;c'était un plaisir fulgurant qui passait à travers la lecture ce plaisir me paraissait parfois monstrueux . C'était une tradition en France de consacrer des pages entière aux vices à l'infortune et aux dérèglements de la morale traditionnelle.Si je me suis attaché spontanément à Henry Miller;c'est parce qu'il représentait une classe sociale qui était proche de la mienne ;il était issu d'un milieu prolétarien;il était jouisseur idéaliste et parfois cynique ; il défendait une conception anarchiste et virile de la beauté qui me stimulait . Il défendait surtout une conception métaphysique de l'existence .Il s'opposait à la culture matérialiste qui était toute puissante;il était un excellent publicitaire de son œuvre;il utilisait le sexe comme ingrédient dynamique pour révéler l'hypocrisie de la société américaine. Si moi, Odysseus, j'avais plongé dans les gouffres de la sexualité Millériennes,pour me faire connaître ,je serais mort à coup sûr;notre société n'a plus rien à faire du sexe.J'avais souscris à une version de la vie amoureuse qui était aux antipodes de celle de Miller. J'avais de l'admiration pour les poètes du moyen âge , pour les élancées mystiques des troubadours et pour Dante, le grand poète italien ; je vénérais surtout les valeurs morales véhiculées par les poètes païens .Si j'idéalisais Miller, c'est qu'il représentait un de mes fantasmes . À travers lui, je voyageais loin de mes propres façons de penser ;il m'obligeait à regarder le vie d'un point de vue complètement l'opposé que celui que m'avait inculqué ma mère .














ODYSSEUS




Souvent, je reste assis sur le rivage pour contempler les silhouettes de mes héros littéraires;elles s'agitent parfois dans mes rêves.Hier ,j'admirais leur allure, leur désinvolture, leur ferveur, ,leur grandeur .je me disais qu'un jour deviendrais comme eux ;un être surnaturel ;je rêvais de laisser dans la mémoire des hommes une trace lumineuse aussi lumineuse éclatante et inaccessible qu'un poème de Dante tombé du ciel..Après ma mort ,je rêvais d'une vie éternelle.








Le grand roman de mes mes déambulations physiques et psychiques en ce monde(.IV)




ODYSSEUS



Souvenirs tronqués



La vie laborieuse que je menais dans le tissage où je travaillais en compagnie de mes petits camarades arpettes comme moi;je la vivais comme une malédiction .A cette époque je cherchais encore ma voie, bien qu'il fût claire que c'était dans la peinture qu'elle se trouvait .C'était au départ mon don pour le dessin qui m'avait fortifié dans cette conviction.Quelques années plus tard,vers mes dix huit ans ,je croyais avoir trouvé ma voie dans la dramaturgie;j'avais été refusé à l'école des beaux arts d’Épinal;pour me venger ,je passais mon temps à écrire des scénarios de pièces de théâtre. Je les écrivaient en crapahutant dans mes machines;surtout, je m'échappais du monde en rêvant. Quelques années plus tard en rentrant de mon service militaire ,je combattais les injustices sociale;j'écrivais des pièces de théâtre encore plus radicales que les précédentes ;je combattais aussi mes anciennes manières d'aimer;j'avais commencer par me dévergonder;je prenais du plaisir à séduire les jeunes filles sur les bals populaires, je m'initiais à l'amour libre, je déconstruisais en les mettant à nu les mécanismes pervers qui alimentaient la société du spectacle.J'étais heureux d'une certaine façon car j'étais libre de penser comme je voulais;j'appartenais à un monde qui était libre d'inventer de nouvelles alternatives morales;elles conduisaient à une vie radicalement meilleure.









Mémoire suite


Devenir un héros de la société émancipé;n'est pas chose facile ; cela ne se fait pas sans quelques transgressions .Étant un jeune homme issu des classes populaires élevé dans le respect de l'ordre républicain;j'étais parfois pris au dépourvu par la façon dont je devais gérer mon comportement moral . J'ai dû faire des efforts constants dans mes pérégrinations urbaines à Paris pour ne pas plonger dans une forme d'anxiété paralysante;surtout lorsque je devais rentrer en lutte contre l'ordre social J'ai dû souvent me faire violence;j'avais été élevé dans un monde d'intégrité morale sans faille ,je devais faire des efforts constant pour endiguer le flot d'anxiété qui m'enveloppait lorsque je devais transgresser la loi . Lorsque je devais passer de la théorie à la pratique.Il y avait une pompe à merde d'angoisse qui m'oppressait, c'était immédiat.Une grosse et mortifiante pompe à merde d'angoisse me tombait sur la tête. Je devais me battre en permanence pour résister à ce surmoi hostile et puissant qui m'ordonnait de me mettre à genoux et de m'aplatir sur le sol ,lorsque je m’apprêtais à commettre une action répréhensible . Je me battais contre une puissance invisible qu'on avait déposer en moi et qui m’interdisait de transgresser la loi. (la loi républicaine s’entend );un ange noir me freinait. C'était un dur combat de lutter contre cet être anxieux et cela m'épuisait. Je devais lutter . J'étais sujet à des sueurs, à des ralentissements, à des phobies;parfois à des syncopes. Lorsque j'étais confronté à des opérations de transgressions de la loi républicaine;je tombais dans un marasme intérieur incompréhensible. J'avais conscience d'être un héros vulnérable, je luttais pour un idéal égalitaire, intellectuellement convaincu que je devais en passer par là pour rétablir une justice sociale déficiente;mais une main obscure puissante me ralentissait .Je m'affaissais ,je devais m'arrêter pour pomper l'air ,à chaque fois, que mes stigmates d'anxiété me reprenaient.C'étaient les mêmes symptômes bizarres qui m'affecteront plus tard lorsque je prendrai l'avion;avant de pouvoir me défaire de mes angoisses, j'ai dût lutter longuement ,j'ai dût m'entraîner longuement avant de sortir de mes terreurs . Enfant, je m'évanouissais à la vue d'une seringue;j'étais affecté d'un mal étrange que m'avait transmit je crois ma mère lorsque j'étais dans son ventre ;un mal d'angoisse puissant et dévorateur ;ce mal a duré très longtemps;même devenu un adulte, lorsque je vivais dans un corps d’athlète; je m'évanouissais encore à la vue d'une seringue . Mon diabète ma obligé à aimé les piqûres,j'ai fini dompter mes démons.






Quelques troubles réminiscences :


Le droit d'habitat devait s'opposer à la misère sociale. Le squat était un des leviers pour les plus paupérisés de disposer d'un toit. C'était d'ailleurs un droit qui était reconnu par une jurisprudence restreinte. J'étais un convaincu, mais je traversais une période de désagrégation psychique qui me rendait plus sensible et émotif que jamais.


J'allais vers mes vingt-sept ans, une impérieuse nécessité de dériver m'avait pris de court. J'avais besoin de me perdre dans le maelstrom de Paris la cité merveilleuses , j'étais un aventurier qui errait dans une ville aux allure de jungle. Je luttais pour garder mon équilibre, mais il était devenu instable. J'avais perdu ma belle assurance d'antan et mes points de repère familiers disparaissaient. J'avais préjugé des mes forces ;je ne pouvais plus reculer,je m'étais aventuré trop loin . Pourtant au milieu de tous ce chaos je gardais une force vitale étonnante ; j'avais de puissantes racines ,j'étais un enfant des hauteurs ,un montagnards .Les gênes vigoureux transmis par mes géniteurs ;mon amour pour les forêts vosgiennes de mon enfance;tous cela avait crée en moi ,un lien profond avec la forces du monde intelligent ; je conservais en moi les souvenirs heureux de mes marches en forêt ; depuis les sommets je contemplais les vallées qui s'étendaient à mes pieds ,je savais lire dans le livre de la la nature, j'étais un être profondément terrestre. Mes repères temporels semblaient s'être effondrés,mais je conservais en moi l'instinct des choses. A l'époque je vivais avec une jeune femme pétulante. Elle était en lutte pour son émancipation..moi qui croyais avoir déjà fait la mienne, je la regardais de loin ;je faisais corps avec ses idées ,et surtout je caressais sans me lasser sa peau rose et douce . J'étais souvent en proie à des hallucination;je me voyais en exilé ,j'étais en train de créer une œuvre .L'idée de créer une œuvre m'obsédait toujours. C'était je crois ma seule véritable raison d'être à l'époque. J'avais des visions , je voyais une œuvre intemporelle qui s'écrivait dans mes cahiers. Je marchais en suspension dans l'air; des angoisses me torturaient . Mon obsession d'écrire me projetait dans une vallée qui serpentait parallèle à la celle du monde ordinaire ,je vivais dans un songe .J'avais mis à jour une théorie des récits qui contenait les prémices d'une vision poétique destinée à régénérée l'esprit de l'homme occidental qui avait chuté dans les abîmes.





Ma vie dérivait de plus en plus.Au fil des jours ;je me suis retrouvé en prise avec le monde déambulatoire des errants .Avec ma muse qui m’entraînait dans la contestation,je suis devenu squatter .Plus tard ,j'ai transformé cette aventure en une ficion poétique.Mon récit était autobiographique.J'avais tenté de décrire ma vie héroïque dans Paris au côté d'une femme imaginaire qui se faisait appelé «Désir», cette héroïne reflétait mes propres désirs d'errance. « Désir », c'était la splendide jeune femme qui m'avait initié aux plaisirs charnels a mon retour de l'armée;elle n'était pas entiérement imaginaire ;elle avait existée,je l'avais rencontrée,j'avais fait l'amour avec elle ;son coté sensuel anarchique et entiérement spontané m'avait bouleversé .Ma nouvelle muse s'appelait à présent « Feu d'or » j'effectuais des études théâtrales quand je l'ai rencontrée;elle était en révolte contre la société patriarcal.Elle était rentrée en guerre contre l'hypocrisie de la société bourgeoise. J'ai tenté de construire une fiction poétique que j'avais intitulé La folle légende .Je retraçais une partie de ma vie souterraine. J'avais laissé comme d'habitude, mon manuscrit dépérir dans mes cales ;j'étais dubitatif devais je me pourrir la vie à la recherche d'un éditeur , ce manuscrit était si loin.Dans ma fiction autobiographique, mon héros s'appelait Bel Astre;Bel Astre errait dans Paname dans l'espoir d'engendrer le grand poème qui annoncerait -Les nouveaux temps Poétiques-. Bel Astre, c'était mon double . C'était mon obsession à l'époque ,je rêvais d'engendrer une révolution poétique. J'avais travaillé mon manuscrit à des périodes parfois assez éloignées ,il était presque bouclé .Je voulais mettre à jour le faste souterrain de cette épopée artistique souterraine.J'avais commencé par écrire la deuxième partie de la Folle légende;elle racontait l'histoire des squats d'artistes à travers l'histoire de son groupe emblématique Art-Cloche . . Dans mon esprit, la poétique urbaine des artistes squatteurs des années 80 et du début des années 2000 avait des correspondances avec la révolution beat qui avait eut lieu aux Etats Unis;elle se s'inscrivait aussi dans une tradition poétique plus ancienne qui débouchait sur les mystères du moyen âge .J'ai voulu reprendre à mon compte le rêve du Roman de la rose.Je considérais que les mystères étaient toujours d'actualité . Andy Warhol glorifiait l'épopée de la société de consommation à travers ses boites de Campbell's Soup. Les surréalistes voulaient transfigurer la réalité sociale à travers le rêve. Le groupe Transmigration (qui était associé au groupe Art -Cloche ) voulait ouvrir l'œil pinéal des humains2. Toute cette aventure insensée faisait partie de la Folle Légende. J'ai abandonné dans un coin le tapuscrit de la Folle Légende. Comme j'étais assis au centre d'une nouvelle nébuleuse;celle de mes soixante dix ans ,je me disais que faire réapparaître ce manuscrit ,alors que j'étais tombé dans la nébuleuse de Zygmunt Bauman, celle de la société liquide;une société ou tout devenait jetable;je pensais qu'il était inutile de m'agiter que tout finirait par disparaître dans un grand tsunami.J'avais la singulière impression d'être arrivé moi même à ma date de péremption. Le temps filait plus vite que moi; ;j'avais vu s'écouler ma vie plus vite que prévu.La seule chose qui pouvait témoigner de mon passage sur terre ,c'était Odysseus, une fiction autobiographique .Je m'efforçais de tenir mon tapuscrit à bout de bras ; je tentais de protéger ce rêve dérisoire de mémoire « COMME UN SIMPLE SONGE QUE J'ESPERAIS FAIRE EMERGER DU NEANT ».











7 .Le Roman de la Rose est une œuvre poétique française médiévale écrite en deux temps : Guillaume de Lorris écrivit la première partie 1230-1235, puis l’ouvrage fut repris et complété par Jean de Meung entre 1275 et 1280. Ces deux auteurs travaillaient en silence à une révolution poétique qui tentait d’éclairer et travailler le corps social de l’intérieur. Il y avait dans Le Roman de la Rose un rêve allégorique qui décrivait l'état de la société réelle en le confrontant à un idéal poétique métaphysique.


8. Le troisième œil ou œil pinéal ou encore œil pariétal est un organe photosensible situé sur le haut du crâne de certains reptiles et amphibiens. Il existerait de manière vestigiale chez l'humain sous la forme de la glande pinéale.


ODYSSEUS



Comme j'ai la sensation que la mémoire me fuit;pour évacuer le stress né de la sensation de culpabilité que je ressens à chaque fois que j'étale mes mémoires sur ces pages; Je relis mes brouillons.







Récits




Une page de brouillons, datée de 2001 :


Lorsque je me suis révolté contre l'ordre social vers mes quinze-seize ans, j'ai immédiatement compris que le monde était surtout partagé entre le monde des riches et celui des pauvres.Je me rebellais pour accéder à une idée supérieure de l'homme .C'était la morale des lumières qui m'animait .Si mes premières révoltes se sont faites surtout contre l'autorité de ma mère;c'est surtout grâce à Voltaire qu'elles se sont affirmées ,il incarnait pour moi l'esprit des lumières encore plus que Jean Jacques que je n'avais pas encore lu en entier .J'avais décidé de prendre mon sort en main. Il n'y avait pas d'autre ennemi à combattre que l'injustice.Je devais me consacrer à cette tâche jusqu'au bout..







ODYSSEUS


Discours





Mes souvenirs chevauchaient des espaces inconnus. J'apercevais souvent dans mes rêves et dans mes écrits (mes brouillons) des vérités contestables et je m'étonnais pour certaines de les avoir soutenues ,et pour d'autres de les avoir combattues J'apercevais clairement les limites de mes capacités à penser .










Suite de mes brouillons





Un souvenir de 2001:



Lorsque je suis devenu étudiant en théâtre, c'était grâce à l'intelligentsia de gauche qui avait réussi à créer une université accessible à tous.J'avais trouvé ce prétexte pour m'enfuir de l'usine ou d'après une loi d'éternel remplacement ,j'aurais du devenir dans cette même usine contremaître comme mon père.Je voulais goûter je crois à la vie d'étudiant.J'avais idéalisé cette vie qui m'avait été interdire.Je voulais aussi concrétiser ma vocation dramaturgique. J'avais écris plusieurs pièces ;mais je commençais par fléchir;mon rêve de dramaturgie s'affaissait .




LA FAC




Ceux qui avaient cru en cette utopie (l'utopie du savoir) devaient se rendre compte qu'elle était surtout une fiction. Ceux qui venaient chercher ici une reconnaissance sociale ou un nouveau statut social devaient se rhabiller. Les diplômes de la fac expérimentale n'offraient aucune garantie sur le marché du travail. J'ai compris que c'était le jeu du chat et de la souris,ici comme ailleurs, il fallait se faire petit,voir ramper pour obtenir un soutien .J'ai vécu ici au début ,des instants magiques ,puis j'ai commencé par déchante;je me suis enfoncé dans les marges J'étais toujours envahit par des rêves pharaoniques de création; des rêves d'absolu me taraudaient;je voulais entreprendre de grands voyages .La peinture avait ressurgit; ,ses folies m'assaillaient,je peignais jusqu’à l'épuisement. Une voix surgie de l'ombre me dictait des poèmes qui atteignaient des hauteurs vertigineuses. Le monde m'apparaissait né d'une collision entre un astre solitaire (la terre) et des entités invisibles qui cherchait leur place au sein des nébuleuses divines qui hantaient le cosmos . J'étais persuadé d'être un héros des temps nouveaux .





ARCANES NOIRES


J'écrivais des poèmes douloureux, chargés de métal blanc.Je me vidais le cerveau, j'étais pris de vertige. Une vie nouvelle s'offrait à moi. Elle resplendissait,je devenais certains jours un être lumineux,je croyais m'être affranchis de mes limitations passées. J'avais l'impression que je pouvais enfin me libérer;je pouvais me libérer de mes dernières attaches. Je marchais dans le vide de la nuit ,je n'avais pas peur des vagues puissantes que je voyais tournoyer autour de moi;elles me grisaient. J'étais un aventurier ,j'ouvrais une voie ,je traçais un sillage ,je marchais sur la voie originelle. C'était ma vie intérieure qui m'occupait;j'explorais ma vie sous des angles inédits.La peinture me reprenait,j'écrivais des poèmes ;je noircissais des pages pour décrire mes troubles existentiels ,j'étais à la poursuite du Graal . Parfois mon esprit n'était entravé par rien, je nageais dans une vie irréelle; malgré mes crises d'angoisses fréquentes ;j'aimais cette vie aventureuse. Je devenais de plus en plus génial,et de plus en plus instable psychiquement. J'avais oublié que j'étais parti pour faire des études de théâtre,j'étais comme envoûte, pris dans un rêve de dépassement héroïque , je me suis retrouvé au centre d'un cyclone qui avait l'allure d'un volcan en éruption. Je voyait le ciel qui rayonnait comme un charbon ardent ; dans une faille du temps je voyais des êtres imaginaires qui me faisaient des grimaces.Une nuit j'ai été attaqué par un monstre qui ma cloué sur une planche;il détachait un un les lambeaux de ma peaux;j'hurlais de douleur ; je voulais mourir; le démon m'en empêchait ;il avait des pouvoirs surnaturels. J'ai respiré un grand coup,puis je me suis évanoui .En me réveillant j'ai compris que j'étais tombé dans une terrible dépression. Ma vie avait basculé ;du paradis,j'étais tombé en enfer ;je devais sortir de là.










LES ARCHIVES D'ODYSSEUS



Relecture



48 TEXTES PEINTS

EXTRAITS DE DEUX CAHIERS

UN CAHIER ORANGE

UN CAHIER BARIOLE

TOUS DEUX DATES DE1981

























LES TEXTES PEINTS

NOTE A PROPOS DES TEXTES PEINTS



Notes: La plupart des Titres des textes peints ont été écrits par moi à l'âge de trente ans;j'ai voulu les présenter de façon à ce qu'on puisse les lirent tels qu'ils on-t été rédigés à l'époque.,

 



AVANT PROPOS

Il m'est est venue plus d'une fois  à l'esprit de les supprimer ces vieux écrits car je les trouvaient illisibles; A ce moment là ,je considérais que ces écrits étaient inexploitables ; Puis finalement les prenant à bras le corps, ( j'avais décidé de voir ce que je pourrais en tirer) j'avais alors découvert  des traces d'une  présence qui n'était pas si vulgaire que j'imaginais; je découvrais même avec étonnement "que je savais  écrire à cette époque" contrairement à l'idée toute faite que j'avais de moi- Il est vrai que tout ce que j'écrivais ne parvenait pas à monter, à s'envoler, à naître,je considérais mes textes inaboutis pour la plupart.C'était des fragments d'écritures . Je voulais qu'on les voient exactement comme ils étaient, des textes peint "de l'intérieur"; comme si le fait d'ajouter de la couleur ( une couleur parfois tragique) à des textes d'apparence parfois insignifiants  pouvaient faire en sorte qu'ils se différencient, qu'ils deviennent plus intéressant; plus évocateurs; comme si les mettre en valeur de cette façon, c'était leur redonner de l'importance dans le programme invisible d'écriture que je m'étais donné, (assister à ma naissance par le biais de l'écriture) véritable EPHIPHANIE en fait  programme de renaissance que je mettais en exercice dans mes pages( à mes meilleurs moments)  sans être sur tout a fait que c'était bien là un acte de naissance qui s'opérait, car ma conscience toujours était aveugle et  je dérivais ( malgré quelques éclats de lucidité) . Je voulais peut- être peindre ces textes comme je peignais à l'époque ( j'ai commencé en effet à l'époque, à peindre sur des journaux; je peignais sur  des journaux qui se transformaient en des espèces de stèles ( des totems plats )sur lesquels figuraient des signes  primitifs que j'avais volé aux anciennes peuplades archaïques, et que je déposais sur les images (photographique) et sur les signes (typographiques) du journal comme pour  tenter de les mêler ou de les faire se  confondrent). J'imaginais peut-être de créer des textes tatoués, comme des écritures ( tatouées sur la peau ou sur la page).Ce que je tatouais; c'était sans doute et plus que probablement mes états d'âmes, mes états d'être, mon impuissance à vivre et celle à naître. Les textes peints appartiennent  à une tentative pour faire jaillir des figures qu'on ne pouvaient voir à l'ordinaire". C'était fdes tentatives pour percer les secrets de l'être, c'était dans cet sorte d'égarement là, que je me tenais alors.. C'est ce que je me propose d'aller revoir ici.

ST.J.D'ASTRE Mardi 12 Décembre 2000Shanghai.

SOMMAIRE







PREMIER CAHIER





-1-Texte peint aux couleurs de l'attente P.3

-2-Texte peint aux couleurs de la dissolution

-3-Texte peint aux couleurs de la résolution

-4-Texte peint avec la matière noire de mes chimères

-5-Suite des chimères

-6-Texte peint dans la couleur du ressassement

-7-Texte peint dans la couleur de mes nuits passées aux messageries

-8-Texte peint avec des couleurs claires

-9-Texte peint avec la couleur de mes rêves d'écriture

-10-Texte peint aux couleurs de mes racines

-11-Texte peint dans la couleur de mes nouvelles résolutions

-12-Texte peint dans la couleur de mes attentes

-13-Texte peint dans la couleur de mes rêves adolescents

-14-Texte peint dans la couleur des Mac.DO

-15-Texte peint à travers ma fatigue

-16-Texte peint dans la couleur du …

-17-Texte peint de mes incertitudes

-18-Texte peint avec la couleur de nouvelles résolutions

-19-Texte peint dans la couleur de mes imprécations

-20-Texte peint dans la couleur de mes délires

-21-Texte peint au réveil avec du plomb ( texte peint à la verticale de moi - même, texte

peint sans grâce)

-22-Texte peint avec les eaux d'une fontaine ou se baignaient quelquefois mes nuits pleines

de Tristesse

-23-Texte peint avec des riens

-24-Suite du texte peint avec des riens

-25-Texte peint dans le feu de ma vindicte

-26-Peint avec mes hargnes

-27-Texte peint comme on peint un tableau

-28-Texte peint avec la couleur de la désespérance

-29-Texte peint contre moi

-30-Texte peint comme on dit…avec une très légère emphase



DEUXIEME CAHIER

-31-Texte peint dans mes rêves

-32-Texte peint avec mes anciens troubles

-33-Texte peint comme un roman

-34-Texte peint avec des souvenirs anciens

-35-Texte peint avec la douceur des abîmes

-36-Texte peint avec ma peine

-37-Texte peint avec mes peines ( suite)

-38-Texte peint aux trois- quarts sous hallucination

-39-Suite du texte peint au trois -quarts  sous hallu

-40-Nouvelle suite des textes peints sous hallu

-41-Texte à demi peint et abandonné

-42-Texte peint entre deux anciens rêves

-43-Texte peint avec mes désarrois

-44-Texte peint avec ma peine (nouvelle suite)

-45-Texte peint à la va vite

-46-Texte peint sans beauté

-47-Premier texte peint dans l'abîme.

-48-Second texte peint dans l'abîme.















PREMIERE PARTIE





(1)TEXTE  PEINT aux couleurs de l 'attente



C'est une raison puritaine? Qui commande peut-être à ce genre d'attitude; mais elle est chez moi inscrite dans ma nature comme une seconde nature. Si je n'ai pas envie de donner, je ne donne pas, et c'est ce qui se passe aujourd'hui. " Pas avare , mais économe" disent les Vosgiens. En tout cas, ce dénouement n'est pas fait pour me déplaire; inconsciemment, je désirais peut-être réajuster ce lieu ( *) à mes passions, et lui redonner la possibilité d'être plus autonome, car je pensais y attirer des femmes pour les subjuguer. Je dois dire cela, avec un peu d'ironie, car je ne suis pas certain d'arriver à mes fins avec la dose de légèreté que requiert ce genre d'opération. J'ai décidé quoi qu'il en soit, d'abandonner certaines rigidités de conduites liées à mes fantasmes de création., j'ai comme une envie soudaine de m'éclater  d'abandonner mes  vices ( mes  tortures) et certains de mes principes  de morale devenus caducs. Il me semble avoir perdu les semaines passées beaucoup trop de temps dans des opérations de " survie" de la survie pure et simple. J'ai de nouveau envie de vivre selon le rythme impulsé par mes désirs profonds, leur laisser plus d'envergure pour s'exprimer, ne plus être à l'aguet ; cela peut aller du voyage à l'écriture, en passant par tout le reste soit théâtre et peinture; j'envisage même ouvertement de me débarrasser de ce fil encombrant qu'est devenu ce projet de thèse à rédiger; pour le moment faute de mieux; j'ai décider de continuer à ramer dans mes nuits pour amasser du fric et pour voir venir. Mais cette position ne me satisfera pas longtemps.







(2) TEXTE PEINT AUX COULEUR DE LA DISSOLUTION

Point mort.

Lagune, mais aussi lacune dissolution, terre plane ( jusque là ou le relief s'enfuit à l'intérieur des terres).

Manque de cœur, solitude, tristesse peut - être (pourtant il ne sert à rien de pleurer, les larmes seraient en trop).

Il n'y a rien à montrer (au public).

Les bancs ici d'ailleurs sont  entièrement déserts ( pas de public pas de lecteur, pas encore) demeure seule le vaste corps horizontal de la  plaine et le sable qui la recouvre ( il n'y a pas d'herbe)il y a seulement debout sur le sable ,un homme qui marche presque sans but.

Il avance à pas comptés, comme un drôle d'oiseau

Il avance à pas comptés dans ses mouvements

Premier mouvement

Celui de la peinture, toujours trop rapide sans  doute alors qu'il faudrait prendre le temps de s'asseoir pour sentir, il se  lève, s'active ( inutilement)il s'escrime avec ses pinceaux, et pour finir il en sort des mondes absolument étrangers à tous ceux qu'il  connaît

 

Théâtre

Pour le théâtre c'est la même chose

Toujours trop rapide

Il court comme un damné, il pique un grand sprint de coureur de font,

Mais il livre une course trop rapide, pas assez intérieur cet homme!

Il court et tombe il fallait si attendre!

Retour à la case de départ il fallait si attendre!

Il court toujours avec la même hâte!

Il a une quasi incertitude sur ce qui va se produire dans son futur!

C'est pourquoi il court.

(3)

Mardi…(sans date)  Résolution



TEXTE PEINT AUX COULEURS DE LA RESOLUTION



Me lève à 19H

Ai dormis une partie de la nuit 2H



J'hésite à ré -attaquer  l'étude sur B… A….je me pose des problèmes, cela n'est pas bon…je dois pourtant poser des choix. C'est à nouveau le désert intérieur.



Produire pour produire, cela n'est pas bon.

Je continue ( récemment) une petite série de peintures sur journaux, en les enduisant de vernis à vieillir ( opération dangereuse ) pour le papier. De toute manière cela donne des choses moyennes.

Si l'acte de peindre ne se rattache plus à un mouvement intérieur, il m'intéresse moins; en tout cas je le sens déphasé presque inutile. C'est plus généralement ma position EN l'intérieur DE ce monde qui est devenue problématique " trop extérieure". Je sens moins les choses et les rattachent donc moins à la vie, car ma vie est trop pressée.

J'ai peut être trop d'idée toutes faites sur la vie. Des projections dans la tête, beaucoup trop d'images.

Il faut aimer les hommes c'est la seule chose importante, je ne les aiment pas assez.

J'aimerais bien rassembler mes forces pour en faire le point. Avoir des vues plus claires sur mon destin au lieu de travailler au coup par coup selon les humeurs et les coups de gueule; rejoindre la communauté des hommes par le biais d'une activité qui m'offre satisfaction. Mais ici à la place je m'offre un peu de tout et un peu de rien…je manque de sagesse.. je panique sur l'avenir, je cherche trop à entreprendre des choses extérieures à ma vie. Il y a un mégalomaniaque qui soupire en moi.

Il me faudrait rejoindre un temps des profondeurs ( celui qui me fait défaut en ce moment) être moins spécifiquement rationnel en certains cas.

J'aspire à l'être universel et non pas à la spécialisation, c'est peut être ce qui peut me créer certains problèmes parfois.

Aujourd'hui encore je manque de détachement ( ou de consistance) car j'ai du mal à présent de sentir la position que j'occupe dans le mouvement naturel des choses. Et s'est important je crois de bien s'accorder avec soi même pour " se réaliser". Pour me réaliser je m'occupe encore trop de moi sans doute. Je dois prendre le temps de laisser venir les choses à moi; avoir ce qu'on appelle "de la disponibilité intérieure"

(4) TEXTE PEINT AVEC LA  MATIERE NOIRE DES CHIMERES

Les orages sont dans ma tête; absurde cette guerre des mondes intérieurs? Que cherche le sujet en guerre? A trouver sa place dans le monde? La satisfaction dans la contemplation  d'une image qui se refuse à lui? Je n'ai pas régler tous mes vieux conflits, ils demeurent en moi à l'état brut; ils étaient demeurés tapis dans un recoin d'espace; ils n'attendaient qu'un instant favorable pour resurgir; ils ressortent  exacerbés après tout ce temps passé à se vautrer dans l'ombre. Leur donner du champs est nécessaire pour qu'ils puissent s'exprimer. Ils prolifèrent en moi  et  forment des petits et des grands tas de misère, qui fondent sur ma vie à des heures régulières; ils portent surtout sur des questions d'identité dirions nous; sur des images mentales obsessionnelles, sur des désirs contradictoires. Je voudrais tout gagner, toutes les parties du jeu, celles engagées dans des paris ( chimériques) sur la création, être tout en même temps, et cela bien sur est absurde.

 

 (5)  SUITE DES CHIMERES

Je dois opérer des choix silencieux; me défaire de certaines de mes chimères, sinon je vais m'enfoncer, enfoncer encore plus mon restant d'existence  dans ce  territoire "maudit" ou loges mes sublimes folies intérieures; je dois m'éloigner de ce marécage bruissant d'insecte, qui  commence par puer avant de succomber. Au surplus ici, il  n'est question que du temps qui m'obsède, alors que la bas quelques pas plus loin; la vie semble si  simple est si tranquille,  elle semble souveraine.

 

20.2.81.

 

(6)

TEXTE PEINT DANS LA COULEUR DU RESSASSEMENT



Des champs de forces et de désirs se percutent, des étendues de ruse silencieuses s'affrontent  et travaillent ,ce sont des temps de supplicié, ils sont de nature concrète, simple et stupide. J'ai dressé hier , comme on dresse des CHIMERES de multiples projets en théâtre, en peinture, en écriture , j'ai en quelque sorte engagé des coureurs pour courir après ces maudites chimères, ce sont ces coureurs qui me tuent à présent " coureurs performance" comme je les appellent ils me tuent à petit feux. Ils voudraient de la consécration peut être et s'énervent sur les standards de la compétition; car l'homme ne peut tout faire en tout cas tout d'une seule fois; encore le pourrait il qu'elle intérêt de l' faire s'il le fait comme moi, au prix de la  folie.

(7) TEXTE PEINT  DANS LA COULEUR DE MES NUITS PASSEES AUX MESSAGERIES

Lundi 14H10.

 

Réveil embrumé, me rappelle l'époque ou je trimais  en usine  la nuit , même impression au réveil; et en sus il y a des impressions de nuit qui me remontent à la tête ,celles liées à toute la faune cosmopolite qui travaille là (aux messageries) celle que j'aime et celle que je déteste; je pourrais parfois avoir envie de la décrire; cela servirait il à quelque chose?

Si ce devait être, je commencerais  par décrire ceux que j'aime, le premier serait :

A…ce grand Tunisien à la veste à carreaux rouges et noirs ( canadienne) son éternel bonnet sur le crâne, il est fort en gueule, c'est un personnage sentimental, qui réagit avec le cœur; avec des détours calculés quand il veut produire des effets, mais…je ne suis pas dupe. C'est lui qui ma guidé la première fois pour aller à Bobigny. Il y a une sorte de connivence qui s'est crée entre nous deux, une connivence que j'ai encore du mal à distinguer.

A….(je ne retiens pas son nom )  me rappelle quelqu'un d'autre que j'ai connu,( j'ai du mal à me rappeler qui…) peut être H…. qui bossait aussi à l'usine ou j'étais dans les Vosges. Il a du sentir (ou pressentir immédiatement) mes résistances et mes faiblesses, mes points vulnérables; il m'a mit tout de suite au parfum (dans le bain) le premier jour de mon arrivée, en m'initiant (tout comme H…. l'avait fait à la boîte ) aux combines et coup tordus qui ont lieu ici (il la fait à sa façon…un peu brusque) en m'indiquant les têtes à s' méfier; les têtes de cons, fayots,  enculés,  chefs, petits chefs et apparentés qui risquaient de me rendre la vie ici impossible si je ne les tenaient pas à distance. Peut être que ce qui nous relie A…est  moi, c'est notre sens de l'individualité; nous sommes des têtes brûlées nous ne supportons pas qu'on touche à notre individualité. Nous n'en faisons qu'à notre tête…

(8) TEXTE PEINT AVEC DES COULEURS CLAIRES





Ah ! comme j'aimerais pouvoir mieux raconter les histoires pour avoir le plaisir de montrer celle là, celle de mes compagnons de trime dans la nuit, celle de ces individualités , montrer ces hommes de cœur, (ces méchants parfois) ces simples hommes  (et qu'ils soient homme du peuple comme on dit homme du peuple comme moi c'est encore autre chose).Pour écrire…je ne suis pas Aragon.

Si j'aime beaucoup les romans populaires de K. ( comme  ce roman Memed le mince) c'est qu'une partie de moi se reconnaît dedans, des romans qui décrivent la peine la dureté la révolte la solidarité les bassesses et la haine des hommes cela ne peut pas être mauvais; j'ai surtout envie de rencontrer l'homme plutôt que les cultures qui l'ont façonné, plutôt que les classes sociales qui l'entoure; (mais cette forme de naïveté chez moi je le sais, ne sévit que sous un mode passager ); c'est un mode passager de conscience; car quand je me réveil de ma naïveté, je sais que cultures classes et conflits sont là; c'est pourquoi alors après avoir été naïf, je commence par m'intéresser à la véritable nature des choses; c'est la nature véritable des choses qui m'intéresse , mais alors parfois, la nature presque à l'état brut , c'est pourquoi je peu dire aussi que je m'intéresse quelquefois à la nature de l'homme dans ce qu'elle à de plus élémentaire et de plus  brut.( brut et élémentaire comme certaines choses que j'écris sans m'en rendre compte peut être).

(9) TEXTE PEINT AVEC LA COULEUR DE MES REVES D'ECRITURE



Je sens que j'aimerais accorder plus d'importance à tous ces personnages qui courent à travers mes nuits, ils appartiennent tellement à ma réalité qu'ils lui donne "chair" je dois trouver des moments de liberté pour les compter (et les entreprendre) car je voudrais les doubler à ma propre réalité ( à celle que je vis dans les marges souterraine de mes fantasmes de création).A LA FOIS PEINTRE SANS L'ETRE,A LA FOIS ECRIVAIN SANS L'ETRE DRAMATURGE SANS l'ETRE, A LA FOIS ACTEUR SANS L'ETRE, A LA FOIS ETUDIANT SANS L'ETRE…ambiguïté culturelle et sociale; ambiguïté temporelle et spatiale, ambiguïté humaine si l'on veut ( mais sans problématique outrée) sauf en des moments de "vertige" ( car l'unité demeure en l'homme malgré tout).Mais c'est l'intérêt de ce cheminement qu'il m'intéresse de narrer un jour ( comme par ces diverses tentatives j'avais déjà tenté d'en extraire les grands thèmes, à travers OKAPOULKOFOU et Nuit aux pôles, et ce roman ( l'épopée d'un héros) ; et je ne désespère pas un jour d'entreprendre l'épopée épique surnaturelle et sociale de cette LONGUE MARCHE  VERS LE MILIEU DE MES RËVES ET DE MOI MËME.

Mercredi 26 Discothèque Beaubourg.



(10) TEXTE PEINT AUX COULEURS DE MES RACINES



Ambiance éclectique des gens déplacent des postes vidéo( un fond musical autour du cou).*

Je viens à l'instant de contempler un reportage sur la fête dans le Languedoc, cela donne envie d'y être, de faire la fête avec eux; envie surtout de nouer des liens affectifs culturels avec une collectivité; j'ai pensé aux Vosges en voyant ce reportage ( dans l'est les traditions carnavalesques n'existent pas ) en tout cas pas dans les Vosges. Cela me manque parfois le contact vrai avec une collectivité. Mais la collectivité me semble t'il n'a presque plus d'âme à présent et son identité se perd, elle est partie ailleurs. Nous vivons en des temps ou la mémoire se perd. Quand les racines culturelles d'un peuple s'épuisent, c'est qu'il est devenu temps pour lui de renouer avec son histoire, pour retrouver en elle de nouveaux motifs d'affirmation. Je ne suis pas pour le nationalisme, je considère seulement que la survie d'un individu comme celle d'un peuple passe par la reconnaissance d'une identité culturelle collective ( ce qui est à la base des racines de chacun)  et que sans elle ( à moins de s'affirmer à travers une identité culturelle de substitut) chacun peuple et individu sera en passe de "périr". Dans ce périssement, il se fera peut être une renaissance ( mais rarement) le plus souvent l'assimilation se fera au profit d'autres types de valeurs culturelles parfois si éloignées de celles qu'on trouvait à l'origine, que celui qui se fera assimiler risquera fort de perdre " sa première identité" son identité propre; cela se fera au profit d'un double culturel qui créera en lui une -identité artificielle-; artificielle si cette derrière est trop éloignée de son vécu véritable. L’identité doit se construire aux sources du vécu, sinon l’homme dépérit.

( 11) TEXTE PEINT DANS LA COULEUR DE MES NOUVELLES RESOLUTIONS

Dimanche 29.

Soleil sur Paris.

Me lève à 13heure.

J'ai fais hier soir la tournée "des amis" suis passé chez M.. qui s'apprêtait à fêter ses trente ans, il y avait X… et C….*nous avons bu du champagne et plaisanté, je suis remonté ensuite jusque chez CILE...qui n'est pas rentrée d'Italie; seule COL.. se trouvait la bas. Je suis allé plus loin, chez STON... et CAT.; j'ai passé la soirée la bas, avec CAT.. et sa sœur  CHRIS.. puis des amis qui sont passés.

JE ME TROUVE A UN POINT DE STATIONNEMENT , LE TRAVAIL NOCTURNE AU VOLANT DE MES J 7 SUCCESSIFS ABSORBE DE PLUS EN PLUS MON TEMPS ET JE CONSACRE DE MOINS EN MOINS D'ENERGIE A MES PROJETS ARTISTIQUES DIVERS.

Je suis retourné pour la première fois aux séminaires de V.. sur les DEA et Doctorats; je n'avais dormi que trois heures; tout cela s'est passé comme dans un rêve. Je me suis contenté de m'apercevoir que mon travail sur la thèse en était resté" à un stade primaire" comparé au travail de certains . Je suis venu chercher ici les points d'appuis pour me relancer, mais je vais devoir fournir beaucoup d'efforts si je veux présenter un travail " correct" en temps voulu. Je vais sans doute réamorcer une ligne de travail d'ici peu. Ce serais dommage d'arrêter si prés de la ligne d'arrivée. Mais je dois combler certaines déficiences, et certains retards; je peu tenter ( pour m'aider) d'utiliser comme support analytique pour mon étude le travail de M… P ...* sur ce qu'il appelle " la transculture" et trouver un rythme de travail régulier, méthodique.

J'envisage aussi de réamorcer certains " Travaux écrits". Je dois en effet tenter certaines échappées dans l'écriture; mais pour cela je dois consolider ma base " littéraire" si je puis dire, faire preuve de plus de rigueur de travail.

(12)  TEXTE PEINT DANS LA COULEUR DE MES ATTENTES

Lundi 1er mars



Après " une étreinte" provoquée par la lecture de très beaux contes arabes, je donne ( pour me justifier) quelques lignes dans ce cahier ( pour justifier mes journées) ou il ne se passe rien ( façon naturellement de parler, car si on y regarde de plus prés il se passe toujours quelque chose). APRES CETTE ECLABOUSSURE DE SOMMEIL QUE LES NUITS PROVOQUENT,JE SUIS PRET A M'EVEILLER A L'HEURE PRECISE OU JE DOIS REPARTIR POUR UNE NOUVELLE ESCAPADE DANS CES NUITS BLANCHES " TROUEES DE TRAVAIL"( j'ai écris cette phrase  comme dans un rêve , comme si c'était de l'écriture automatique, c'est pourquoi je l'aie soulignée).

J'ai fais une nouvelle escapade à Beaubourg cet après midi, je voulais me replonger dans l'étude sur B…et A…..*je m'aperçois que c'est plus difficile que prévu; je dois me fouetter, ranimer mon intérêt pour ce travail( efforcer d'éveiller mon esprit) en vue d'une approche critique ( qui me fait défaut).J'ai acheté en sortant du resto.U. rue M… trois bouquins , entre autre  un sur Gauguin, car Gauguin m'attire violemment à présent , sa vie, ses voyages, ses toiles. Écrire une histoire de Gauguin pour le théâtre me tenterais, mais comme j'ai déjà engagé de multiples projets sans les poursuivrent résolument et  le plus souvent sans asseoir leurs bases, je me demande si ce coup de foudre pour Gauguin n'est pas qu'une passade. Projet aussi d'une pièce à l'aide d'un titre ( pour stimuler son envol) …J'irai pleurer autour du Gange…contenu encore imprécis, mais il porte en soi mon désir de renouer avec l'écriture théâtrale; l'inconvénient c'est que je risque de manquer de place pour laisser glisser tous ces projets, vu ma lenteur à en concevoir un jusqu'à sa fin.. à moins qu'une inspiration radicale ne me vienne en aide et me pousse soudain à écrire…

(13) TEXTE PEINT DANS LA COULEUR DE MES RËVES  ADOLESCENT

Mercredi



Certaines  sensations au réveil me bouleversent parfois, quand je m'imagine tout à coup transporté dans un temps ( toujours plus lointain) situé dans mon adolescence à la campagne, ou étant seul , je découvrais avec passion " le plaisir et la réjouissance qu'il y a à être seul"; je découvrais en même ( est ce par hasard) la réjouissance infinie de l'écriture; écriture accolée à certains états intérieurs; ou la seule passion est celle de la nature, et des mots qui servent à l'écrire ( sensation d'un temps sans brisure) temps pur de l'écriture, écriture invisible du temps. Temps pur de l'existence, non accaparé par les "devoirs" de l'existence, sorte de mysticisme intérieur ou la joie qui naît provient aussi de l'illusion (littéraire) posée sur le monde. Temps fort des années de formation individuelle ou l'écriture ( elle seule) jouait comme une compagne; ou la compagnie d'autres écritures ( Rousseau, Chateaubriand) me transportait dans un siècle ou n'existait pas encore la terreur des médias; sorte de fuite hors du temps, bercée par des étreintes avec soi même, avec les autres par le plaisir d'être soi même dans l'écriture. Promenades dans la nature ( sur le flanc  de la montagne) promenade méditative chargée de grandes espérances. C'est sans doute ce premier contact de l'écriture qui me bouleverse; le retrouver un instant après tant d'années d'errance et de misères ( intérieures) contact avec cette écriture qui marque l'intimité du domaine intérieur et trace sa voie silencieuse brutale solitaire royale; écriture de l'isolement et des états méditatifs, plaisir de l'étreinte méditative; quand le plaisir de vivre était plus puissant qu'aujourd'hui, malgré la différence de l'âge. Vocation solitaire de l'écrivain, mon double d'hier, que je m'oblige à délaisser pour des raisons particulières. Trop tôt pourtant pour faire le point, pour m'arrêter dans l'isolement de la campagne, dans les solitudes de l'écriture et dans ses passions, ses étreintes, ses méditations, car je m'efforce toujours de croire que j'ai des courses à réaliser, que le temps de l'immobilité ne m'est pas encore donné, que les épaisseurs de ma carrure sont encore trop visibles pour que je puisse corps et âme m'abandonner au monde de la sainteté qui est intérieur. J'ai des courses à mener à travers le temps. Le temps des réalisations et ces courses aussi ont de l'ampleur et de l'apanage. Si je reste à Paris, n'est ce pas une des raisons qui est que la ville m'oblige à la conquête d'autres espaces ( moins intérieurs, plus sociables)des conquêtes- de destin et de guerre -. Ne suis je pas aussi un guerrier parti à la conquête du monde Je suis le guerrier des songes intérieurs, et des passions,je doit accepter mes destinées . Un jour peut être mes passions rejoindront mes vies imaginaires …ce jour là je naîtrai !.







(14)  TEXTE PEINT DE LA COULEUR DES MAC DO.



Je suis allé mangé dans un Mac Donald ce soir, cela m'arrive rarement, puisque j'ai rarement du fric, mais j'ai déjà éprouvé d'autres fois cette sensation de dépaysement lorsque j'y suis. C'est comme si soudainement j'avais l'impression d'être un autre, et c'est une sensation assez positive par certains côtés, puisque soudain j'existe au milieu du monde, comme un acteur social; les femmes peuvent me regarder  et je peu les regarder ( je ne regarde qu'elles) sans que cela ne pose de problème (de rapport) puisque nous sommes entourés par des glaces, et la glace fait partie du rapport; il n'y a pas comme dans le métro par exemple cet sorte de voyeurisme du regard ( qui traque et qui s'empare à travers le reflet teinté de la glace) de l'image de l'autre, position obscène, car la plupart du temps, l'autre me fait face; et c'est ma peur ma mauvaise conscience ou bien ma timidité mon manque de courage ou ma perversité qui fait que je l'observe " de biais"  en quelque sorte, sans nouer de relation directe avec elle ( comme une personne à part entière). Dans le Mac Donald l'artifice et une convention ( comme la nourriture d'ailleurs) elle fait partie de cette culture d'avant garde que nous as envoyée l'Amérique pour donner l'impression à l'homme de la rue qu'il appartient au nouveau monde.





( 15)  TEXTE PEINT A TRAVERS MA FATIGUE



Je manque à certains égards de résolution dans mes projets, c'est souvent le reproche que je me fais. Il me manque aujourd'hui "une force de travail accomplie" pour organiser et développer" des espaces de création". Je suis sous le coup d'une fatigue qui me double en permanence, et j'aimerais parfois mieux résister à cette sensation de glissement qui s'opère au contact "de ce travail nocturne aux messageries" qui me sert aujourd'hui de justification contre ces manques au niveau créatif. Je voudrais faire effort pourtant pour atteindre à d'autres rendement; mais cela suppose une dose de détermination qui n'est pas encore en moi. J'accorde encore trop de prix à mes sublimes états intérieurs.( La confusion des sentiments n'aide pas à se ressaisir).

Dimanche 15 .3.81.

( 16)TEXTE PEINT  DANS  LA  COULEUR DU ……..



Le printemps s'éveille, je le sens au remue ménage que commencent par faire les oiseaux sous mes  fenêtres . Le printemps est toujours une renaissance; une nouvelle sève monte dans l'arbre, et c'est à nouveau le bourgeonnement. Des odeurs de campagne viennent donc me chatouiller les narines et c'est tant mieux, car j'en avais mare de cet hiver froid et pourri.

J'aimerais en profiter pour faire le ménage dans ma maison, (y voir un peu plus clair ) ensuite remuer la terre de  mes jardins ,  réfléchir ,savoir ou semer et quoi semer.

Le besoin d'écrire monte en moi, comme une jeune sève, mais mon arbre est fragile.

( 17)  TEXTE PEINT DANS LA COULEUR DE MES INCERTITUDES

Je suis attiré par la fable l'épopée et le conte sans que cela ne se traduise concrètement par un travail ( qui irait dans ce sens) Si l'épopée la fable les types de narration populaire me captivent; c'est que je sens qu'il y a là une sorte de sociabilité de l'écriture; une sociabilité de l'écriture qui rejoint le grand public,( c'est sans doute cela qui m'intéresse). Car écrire pour n'être lu que par des intellectuels à cessé de m'emballer  ou pire écrire comme je le fais ( pour un lecteur invisible) est difficile. Je sens qu'il est possible à travers les principes de narration de la fable et de l'épopée de  renouer avec une tradition de la parole , - ou l'histoire mise en jeu s'expose comme un bien public - , ou le divertissement n'exclut pas ce qu'on appelle pompeusement ( la prise de conscience) . Mais j'ai encore un peu de chemin à faire avant d'être en état de pouvoir écrire de telles choses. Car quelle épopée mettre à jour? Quelle fable? Quel roman réutiliser? Je sais que dans ces journaux (intimes)que j'écris je pourrai demain venir puiser quelques matériaux; pourtant les choses ne m'apparaissent pas assez nettement encore . Je peu certes imaginer des héros; mais mes héros hélas s'affrontent se bousculent au portillon de l'histoire sans savoir laquelle ils doivent affronter; le roman d'essence autobiographique se le dispute dans ma tête au roman d'épopée classique . Je dois consacrer quelques heures de réflexions ( à ce  grave problème qui me tourmente par instants)  de façon à préciser ou je veux vraiment aller…

( 18)  TEXTE PEINT AVEC LA COULEUR DE NOUVELLES RESOLUTIONS

1 Avril 81

 

Grand rire sur la surface de mes cahiers, au moins 7 à 8 cahiers commencés, l'un sur INSTANTS L'AUTRE SUR DESTINS, un autre sur PEINTURES, et puis quoi encore…Mais j'ai l'impression que les choses avancent peu. Je veux trop saisir à la fois, et ce n'est pas possible. Je me dis qu'il doit bien sortir quelque chose de tout ça un jour ou l'autre ( ce n'est pas possible d'être aussi touche à tout).

Aujourd'hui je suis libre à plein temps pour quelques mois, ( deux ou trois). J'aimerais consacrer le meilleur de mon temps à cette étude sur B.….A……mais la peinture me talonne…et ce que je produis est trop fugitif trop rapide pour me satisfaire.

Ces signes japonais pendus avant hier dans mon espace ( le début sans doute de quelque chose) mais trop fugitif. Je suis un peu saturé de ces courses de part et d'autre, je dois me donner le temps de saisir davantage les rapports qui s'installent, et faire preuve de fermeté, c'est à dire privilégié un rapport( celui de l'étude) en approfondissant ce rapport, sinon je ne fais rien de bon, cela je le sens avec de plus en plus d'évidence…c'est pourquoi une discipline m'est nécessaire, je dois me donner un emploi du temps, trouver un rythme et être à l'aise dans ce rythme( celui de l'étude).

J'ai vu une expo cet après midi A…. et C…..* deux peintres qui quelque part me servent de référence. J'aimerais au niveau pictural ( toutes proportions gardées) faire preuve de plus de " consistance".

Pour peindre, je dois me placer en dehors du temps.

( 19)  TEXTE PEINT AVEC LA COULEUR DE MES IMPRECATIONS

Mars le 4

 

J'hésite soudain à tracer des mots sur le ( plâtre blanc ) de la feuille.

Cette réalité là à travers l'écriture, est ce bien moi qui la parle? Ou est ce l'écriture qui la parle pour moi? Le centre d'une " solitude totale" n'a jamais cessé d'exercer ses attraits devant moi. Et c'est de nouveau comme une sorte de fascination qui agit, l'écriture me tire et elle me recouvre en même temps ( elle m'enfouit) à travers elle je m'extrais et pourtant en mains endroits je m'enfonce. Cette écriture là qui s'écrit n'est qu'un simple moment de ce qui m'appartient, puisque dans ma propre réalité, elle se refuse à éclore, à s'affranchir elle se  refuse à avoir des rapports avec le monde; cette écriture là à la fin DEVIENT SA PROPRE FIN. Quelque chose doit cesser, quelque chose doit  éclore, quelque chose doit cesser dans ce mouvement perpétuel qui va de mes doutes ultimes à mes passions excessives. Je dois sortir de l'homme que j'aurais voulu être, pour rentrer dans celui que je suis réellement. Et cet homme à moitié femme est un corps en révolte contre les impératifs de la tête ( et de l'histoire?) ce corps là se cherche un partenaire résolu et sans peur, comme un corps d'écriture - ou l'esprit et les sens se marient ( sans angoisse, sans fausse pudeur) avec résolution-.

 

(20)  TEXTE PEINT DANS LA COULEUR DE MES DELIRES

Réguler certaines visions non mûres

Les apprêter, les extirper, les polir.

Mais les genres s'entremêlent

A travers le NOIR (strié, mordant) GRIFFER la plaque (Lisse et dure) de l’apparence.

Besoin de ce contact, mais…désarroi

Désarroi devant l'impuissance momentanée..

JE CHERCHE A CONSTRUIRE UN LIVRE DE POSSESSIONS

Aux tableaux d'écriture illustré par l'auteur (Dante un second Dante) auteur vivant peut être cette fois au  XX ième  siècle (mais personne ne le saurait).

 

MOI.

L'écriture sera t'elle ce lieu magique et enchanté (ou s'acharnant contre les éléments  hostiles) le poète va sortant de la nuit? De la nuit ou son génie repose. Sortant il va  pour démystifier L'ARTISTE ET SES SUBLIMES POUVOIRS dit il.

Mais LUI, je le vois devant moi.

 

IL CLAME  TOUJOURS SON DESARROI :

Il dit :

Je ne sais d'ou me vient CE MANQUE A COMBLER, CETTE DOULEUR, je ne sais d’où me viennent ces fièvres, ces  tourments qui me rongent.

Souffrance  combat avec la cruauté la douleur, la lumière, et pour finir les ombres, les couleurs, les cris et le silence terrifiant , qui tourne en rond comme le PATHOS.

QUESTION ABSURDE dit il , rien n’arrive je suis sur le point de m’écraser sans retour.

MOI à lui à ce poète maudit je dis :

RESTONS DEBOUT , REFLECHISSONS, SOYONS CLAIR , PEUT ON CONCEVOIR QUELQUE CHOSE DE CONCRET   LOIN  DU PATHOS QUI FAIT DURER LA NUIT DE MALHEUR ,LOIN DU PATHOS QUI FAIT FUIR LA RAISON.

Jetons sur la table comme un jeu nos arguments.

LE MIEN LE VOICI :

CONCEVONS UNE CHOSE QUI SOIT DIFFERENTES CHOSES , UNE CHOSE QUI SOIT A LA FOIS PIECE DE THEATRE ROMAN EPIQUE ET PEINTURE CINEMA GRAVURE POESIE GRAPHIQUE HOLOGRAMMES  SONORES ET VISUELS , CHANT ET CANTIQUE , LIEU PROFANE ET SACRE , UN FUSIONNEMENT  ET UN BOULEVERSEMENT QUI OBLIGE LE SPECTATEUR  A L’EXTASE , ET AU CHAVIREMENT, UN BOULEVERSEMENT  METTANT TOUS LES SENS A CONTRIBUTION . Établissons des règles simples pour construire ce projet.

LUI ne me voit !

IL CRIE .

 IL SE TORD .

Il hurle comme dément !

N’écoute pas mes arguments.

 

 

LUI

- Quelle démarche intérieure furieuse rame en moi ici ! Besoin de briser, attaquer de toucher …TOUCHER LE CŒUR  DE L'EMOTION. TOUCHER LA PIERRE DURE DE LA DOULEUR ;

Quelle est cette vision aperçue lors de mes déroutes CETTE DOUBLE VISION APOCALYPTIQUE .

D’UN COTE

ATTAQUER LES NERFS COMME ARTAUD ATTAQUER LA SENSIBILITE ATTAQUER   LA CULTURE ;

D’UN AUTRE RIEN D’AUTRE QUE DE SUBLIMES INSTANTS MARQUES PAR LE DESIR illustre DE POESIE et PAR LA TRANSE SACREE DES ANCIENS VOYANTS.

MANUSCRIT D’ESSAI



LA DIVINE COMEDIE DES MONDES PRESENTS.

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DELIRE

(SCENARIO)



AINSI SE DEPLOIT ENTRE LUI LE POETE FOU ET MOI SON ALLANT UNE FRESQUE QUE NI L’UN NI L’AUTRE NE PARVENONS A maîtriser.

On voit DANS UN PREMIER ETAT sur un écran immense.

L’Excitation mentale du poète

ET LA PREMIERE VISION  CINEMATOGRAPHIQUE QU’ELLE ENGENDRE

Planche Dantesque- Vision Théâtrale - Des mondes actuels , buildings, avions ,trains, volcans , arbres immenses, animaux , foules en délire passent et repassent, gros plans de visages et de ruines, gros plans de ciels et lumières, gros plans de tempêtes et de terres sans fin, gros plan de ciels et d’horizons sans fin gros plan d’eau aux horizons sans fin.

Poèmes symphoniques sur un immense écran ou la musique abstraite,  se mélange aux cris du monde .cris d’enfants d’oiseaux, de douleur de plaisir, vagissements craintes folies, cris d’amour de  douleurs, de détresse d’extase etc..

Cris

DEUXIEME ETAT

PARTITION PEINTE

Ébauche de la vision  de son ALLANT sur un deuxième écran immense.

Fresque noir et blanche à la plume ou à la gravure à l’eau forte .On voit l’ALLANT peindre.

Les gravures Correspondent  aux états mental du poète  vu par L’ALLANT à travers ses visions, L’ALLANT représente le poète au moments de ses descentes dans les gouffres intérieurs.

TROISIEME ETAT ;

ESSAI  typographique et cinétique projetés sur un troisième écran immense.

QUI MELANGE ;

 UN TEXTE

POETIQUE QUI N’EST PAS ENCORE ECRIT

ET QUI RESTE A ECRIRE UUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

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UNE VISION POETIQUE D’UNE TRAVERSEE DES MONDES INTERIEURS DU POETE MATERIALIS2E PAR UNE VISION CINEMATOGRAPHIQUE .

Traversée de précipices de plages de paysages de neige et de déserts.

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LE  CORPS NU  DU POETE .

Nouvel écran  immense on aperçoit un homme nu en train de peindre une grande toile (genre Pollock).

 

AU MEME INSTANT SUR TOUS LES ECRANS  S’INSCRIVENT ( en clignotant)  CES LETTRES

 

 

      LA DIVINE COMEDIE DES MONDES PRESENTS VA S’OUVRIR DEVANT VOUS APPRETEZ VOUS A L’EXTASE.

 Des danseurs vont apparaîtrent sur la scène, ils danseront des danses extatiques aux airs de Bharata ,mais écrites dans une langue inconnues.

Tous les danseurs et les danseuses seront nus, ils danseront sous les écrans immenses, ils auront le corps couverts d’une fine pellicule de neige et de paillettes qui brillera et se dissipera dans l’espace au fur et à mesure de la danse. Les danses cosmiques dureront des heures durant.

L’hémicycle qui accueillera le spectacle aura la forme d’une sphère lumineuse .



PREMIERE PARTIE

POETE SURGISSANT AU PIEDS DE LA VISION DU MONDE

DANTE RESSUSCITE

Reprise de la divine comédie de Dante ( par phases) actualisée sous une forme symbolique entièrement nouvelle.  Visible sur tous les écrans simultanés, reprise en rythme par les danseurs sur l’espace plane en contrebas.

CECI EST UNE  FRESQUE NOUVELLE POUR UN MONDE NOUVEAU°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

A TERMINER DANS UNE PROCHAINE VIE













( 21)  TEXTE PEINT AU REVEIL avec du plomb

 (TEXTE PEINT A LA VERTICALE DE MOI MEME TEXTE  PEINT PRESQUE SANS GRÂCE).

 

Le 9.4.81.

 

Réveil tardif, je m'étais promis de me lever plus tôt, je dois m'inscrire dans un rythme . Je tente de retravailler sur cette étude; je me contente pour ainsi dire de prendre des notes; mais mes capacités d'absorption sont limitées. Je peu faire des découvertes qui profitent à ma sensibilité, comme le début de lecture de ce livre sur l'art de C……*mais je suis très lent à m'éveiller ( je suis très lent à prendre conscience de moi-même ). Et c'est  dans et par cette voie ( la prise de conscience de moi même) dans laquelle et par laquelle, doivent s'accomplir "mes destins" ( si je puis m'exprimer ainsi).Il me semble que c'est à ce niveau, et seulement à ce niveau que les choses peuvent commencer à prendre de l'intérêt ou de l'ampleur . Je n'ai pas encore pris conscience de ma vie, JE SUIS TOUJOURS L'AVEUGLE QUI TRAVERSE DES PAYSAGES HUMAINS SANS VRAIMENT SAVOIR CE QUI LA POUSSE ICI, A PART CETTE QUËTE SILENCIEUSE ABSOLUE IRREPROCHABLE QUI SE DEROULE…

JE  N'AI PRESQUE PLUS RIEN, BEAUCOUP DES REFERENTS QUI ME SERVAIENT AUPARAVANT DE POINTS DE REPERE SE SONT ESTOMPES.

Ma conscience est encore trop ordinaire, trop empreinte des fantasmes, (des clichés) des forme d'une civilisation régentée par la vue. Ce sont mes sens qu'il me faut développer ( et en particulier ) celui qui fonde la conscience de soi ( conscience de l'univers qui est en elle et de celui qui l'entoure).



( 22)  TEXTE PEINT AVEC LES EAUX D'UNE FONTAINE OU SE BAIGNAIENT QUELQUEFOIS MES NUITS  PLEINES DE TRISTESSE

Cette nuit( ma nuit est jalonné d'espaces vivants que je suis à peine à même de sentir tant mon absence est grande).Cette nuit, il y a eut cette nouvelle rencontre avec Aurélie, qui fut pour moi une sorte de joie pure.  Aurélie est une femme aux mille visages; je l'ai rencontrée la première fois alors que je déambulais aux limites de moi même en compagnie de cet acteur perdu qui avait pris les traits et le corps de Balzac. A ce moment,  Aurélie était perdue elle aussi, et ce n'était pas sa beauté physique qui me surpris alors, mais une sorte d'élégance profonde qui s'échappait de son être et qui semblait provenir d'un siècle d'une rare beauté invisible (pour l'essentiel) à mes yeux. Elle était perdue dans les fossés noirs de son être, et son regard était tendu vers l'extérieur à la recherche d'une lueur, c'est pourquoi elle fut happé par Balzac, cet acteur entièrement aveugle qui dissimulait en lui une profonde faiblesse, Balzac était  le  seul à pouvoir l'apercevoir, car il avait été placé là pour ça par une main providentielle. Aurélie cherchait une main pour la sortir de cet endroit du monde ou elle glissait; elle était à la recherche de tout ce qui surnageait sur les ruines de ce siècle et quand elle vit Balzac elle comprit qu'il portait une auréole de mystère qui égalait la sienne. Aurélie possédait en elle le sens du jeu, du grand théâtre. Elle était peut être perdue, mais elle était perdue comme une femme belle et profonde peut l'être ( lorsqu'elle conserve le sens souverain de sa nature) devant la fourberie grouillante et ruisselante  de la race humaine. Aurélie était d'ailleurs moins aveugle, moins atteinte peut être par la nuit que je ne l'étais moi même; car elle avait senti instinctivement que Balzac n'était rien d'autre qu'un " cave". L'acteur ne servait qu'à dissimuler un homme perdu ( absent à lui même) un homme enfouis dans le désir inaccessible de la femme, mais incapable de l'aimer, sauf comme un enfant qui désir un objet pour en faire l'objet de son plaisir. Mais j'aimais Balzac ; sans doute étais je encore aveugle captif et séduit par le personnage qui s'était manifesté à moi sous les traits ensorceleur d'un si bel acteur; je ne m'attendais pas à trouver derrière lui, un tas si grand de misère humaine.

( 23)  TEXTES PEINTS AVEC DES RIEN



Le plus difficile dans l'écriture, c'est sans doute de trouver un rythme, et de s'y tenir, disons qu'à ce moment là il faut une certaine résistance, du souffle si l'on veut. Pour ma part je n'en suis pas encore là. Je peu écrire certains passages qui me satisferont momentanément, mais le plus difficile c'est de tenir sur une lancée, et de travailler dans la respiration. Je manque d'entraînement sur les longues distances; l'écriture spécifique liée "au journal " ne prête pas dans l'immédiat à de grandes narrations, comme le demanderait un travail sur la fresque ou sur l'épopée par exemple qui exigerait une capacité d'énergie plus considérable.

J'en suis encore au niveau d'écrire, à la phase de découverte, à la phase d'apprentissage si l'on veut. Je sens circuler des fluides en moi, je les laissent s'écouler, après j'examine. Dans le cas présent, je suis plutôt mal en point ( je parle plutôt de l'instant présent). Je n'ai pas le ventre plein, et c'est comme si  ( dans ce cas là) écrire devenait une difficulté supplémentaire; c'est comme si je devais m'affronter à un gros tas de cailloux et les transporter quelques mètres plus loin; lorsqu'on a le ventre plein, c'est un effort qui s'effectue sans trop de difficulté ( à part la sueur) mais lorsqu'on a le ventre vide, la sensation d'effort est multiplié par autant d'efforts qu'il y a de cailloux ( pour chaque cailloux je dois accomplir un nouvel effort à cause de mon ventre vide). Alors sans doute dira t'on je devrais manger, abandonner ( ne serais ce même que momentanément) ce rite d'écriture et reprendre des forces…Je vais peut être le faire…mais c'est ennuyeux…j'attendais 2H30 pour manger…car si je grignote maintenant, je risque de couper ma faim, car il reste à peine une heure avant d'aller manger…ceci est un détail pratique anodin dirons nous, mais un détail qui a son importance . C'est que le travail d'écriture exige des forces, une sorte…( Rupture je picore) d'équilibre aussi bien physique que psychique. On peu toutefois  probablement être en proie à différents "états intérieurs" et la sorte d'écriture qui s'associe à tel ou tel "état intérieur" prendra alors telle ou telle "couleur", ET C'EST PROBABLEMENT UNE CHOSE INTERESSANTE QUE DE POUVOIR PEINDRE AVEC LES MOTS SELON LA NATURE DE L'ETAT INTERIEUR, ET DE S'EN RENDRE COMPTE,CAR CE 'EST PAS TOUJOURS AUSSI EVIDENT QU'IL Y PARAIT A PREMIERE VUE.

Écrire épuise, et cet épuisement est celui d'un lutteur qui cherche dans le corps à corps avec l'ECRITURE à " traduire une réalité intérieure"( ou à décrire une réalité intérieure). Dans l'un et dans l'autre cas, il est besoin de pas mal d'entraînement avant de se rendre compte de la nature du combat qui est livré. ET C'EST A PARTIR DE CETTE CONSCIENCE QU'ON A DE SOI A TRAVERS LA NATURE DE L'ECRITURE QUI NOUS TRAVERSE QUE LE COMBAT PREND FORME. Il est donc toujours question d'un rapport de soi à l'écriture; et c'est la nature de l'écriture qui fonde un certain rapport à l'émotion……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….fatigue………………………………………….déclinaison…………………………………………………………………………………………………………….à prolonger

Lendemain 12H

(24)  SUITE DU TEXTE PEINT AVEC DES RIENS

Parfois j'ai l'envie psychique de peindre; mais c'est une envie impulsive; impulsive comme les jaillissements D'UN CORPS COMPRIME EN LUI MËME QUI A BESOIN DE JAILLIR A L'EXTERIEUR COMME UN JEYSER; corps comprimé à l'intérieur, dans une coque translucide qui me sert à la fois de protection et de boîte à mensonge; mensonge peut être sur la nature de mes désirs; puisqu'une bonne partie de ces impulsions là sont d'ordre sexuelle, forces vitales qui ne trouvent pas à s'exprimer autrement à l'extérieur, comme si encore en moi une séparation sévissait qui appartiendrait à une forme d'isolement à la foi consenti et refusé. Car je suis bien à l'intérieur de ce ventre ( charnel, substantiel )  doré par des chaleurs animales ( sensuelles féminines). JE VIS SANS DOUTE DANS LE VENTRE PROTECTEUR DE CETTE FEMME DEPUIS MA NAISSANCE, naissance qui n'a jamais réellement eut lieu en réalité; je ne sais pas comment je me suis arrangé pour me réserver cette place à part? C'est comme si je portais en moi cette poche intérieure A LA FOIS VENTRE ET LABORATOIRE, laboratoire de rêves, de projets, de fantasmes, corps lové dans mon propre corps, et naissance sans cesse retardée, en vue de naître autre " différent" mille fois plus fort; afin de " naître homme". J'ai pu tenté de sortir de force de cette membrane qui m'empêche parfois d'être intégralement moi même; j'ai même tenté de 'expulser de force, et de me projeter hors de moi dans un sursaut désespéré; alors que l'isolement intérieur me conduisait à l'asphyxie Cette opération ultime, extrême, ne m'apparaît pas encore clairement; je sais seulement que ce jour là, j'ai bien failli rester "hors du monde" pour toujours, si je n'avais pas rencontré une femme sur ma route à qui je puisse crier mon " amour". Et des asiles de passage, ou je puisse refaire ma santé, sans risqué d'être englouti par " le monde".

LA CONQUËTE DE L'UNIVERS EXTERNE SE POURSUIT,LA PREMIERE NAVETTE SPATIALE VIENT DE DECOLLER ( Sans heurt) SUR  LES PLAGES DE LA FLORIDE.

Quand la compréhension intérieure de 'homme aura atteint le degré de compétence dont il fait preuve à l'extérieur; NOUS ATTEINDRONS UN NOUVEAU  POINT, UNE NOUVELLE CONSCIENCE HUMAINE JAILLIRA DANS L'UNIVERS.

( 25)  TEXTE PEINT DANS LE FEU DE MA VINDICTE



EXORCISMES



Colère



Je viens de me faire tirer la recette du mois ( un peu plus de 1000F); j'ai failli ( sur L'instant, j'ai failli laisser éclater ma colère..). N'ayant qu'un coupable ( imaginaire) à m'offrir en pâture , je suis forcé d'atténuer ma vindicte. J'ai de grandes idées sur le coupable ( c'est ainsi qu'on se fait baiser la gueule par un petit truand d'la poésie) bref, le coupable ne vaut même as la peine qu'on le désigne tant sa petitesse est désobligeante. Je pourrais pourtant en faire une description spontanée tant qu'à faire ( d'après moi, c'est un zonard de quatrième zone qui n'a ni père ni mère, puisqu'il les assassinent dans son for intérieur de petite salope; il ressemble à une femme de mauvaise vie (à qui manquerais les plus purs attraits de la féminité) pour n'en rester que les choses les plus sales. Bref c'est un être lubrique et légèrement salace, à qui manque la moindre parcelle de volonté; il s'identifie parfois à Méphisto; mais c'est plus par le cul que par la bouche qu'il lui ressemble , c'est un être vénéneux, (donc à châtrer par le venin). Je me propose quand je le reverrai de lui faire cracher sa braise par un bout ou par un autre; si du moins d'ici là ma colère n'est pas retombée. ALEAS JACTA ES

( 26)  PEINT AVEC MES HARGNES

Matinée poisseuse

Je viens de rencontrer mes voisins dans l'escalier; il m'est parfois difficile de me rendre compte du " point de vue unique" ou je me place ( l'expression n'est pas heureuse peu importe), ce point de vue unique, point de vue de l'ambiguïté me renvoi à l'image de celui pour qui je me prend. Mes voisins ont l'âge de mes parents; ils me renvoient à l'image de ce que je suis  ( sans y paraître) à l'image d'un fils prodige; aussi à l'image d'un enfant que j'ai du mal de situer. Cette toile de vanité qui me sépare de mes origines qui la tissée? Depuis le jour ou j'ai décidé " de fuir ma condition" je suis devenu " en partie aveugle". L'orgueil terrible qui est en moi n'a jamais pu accepter d'être un laissé pour compte; j'ai toujours attendu avec impatience de pouvoir prendre ma revanche sur le monde. En m'identifiant à l'artiste créateur je trouvais peut être dans l'imaginaire de mes fantasmes, certaines compensations à mes défaites passées ( et présentes).Un arriviste revanchard s'est glissé en moi, un jour de grande humiliation, il m'arrive de ne plus savoir le distinguer de ce qui m'est cher.

Il y a le point de vue du haut, et puis il y a le point de vue du bas; tout se tient ans cette confusion qui sépare les points de vue et dans cette confusion…qui les entretients.

Lé 13.4.81 

( 27)  TEXTES PEINTS COMME ON PEINT UN TABLEAU

Ai aperçu deux expos en passant prés du forum des halles( de jeunes peintres).L'une ma surprise, à cause de l'univers qu'elle dégage en surface; c'est plein de petits bonhommes blanc saisit dans la réalité ; 'est à dire que ces personnages semblent sorti d'un album pour enfants tristes. Ces personnages n'ont pas de vie propre, et c'est sans doute ce qui est surprenant ici; seule la couleur qu'ils portent sur eux, ( signe d'une fonction ou d'un univers qui les enveloppe) peut avoir de l'importance. Ce qui est déterminant ici, c'est le masque blanc ( dans un premier temps) qui sert de visage et qui renvoi à une absence de signification, en effet tous les personnages sont construits de la même manière , à la manière d'un jeu de construction pour aveugles ( masques blanc, mains blanches) chaque suite construite renvoie à l'absence de signification au niveau des rapports entre les hommes; chaque scène construite est la préfiguration d'une autre scène qui peut la suivre ou bien la précéder; pas de roman dans ces scènes . Cette vision du monde m'est difficilement accessible, car elle suppose une sorte de naïveté que je ne possède pas, ou bien que je ne conçois pas sous cette forme, car ce qui retient mon adhésion à cette vision, c'est le côté" préfabriqué et stéréotypé de la vision" comme si le peintre qui passait par là, ne peignait pas la vie, mais son absence; il montre les contours de la vie; mais en tout cas, il montre une chose sans doute paradoxale ( à notre époque qui fait semblant d'admirer l'inverse) c'est que le décor à plus d'importance que l'homme qui le traverse. L'homme ici n'existe plus, il est noyé par les signes, noyé par les formes qui 'entourent, il est devenu lui même un objet singulier aux dimensions d'une toile, de tout petit format.

Le 14.4.81.

La seconde exposition qui avait lieu dans la même galerie ( une galerie - marginale- ) ma beaucoup attirée, car elle participe de ma propre sensibilité. Ces sont des dessins à l'encre de chine ( technique bout de bois je crois) très graphiques, comme des instantanés photographiques , des éléments de la vie pris sur le vif et isolés dans un espace qui les met en relief.

Il y a cette voiture qui passe ( la vitesse et le mouvement sont saisis par le peintre qui en saisit l'instantané) devant cette voiture un homme pousse une charrette. La juxtaposition de ces deux mouvements renvoie immédiatement à l'espace environnant, il fait sentir l'âge ou nous vivons mieux que n'importe qu'elle photographie ne le ferait; car il nous suggère le mouvement et nous oblige à prendre conscience ( pour un temps très bref mais suffisant ) de cette simultanéité des espaces qui s'affrontent et qui sont présents  autour de nous. Il y a l'automobiliste et l'homme à la charrette ( Il y a aussi le rapport à l'espace que nous ne voyons pas, il y a encore quelque part en Afrique en Asie ou en Amérique du sud un homme qui marche  avec une charrette). De même, il y a le balayeur, et l'espace vierge qui demeure devant lui ( espace qui ma induit en confusion, il ma fait prendre ( un instant)le balayeur pour un colleur d'affiche.) il y a ces espaces plein, brisés par des lignes verticales ( qui sont en fait des portières de voiture laissées ouvertes) prés des piétons. Le peintre ici nous fait sentir cette simultanéité d'espace et rend compte du mouvement qui en est à l'origine; c'est sans doute ce qui constitue l'originalité de sa vision qui est d'ordre perceptive et non illustrative, comme celle du peintre précédent. Il y a le joueur de basket ou un éclat de lavis sur la feuille crée la perception du mouvement, ou une simple ombre celle du ballon projeté dans les airs crée la sensation d'un " présence". Il y a aussi cette ultime petite chose qui représente  un homme tirant une charrette, un homme en train de traverser un pont; c'est à celle ci que vont mes préférences, malgré l'attirance que j'ai pour les autres; car cet homme  m'a semblé représenter " le voyageur qui traverse le temps" il m'a fait penser à un des personnage de cent ans de solitude ( le fondateur du village) ce personnage extraordinaire (qui vit en dehors du temps) qui ne suit que son idéal, et qui le poursuit en dehors de ce qui se passe autour de lui. Il ma semblé sortir de l'Amérique latine et traverser un pont en Europe, en tirant sa charrette comme si tout ce mouvement autour de lui n'existait pas, comme si la sagesse qu'il portait en lui, suffisait à son propre univers cette sagesse ( qui provenait d'ailleurs) il l'avait  peut être transporté avec lui sur une simple charrette comme celle là ( n'est ce pas le comble pour la sagesse ( cette reine fière )  d'être transporté sur une vulgaire charrette).

Paris le 14.4.81.

( 28)  TEXTE PEINT AVEC LA COULEUR DE LA DESESPERANCE

 

Lassitude, lassitude avec deux T ou un seul T, avec un seul je crois comme latitude; grande fatigue du corps et de l'esprit( c'est écrit dans le dictionnaire). Quand je jette un œil sur ma vie, j'éprouve parfois d'étranges sensations de vertige, de vertige et d'impuissance; le doute sur ce qui fait l'objet de mes " recherches" le doute sur mes capacité réelles " d'artiste"( puisque je ne produit rien) rien qui vaille la peine d'être nommé. Quelle est ma voie? En dehors de toutes ces pensées?

Mardi 28.4.81.



( 29)  TEXTE PEINT CONTRE MOI

Je suis rentré des Vosges depuis Dimanche soir, avec une crève pas possible. Et la voici qui continue. Suis resté couché toute la journée d'hier à lire la descente aux enfers de Dante ( fortes sensations contradictoires). Je suis encore fragile sur le plan physique. Mon séjour dans les Vosges sans doute a été bénéfique, mais un écart se creuse entre ma vie à Paris et ce monde là bas. J'ai pu m'en apercevoir cette fois encore avec inquiétude , car je décelais en moi des troubles de comportement lorsque que je me retrouvais en présence d'amis. C'est  comme si la distance jouant, je m'étais enfermé dans une nouvelle manière de vivre ( ma façon de vivre à Paris) et que je devais à chaque nouvelle prise de contact avec mon milieu d'origine réajuster mon tir, limer mes prétentions, mettre à niveau mes "prétentions et mes fantasmes". Mes préoccupations trop "Intellectuelles"mon goût pour l'aventure ,se heurtent à la façon de voir " des gens simples". Ce contact m'oblige à reconsidérer mes façons de voir .Les bases de notre culture sont vacillantes et c'est une erreur que d'aller chercher trop loin des " raisons" à ce bouleversemen,les gens simples se savent d'instinct. Il me faut pas trop s'éloigner de l'expérience collective, cela rend encore plus problématique l'existence humaine .

( 30)  TEXTE PEINT AVEC  COMME ON DIT… UNE TRES LEGERE EMPHASE

 

Mercredi.

Notes incessantes, notes répétées, moins comme  une litanie que comme un désir forcené de clarté. J'ai en effet le désir fou de sortir de l'errance(et de me mettre au travail). Mais ma table est encore pleine des restes de mes voyages antérieurs, pleine de ces restes qui forment des tas ( des tas de vie encore non déchiffrés). Pour pouvoir être efficient, il me faut lester ce qui m'empêche d'avancer, donc faire le point sur mes terres. Mes terres sont pleines de champs en friche, pleines de champs incultes. Il y règne dans certains secteurs une grande anarchie; dans d'autres, un début d'ordre s'installe. Je dois faire une effort considérable pour mieux pourvoir à l'administration de mes domaines. Ce sera mon objectif premier pour les mois et les années à venir; j'en ai marre en effet d'être un aveugle sur mes terres, et de marcher à tâtons. Il n'est pas bon pour un homme d'être à la menée de ses destins. Il est très légitime pour un homme de pouvoir exercer ses pouvoirs; encore faut il qu'il sache user de ses pouvoirs . Ainsi pourra t'il,celui là qui se sera rendu maître de ses domaines de cohabiter avec ses habitants ;anges démons, smples humains,cavaliers mendiants canailles et forçats, vieillards et enfants; trafiquants, pervers, hommes de foi ,homme de chair et homme de fer; le lâche et l'intrépide, le tueur l'assassin et l'incontinent, l'homme de parole et l'homme du reniement; toute l'humanité s'affaire dans son domaine sans qu'il le sache. Hélas nombreux sont les rois borgnes,ou aveugles;ils marchent sur l'étendue de leur domaine,comme des divinités à qui manque l'humanité ;ils ne savent nullement distinguer le bien du mal,ils confondent l'ombre et la lumière ;le vrai et le faux ;l'ami et l'ennemi, le précipice avec les étendues radieuses .Ils nous jetent dans dans le noir ,d'où nous voulions nous extraire.



FIN DU PREMIER CAHIER ORANGE



























TEXTES PEINTS (suite)

DEUXIEME PARTIE  MAI 81

UN CAHIER AVEC DES MOTIFS COLORES

( 31)  TEXTE PEINT DANS MES RËVES.

 

Le 4. 05.81

Je tente de réamorcer des projets en suspens ( ou latents) - J'aimerais construire une pièce d'une certaine envergure ( je vais m'y préparer ) il s'agit de - J'irai mourir près du Gange -. Rien n'est encore assez précis, mais je suis bien décidé à la mettre à jour. J'ai d'autres actions positives à mener à bien , les plus récentes, je les aies accomplies récemment, elles sont dans l'ordre, la construction d'un banc avec B…. à Épinay, et le coup de téléphone que j'ai donné à A…..* des actions disproportionnés les unes par rapport aux autres dirons nous, mais qui ont chacune leur importance. Ce soir je suis pressé ( Pas le temps de moduler l'écriture).

( 32)  TEXTE PEINT AVEC  LA COULEUR DE MES ANCIENS TROUBLES.

Le .5.05.81.

Temps difficiles ( se battre contre le vide) ce terrible corps à corps contre un vide intérieur, qui vous ronge, vous ravive, vous étreint. Révolte contre cette ténacité enveloppée ( d'ombres) et de cette  chose mystérieuse qui  s'apparente à du sucre.

Mal physique qui étreint et contre lequel je me bat, avec l'énergie ( désespérée) d'un lutteur qui veut cesser une fois pour toute de se battre contre ce ( rien) ce (vide?)*.(Je luttais contre mon diabéte ,mais je ne le savais pas..) Misère du corps qui crie famine. Misère du cœur qui crée famine; misère de l'autre; cela suffit il à l'exercice de la guerre?. J'ai besoin de saisir un corps amoureux. Ce qui me désarme dans ce combat aujourd'hui, c'est ce ( vide) cette absence de réplique. Ici seule la chair du vide , la chair inerte me répond. (Acharnement de ma défense).Je me bat contre des restants de vieilles petites merdes, qui ne se décident pas à foutre le camp de mes espaces. J'aimerais les voir de face et les toucher, leur dire deux mots à ces ( très ennuyeuses ) petites choses là. Je suis encore là , aveugle, encore aveugle, comme si des arêtes s'étaient fixées sur mon cerveau à certains endroits, m'empêchant de battre les abîmes qui sont allongés face à moi. Je suis sonné, je me bat, je me bat les mains ouvertes, la face contre l'abîme.

( 33)  TEXTE PEINT COMME UN ROMAN.

 

Le 10.05.81.

 

Il est sorti de chez moi, avec son chapeau de paille et ses lunettes russes que lui avait donné P……. *il s'est trouvé un pseudonyme Libermann, et je trouve que cela est un très bon pseudonyme.

Ainsi M… est rentré de son voyage dans le sud de la France, il ma conté une bonne partie de ses périples. Nice Monaco, Aix en Provence, Cassis et d'autres lieux encore, avec N…*ce peintre russe qui m'est encore en partie une énigme. Il me semble les voir, renouant avec la tradition invisible des artistes Européens; ils sont allés dans le sud pour faire provision de lumière, et pour redécouvrir, je serais presque tenté de dire les gens de leur lignage ( ceux qu'on visite dans le sud dans des musées ensoleillés) près de Nice, ils sont allé rendre visite au musée Fernand Léger, au musée Chagall et au maître Vasarely. Vasarely et le peintre qui s'apparente le plus à la démarche que tente N…( mis à part Mondrian). Nous avons avec M…de longues conversations sur les rapports étonnants qui les lient l'un à l'autre, lui et N…; cela se situe au niveau de la peinture, et cette sorte d'osmose qui agit entre les deux est assez exceptionnel; j'aimerais en parler plus longuement, car c'est pour moi un sujet d'étonnement perpétuel, comme si par l'intermédiaire de M…, j'étais le témoin ( indirect) d'une étrange alchimie qui a lieu là et qui se produit entre les deux. Non moins étrange d'ailleurs que le rapport qui nous lie et qui forme une sorte de jonction entre l'écriture ( le théâtre) et la peinture. Il me plairait de prendre pour " héros" les étranges personnages que nous formons pour en retracer un jour l'épopée, ou simplement l'histoire. Car n'est il pas singulier, pour le moins exceptionnel ( comme le dirait Brecht) que dans ce temps ou nous vivons, de tel hommes entreprennent avec une telle persévérance, un tel acharnement- Le voyage fantastique qui les mènent jusqu'au bout de leurs rêves, qui est aussi leur passion-. Dans le cas de N… c'est de la peinture qu'il s'agit, dans celui de M…c'est momentanément la peinture, mais c'est aussi 'écriture et quelque part le théâtre, car cet individu est doué du "don invisible" de sentit aussi bien dans un domaine que dans l'autre.

( 34) TEXTE PEINT AVEC DES TROUBLES ANCIENS.(SUITE)

Le 13.Mai.81.

 

Me voici de nouveau planté dans ce journal avec des sentiments confus, comme si des prismes d'identités multiples me traversaient l'intérieur du corps. Naturellement, d'un côté je poursuis cette dérive intérieure qui ma poussée à ce point de confusion extrême , ou des parties ( contradictoires)se jouent en moi, sans que ma conscience soit très claire. Les étendues du corps qui m'ont placées ici, que deviennent elles? J'ai par moment la sensation de devenir petit tout petit ( à la limite presque petit vieillard) je deviens un petit ( petit) comme si je m'apprêtais à disparaître.J'ai souvent jacter sur la renaissance, à présent j'ai quelques doutes; mais les exposer ne sert pas à grand chose. Cette maladie épuise mes forces.

( 35)  TEXTE PEINT AVEC LA DOUCEUR DES ABIMES.





Je me dit souvent ( car je me parle souvent à moi même comme les fous) seule une femme peut me sauver, et en disant cela, je pense à A…* mais rien n'est assez clair dans ma tête. Des comètes constellées d'humains grisés par leurs affreuses manières circulent  toujours en moi (comme des ombres venues de la préhistoire) certains en parlant font jaillir des lacs d'étincelles.( qui se répandent sur ma mémoire). J'en oublie qui je suis;je me perd!..

( 36)  TEXTE PEINT AVEC MA PEINE ( SUITE).

Si j'avais la conscience de dire les choses telles qu'elles sont cela m'aiderais peut être à situer ma vie dans ce passage difficile, mais des écrans invisibles me transpercent de leur milliers de  facettes. Je voulais accoucher il semble ( accoucher à terme ), je voulais accoucher de moi sans tambour ni trompette, mais je suis hanté par des peurs par des ( effraiements) sordides . Mon héros (  à face de chimère ) s'est engagé dans une passe difficile, sortira t'il victorieux de ce combat ? Le cycle de mes infortunes continue Mon voyage devrait suffire, mais entre dire et faire un fossé s'est creusé.











( 37)  TEXTE PEINT AVEC MES PEINES (NOUVELLE SUITE)

Ce stage de danse que j'effectue en ce moment ,* sorte de renaissance indistincte, comment le décrire? Mes réalités oscillent à divers degrés. La toile de mes jours est faite de hauteurs vertigineuses et de profondeurs sans fin, comme si mon centre vital s'était soudain laissé fléchir, et que ma force intérieure basculait ( soudain) dans des abîmes indiscernables. J'ai voulu jouer au jeu des puissances ;mais ma conscience demeure obscure.Des démons assiègent mon âme . Cet enfant (le mien) était doué à la naissance pour les choses simples ( c'est pourquoi il se confectionnait à une certaine époque des guitares en contre-plaquée, il se construisait même des barques en bois, il aimait les images et les parfumes qu'il trouvait dans la nature, rien ne l'obsédait moins que ces images puériles qui sont venues plus tard hanter la mémoire de l'adulte, pourquoi l'homme qui se tenait derrière l'enfant avait il chuté?)L'homme était devenu obstiné implacable, aventureux, homme sans nom, homme sans âge, homme perdu. Qu'était venu chercher l'homme? Pourquoi s'était il égaré?

( 38)  TEXTE PEINT  AU TROIS QUART SOUS HALLU.

J'aimerais… retrouver une certaine… emprise sur mes espaces…me retrouver par la même occasion. Mais navigations intérieur ne sont certes pas terminées…mais je suis un peu épuisé …épuisé par mes facéties. M...*me plaisait beaucoup, mais… des interférences sont apparues. Il y a en moi  des figures qui se heurtent… c'est à peine si je parviens à les dessiner.Renaître ,accepter les contradiction…les contradictions  comme nécessaires à  tout dépassement.

 

 

( 39)  (SUITE)  DES TEXTES PEINTS AU TROIS QUART SOUS HALLU.

 

Paris le 29.

Ma vie est couverte par des masques   qu'il m'est impossible de voir SEUL… c'est mes pensées ( ou plutôt mon ego)qui persiste et s'affirmer à travers les masques .Un maître ambitieux et fatal s'est glissé en moi; Il a prit l'aspect d'une femme dont la pointe du sein est empoisonnée… cette femme est la même qui allaitait le jeune Krisna.Le jeune Krisna dans la tradition hindoue va sucer le sein pour en faire sortir le venin;alors le démon va s'enfuir…la jeune femme purifiée devient une fleur raffinée. .Pour que la fleur de la divinité, qui est en moi puisse éclore ; il faudrais que je m'abandonne à la compréhension des phénomènes qui régissent l'intérieur de nos âmes ;hélas ,un frein obscurcit ma vision!.

( 40)  Suite des textes PEINTS SOUS HALLU.

Cette danse que nous avons débuté ensemble est à la fois une danse de mort et une danse de vie, c'est une danse de plaisir et une danse de souffrance, danse de joie et danse de peur aussi ;cette danse entre cette divinité et moi ;c'est l'apogée du rite universel qui nous lie à l'univers ;si nous parvenions à passer à travers les démons qui font s'affronter en nous les dualités assommante,notre amour de la vie deviendra l'attraction principale ;l'existence d'un principe ( égoïste) qui enferme la vie dans un lieu habituellement restreinte ,disparaîtra si nous trouvons le point de jonction qui réunit les puissances du coeur et celles de l'esprit. Dans une vie prochaine , je la retrouverai;celle plus belle encore que la vierge immaculée de mon enfance … et son cœur s'offrira.

( 41)  TEXTE  A DEMI PEINT ET ABANDONNE



11Juin.

Mise au point.

La confusion n'est pas levée, il me faut cerner mieux certaines fréquences .

Sur le plan de l'étude B….A….je suis arrivé au point mort. Je risque probablement e différer cette étude, mais en même temps rien n'est sur. C'est que mes idées ici ne sont pas encore assez claires. Je suis arrivé à un point ultime du conflit. Je peu renaître peu à peu, renaissance spirituelle si l'on veut. Poursuivre néanmoins certains objectifs que je m'étais fixé; même en même temps retrouver la patience  nécessaire à toute entreprise. Depuis une semaine  ( à peine) j'ai.......

( 42)  TEXTE PEINT  ENTRE DEUX  RËVES ANCIENS

État des lieux.

Beaucoup d'interrogations sur des étendues variables.

Mes champs de conscience sont encore séparés( trop distincts),mais cela fait partie de mes limites, et ne pas les reconnaître serait laisser champ libre à ce démon qui loge en moi et qui se considère à l'égal d'un Dieu.Pourtant mes figures intérieures se précisent mais aussi avec elle toute l'étendue de mes peurs  et celle de mes faiblesses, mais surgit aussi en même temps ma part de force et de  pouvoir. Toutefois, il est très difficile pour un homme de faire le ménage chez lui lorsqu'il ne connaît pas encore l'étendue de son domaine.

 

( 43)  TEXTE PEINT AVEC MES  VIEUX DESARROIS

 

 

Il ne suffit pas de vouloir renaître, encore faut il naître à une nouvelle conscience de soi; Dénoncer les lacunes qui me pèsent et m'empêchent d'agir, cela suppose que je prenne conscience de cette faiblesse sur laquelle je me lamente sans cesse et qui est la cause de tout mon  ancien désarroi

 

 

( 44)  TEXTE PEINT AVEC MA PEINE

Juin 5

Grande Ö grande est ma faiblesse, grande est ma peine!.

J''effectue depuis deux jours, les exercices de ( Baratta) . Hier j'ai atteint ne sorte d'illumination avec le NA MOI R* des bouddhistes japonais ;je reste sur mes gardes;c'est peut être pourquoi aujourd'hui après un temps singulièrement long de pratique, je ne suis parvenu à rien, sauf à bander, et à susciter en moi un désir sexuel ; il a fallu que je me masturbe après cette séance, ne sachant trop d'ailleurs comment me comporter avec mon pénis, laisser venir la jouissance ( l'éjaculation) ou la retenir;.Après cette séance je me suis aperçu qu'il m'étais à priori assez facile de la retenir; pourtant j'ai fini par éjaculer. Je pense que j'aurais besoin qu'on m'aide à préciser mon attitude là dessus. J'ai peur de lâcher le mental; mon mental résiste et s'accroche comme une bête. J'ai tenté en récitant le  mantra de fixer un point au mur. Je me suspecte de pratiquer depuis hier et aujourd'hui en vue de trouver cet état d'éblouissement comme celui qui est apparut hier dans l'après midi, que je pourrais décrire ainsi: J'avais la sensation que mon corps était extérieur à moi,que le mantra coulait de ma bouche comme une sorte de fil continu; ma chambre devenait extraordinairement lumineuse, les couleurs les murs, le papier , le blanc du tissu sur le mur devenait scintillant; j'avais l'impression de pénétrer dans un autre espace, dans une autre dimension et c'est à ce moment qu'une sorte d'éblouissement s'est produit; d'abords progressivement, ensuite de plus en plus net;. Cet état d'éblouissement je le connais ,je l'ai déjà rencontré ailleurs, mais de façon plus fugace, et ces scintillements aussi m'étaient déjà apparus en d'autres circonstances; lorsque je m'entraînais ,à voir le monde réel .









Tout ceci est trop précoce pour m'épuiser en commentaires. Mes journées se passent  en dents de scie; je me dis que je suis devenu complètement fou , mais alors complètement fou .Je voudrais m'enfuir d'ici, pour aller en Bretagne .Je suis traverse une étrange période, je ne sais ce qu'il va advenir de moi; tout se passe comme si je traversais un brouillard épais ,je dois produire un effort considérable pour exécuter des actions en apparence assez simple .

( 45)  TEXTE PEINT A LA VA VITE

Paris  le 17

 

Je suis rentré des Vosges hier soir. J'ai eu de bons contacts avec la famille . Je suis remonté à l'occasion des législatives.Je traverse une période de vie confuse. j'ai choisi de poursuivre malgré des réticences d'ordre intellectuelles la récitation du mantra japonais . Cela correspond à un besoin de régénérescence de mes centres psychiques. Hier j'ai fais une rencontre encore un peu irréelle celle de V…*Je l'aie rencontrée dans le train en remontant sur Paris. Je ne parviens pas à m' expliquer cette attirance. Je suis amoureux d'elle mais je ne sais pas à quel niveau. Je vais la recontacter . Mon esprit cartésien est mit à rude épreuve les temps ci.des événements totalement imprévisibles se produisent. A..ma récrit; elle avait perdu mon adresse. Avec A…mes sentiments sont toujours aussi confus. Aujourd'hui trois femmes hantent ma vie. Avec E.. je n'ai pas fini d'éclaircir mes sentiments.A..m'attire, et puis il y a cette rencontre avec V..255 Je suis amoureux de trois femmes .Sur le plan intellectuel,je suis ralenti ; l'étude engagée sur Brecht  et Artaud me fait peur ,vu l'énormité quantité de travail qui reste à accomplir. J'aimerais trouver un second souffle!.







( 46)   TEXTE PEINT SANS BEAUTE

Nouvelle dépression coup de griffe, mais il vaudrait mieux essayer de conduire cela  plus entièrement, plus simplement, plus concrètement.;  si je veux être à même de cerner ce qui fait conflit ici bas, dans ma petite tête, dans mon domaine, dans ce grand cinéma à l'intérieur duquel je me meus. Il m'est difficile de trouver la sérénité la paix dirons nous dans cette période d'instabilité que je traverse. La journée écoulée à été assez lamentable si je ne m'abuse; toute en suspension, coupée d'éclats et de travers. J'ai tenté de reprendre ce matin les contes et histoires que je tente d'écrire ( contes et histoires d'occident*) mais le cœur n'y était pas, je me suis contenté de l'écriture du journal; sans doute parce que  cela 'est plus facile. J'ai  mangé (ou plutôt  bouffé) au resto-U le Mazet. J'ai acheté ensuite une série de bouquins ( sur l'Inde, des contes arabes pré - islamiques et en outre un livre sur le symbolisme héraldique du nom ).J'ai feuilleté ces livres en rentrant chez moi, avant d'aller au cours de Baratta; feuilleté est le mot, car il m'est quasiment impossible en ce moment de grande confusion de lire quoi que ce soit d'une façon continue. J'ai récité le mantra dix minutes avant le cours pour me donner du courage, j'ai aussi pensé très fort au désir que j'ai pour V….. Dans la pratique de la danse m'apparaissent parfois toutes mes vanités, et toutes les difficultés qui se présentent; autant d'obstacles qui me renvoient face à ce que je suis, UN GRAND DEBUTANT DANS L'ART DU KERALA.*

( 47)  PREMIER TEXTE PEINT DANS L' ABÏME

Il faudrait que je puisse distinguer à l'intérieur  de mes désirs parfois paradoxaux, ce qui fonde ma division. Car le malheur de mon malheur aujourd'hui, c'est d'être conduit par des conduites qui n'en sont pas . En quelque sorte mené à vue par le train d'une confusion qui est en partie faite de désirs non identifiés, d'images paradoxales saisissantes. Remonter le cours de ces contradictions est impossible . Des mondes apparaissent en moi, qui forment autant de continents qu'il y a de désirs; Ainsi la projection infernale de mes désirs, me transforme peu à peu en une sorte de gros caméléon, virant au rouge selon l'heure, au rose ou au  vert, au jaune ou au bleu dans la demi heure qui suit. Ma sagesse en réduite à des bouts de ficelle, elle ne peu plus contrer toutes ces divisions qui m'accablent. Désir d'osmose, de communion, désir de paix, de joie, de sérénité de dépassement de "soi".Les formules sacrées exigent d'être habités par l'être tout entier.Une ultime passion  m'entraîne dans les excès, Comme il n'existe pas de principes absolus, tout se relativise ici bas, tout m'exalte, mais tout m'ennuie, tout me plaît, tout me déplaît. La source incessante de mes maux se situe à l'apogée de ces territoires multiples qui siégent sur un trône incertain .Reconnaître le principe souverain, se soumettre à sa loi, serait beaucoup plus sage, mais c'est à peine s'il a surgit qu'il disparaît .si je l'avais en moi, ma vie ne longerait pas les abîmes.



( 48)  SECOND TEXTE PEINT DANS L'ABÏME.



10.Juin.



 Ma conscience se modifie, je suis livré à l'étendue d'un désarroi nouveau celui qui reste après que les pensées sur lesquelles je m'appuyais aient soudain chutées .





FIN DES TEXTES PEINTS







ODYSSEUS


Ma vie d’avant était déjà un roman




mirobolant

À la sortie de l'armée lorsque je trimais encore dans mon tissage, j'avais déjà commencé à m'injecter dans les veines des poèmes radicaux tirés de mes lectures du moment. J'accédais à des figures sublimes de style, rapides et élancées, que j'allais pêcher dans les livres de l'industrie culturelle contestataire, qui était en pleine expansion après soixante-huit. Je voulais ma part de butin. Je rêvais secrètement d'horizons plus vastes, de mers immenses. Je rêvais d'être emporté par les vents, je voulais muter. J'étais en recherche d'une nouvelle liberté, d'une nouvelle conscience de moi-même. Je voulais manger le monde à pleines dents. Je voulais devenir comme mes héros du moment, les écrivains et les poètes que j'admirais. Je voulais devenir un grand voyageur, un être fou, une sorte d'être déjanté, un être beau mirifique ,admirable ,étonnant,extraordinaire sensationnel ,un être pourvu d'un appétit féroce pour les choses de la métaphysique un être attiré par l'esprit de dépassement; je rêvais d'être l’antithèse d'une être normal. Je suivais un être imaginaire à la trace ;il s'appelait sans doute Odysseus,mais je ne le savait pas .























LES ARCHIVES D'ODYSSEUS (suite)

Après avoir mis à jour les textes peints ,j'avais mis à jour une poétique.Dix années environ s'étaient écoulées,depuis que j'étais parti de mon pays natal. J'avais vécu une vie un peu irréelle d'étudiant en théâtre à paname;puis j'étais tombé dans un gouffre ;de ce gouffre d'où je cherchais à m'extraire ,j'avais tiré parti.Je voulais sublimer mes défaites ,rendre mon âme plus brillante,j'avais plongé dans les arcanes de la langue ,je voulais renaître.







POETIQUE



INSTANTS

ECRITS EPIPHANIQUES



ELEGIES - STANCES TEXTES EPARS DES ANNEES 80 PLUS UN RECIT ABANDONNE (TOUS ECRITS DANS UNE LANGUE INCERTAINE)

Un cahier bleu à la couverture déchirée

EXTRAITS RECOMPOSES



SUIVI DE

DESTINS

EXTRAITS REORDONNES

Un cahier vert olive foncé









PREFACE

Tous les éléments de la quête poétique ( que j'ai entrepris dans les années 80) sont des échecs, les textes sont la plupart inaboutis, fragmentaires  parfois maladroits, du peu qu'il en reste j'ai extrais ce que  j'en donne à lire. On peu toutefois voyager ( dans une limite restreinte) en s'abandonnant à  la lecture de ces textes, et peut être même pourra t'on y trouver un léger intérêt si  on parvient à s'imaginer que celui qui les a écrit se considérait comme un infirme de l'écriture. Les infirmités qu'il se prêtent ne sont pas toutes visibles, car j'ai fais disparaître beaucoup d'entre elles. Celui qui écrivait à cette époque avait de la peine à écrire; dire pour autant que c'était un mauvais poète ( pire un poète raté, cela à bien peu de sens ( pour lui) car celui qui écrivait à cette époque était bien (pire) (pire que tout ce qu'on imagine "dans l'ordre caché du désordre "et qui puisse donner raison à ceux qui pensent que c'est perdre son temps de toute façon que de courir après des profondeurs cachées à l'intérieur de nous, qu'elles nous échapperons toujours)- Cet homme était encore bien pire; car c'était un homme  en lutte acharné contre lui même ( il n'en existe pas de plus fragiles) il écrivait le plus souvent uniquement pour survivre ( intérieurement) même s'il avait toutes les peines du monde à  dire les choses) L'écriture  (sa damnation ) se jouait de lui comme il se jouait d'elle; ce qu'il recherchait  était probablement au delà de toute poésie; il s'imaginait que son sort était scellé à l'écriture et qu'il n'en sortirait jamais, car l'écriture lui échappait, malgré tous les efforts qu'il faisait pour la rejoindre. Certains de ses textes en portent encore la marque ( malgré toutes les tentatives que j'ai fais pour en épurer la forme) .C'est pourquoi il faudrait lire  ces textes,  plutôt comme des TENTATIVES DE CONQUËTE DE SOI A TRAVERS LA POËSIE  plutôt que des manifestes poétiques.



SHANGHAI  3 Décembre 2000

























INSTANTS I

"La seule chose qui apaise ceux qui voyagent dans l'inconnu est l'oubli" Castaneda. Le feu du dedans. P.264.

- PREMIER -FRAGMENT  D'ECRITURE  INCERTAIN

Le désir

Paris le 11.2.81

Cette journée pourrait s'ouvrir sur un événement inattendu, sur une sorte de découverte. On serait  un jour de semaine parmi d'autres, il ferait un peu de soleil sur Paris, il ferait néanmoins  plutôt froid . Je me serais réveillé à 14heure; il y avait une grève des métros ; et j'aurais du me coucher à 8 heure au lieu de 7 au retour des messageries ou je trimais en nocturne. Après avoir déjeuné , je  me serais dirigé presto vers le centre Beaubourg qui est à deux pas de chez moi . Je ne résistais plus aux lames de couteau que le froid avait  suspendu dans ma chambre. J’avais décidé de partir errer, de n'aller nul part, à l’inverse de mes résolutions des  jours passés, ou la résolution de "peindre  " semblait me prendre tout entier. Mais ce jour là il faisait trop froid; aller nulle part, ce n’était pas possible, je devais gagner un abri, un abri assez vaste pour accueillir mon désir de me laisser aller.Je voulais m’accorder le temps de n’être rien, rien d’autre qu’un promeneur parmi d’autres.





LE CENTRE POMPIDOU



Arrivé dans le grand temple en aluminium qui reflétait l’art et la manière de penser de notre époque ; je me mis à déambuler dans ses immenses  salles lumineuses .Et dans le vaste embuement de ma pensée ,un événement singulier vint soudain me heurter sous la forme d'un livre écrit par un ami . Il s’étalait solitaire sur le verre d’une étagère .En voyant son nom écrit sur la page du livre ,je cru revoir en chair et en os cet ami. Sa démarche bancale et son allure nerveuse m'est revenu en mémoire .Je feuilletais le livre, de tout son long ,je cherchais des traces de lui ; du moins celles que ma mémoire avait gardé de lui.Je cherchais à travers les pages  d’écriture ,les traces intérieures de son être, celui que j’avais connu .Je me suis assis pour lire .

VERTIGE

Bientôt je fus saisit ,transporté, par une flamme . J'étais plongé dans la réjouissance ; je sentais que la main d'un ami venait de me sorti de mon îlot perdu au fond des océans , j'étais lasse de ma misère quotidienne qui était faite de lambeaux .Je venais de plonger dans une sorte de Graal;mon ami parlait comme un poète ; je sentais s'élever un chant à travers ses mots qui formaient un vaste territoire de sensations nouvelles qui m'agrippaient et m'envoutaient;je regardais comment la sensibilité et la mémoire imprimaient en moi les traces fulgurantes du passé;je voyais des sons ,des atmosphères, des images empreintes de lumière qui me plongeaient dans les souvenirs d'hier je suis resté debout pendant quelques instants au milieu du temple d''aluminium .Je levais la tête au ciel ,il n'y avait plus cet abîme de nuit que j'avais l'habitude de croiser;il n'y avait plus que des flammes rêveuses qui m'envoutaient.

UN GRAND TROUBLE

INSTANT II



Je plonge assuré dans le miroir de mes craintes .Je crie je me plains!De quoi?. Je crie ;cest ma façon d'aimer! Je suis victime DE MON IMBECILE ARROGANCE.

 

Alors que j'amorçais un mouvement imperceptible d'écriture ,la douceur me pris . Je revois mon ami et son livre ,suspendu au dessus du temple d'aluminium ;je viens chercher des caresses des vertiges .Sa présence remplit de ses vastes empreintes les embruns d’un paysage irréel. Il vient, s’égarer dans mon logis avec ses mots beaux ,lisses comme la peau d'un fruit. J’entends son cœur qui résonne à travers une coquille d’argile. J’observe la lenteur de ses gestes ; je regarde inscrite sur la paroi de ses deux  ventricules le visage de mes futures créations. Je peu dans un grand geste de douceur ouvrir lentement mes espaces .J'ai besoin de l'amour du ciel.

IMAGE ENTREVUE DE MA DEFAITE



INSTANTS III

UNE CHUTE



Mes nourritures sont dévoyées.Au réveil ma gorge m'insulte.Ce matin ,je retrouve les  manies de ma vie inconsciente ;j aperçois des cicatrices. Ainsi, ce matin, j'allume une première cigarette…je l'allume et  j'absorbe la fumée. Je fume, car je sens s’agiter le manque sidéral J'ai besoin de téter la matière universelle de mon manque viscéral  . Ce manque viscéral creuse en moi sa caverne et y déverse une obscure langueur ; ce mal me harcèle, il ne me laisse pas de répit, il a besoin pour exister de se perpétrer en moi. A chaque respiration de fumée, à chaque tétée, je comble ainsi; le vide " du mal de vivre qui me dévore", à chaque  tétée de fumée, je tente d'abolir la  difficulté que j'ai de vivre "ailleurs" ailleurs, c'est à dire hors de la caverne initiale, ailleurs du nid, hors du ventre maternel, loin de la mère qui ma capturée en naissant . A chaque bouffée, je renoue avec celle qui m'a donnée la vie; a chaque bouffée, je retrouve les spasmes intermittents de son amour. , je me maintient dans l'obscurité aimante de son ventre ; je suis l'enfant, le pas encore née ,celui qui suce le cordon nourricier. Ma dépendance est irréversible. Pour naître et  renaître n'y a t'il pas d'autre choix? Pour naître n'y a t'il pas d'autre choix ;je dois tuer ma mére ma mére bien aimée.





INSTANTS IV

STANCE OU DORT MA PROSE

Je cherche le visage mon écriture dans la nuit qui est sans fin

Les instants immobiles de ma vie. Ces instants sont semblables au sommeil.Je chasse des paysages grandioses ; des machines à rêve somptueuses traversent le soleil et foncent dans le ciel ;des singes à queue longue arpentent mes cahiers d'écriture.Je suis pris de  panique ,je serre contre mon cœur les derniers éclats d'un poéme qui s'agite dans mes bras en bâillant. Des déesses m'ouvrent leurs cuisses et elle se jettent sur moi comme si elle voulaient enfanter . Dans cette errance  instable;je cherche  d‘instinct mon écriture; je ne la trouve pas!; un faune me murmure à l'oreille ;qu'elle est déjà à l'œuvre dans mes cahiers.

O PASSANT FAIT LE SAVOIR  AUTOUR DE TOI:

Je suis lasse de parcourir ces immensités venues de nulle part

Je suis lasse

Oui

lasse de cette lassante destinée!

INSTANT IV





SUITE DE STANCES EN FORME DE PROSE.

DERIVE POETIQUE EN XI FRAGMENTS



Lorsque la vierge

Est renversée en arrière

Et  que son ventre, s'ouvre, et

se ferme

Coulisses d’extase

Aux poings noirs

Je vois briller une mer lointaine plus douce que

l'espoir



La Seine à des ailes

Une chevelure

D’écume rouge

Des doigts éparpillés

Qui s'agitent dans l’'aurore

Un révolver de corail à la main

J'appuie Sur les veines roses

de ton âme

Et j'écris

des poêmes

sur ta bouche



___________________________________________________________________________________________









INSTANTS V





O TOI

Visiteuse blême surgît du désert

Aveugle prophétesse au regard de cristal

Je suis recrocquevillé dans tes bras en proie à l'amour.

Je vois des déesses verticales

Assises

Sur le corps des astres lointains

Elles tiennent mon vit

En l’'air

Pour le faire voir





INSTANTS VI



DANS LE MIROIR



Ce projet poétique d'écrire est dressé comme un totem dans l'’espacement de mes rêves ;je ne saurais à quoi le comparer ; je sais qu'il n'est qu'une vague tentative de percée ; percée vers l’essentiel, pour déborder les frontières qui m'agressent de toute part



Lentement j'achemine mes pas dans la nuit verticale. Fidèle à mes exhortations, une déesse me prend par le bras, et je m'élève dans l'azur comme si je n'y étais pour rien ; comme si ma vie de poéte à l'essai n'était pas plus qu'un rêve .

Un voile de cristal  (ou de soie) s'est jetée sur mon coeur ; fasse aux assauts du vent,il est à deux doigts de se déchirer.D'où je suis,  je vois bouger sur un rivage lointain une femme aux cheveux d'or .Puis une voix lumineuse m'interpelle .C'est sa voix.



Vent et solitude.

Je suis à l'abandon, je me débat dans  un lac de bronze enrobé de tes étreintes.

Viens à moi

Aime moi

Même si ton coude est dur

Il efface tous mes sommeils

Il fait jaillir la lumiere

dans ma bouche

Et je revis







INSTANTS VII





Depuis mon esquif  d'écriture (noir somptueux) je regarde le ciel qui jette des pluies de cendre autour du monde.

 

O MA DEEESSE

Dans ma bouche tes seins ont un goût d’'amande

O ma nuit toute en détresse

Je baise tes doigts

De pucelle blanche

Aux lobes de ton ventre

Sont suspendus

Des fruits défendus

Avec ces mots grossiers

Ecrits dessus

- Pine de télégraphiste à sucer.

Jus merveilleux -











INSTANTS VIII



Il faut chercher le grain  de lumière poétique,non pas dans l'azur ni dans l'être suprême. mais simplement dans la frappe  régulière des phrases; dans celles qui forment le contact immédiat, spontané avec le monde ordinaire qui s’'offre à toi Poéte ,ces phrases banales qui s'agitent devant toi sont le vrai Graal .

La venue de l’'automne

N’avait pas clairement frappé

De son glaive

les feuilles  rousses

Le village de montagne

Ou je suis né était

Perché au sommet

D’une pente

Les nuages que j’apercevais

A travers les sapins

ressemblaient aux hauts bords de la voix lactée

Je voyais un enfant qui

Étendait son écharpe

Dans les beaux bras d’'une amantes

Qui enserraient son cou

avec amour

Lui,cétait moi.





INSTANTS IX

Ici,je vois luire le long corps de mes tourments.

Mais cette marge même m'est devenue trop étroite.

Elle ne saurait suffire à adoucir ma peine et calmer mes tourments.





POEME A ISIDORE

 

Pour me distraire je récite des poèmes d' Isidore.

Comme lui Je me roulais sur le tapis qui me servait de barque pour naviguer dans ma chambre.Je donnais des coups de pieds à mon cheval en bois qui luisait dans le salon de papa et maman.Il faut faire voir tout en beau disait Isidore.Tout la douleur aussi!.







INSTANTS X







Je suis nu, je suis à l'abandon de moi , à présent il me  faut revenir . Je dois de  nouveau rentrer dans le grand corps à corps "ou se tmaintient ma présence invisible en ce monde, C'est ainsi que les choses doivent être.





ISIDORE SUITE

LA POESIE ET LA GEOMETRIE PAR EXCELLENCE .

Depuis Racine, la poésie n’a pas progressée d’un millimètre. Elle a reculé grâce à qui? Aux grandes têtes molles de notre époque. ,Grâce aux femmelettes Châteaubriand,le mohican mélancolique; Sénancourt, l’Homme en Jupon; Jean Jacques Rousseau, le Socialiste- Grincheur; Anne Radcliffe le Spectre -Toqué;Edgar Poe,le Mameluck des -Rêves- d’Alcool; Mathurin ,le compère des Ténèbres; Georges Sand, l’Hermaphrodite- Circoncis; Théophile Gauthier, l’Incomparable - Epicier; Lecont, le Captif-du-Diable; Goethe, le suicidé pour Pleurer;Sainte Beuve, le Suicidé pour -Rire, Lamartine, la Cigogne Larmoyante, Lermontoff, le Tigre qui- Rugit; Victor Hugo,le Funébre - Echalas- Vert; Mickiewicz , l’imitateur de Satan; Musset le Gandin- Sans -Chemise-Intellectuelle; et Bryon, l’Hippopotame - des jungles- Infernales.



Ainsi parle le brigand l’ insoumis ,il execute les hommes anciens d’une façon carabinée.

Dans son jus je dois puiser force et bravoure.

INSTANTS XI



silence extase



J'ai aperçu la grammaire poétique.Elle est en chacun de nous.

Déjà sa flamme était droite et calmée

Sur la neige alentour

J’aperçu Dante

Il déchira

Mon manteau virginal en deux

Il m'interpella;

Dans quelle rivière nagent les chagrins?

Où t’en vas -tu en Pensée?

Vers quelle terre ?

INSTANTS XII





D'être resté si longtemps dans le noir, j'ai fini par perdre le souvenir du jour.

Je relis mes classiques:

Par la jonction des Quatre Chemins?

L’adepte conduit le souffle inspiré

Qui a franchi la Grande Porte

Jusqu’à un point situé

Au dessus du Triangle de base

Là,il perçoit l’Immuable



La méditation parfaite (DHYANABINDU UPANISAD)

INSTANTS XIII

Naissance

Ma deuxiéme naissance s'accomplira donc ici, sans qu'il soit nécessaire de la hâter ; elle s'accomplira dans l'instant où surgira  une intelligence poétique nouvelle ;l 'être qui m'habite n'aura de cesse dès lors  d'être lui-même.

Je chanterai quand je m'’éveillerai

des lieux jamais encore visités des lieux mystérieux ou l’'âme brille comme un diamant

Je parviendrai à conduire mes chants

Jusqu’au sommet de la tête,jusqu'au lotus blanc

Là ou celui qui meure,ne renaît point

Puisqu'il à atteint le coeur du Graal.







ODYSSEUS MEMOIRES











ODYSSEUS SUITE DE MES PEREGRINATIONS




Une ancienne moulure de mes Écrits (2001) :


À mes vingt ans, je voulais sortir de mon monde contrarié et étriqué.J'avais le sentiment que le monde (celui dans lequel je m'étais cantonné durant mon adolescence),était en passe de finir;c'était un monde de rébellion primitives et de défis idéalistes, un monde trop statique qui devait évoluer. Je voulais en changer. Je commençais par regarder mon passé différemment. J'étais une espèce rare (un créateur autodidacte),de caractère instable et imprévisible,je pouvais me fourvoyer par instant,car j'étais trop obstiné. Je croyais au rôle de la pensée émancipatrice et de l'intellect.J'ai entrepris l'écriture du Journal d'un fou en campagne à l'armée pour tenter de faire le point sur la situation .Je voulais regarder l'état du monde par moi même;j'avais l'impression d'avoir déjà beaucoup écris ; mais c'était une illusion,juste une impression . Il devait y avoir une raison au fait que je ne parvenais jamais à finir mes écrits,je manquais d'une discipline intellectuelle. Je ne parvenais pas à déceler mes faiblesses. Mon obstination me jouait des tours .Je repoussais instinctivement le moment où je devais mettre à jour ,la chose que j'avais imaginée et commencé par engendrée;quelque part,j'avais peur de la voir naître,et ce faisant de la voir disparaître . Je ne pouvais pas m'expliquer ça;le mécanisme de ma défaite - car s'en était - m'échappait.Repousser le moment de voir naître ma création ( ce moment de joie indescriptible) c'était plus fort que moi,je n'y arrivais pas. J'étais poursuivi par une indescriptible ivresse de créer Je savais que si je terminais mon ouvrage, mon ivresse partirait ;je ne voulais pas la perdre;j'étais passionnément égoïste ;mais ce n'était pas volontaire;personne ne m'avait appris à conclure;c'est à dire à couper le fil du cordon qui me liait à ma création.Cela s'apprenait,je ne le savait pas;ou peut être que butté comme j'étais je me refusais à le voir.Je pensais en égotiste,qu'abandonner toute la beauté du monde derrière moi;c'était me compromettre.Je ne tenait qu'à l'extase singulière de créer ,elle me maintenait dans la jouissance de ce moment sublime qui était celui de création en train de se faire. Tant que la chose n'était pas finie, j'avais espoir de vivre sous une forme d'éternité;c'est pourquoi,je me refusais inconsciemment de finir mes ouvrages.






ECRIRE POUR NUL PART



C'était une défaite de voir mourir quelque chose de moi. Les sentiments qui me liaient aux œuvres que j'étais en train de générer étaient troubles. J'étais envahi par un sentiment de panique lorsque j'essayais de finir les scénarios des pièces de théâtre que j’accumulais derrière moi,je culpabilisais;mais,j'éprouvais aussi une réelle jouissance à les voir nager dans un bain obscur . Je m'étais mis sur la lancée du Journal d'un fou écris à l'armée à écrire des pièces de théâtre une fois revenu au pays. C'était avec excitation que je m'étais à jour mes synopsis. J'étais en proie à une énergie sidérale, je me sentais pousser des ailes, je m'étais lancé dans la construction d'une œuvre dramaturgique gigantesque. La pièce Le journal d'un fou avait déclenché en moi un processus subit de création.Dans Le journal d'un fou,je parcourais le monde avec les yeux critiques d'un voyageur en révolte contre les us et coutumes d'une société inégalitaire.Cette pièce m'avait amené à regarder le monde de la création avec l'œil du dialecticien autodidacte imprégné de distanciation Brechtienne. Hormis le fait que le processus d'élaboration d'une pièce me paraissait extrêmement jouissif ; c'était surtout l'instant où la déconstruction du mensonge social qui lui avait permis d'exister explosait sur la scène que je tombais en extase .J'étais le seul à en jouir ,c'était dommage ;mais je ne désespérais pas ;mes pièces verraient le jour plus tard.La plupart de mes pièces restaient en l'état;sauf à de rares exceptions.Un jour j'avais écris une pièce d'une seule traite, dans un moment de frénésie presque surnaturel;je l'avais intitulé la La vie fantasmagorico-fantastique d'Artur Plank. Elle décrivait la vie d'un ouvrier de production à l'intérieur de la société du spectacle. J'avais passé plusieurs nuits à l'écrire dans un état second. Lorsque je l'ai terminée, ;j'avais l'impression d'avoir vaincu Sisyphe;j'avais rompu avec le sentiment de fatalité qui m'empêchait de terminer mes chef-d’œuvre.









ODYSSEUS

Création





Aujourd'hui encore, je suis fasciné par mes résistances à conclure mes projets littéraires. Je dois lutter contre mes tendances nihilistes. C'est comme si à travers l'écriture une langueur négative m'emportait au loin. Elle attise en moi un sentiment de perte. Lorsque j'écris, je dois lutter contre un sentiment destructeur. Cette sensation me projette dans des lieux empestés d'angoisse. Il y a quelques années, conscient de mes lacunes, j'avais décidé de faire de cette difficulté (de cette faille) l'objet même de mon travail de mémoire. C'est en ceinturant mes failles, en les chevauchant comme un cheval fou ou malade, que je voulais écrire. La littérature, telle que je la concevais dans cette manière de voir, devait mettre à jour la dimension objectivement éclairante de mes faiblesses. Je devais mettre en relief mes failles, les affronter. Et de cela, de cette immense introspection, une vérité devait sortir. Je devais écrire en montrant mes failles, les montrer sans les auréoler,juste les montrer pour montrer ce qu'était la vie réelle . Odysseus. Ce héros sublime ne m'avait pas encore enveloppé dans ses bras, et projeté hors de moi dans de troubles espérances.


SOUVENIRS D'UNE VIE DRAMATURGIQUE ANCIENNE


Pièces de théâtre que j'écrivais à mes vingt ans.




À l'énoncé de leurs titres je soupire:


Chant d'amour chant de haine pour un spectacle défunt

Profs aux balcons

Le discours sur une planche

Le radeau de la Méduse

Gool

Etc.


Je revois les scènes que j'avais inventées pour décrire le monde qui m'entourait. Visions ulcérées de la réalité.des jets d'écriture sortaient de ma tête devenue un peu folle.C'était irréel de revoir mes brouillons.Les notes que j'avais gribouillé ,pour un projet de pièce dont le titre -Chant d'amour chant de haine pour un spectacle défunt- me rappelait que j'avais des ambitions démesurées en matière de dramaturgie.



Cette pièce que j'avais mis en chantier avait l'ambition de montrer sur une scène ,le spectacle gigantesque une partie de mon époque,. Notre époque ( celle des années soixante-dix) étalée sur une grande scène, c'était un délire intrépide qui m'avait fait entreprendre durant plusieurs semaines un travail de titan qui consistait à compulser des documents d'actualité capables d'illustrer cette fresque gigantesque. C'était une pièce critique qui délivrait un message critique. Je voulais mettre en scène les folies de l'aliénation du monde qui m'entourait;j'accumulais les notes,car j'avais en tête les représentation issues du théâtre objectif; j'avais lu et vu assez de pièces de théâtre qui traitait de la réalité ,pour m'en inspirer;je recevais chaque mois une revue -Travail théâtrale – qui me donnait des information sur la scène artistique engagée du moment .Je composais mes scènes tout en marchant dans les prés ,dans ma chambre ,dans les cursives de l'usine ou je travaillais ,j'étais comme grisé par mon défi;parfois je m’arrêtais et je respirais à fond pour me purifier l'âme. Ce que j'appelais «écrire» à cette époque , c'était essentiellement -Prendre des notes- ;je n'écrivais qu'en prenant des notes c'était ma façon à moi de marcher dans la forêt fantasmatique de l'écriture.






Ma vie secrète de dramaturge:

(un extrait de mes mémoires autofiction écrits en 2001):




Je m'allonge sur mon lit, je ferme mes volets. J'aime l'ambiance claire obscure qui favorise mes rêveries. J'ai dit à ma maman ma mère qui s'inquiétait de me voir si souvent allongé dans le noir sur le lit que je faisais une sieste. Elle hoche la tête, car elle me trouve la mine inquiète. Je la rassure et lui dis de ne pas s'en faire, que je vais bien. Plusieurs fois, j'ai vu son regard se poser sur moi avec un air anxieux. Je ne voulais pas lui dire que j'étais un metteur en scène héroïque qui réfléchissait à des scènes de théâtre. C'était déjà compliqué de réfléchir au contenu de ma pièce. Je tentais d'écrire cette pièce uniquement dans ma tête. Elle ne m'aurait pas compris si je lui avais dit que j'étais un futur dramaturge ,un espèce de génie . Elle aurait certainement pu croire que j'étais devenu fou. C'était pour moi plus commode de lui mentir ; ça paraissait normal d'être allongé pour faire la sieste, plutôt que d'être allongé pour écrire une pièce de théâtre. Même si Jean Cocteau faisait fréquemment la même chose, elle ne m'aurait pas compris. Un poète à le droit d'imaginer des pages d'écriture plongé sur son lit, lorsqu'il s'appelle Jean Cocteau. Mais Moi, je n'étais pas Jean Cocteau,j'étais seulement Jean, son fils. Je ne voulais pas expliquer à maman ce que c'était d'écrire des pièces de théâtre, ça aurait été trop compliqué. Maman ,accompagnait depuis de nombreuses années mes délires introspectifs. Je crois qu'elle devait imaginer le pire lorsqu'elle s'interrogeait sur mes activités;qui lui semblaient, dans son for intérieur plutôt totalement déraisonnables. Cette chose que j'appelle «ma vie secrète d'écrivain et de dramaturge» qu'était elle pour maman ?.Que valait-elle pour elle? .Si elle l'avait découvert;il s'en serait fait je crois une idée affreuse J'ai noirci jusqu'à maintenant des centaines et des centaines de pages sans jamais réussir à m'imposer comme écrivain et encore moins comme dramaturge à l'époque de mes vingt ans;époque ou j'aspirais à être reconnu comme tel.Elle qui n'a jamais lu la moindre ligne de ce que j'écrivais hier , comment aurait elle pu ,m'imaginer en être exceptionnel;un génie ne né pas tout seul il né avec des imaginations qui l'entourent. .Comme elle ne voyait rien de ce que j'écrivais; forcément, elle imaginait le pire pas le meilleur . Je sais qu'elle surveillait en secret ma vie de scripteur ; Pour elle j'étais un être incompréhensible.Je brouillais volontairement les pistes pour qu'elle n'arrive jamais à me déchiffrer;j'avais du mal moi même à me relire ,tellement je torturais mon écriture pour qu'elle ne puisse pas me lire.Maman pensait probablement que mes activités d'écriture,c'était un moindre mal par rapport aux activités subversives que j'entretenais avec les syndicat,qui lui faisait peur ; écrire c'est certainement une perte de temps;mai;mais elle n'embêtait personne;mes activités avec le syndicat étaient dangereuses;elles remettaient en question l'ordre établit,ça lui suscitait des angoisses.C'était uniquement parce qu'elle m'aimait qu'elle les toléraient. A-t-elle jamais lu la moindre parcelle de mes écrits secrets;ceux que je laissais traîner derrière moi?.J'en doute;je sais qu'elle les épiaient en cachette lorsqu'elle faisait le ménage dans la chambre.Je suis comme Kafka,je suis un génie enfermé sous une bulle dont maman ma mère est la gardienne ,Elle a de grandes ailes d'or, comme les scarabées de Kafka elle est comme comme une souris qui tourne autour de moi, épiant mes moindres gestes. J'ai un peu plus de vingt ans, je viens juste de rentrer du service militaire; n'ai jamais pondu la moindre chose qui vaille,mais je suis un génie potentiel.Elle m'observe en silence dans l'espoir qu'un jour je deviendrai normal aussi normal qu'un fils normal doit l'être.











ODYSSEUS

Écrire















Je voulais retrouver le jeune homme héroïque que j'étais hier;mais dans le journal de bords que je lisais ,j'étais déçu je ne retrouvais pas l’être héroïque que j'avais cru être.Ce journal,ce n'était pas un roman. Il décrivait ma vie réelle ;il la décrivait de trop prêt sans doute .J'étais à la recherche d'un être beaucoup plus romanesque;je cherchais au fond de moi ,un être fantastique. Dans mon journal intime,je détaillais un peu trop mes états d'âmes;je faisais l'inventaire de ma vie ,j'étais sans recul . Je voulais obtenir une image de moi idéale ;mais dans la vie réelle ,j'étais différent ;j'étais poursuivi par des affects qui me perturbaient.Dans mes mémoires commencées en 2001, je voulais réinventer l'histoire de ma vie ;je voulais créer un style romanesque. J'avais besoin de témoignages originaux pour pouvoir sublimer ma vie Mes anciens brouillons, écrits à l'époque de mes vingt ans, me paraissaient soudain vulgaires . C'était la même impression que j'avais en relisant mon journal,il me semblait qu'il montrait un être contrarié;j'aurais voulu qu'il montre un être moins tourmenté;je me pensais plus serein.J'ai compris que je devais réinventer ma vie ;,je devais la travestir ;c'était plus excitant.En relisant mes journaux ;je découvrais que j'étais un être complexe .Je devais mettre de l'ordre dans mes récits ;je voulais tout en restituant ma vie réelle mettre à jour un récit qui donne à voir ma vie sous une forme plus romanesque.Cela m'interrogeait;je me demandais ,si j'étais capable de montrer la vérité .Je devais pour la montrer être impitoyable ;mettre de côté peut être mes obsessions romanesques.








ODYSSEUS






Mes Écrits (retrouvés) des années 70

28 pages corrigées dans les années 2000, non révisées




J




Journal en miettes I


Photo de ma main, prise par un ami dans les années 1970



LES ECRITS





MON JOURNAL INTIME ECRIT Fin 1972 - Début 1973


Bribes (Cahier orange)


Pour une dialectique de tous les instants


Autopsie amoureuse




Mercredi 3 octobre 1972 :


Matin.

Boulot, mal en point par rapport au mental ; la veille, état de névrose, contradictions internes, mal de peau.

Écrit, projection poétique, lettre à Y…, lettre fictive. Me rend parfaitement compte au fond de moi, que c'est idiot d'écrire des choses de ce genre sans avoir réellement l'intention de les formuler dans la pratique ; d'ailleurs, vis à vis de Y..., je suis passé par des états d'esprit plus ou moins incontrôlés ; à présent, il subsiste de moi à elle, par rapport à l'idée que je m'en fais, une ambiguïté certaine.

À l'époque où je sortais avec B..., M..., J..., je recevais sur elle des impressions bien plus générales, des impressions imprévues dont certains détails peut-être fondamentaux m'échappent. Et sans doute. C'est dommage.



Toutes les projections qui m’assiègent actuellement ne font en réalité que traduire mon désir de baiser Y…

Désir de la posséder, comme on désire posséder une chose inaccessible pendant trop longtemps, et qu'en enfant coléreux, je veux obtenir à tout prix.

Je pense d'ailleurs que l'état amoureux dans lequel je suis tombé pour Y… n'était que la forme détournée d'un désir initial insatisfait. En réalité, j'avais simplement envie de faire l'amour avec elle, j'avais simplement envie de la baiser.



J'ai craché pendant ces quelques jours plusieurs poèmes (ce qu'on appelle des poèmes), autre projection qui marquait mon incapacité réelle à faire le pas vis à vis de Y... C’est à dire incapacité ou impossibilité de dire à Y… ce que je ressentais en réalité pour elle. Une sorte d'attraction purement physique.

C'est pourquoi il n'y a eu que des poèmes d'ombre.

J'en suis venu à réclamer la dissolution de cette poésie d'écriture. Je me dis qu’il faut que je m'arrête d'écrire, comme un poète d'écriture. Ce jour-là seulement, je deviendrai poète.

(Mouvement à préciser !)


A PLACER AILLEURS


Ici un jet d'écriture inséré dans cette partie du journal .Je l'ai écris plusieurs années plus tard ,lorsque j'ai tenté de me remémorer mes rencontre avec Axelle




Il y a le con des cons, qui est tout et que nous appelons le super-con. La rosée y brille d'un éternel éclat. Le con d'Axelle était de ceux-là. Elle était dans l'attente que je la fende religieusement. Elle était aussi timide que moi, mais elle était quand même dans l'attente que quelque chose se passe… Elle m'avait amené dans une pièce déserte à deux pas de la cuisine, il n'y avait personne à part nous. On entendait la musique d'un bal qui se tenait à quelque distance de la maison où elle habitait. Je l'avais enlacée, j'avais placé ma tête sous son cou, et doucement je l'avais aidée à retirer son pull. Elle s'était allongée sur une table base et j'avais mis ses pieds sur une chaise. Je lui avais demandé de retirer son pantalon, ce qu'elle fît sans manière. Elle s'attendait je crois à ce que je lui fasse l'amour, mais dans la position où elle était, c'était difficile. Elle était allongée sur des coussins, son corps blanc resplendissait sous la lampe du salon qui était restée allumée. Je voyais le grain de sa peau qui frissonnait. J'étais resté habillé, j'observais, fasciné, son corps nu. C'était comme si elle m'avait offert un trophée et qu'elle attendait que j'en fasse bon usage. Mais j'étais incapable de lui faire l'amour, je ne savais pas comment m'y prendre. Je vivais entre deux frontières, l'une réelle, l'autre imaginaire. Il y avait mon désir de la prendre et celui pervers de la regarder en train de jouir de mes caresses. Je glissais lentement mes doigts dans l'espace gluant de son con. Je les retirais et les glissais à nouveau lentement en fourrageant dans ses parties intimes ; je me penchais pour lécher ses seins et ses cheveux, je voyais les poils noirs de son con qui luisaient sous la lampe. Elle ne disait rien. Mes doigts s'enfonçaient de plus en plus profondément dans son con, celui-ci devenait de plus en plus humide et dégageait une odeur forte et légèrement écœurante, je voyais ses joues qui devenaient toutes rouges et cela m'excitait. Je me disais qu'elle avait peut-être honte que je la tourmente ainsi avec des caresses contre nature. Je savais qu'elle attendait plutôt que je lui fasse l'amour d'une façon conventionnelle, mais, j'avais peur de lui faire un enfant.D'ailleurs nos caresses et nos jeux sexuels faisaient partie d'un rituel amoureux codé. Elle semblait y prendre plaisir, et pourtant je la sentais parfois gênée d'être utilisée comme une planche à caresses, car je voyais bien qu'elle aurait souhaité être déflorée d'une façon honnête et beaucoup plus directe. J'étais un jeune con qui avait peur de s'engager;car je craignais que cet amour fût sans retour possible.



(Non daté) :



Ce matin ,trou noir


Je pratique le jeu raffiné du repli sur moi-même.

Je suis à cet instant même au cœur d'une grande débauche contemplative.

J'ai le sentiment qu'une rupture radicale s’impose, je dois changer de vie.








ODYSSEUS




En relisant mon journal intime, je me demandais si c'était moi qui l'avais écrit..Il me semblait que c'était un autre que moi qui l'avait rédigés .Je voyais ,se déployer devant moi les états d'âme d'un être cyclothymique en proie à des obsessions amoureuses. J'étais certes pourvu d'une sensibilité extrême;mais je ne me souvenais pas d'avoir été la proie d'une frustration ; je croyais que j'étais envahit par le besoin d'écrire; je découvrais que derrière mon désir d'écrire;il y avait en moi un être envahit par des pulsions amoureuses qui rendaient ma vie héroïque moins glorieuse que je croyais .






Journal en miettes 1972 (suite)


Nous sommes en octobre, j'ai décidé de me remettre à écrire sur divers projets de pièces et de romans d'un point de vue purement didactique, dans l'intention de perfectionner ma maîtrise de l'expression. Je pense que j'écris mal, que tous mes écrits sont de mauvaise qualité.



Programme :


Notes pour diverses études / projets.


Sur les techniques romanesques.

Réflexion sur le sens de l'écriture.

Sa réalité dans la pratique, ses impératifs.

Réflexion sur l'instrument qu'est le langage, sur sa vérité, sur sa fonction.


Poursuivre dans le théâtre la réflexion intermittente déjà commencée.

Projet de graphisme. Peinture japonaise.

Préciser les projets poétiques.

Renouvellement de l'écriture poétique.

Sentir l'équilibre à développer entre l’intellectualité (la fonction déliée de la pensée) et l'intuition, la sensibilité.

Il y a une dimension illimitée ; celle-là, je la pressens sans bornes ; c'est la vision détachée et transparente de l'essence.

L'essence du signe, tout un vertige.

Là, l'examinateur n'existe plus comme ni comme juge ni comme critique ; ni comme analyste, ni comme opérateur ; il est seulement le témoin ; le pur témoin de la vie mélodieuse qui germe (en lui) et autour de lui.







SANS DATE :


J'ai besoin d’éliminer en moi toutes les tensions, les crispations, les exactions qui développent dans toutes les parties de mon être une imperceptible douleur, une douleur artificielle.

Mourir à l'extérieur, pour m'absorber à l'intérieur.




Dentiste : 330 F

Impôts : 330 F

Assurance : 300 F

Suit une liste de dépenses. Essence, cigarettes, etc.


Le cahier se termine sur un brouillon adressé à C…



C…



ma Chérie.

Un petit mot pour toi,

Un mot pour toi ma reine !

A cet instant précis ou je t'écris ,je n'ai en fait qu'une seule envie;je voudrais m’étendre, à côté de toi; serrer tes seins magnifiques dans mes mains;m'endormir, à tes côtés;tout en mettant ma. Chose.,là où tu l'aime!.


Je t'embrasse.

À samedi

JEAN







ODYSSEUS

2020





Pour reconstituer mon vie à l'époque,de mes vingt ans ,je ne pouvais pas puiser uniquement dans mon journal,car mon journal décrivais ma vie d'un point de vue trop autocentré . Je parlais à peine dans mon journal des pièces que j'étais en train d'écrire, je prenais surtout plaisir à décrire les affres de mes passions. J'avais l'impression subite que je vivais dans autre monde. Les pièces de théâtre dont j'ai parlé plus haut,celles qui s'entassaient sur ma table,je ne les voyais pas;j'avais à peine la volonté de les tenir secrètes;je dressais sans me gêner, la liste de toutes celles que j'aurais aimé encore écrire. J'avais beaucoup de projets en cours ;mon esprit errait souvent ailleurs, je voulais m'emparer du monde sans me soucier de la façon dont je pourrais y arriver;j'aspirais à percer l'essence des choses;j'étais dispersé ; je combattais sur plusieurs fronts,j'avais tout le temps devant moi ;je voulais répondre à toutes mes envies. Dans mon journal , j'écrivais pour un public imaginaire ; je me confiais à moi même J'ai détruit , plus tard mes notes de dramaturge . J'ai aussi détruit une autre partie de mes anciens journaux;je les trouvais nuls. J'ai conservé certaines pièces comme le journal d'un fou en campagne;ou le manuscrit de la vie fantastique d'Arthur Planck ;vestiges de ma vie de dramaturge.Lorsque je retrouve après tant d'années ces brouillons ;j'ai l'impression d'assister à la disparition d'un mythe;celui de ma vie héroïque de dramaturge. Je me croyais génial ;j'étais simplement poursuivi par de fougueuses obsessions: Aujourd'hui ,je ne suis suis éloigné de ces fantasmes . Hier, je pensais que je pouvais facilement atteindre les cimes. Aujourd'hui, je me suis ravisé;j'ai abandonné derrière moi ,ces sublimes passions.Bien que cela ne soit pas tout à fait vrai ;je me suis vu récemment écrire une nouvelle pièce de théâtre.J'ai remis les pieds dans cette folie j'ai toujours gardé en moi un goût prononcé pour les projets innacomplis.


















ODYSSEUS 2020


Un fragment de ma folie ordinaire.


LE SONGE FAIT PAR UN POETE

QUI VIVAIT AILLEURS


Une pièce de théâtre en trois actes




SCENE I préliminaire.


Dispositif scénique.Une grande scéne et quatre petites scènes de chaque côté à gauche et à droite.



La grande scéne est dans le noir ,seul une des petites scénes de droite est éclairée.Dans la nuit au loin on aperçois une planéte qui ressemble à la terre.

Sur une des petites scénes le poète.


Le poète:


A propos de la terre ,je vous dirai qu'elle ne me manque plus.

Celle que j'aperçois d'où je suis,n'est pas celle que vous croyez.

Notez bien qu'entre temps trois terres au moins sont passées sous mes pieds


Je vis dans l'éternité

Pour moi le temps est relatif



J'ai été conçu par un rêve.


Grâce au rêve je continue à vivre.


Le temps est relatif.



Nuit.




SCENE II.







La scéne principale est éclairée.Un personnage en carton siège sur un trône au centre de la scéne.Une musique étrange sort de derrière la scéne.


UNE FEMME AUX CHEVEUX BLANCCENDRES ENTRE EN SCENE. Elle porte sur le visage un masque taché de couleurs.


  • Sir,j'ai quitté la terre d'Ostrasie pour rejoindre votre palais.

  • Je voulais vous dire que j'ai eu un fils dans un temps ancien;un fils qui vous ressemblait.

  • Il était coléreux et faisait des rêves étranges.

  • Il disait que le ciel,s'obscurcirait le jour ou ils disparaitrait.

  • L'enfant naquit sous une si fatale étoile

  • Que le soleil comme tache de sang

  • Semblait provoquer la lune en un combat furieux

  • Les deux flambeaux du ciel luttaient avec toute leur lumière

  • Sinon avec toutes leurs forces.



Lorsqu'il vint au monde cet enfant qui n'était pas de ma chaire

Mais d'une chaire qui m'était étrangère ,cet enfant m'apparut

comme un don du ciel.

Pourtant à son arrivée une éclipse se produisit et j'ai pris peur.

Si il revenait ici je sais qu'il n'hésiterait pas à fouler comme un tapis

Mes cheveux blanc,car il est d'une nature impitoyable

Comme le sont d'ailleurs tous ceux de la race dont il est issu.

Cette race n'est pas heureuse;c'est celle des humains.



Ce fils j'en ai hérité après un songe que j'ai fais un jour d'été

Sur la joyeuse terre d'Ostrasie

Je m'étais baigné dans un lac,

Je vis qu'un homme m'observait depuis la berge

Il ne ressemblait pas aux hommes d'Ostrasie

Il avait un corps de lumière

Et un sourire d'ange.

Je suis tombé immédiatement sous son charme

Je ne peu pas dire pourquoi.

Ce charme est propre aux humains

Il était semblable aussi acceuillant et gracieux

que le surgissement de la rosée matinale

sur l'herbe bleu d'Ostracie.


Nous avons fait connaissance.

Nous avons marché sur le sol d'Ostrasie

En nous tenant la main

Comme si nous étions de la même chaire.

J'ai écouter ses paroles

Puis j'ai voulu connaître son pays la terre .

Il ma amené dans un vaisseaux blanc

Sur une planéte aux reflets bleus d'extase

J'ai vécu dix années durant,

Une vie de douleur d'effroi

et de bonheur total en sa compagnie.



Puis un jour je me suis réveillé,dans le noir .

Que s'était il donc passé?.

Un geste de sa part avait suffit à obscurcir ma vue.

Un jour je l'ai vu s'emparer du livre de la sagesse antique

Que j'avais emmené avec moi d'Ostrasie

Il la déchiré sous mes yeux en riant.

Ce jour là j'ai découvert son vrai visage.



Nuit.





Sur une scéne vaguement éclairée .Apparaît un premier spectre.


Sire!N'écoutez pas râler cette curieuse créature

Elle est une ressurgence des temps anciens

J'ai cru comprendre qu'elle avait vécu

à lépoque où les humains régnaient encore sur la terre



Elle a conservé l'usage de la parole

Car les puissances surnaturelles

lui ont donné le pouvoir de durer

Mais elle a perdu la raison


Nuit




Sur une autre scéne vaguement éclairée .Apparaît un second spectre.



Il y a un regard que l'on devrait porter sur la vie

Avant d'en arriver à parler des horoscopes

Même les planétes élémentaires

Traversées par des seismes violents

N'ont jamais été comparables

A cette étrange planéte bleu qu'est la terre



Une voix off venues des profondeurs

Une créature en provenance de la terre

On devrait la respecter

Car elle a beaucoup souffert



Le spectre:




Dans ton royaume la mort ne compte pas


Voix off:


Dans ton royaume roi

La maladie n'existe pas

Ni la souffrance non plus

Ni hélas le bonheur

Tous les êtres sont comme toi

Fait du carton impérissable

Que les Dieux d'Ostrasie

Ont su rendre aussi intelligent

Que les sublimes trous noirs

Qui dorment silencieux

Au coeur des étoiles




Le spectre:



Tu dois regarder cette femme

Comme le souvenir lointain

D'une époque ou le monde

Etait différent du nôtre!



Nuit





Sur la scène principale qui demeure éclairée le roi carton demeure toujours

assis sur son siège.




Sur une autre scéne apparaît le poète:



Le poète:


C'était une époque agitée par les tremblements de la nature humaine.

C'est à moi Sir de répondre,comme étant celui qui est le plus

intéressé par ces histoires,car je suis celui par lequel elles sont

arrivées.

Si elles nous sont parvenues,c'est par l'entremise de mes songes.

Ma mémoire en a conservée les traces.

Ma mémoire est ce qui reste de cette ancienne nature.

Dans ton monde roi tout n'est que prodige,car ta nature est

prodige,dans le monde d'hier tout n'était que fuite et passage

le monde n'existait que dans le coeur des créatures qui le peuplaient

C'était un monde assurément étrange.




Noir.




Sur la scéne principale passe un cortége fait de neige artificielle et

d'êtres en carton.



Le premier carton:

Je m'appelle Thalés!

Le deuxiéme carton:

Moi je m'appelle Euclide!

Le troisiéme carton:

Qui dans l'univers gouverne aux étoiles!

Premier carton:

Qui resplendit supérieur aux étoiles!

Deuxiéme carton:

Qui nomme l'univers!

Troisiéme carton:

Qui lui donne son nom!

Premier carton:

Qui sinon toi !Toi sérénissime et très noble créature!

Entité magistrale d'extraction supérieure!

Etre d'essence sublime qui a pris l'apparence du carton.

Deuxiéme carton!

Qui gouverne!

Troisiéme carton:

Qui administre!

Premier carton:

Qui légifére!



LA SUITE A VENIR

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ODYSSEUS




Écrire des pièces de théâtre,est une activité déraisonnable ,surtout lorsqu'on sait d'avance qu'elles ne verront jamais le jour .Je comprend mieux pourquoi j'ai passé hier une partie de ma jeunesse à en inventer .Je croyais que j'étais irrémédiablement perdu pour ce genre de défi;je m'aperçois que non !. Je continue de m'accrocher à un rêve d'écriture magistral qui n'est visible que pour moi.Je n'écris désormais que pour jouir de délicieux rêves de théâtre qui s'échappent de moi .Que personne ne me lise importe peu.J'écris pour la bravoure,pour le panache pour la beauté du geste. De toute façon ,si je parviens à faire éditer mon Odysseus ,je suis certain que mon génie n’apparaîtra pas aussi resplendissant que je le vois dans ma fort intérieur;je suis sans doute le seul à en saisir toute la brillance exceptionnelle ; .Suis je fou?Oui je crois!.Mais qui ne l'est ?.Je suis de bonne volonté, quand je dis ça !.Si je continue à écrire ,c'est que je n'ai pas abandonné la recherche de la vérité. Mon esprit s'est obscurci, ma perception du monde s'est entaillée, elle est rétrécie, mon désir d'élévation pourtant n'a pas décliné ;je persiste à penser que la vérité est toujours à portée de ma main.Il me suffit de taper quelques mots sur mon ordinateur pour que mes visions éclatantes de la beauté du monde me reviennent. Je suis toujours emporté par des élans de fureur héroïque , je voudrais m'envoler pour ailleurs. Obtenir quoi ? Que puis je espérer de plus?.Je sais que la vérité m'échappera. Je suis démunis devant elle.




ODYSSEUS


Cogitum (Penser)





Aujourd'hui ,j’ai le choix de me reprendre ;mes mémoires ne sont pas bouclées .Puis je arriver à une état de lucidité originaire ?.A ce que les anciens appelait « l'épochè » (à la suspension du jugement).Pas vraiment .Je suis un penseur modernes,je dois me débrouiller tout seul avec - mon cogito !-.






MON COGITO



Mes journaux témoignent d'une divergence fondamentale entre ce que j'étais hier et ce que j'aurais aimé devenir. Mes mémoires me montrent toujours sous des angles qui divergent . Les traces de mes cogito capricieux dérivent à la surface d'un lac qui reflète la complexité de mon moi originel. Les traces de mon cogito se reflètent dans l'eau d'un simple verre d'eau. Mon moi originel n'est pas plus grand que ce verre?Alors moi Odysseus je soupire.Que fais tu là,me dit une voix venue des grands espaces .Moi je réponds têtu – Tu le sais bien,,je cherche à recouvrer mon moi originel !-.






ODYSSEUS





A chaque fois,que je changeais de vie , je voyais apparaître un monde nouveau. Lorsque j'étais adolescent;je voyais apparaître le monde dans lequel j'aurais aimé vivre. Je m'efforçais d'en détailler les formes . Vers mes trente ans,je nageais dans un bonheur nouveau;c'était presque sans m'en rendre compte que j'avais accédé à ce monde idéal. J'avais dût mobiliser toutes mes ressources pour en arriver là,j'étais devenu peintre;j'avais brûler mes essais d'écriture qui me rappelaient trop mes défaites . je voulais rendre ma vie plus légère et savoir (avant de mourir) ,pourquoi j'étais né.






ODYSSEUS



UNE MISE AU POINT






Nous étions en 2020, j'allais sur mes soixante-douze ans. Une bagatelle ! Je m'affairais sur mes mémoires (Mon Odysseus). En tant que peintre, ma survie économique était à son zénith. Je peignais toujours avec plaisir, mais les efforts que je devais fournir pour surnager me ralentissaient. J'avais le sentiment que je coulerais bientôt. Si ce n'étais pas de mon fait, ce serait à cause de la pandémie qui sévissait. Quant à mes écrits (car de nouveau j'écrivais), je poursuivais à travers eux une aventure intemporelle qui me procurait, certes de la joie, mais je savais que cette aventure risquait de ne jamais atteindre son but. Mon autofiction Odysseus, risquait de ne jamais voir le jour. Même en tentant de réduire mon aventure à un seul tome ,je craignais de ne pas arriver à la faire publier.J'avais du mal à surfer sur les vagues de mes écrits .Je vivais dans l'incertitude ; cela m'allait malgré tout;car si j'écrivais pour les autres pour leur faire connaître ma destinée;j'écrivais surtout pour me réconcilier avec moi même;je voulais avant de mourir apprendre à m'aimer ,plutôt qu'à continuer à me détester .






REMINISCENCES





J'avais passé une partie de mon temps par le passé ,à m'inventer des vies extraordinaires .Tout ce que mon esprit engendrait continuerait à exister après moi ; Je croyais fermement à l'éternité. J'écrivais pour un public invisible. Ce public était assis au milieu du vide sidéral Il était entouré d'étoiles comme celles qui peuplent la voûte céleste. Derrière chaque étoile se tiens un être sensible pourvu d'une âme.Une âme supérieure veille sur la terre bleue cristalline;elle pleure un peu car elle là voit qui se dégrade .Mon œil de poète incertain; navigue dans la matrice du temps ; je vois briller le vaste fond d'éternité qui demeure caché dans le vide sidéral (là où reposent les forces de l'univers). D'où je suis,je vois Odysseus mon double qui chevauche de grands coursiers;il est suivi par une foule d'aèdes qui chantent ses exploits;ils savent parler aux hommes;je voudrais tellement parler comme eux.

















ODYSSEUS


UN SURPLOMB DE MEMOIRE



Retour rapide à ma vie d’hier





La plupart de mes notes dramaturgiques avaient été brûlées. Il ne restait presque plus rien de mes anciens délires. J'avais tout de même sauvé quelques papiers. J'ai réussi à retrouver une note qui parlait d'un projet de pièce que je voulais écrire. Dans ce papier, j'avais dressé une esquisse d'un héros que je voulais mettre en scène. Il s'appelait Gool, c'était un être handicapé. C'était difficile de mettre en scène la cruauté humaine, mais parfois il fallait en passer par là. Les bourreaux de Gool, étaient des simples d'esprit, des êtres un peu attardés qui persécutaient Gool sans juste même savoir pourquoi ils le faisaient.C'était le côté sombre de la nature humaine Je ne comprends pas aujourd'hui pourquoi j'avais pu avoir envie d'écrire une pièce aussi difficile .





Un brouillons tiré de mes écrits sur GOOL daté 2001..



Gool gommait d'un seul trait la mesquinerie et les critiques, car il était pourvu d'une puissante gaieté qui lui faisait voir le monde différemment de la plupart des gens. Lui était handicapé, sérieusement handicapé. Dans la gaieté de Gool, certains voyaient de la provocation. Gool, quant à lui, pensait que son handicap était un effet de la bonté du ciel qui était sans limite car Dieu ou le ciel l'avaient pourvu d'une joie de vivre détonante. Ce que les gens normaux considéraient comme précieux dans la vie, leur normalité, cela lui paraissait assez banal, car lorsqu'il les observait au quotidien, lorsqu’il les observait, il les voyait souvent tristes, en colère, déprimés ou complément insatisfaits. « Le prix de la vie ! Le prix de la vie ! ». Voilà ce qu'il répétait en marchant avec ses jambes qui se dérobaient sous lui. « Le prix de la vie n'a pas de prix ! ». Comme il articulait mal, les gens croyaient qu'il se plaignait. « Leeuh prix d'la vie a pas pris ! ». « Tais-toi charogne ! Tu vas attirer l'attention sur nous ! » lui lançaient ses gardiens. Gool s'en foutait, sa gaieté permanente était le fruit d'un miracle extraordinaire. À chaque nouvelle parole qu'il prononçait pour dire à ceux qu'il rencontrait « Réflé...chi.ssez ! La vie n'a… pas de prix ! », j'étais assailli de sentiments contradictoires à son égard, car je voyais son terrible handicap et je voyais aussi le terrifiant décalage qu'il y avait entre sa perception de la vie et la mienne. J'admirais, effrayé, la splendeur et la simplicité d'être qui était la sienne. Il contemplait le monde à travers son bonheur d'exister qui semblait sans limite. Il voulait communiquer à tous sa joie d'exister. Il se mouvait, je crois, dans une dimension infiniment supérieure à celle qui était la mienne. Détaché de son corps, il était rempli d'une joie intense si permanente que je ne m'expliquais pas. Il m’a fallu quelques temps avant que je réalise que Gool vivait en permanence avec l'amour de la vie. Gool vivait chaque seconde de sa vie comme une extase. Chaque seconde qui passait renouvelait son bonheur infini d'exister. C'était un ange noir d'une beauté insupportable pour ceux qui ne connaissaient que la beauté banale et la laideur ordinaire des hommes.












ODYSSEUS



Je ne fais pas référence à mon enfance en pensant à Gool. J'avais eu une enfance relativement heureuse. En écrivant mes synopsis, j'exerçais mon besoin d'écrire. Je prenais plaisir à dessiner mes scènes. Mes planches dessinées mettaient en scène des spectacles instantanés, c'était plus facile de les fixer sur le papier en les dessinant . Un jour, j'ai assisté au spectacle de Bob Wilson L'enfant sourd. C'était dans une grande ville de l'est de la France. Bob Wilson m’a ouvert le regard. J'ai compris qu'on pouvait écrire des pièces uniquement en rêvant, c'était fascinant. Je pouvais écrire des pièces en rêvant. J'ai écrit (car j'avais le don d'imitation) une pièce inspirée de l'enfant sourd de Bob Wilson. La pièce a été écrite ;mais passer de l'état de rêveur à celui de metteur en scène me paraissait un trop dur labeur ; une fois mon rêve couché sur le papier, je l'ai lâchement abandonné. Comme toujours, j'étais une énigme pour moi-même. Je me demandais pourquoi mon travail, une fois bouclé, ne m'intéressait plus. La seule pièce que j'ai réussi à terminer, en l'écrivant entièrement d’A jusque Z, c'était La vie fantastique d'Artur Planck. Elle avait enthousiasmé un ami peintre qui en avait lu les premières séquences.C'était une pièce pro-situ. Il voulait absolument qu'on la monte. Je l'avais écrite d'une seule traite dans un état second. Je m'allongeais sur le divan de la salle à manger familiale et j'observais le lustre paré de perles en verre scintillantes qui dansait au plafond. À travers les éclats de verre qui dansaient en lançant des myriades d'étincelles, j'apercevais des passages de ma pièce qui s'écrivaien. J'ai écrit cette pièce en un temps record ; je dormais peu, j'avais les nerfs à fleur de peau, j'avais un peu l'impression de devenir fou. Mon cerveau courait à toute vitesse devant moi. Cette pièce,écrit juste après Le journal d'un fou en campagne, témoignait de ma fureur d'écrire. J'avais inventé à son usage une partition qui donnait, séquence après séquence, les tempos organiques des scènes que j'avais construites. Je me suis aperçu plus tard que Bob Wilson faisait de même, mais lui, contrairement à moi, concrétisait les choses. J'étais resté un éternel rêveur, incapable de hisser mon travail sur une scène réelle pour le concrétiser . J'étais un génie nihiliste. Un jour j'ai retrouvé des pages du manuscrit au fond de mes cales .Je me suis mis à imaginer que j'étais un écrivain célèbre et qu'on avait retrouver par miracle une partie de mon chef-d’œuvre. C'était merveilleux de pouvoir contempler mon manuscrit.


























ODYSSEUS



Un écrivain imaginaire






J'avais été toute ma vie un écrivain imaginaire .Cela m'avait prit très tôt Je choisissais des lieux propices à l'inspiration. Je voyais des pages d'écriture qui défilaient devant moi. Elles suivaient le rythme de mes pas et de ma respiration ;mes marches m'aidaient à les faire défiler.Dans les pages d'écriture que je voyais défiler devant moi il y avait déjà le grand roman que je rêvais d'écrire . Je voyais mon génie scintiller au dessus de moi . Mes écrits formaient une couronne de lauriers au-dessus de ma tête. Je voyais ma mémoire s'enflammer.Parfois, j'étais tellement bluffé par mes visions ,que je ne savait plus ou j'étais .Je pleurais à chaudes larmes devant certains passages de mes écrits J'étais transporté dans une monde imaginaire j'avais la sensation ineffable d'être un grand homme. À travers la lecture de mes textes trafiqués ; je devenais un immense réciteur un écrivain flamboyante. Je n’étais pas loin de me prendre pour un immortel. Aujourd'hui, lorsque je revois ces moments délicieux, il ne reste presque plus rien de cela . Mon génie a disparu !.Heureusement il me reste des brouillons.







UN BROUILLON DE (2001):


J'écrivais dans un décor fabuleux. En escaladant cet endroit, j'oubliais mes soucis, mes tracas, l'humiliation d'être obligé de trimer dans un lieu aussi mortifère que l'usine. J'aurais aimé n'être qu’un oisif comme les artistes que j'aimais et admirais;peindre, écrire, dessiner, cela était ma seule raison d'être. Ma vie à l'usine ressemblait à une expiation. Seuls les moments merveilleux que je passais à rêver me guérissaient de mon mal d'exister. Un mal mystérieux m'avait jeté un sort;je devenais triste tout à coup ,je plongeais dans la mélancolie.Soudain le chant d'un rossignol me propulsait dans une divine rêverie. Chaque fois que je l'entendais, je plongeais instantanément dans mes chimères.Ce chant exerçait sur moi un chantage merveilleux .



Suite



Et, me plongeant dans cette partie de ma vie, je revois le front de Chateaubriand qui flottait dans l'azur;le regard bleu de Goethe défiait une mer agitée, Montaigne écrivait uniquement pour moi. Lorsque je me retourne sur ces années, j’aperçois les contours d'un livre qui était en train de s'écrire;ce livre faisait baigner ma vie dans un songe. Je disposais dans ce livre des épisodes emplis de beautés .Je voyageais en compagnie d'êtres admirables qui m'initiaient à la poésie et à la navigation céleste . Je rencontrais des êtres inspirés qui me montraient comment écrire des livres surnaturels ; je me voyais vivre dans la compagnie d'une déesse aux yeux d'or . Elle m'attachait des ailes sur le dos et je m'envolais pour des mondes inconnus. Dans des moments d'exaltation plus intenses; j'écrivais des poèmes pleins d'allant. Ma mémoire livrée aux délices de l'abandon imaginait des théories littéraires . J'ajoutais à mes rêveries des spéculations personnelles. Je dissertais de longues heures sur les origines de l'art ,et de l'humanité .Malheureusement j'étais sans ordre ;j'avais l'art de compliquer les choses ;j'allais dans toutes sortes de directions .






ROMANTISME




Je prenais plaisir à marcher dans les prés qui faisaient face à la montagne que je voyais depuis ma fenêtre. J'y avais accès en grimpant sur le même chemin que je prenais lorsque, dans ma petite enfance, j'allais jouer aux Indiens avec mes amis. Je connaissais ces lieux par cœur.J'étais désormais un futur écrivain ;protégé par les arbres et les sapins,je me répandais en inventions littéraires, j'avais grandi. Assis dans l'herbe des prés, je lisais à présent . Les livres me sauvaient de la détresse où j'étais tombé depuis ma rentrée dans le monde du labeur. Le chant d'un rossignol annonçait le début de mes transports. Aujourd'hui à travers son écho je retrouve les émotions qui m'emportaient l'âme ;le temps s'arrête, je tombe un état second.;je perds la notion du temps je crois m'évanouir Les échos d'une phrase que j'avais jetée en l'air hier ,me reviennent en mémoire. Je renoue avec mes vies héroïques, je retrouve les scènes magiques qui me transportaient dans un monde presque divin. Je replonge dans le monde lumineux de mes chimères. L'espace magistral de ma vie reprend forme .Je redeviens le génial poète que j'ai toujours été;j'écris des textes ardents qui soulèvent mon imagination pour la faire rentrer dans un monde encore plus fantastique que le monde réel.












Résurgences, ressouvenir… Autres réminiscences





ODYSSEUS



Les textes que j'ai rédigés dans les premières versions de mes écrits me semblaient éblouissants à présent, je le trouvent maladroits. Je m'étais rebellé contre la charge littéraire imposé par les classes riches aux classes pauvres ;ma révolte contre la langue était devenue une révolte idéologique .J'avais survolé en courant ,le travail critique de Meschonnic (Henri Meschonnic - Sur le rythme et sur la théorie générale du langage et du problème poétique). J'avais cru retrouver chez Meschonnic les mêmes maux qui me poursuivaient en imagination;mais j'avais quand même pillé Meschonnic, de la même façon j'avais pillé Derrida. J'admirais ces écrivains juifs qui s'attaquaient comme moi à l'ordre du monde d'une façon obsessionnelle ;je les admirais ;j'étais sous le charme;mais moi je m'attaquais à la langue française parce que j'étais un révolté viscéral;je luttais contre la société des nantis;eux luttaient pour une certaine idée de la langue que leur culture ransgressive d'origine leur avait transmit.






AUTRES REMINISCENCES



Une autre version de mes souvenirs :



Aujourd'hui, je revois en silence, les près immenses, les arbres amis, les insectes minuscules, les petits animaux cachés qui accompagnaient ma vie d'écrivain en herbe,vers mes quinze ans.Je retrouve les premiers grands émois de ma première vie d'écrivain imaginaire. Ma vocation d'écrivain est née incontestablement durant cette période de grande exaltation, de grande confusion et d'illumination. Je revois les grands sapins qui me servaient de refuge quand j'étais malheureux, les genêts jaunes qui entouraient mes lieux de méditations passagers, ceux qui me faisaient plonger dans des rêveries fécondes. J'avais à cette époque un avantage : je pouvais instantanément transformer le monde réel en monde merveilleux, j'étais tombé dans un monde surnaturel. J'aménageais des cachettes dans des endroits connus de moi seul. J'y enterrais des bouts de papier sur lesquels j'avais inscrit des mots magiques. J'enfouissais mes glorieux écrits en les accompagnant d'objets divers à qui je prêtais des pouvoirs. C'étaient de simples morceaux de bois, des pommes de pin, des cailloux, une médaille de la vierge, des crayons de couleur ; toute une armée d'objets singuliers que j'embrassais avant de les enterrer. C'étaient des biens précieux qui devaient me permettre de retrouver la mémoire des instants précieux que j'avais vécus ici;je jouissais encore du pouvoir magique de transformer chaque choses en autre chose.Je me revois assis sur une pierre en train de penser à ce que deviendrais plus tard, mes trésors. Je m'imaginais qu'en les retrouvant,je retrouverais les pouvoirs qui m'avaient fait voir le monde d'une façon presque surnaturelle.J'ai tenté plusieurs fois de retrouver ces espaces devenus un peu sacrés dans mon imaginaire;mais à chaque fois, une force mystérieuse m'empêchait d'y accéder. Ces lieux magiques étaient des lieux qui échappaient à tout entendement et la civilisation n’y exerçait pas ses droits. Seul un être redevenu innocent pouvait y accéder . Je n'étais plus innocent.




ODYSSEUS



Mémoire (suite)



Les genêts, dont certains portaient encore des fleurs d'un jaune éclatant, me servaient de points de repère pour m'orienter dans mes territoires. Je me racontais, assis sur une pierre, des histoires fantastiques. Je respirais le bonheur d'être en vie, je poursuivais un bonheur sans faille. Ma vie était un rêve qui m'envoûtait en permanence. Je n'espérais rien d'autre de la vie que conserver ces trésors nés de mon imagination. Lorsque je parcours de nouveau d'une seule traite le monde merveilleux de mon enfance, je n'aperçois presque plus mes cauchemars d'adulte, j'aperçois surtout en écho mes cahiers de poésie ; des cahiers de poésie qu'on m'obligeait à apprendre par cœur. J'y prenais plaisir. J'avais une sorte de vénération pour mes cahiers de récitation. Je découvrais ,des êtres sensibles différents du reste du monde : Verlaine, Lamartine, du Bellay, Eluard ou Rutebeuf, c'étaient là des êtres imaginaires que je vénérais. Ils me distrayaient de mes harassants problèmes de robinets, ils étaient comme ces herbes folles qui me fouettaient les jambes lorsque je courais dans les prés. À l'époque, mon cerveau n'était pas encore abîmé par mes rêveries littéraires. Il fût une époque où je ne pensais qu'à jouir de l'instant. Je ne pensais pas qu'un jour un fou obsédé d'écriture me talonnerais ,pour écrire mes mémoires,je n’aimais que l'ivresse d'être libre et de vivre sans attaches .











Une vue de mon cahier de poésie de l'école élémentaire :


















ODYSSEUS


MES ECRITS IMAGINAIRES


J'ai recomposé deux extraits de mes écrits imaginaires réalisés à mes quinze ans, à l’époque où je m’exerçais à l’art d’écrire.








Je composais mes récits avec des passages volés aux auteurs que j'aimais ,Rousseau, Chateaubriand, Elie Faure, Baudelaire etc.Cette manie ma poursuivie plus tard;à l'époque d'art-cloche je faisais obstinément la même chose.




ODYSSEUS



Comment entretenir une vie héroïque en soi





Dans mes souvenirs de pré adolescence les pages que j’écrivais étaient éternelles puisqu'elles étaient tirées pour nombre d'entre elles de la prose insubmersible des grands auteurs. Je réalisais des textes travestis et embellis par la prose de mes auteurs fétiches. Je découpais quelques morceaux de leur merveilleuse prose et je les collais dans mes propres écrits. Je trouvais mes textes ainsi parés incroyablement plus beaux. Lorsque je relisais mes textes, je ne savais plus qui les avait écrits, car j'avais omis de préciser la place occupée par mes plagias. Je retrouvais quand même le sentiment glorieux qui m'avait fait écrire ces textes, Ces belles phrases alignées sur la page me semblaient des trésors;trésors qui commencent à vaciller sous l'effet de la distance. Au lieu d'admirer mon génie du moment, je ne voyais plus à présent que le mouvement maladroit de mes tentatives pour écrire. Je déprimais pour moi écrire hier était une entreprise glorieuse mais harassante ! Aujourd'hui, je suis affecté par le même symptôme mais encore plus démesuré. À chaque nouvelle relecture de mes tapuscrits, j'ai l'impression de m'enfoncer dans un labyrinthe et qui plus est remplit de sables mouvants. J'aurais bien aimé retrouver l'éclat joyeux de mes tous premiers textes vus à travers l'imagination fulgurante de mes rêveries pré adolescentes;à l'époque je trouvais mes écrits géniaux. Aujourd'hui, lorsque je me relit il me semble que je suis devenu presque sans génie. Les les sensations exaltantes que m'avaient procurés mes premiers textes, je ne parvenais plus qu'à peine à les retrouver. Je n'étais plus capable d'atteindre cette forme d'exaltation que j'avais vue se former en moi lorsque je rêvais que j'étais un futur écrivain génial. Je me disais que j'étais pas loin d'être un écrivain raté, que c'était là le sort réservé à tous ceux qui s'étaient égarés dans la forêt des rêves de gloire et d'éternité .















ODYSSEUS







Je cherchais à capter une goutte d'éternité, « une forme d'écriture pure, idéale spontanée, immédiate»,. Lorsque je ne la voyais pas surgir ,j''étais terrassé, déprimé, j'avais l'impression d'avoir trahi mon idéal de vie supérieure. Je voulais devenir, un écrivain de l'au-delà, un écrivain de la beauté pure éternelle, je voulais capter un morceau de l'éternité. Je n'arrivais que rarement au degré de perfection que j'aurais aimé atteindre. Il y avait toujours en moi quelque chose qui s'effondrait au dernier moment. Chaque fois que j'espérais atteindre « une forme éternelle d'écriture », une anxiété me rattrapait;elle me prenait à revers. Je doutais d'arriver jamais à la hauteur de ce que je voulais atteindre . Mes sentiments se heurtaient à ma géographie mentale qui était instable. C'est pourquoi, très tôt,j'ai été poursuivi par l'idée que j'étais peut-être destiné souffrir éternellement. En revisitant mes nombreuses tentatives pour écrire, lorsque je me suis mis dans l'idée de me remettre en selle pour écrire ce que j'appelle Mes Brouillons, vers l'an 2001, je me suis surpris à voir dans cette tentative un espace fantasmé qui ressemblait beaucoup à celui de ma naissance dans le ventre de ventre de maman. Mes brouillons reflétaient le trouble qui était inscrit dans mes gênes;je devais plonger dans une cicatrice ancienne . J’ai cru que je tenais là un fil . J'étais comme Ulysse qui cherchait à regagner une patrie mythique .Mes récits contenaient une partie de l'histoire de l'humanité ; l'humanité errait à la recherche d'elle même. Les premiers récits que j'avais engendrés à mes vingt ans racontaient déjà l'histoire cet exil . La fiction que j'avais entrepris d'écrire Okapoulkofou, était une version du retour aux origines ;c'était une fiction autobiographique du désir que j'avais de regagner le ventre maternel ;l'espace poétique qui dormait au fond de sa psyché,c'était le ventre de maman.















ODYSSEUS



Une autre version de cette dérive ,apparaît dans les textes poétiques écrits en 1981. A travers ses textes engendrés six années après la rédaction d’Okapoulkofou (mon mémoire de maîtrise ) ;je poursuivrai ma quête d'absolu .Quelques temps auparavant ,j'hésitais sur le sens à donner à ma vie ,je m'interrogeais .






SUITE DE MES TEXTES D'ERRANCEE




1977



UNE PAGE








Revoir mon visage de l'époque me renvoi à la vie pleine de contrastes qui m'animait.J'avais tenté de décrire ma destinée dans mes brouillons.



J



1981


ODYSSEUS




Un brouillon.




J'étais un écrivain façonné par une altérité inexplicable. Mon manque de mémoire n'était pas le seul en cause, il me semblait que les remous de la langue y avaient leur part. C'était pourquoi j'étais depuis plusieurs années le plus souvent plongé dans l'incertitude pour ce qui concernait l'élaboration de mes écrits. Ne pouvant ni freiner ni arrêter la sensation de disparition qui imprégnait ma vie, je devais me résigner à ne voir apparaître que l'empreinte éphémère de son mouvement. Je prenais des notes;je tentais de photographier l'empreinte de ma conscience qui vacillait .C'est cette façon d'écrire qui m'allait le mieux. C'est cette façon d'écrire éphémère qui me livrerait demain le fameux roman dont j'espérais un jour accoucher. Les écrivains amnésiques comme moi qui théorisaient à tout bout de champ sur leurs états d'âme provoquaient sans doute de la lassitude et même du désarroi chez le lecteur.Pourtant si on voulait les lire, pour comprendre leur désarroi ;il fallait accepter de se plier pour un temps à leurs lubies.J'étais bien conscient de ça,j'en étais conscient ,car à l'époque je n'écrivais pas pour gagner des lecteurs;j'écrivais uniquement pour me trouver.






















Suite de mon roman existentiel




Les Écrits (suite)

Le soliloque de la mémoire à l’époque post-moderne





Suite magistrale du roman de ma vie




Un texte tiré de la première version des Écrits, datée de 2001.


Les souvenirs des époques mélangées que j'essaye de faire réapparaître ici resteront toujours imprécis ;les choses de ma vie se brouillent et s'emmêlent . Pour tenter de retrouver quelques bribes de mon passé,je dois faire beaucoup d'efforts, ma mémoire est capricieuse. C'est pourquoi il m'est difficile de tracer le vrai portrait de celui que j'étais hier sans m'égarer un peu. Il y a pourtant des fils qui mènent à ma vie ancienne. J'ai retrouvé dans mes archives mes essais d'écritures située dans des temps très éloignés,dans un temps où j'étais, il me semble, encore vierge de toutes souillures. En me relisant, j'ai cru entendre subrepticement le chant du rossignol;et j'ai cru un instant revivre des émotions que je croyais avoir perdues. Presque simultanément, la lecture des rêveries de Rousseau que j'avais fait récemment avaient ravivé ma passion pour un certain type de littérature romantique. Je me suis dit que je devrais me mettre à relire plus fréquemment des passages des promenades solitaire de Jean Jacques. En me plongeant dans la lecture des rêveries je pouvais retrouver en moi un goût pour le vagabondage que j'avais presque oublié. Je me souviens qu'à une certaine époque , j'aimais m'allonger sur mon lit et me remémorer des moments de ma vie;je revoyais le visage de maman,celui de mon père, le visage de mon frère, celui de ma sœur,je revoyais la statue de la vierge aux belles élancées installée au sommet de la colline qui surplombait ma chambre;puis je me revoyais parcourir les allées de l'usine éreintante où je travaillais,je revoyais incidemment le visage des amis qui trimaient avec moi .Je me disais dans ces moments que si je pouvais écrire un roman qui retracerait les années joyeuses et malheureuses du passé.;je parviendrais peut-être en m'enfilant dans mes rêveries à retrouver quelques lambeaux authentiques de ma vie de cette époque. Des lambeaux d'émotion que j'avais refoulés se jetaient devant moi en ordre dispersé:je devenais en imagination un véritable écrivain .J'étais dans cette optique surtout curieux d'observer comment j'allais pouvoir organiser mes souvenirs .Je n'avais pour dessein, en m'engageant dans cette aventure,que d'écrire au fil de mon inspiration. C'est pourquoi j'avais donné un nom à ce projet,je voulais l'appeler « Les mémoires improvisées ».







ODYSSEUS




Texte qui figure dans la première version des Écrits (2001) :




Hier, j'avais gribouillé sur une feuille une liste de souvenirs qui m'étaient venus spontanément en tête concernant mon passé. Les parties en gras sont celles sur lesquelles j'ai déjà commencé par écrire ;les autres en plus petit sont celles sur lesquelles j'espérais me mettre à écrire.



Les trois scouts - La promenade à motocyclette - Un rêve étrange - Le rouge gazon - L'abbé contestataire - La crèche révolutionnaire - J'admirais plus Voltaire que Jean-Jacques La grève - Un premier grand amour que je n'ai pas su garder - À propos de Jean-Jacques et de ses enfants - - Le sourire d'une jeune fille que j'avais dessinée- Œcuménisme - Teilhard de Chardin - Dieu .-Mes lectures difficiles - La vie paisible - Marches sur la haute montagne - Un PDG bien sympathique -- Robespierre - Paysages de neige - Hérémétisme ou érémitisme (voir dictionnaire) de mes dix-sept ans - J'étais un révolté - Le maillot rouge - Les beaux lacs vosgiens - Paysages montagnards - Je m'enfermais dans une tour d'ivoire plus haute que les montagnes qui m'entouraient pour me protéger sans doute. J'avais oublié qu'à cette époque, je consacrais la plupart de mon temps à l'étude de la peinture et du dessin - J'avais conçu une architecture extraordinaire - Des amis non conformes -Yoga - Mes universités - Hegel - Spinoza - Un vieil étudiant qui s'appelait Duval - Un ami de la CGT - Colleur d'affiche et syndicaliste - PSU - La chorale - Ma promenade préférée - Etienne - Je me méfiais des étudiants - Promenade derrière le château - Mes lectures de Karl Marx - La télévision en noir et blanc - Le théâtre communal - Le bel abbé - Alain Robin, Pierrot etc. - Permis de conduire.



Cette liste que j'avais établie était décousue. J'avais dressé mes souvenirs,sans tenir compte de la chronologie. Ces souvenirs se rapportaient à des parties de ma vie qui se situaient vers mes quatorze et dix-sept ans, sauf pour certains qui ont eu lieu plus tard (à l'armée). Je doute à présent que cette méthode soit la bonne pour reconstruire l'histoire de ma vie, mais j'avais décidé de procéder ainsi.

J'avais aussi écris cette mise en garde . -Lecteur mon ami si tu veux remonter plus en avant dans l'imbroglio de ma foutue existence, il faudra te taper les récits mal alambiqués qui vont suivre. Ces récits sont des histoires banales que j'ai essayé de rendre captivantes ,mais comme je suis un auteur sans expérience,je laisse souvent venir à moi les choses les plus diverses sans les organiser;je suis finalement un écrivain assez bordélique.-







ODYSSEUS





(Les mémoires improvisées,dont voici la première version)


Comment un rêve peut naître de la mémoire photographique:



Les trois scouts




C'est la première version de mes souvenirs que j’ai jeté sur le papier :


Sans la photo que j'ai retrouvé ;je doute que mes souvenirs aient pu exister. C'est grâce à cette photo que mes souvenirs ont pu se déployer. Il a fallu cette photo pour que réapparaisse ma mémoire.Les trois scouts semblaient appartenir à un rêve que j'avais fait il y avait fort longtemps. Ma mémoire ne se souvenait presque plus des détails de cette vie très lointaine. J'avais à peine seize ans à cette époque. J'avais du mal à réaliser que c'était moi qui étais debout avec eux, sur la photo. Les trois scouts travaillaient tous les trois comme gratte-papiers, l'un pour une société privée, les deux autres pour la sécurité sociale. Moi j'étais apprenti dans une usine textile .












ODYSSEUS DANS MON SOUVENIR




Je voyais surgir une Épopée qui troublait ma mémoire;je la voyais qui dévalait sur la page de mes mémoires à mon insu.





Dans cette épopée ,il y avait un local

C'était celui de la Jeunesse Ouvrière

Il était situé dans une ancienne usine textile.

Dedans se tenaient des réunions, je m'en souviens

C’était l'abbé G... qui les animait

Je l'appelais Pascal

C'était un prêtre charismatique

Survolté et dynamique,

Il nous transmettait sa foi en Dieu,

il ne mâchait pas ses mots,

Emporté par une ardeur peu commune

Il nous entraînais à penser par nous même.

Il dispensait en prêche tous les dimanches matin

Des sermons un peu fous

Qui effrayaient t les gens bien pensants

Beaucoup craignaient

Ses coups de gueule,coups de gueule

Qui étaient aussi vivaces que ceux d'un loup.

A cette époque tout le monde n'allait pas à la messe

Mon père qui était païen,n'y allait pas

Mais il aimait disait il

Le franc-parler de Pascal.

Qui fréquentais les même bistrots que lui.





SUITE


TRAUMA.


Je me sentais plus jeune que mes camarades,

J'osais à peine intervenir dans les débats

Qui avaient lieu lors de ces réunions


Un jour, un de mes camarade, me désigna du doigt et me dit agressif

Pourquoi tu ne parle jamais ! Jeannot Tu t'en t'en fout ? »



Hormis le fait qu'on m'avait montré du doigt

Je ne me souvenais plus de ces parties de ma vie

Celle dont je me souvenais

C'était celle où on m'accusait injustement d'un délit

Un délit ,que je n'avais pas commis







ODYSSEUS


Sur ma mémoire somnambulesque



Dans mon roman de mémoire,je ne savais plus si celui qui écrivait pour moi ,écrivait aussi contre moi .Je cherchais ma propre manière de raconter ,et j'avais du mal de la trouver.J'avais l'impression d'être affecté par un trouble de la perception .Dans mon fort intérieur ,j'avais tendance à dramatiser les choses;je me souvenais plus facilement des scènes de mon enfance où j'avais été maltraité et accusé à tort ,plutôt que celles ou on j'étais glorifié où désiré .








ODYSSEUS




Il était étrange pour le moins que je me souvienne plus facilement de certaines scènes de ma vie que d'autres. Les souvenirs qui balisait ma mémoire ,semblaient masquer l'entrée obscure d'un souterrain. .C'était ces associations d'images fortuites qui me conduisaient à remonter péniblement le fil du temps.J'avais pris en photo les trois scouts, un jour où nous nous promenions sur les chaumes. Ils étaient debout sur un rocher. Aujourd'hui le rocher existe sans doute encore ;mais mes amis eux ont disparus .Lorsque je repense au lieu où se tenaient nos réunions, je n'apercevais plus qu'un vide énorme;et surtout un grand supermarché. C'était dans ce supermarché que je venais faire mes courses en compagnie d'Iris (au temps où maman vivait encore). Une bonne vingtaine d'années s'étaient écoulées entre temps;le supermarché avait remplacé le local ou se tenaient nos réunions,car ma mémoire avait gommé le lieu de nos réunions .Je comprends mieux à présent, pourquoi en faisant mes courses dans le supermarché,j'avais toujours une imperceptible sensation d'amputation . Je marchais sans même m'en rendre compte à travers une partie de mon passé. Ainsi, je sais aujourd’hui,que ma vie était remplie de souvenirs orphelins.Je croyais voir des fragments d'éternité dissimulés dans ma mémoire;c'était une illusion ;j'étais aussi un amnésique il me suffisait de faire quelques efforts pour me plonger dans mes souvenirs pour m'en apercevoir.








ODYSSEUS (2019)



DIVERSIONS :



Les éléments visibles et invisibles

Qui formaient la trame de mon passé

Se dérobaient fréquemment sous moi.

Mon idée supérieure de la vie

Avait changée

Raconter la totalité de ma vie,

Ce sublime dessein

Était un mythe


Je ne pouvais retrouver

les fragments d'éternité

Qui étaient cachés dans ma mémoire

Qu'en occultant

Tous ceux que j'avais oublié.


Je pouvais me raconter des histoires sublimes

Mais je savais peu de choses

Que sommes-nous ?

D'où venons-nous ?

Où allons-nous ?

Je n'avais pas réponse à ces questions.













ODYSSEUS (2019)

Suite de fragments de mes anciens écrits





Fuite de ma mémoire



Texte qui figure dans la première version des Écrits, datée de 2001 :





Un roman


Sur Saint Jean :


Cet incident que j'ai rapporté plus haut concernant son inaptitude

À s'exprimer dans une réunion où les avis étaient partagés

L'avait marqué suffisamment pour qu'il retienne la leçon.

Il avait reçu un coup une dague de ce garçon, un certain Brutus

Qui l’avait déstabilisé.

Brutus lui avait enfoncé une dague en plein cœur sans crier gare,

Il s'était sentit sur l'instant complètement désarmé.

C’est pourquoi il avait remercié intérieurement le camarade

Qui était venu à son secours et l'avait défendu.

C'était la leçon à retenir.

Saint Jean s'était dit : « Je dois garder en mémoire cette scène et la graver dans mon esprit ; à l'avenir je ne devrai jamais juger ou mésestimer mes semblables. Me comporter comme ce camarade l’a fait avec moi, c'est faire preuve d'un grand manque de discernement et d'un grand manque de bon sens. Je devrai à l’avenir de ne pas commettre la même erreur, car il suffit d'un simple jugement émis à la hâte pour condamner un homme désarmé et innocent à l'échafaud ! Et je détesterais faire ça. Je trouve cela infâme ! ».















ODYSSEUS





Celui que j'appelle Saint Jean dans la première version de mes mémoires était à ses seize ans un être moral qui n'acceptait pas l'injustice.Le souvenir de cette blessure qui lui revenait en tête,montrait combien il était sensible aux jugement des autres.Souvent par la suite Il fermait sa bouche de peur de commettre une bévue ;il avait gardé en lui une trace de cette ancienne blessure.Pour lui, le véritable héros était un héros moral.Ce héros devait défendre les plus faibles.Il croyait surtout ce héros ,en une force sublime et transcendante qui donnait sa forme poétique au monde.





ODYSSEUS


La forme poétique du monde



Il croyait que la poétique cette langue première (issue du ciel) pouvait réconcilier des parties de nous en apparence opposées. Malgré le chaos qu'il voyait parfois régner en lui et un peu partout entre les hommes, il avait le sentiment qu'une harmonie céleste régissait le monde C'est probablement pourquoi j'avais retrouvé, bien des années plus tard,en observant Saint Jean des similitudes avec Odysseus mon double actuel.Odysseus était persuadé qu'une forme de transcendance régissait le monde et qu'elle lui conférait une forme d'éternité.





Un extrait de mes Écrits (2001) :



L'abbé que j'avais pris comme modèle à mes seize ans dénonçait toutes les formes d'humiliation, il enseignait des modèles de vertu qui étaient issus d'une vieille école de pensée que je vénérais. Je retrouvais dans sa pensée une partie de Montaigne, une partie d'Elie Faure, mais aussi une partie de Chateaubriand des héros que je vénérais . Je doutais toujours de tout. L'abbé, lui, ne semblait pas douter, il était un homme de foi;il serrait dans les replis souvent froissés de sa soutane noire un vieux missel dans lequel il plongeait de temps en temps pour raffermir sa foi mais aussi pour la remettre en cause .Cette pratique de l'examen de conscience;c'était pour moi le modèle d'une conscience en éveil. Je voyais en la personne de l'abbé un héros. C'était un être humain qui émergeait du lot, un être humain capable d'exprimer ses sentiments et de décrire ses convictions et ses faiblesses sans rougir. Il le faisait avec une rigueur et une persistance qui faisait la plupart du temps défaut à tous les autres hommes. Il savait écouter et défendait sa parole avec une force que j'admirais, même si la rudesse avec laquelle il le faisait pouvait parfois me heurter.Je me disais qu'au final, si un tel homme existait, c'est que le monde n'était pas entièrement perdu. Ce monde impitoyable portait en son sein des êtres intelligents aussi éblouissants et aussi admirables que tous les héros charismatiques surdimensionnés que je vénérais en silence dans le secret de mon cœur. Ces êtres admirables, capables de charisme, d'ardeur et de générosité, ne vivaient pas seulement dans les livres ou dans mon imagination. Ils étaient des êtres bien réels;l'abbé était l'un d'eux,et moi j'étais Saint Jean une sorte de héros intemporel ,j'étais l'un deux en imagination.







ODYSSEUS




SUITE DE MES MEMOIRES INTEMPORELLES :


Le Rouge Gazon




Le Rouge Gazon, c'est le nom d'un lieu-dit situé sur les crêtes (sur la ligne haute des montagnes qui font séparation entre l'Alsace et les Vosges). Une colonie de vacances était située à cet endroit.Relativement à cette histoire ,je peu à présent affirmer que dans ma vie d'hier,je n'étais pas seulement un jeune homme emporté par des passions littéraires flamboyantes,un être parfois en proie à des révoltes violentes ;un être admirateur des êtres charismatique comme l’abbé.J'étais aussi un être un troublé par des affects profonds,un être d'une sensibilité à fleur de peau ;mon univers intérieur contenait des joyaux que je tenais en réserve;ma vie n'avait de sens,que parce que j'aimais;j'aimais surtout en secret l'éclatant sourire d'une jeune fille que je gardais uniquement pour moi;c'est pourquoi elle se dérobait à la vue du monde .Je me demandais pourquoi le gazon rouge avait gravé un tel sillon dans ma mémoire;j'avais Seize ;si le gazon était si rouge,c'est qu'il était imprégné du souvenir obsédant impérissable ;de la jeune fille dont j'étais tombé amoureux quand j'étais enfant .Mon cœur s'était emporté pour elle;elle avait éclairé ma vie d'une lumière si vive que j'avais cru qu'une flamme ardente le rongeait de l'intérieur. Je poursuivais ses allées et venues comme un fou,depuis la fenêtre de notre maison,ou je guettais son apparition chaque jeudi ; je la portais aux nues, j'aurais voulu la serrer dans mes bras, lui retirer son pull et dénouer ses nattes. J''étais amoureux d'elle à en mourir. Je vénérais son image ; son image animait mes pensées jour et nuit. Elle était allongée sur les berges de ma mémoire, elle était semblable à un flocon de neige tombé sur ma main. Je le regardais fondre en silence, sans pouvoir lui dire que je l'aimais. Tout cela me faisait souffrir. L'image adorée de cet amour me hantait . Son feu ne s'éteignait jamais.j'avais aimé, adoré et vénéré cette jeune fille;je l'avais subséquemment installé sur un piédestal imaginaire d'or et d' ivoire.



Passage des Écrits de 2001, remodelé en 2018:




SAINT JEAN




Il observait par la fenêtre les contours dorés de la vaste montagne. Il regardait le flanc des roches grises et bleues et les nuages roses qui s'allongeaient à l'horizon. Il regardait le ciel limpide et phosphorescent qui jaillissait au-dessus des sommets. Les reflets d'or d'une chevelure lui apparurent lovés à travers les nuages. C'était le visage adoré d'un déesse qui surgissait à l'instant dans ses pensées. C'était elle !. Elle, qui était venu le surprendre. Elle, qui illuminait le dos râblé de la montagne Il apercevait son visage à travers ses souvenirs. Fleur de soleil, fleur de rivière, c'était l'image d'un paradis ancien qui lui revenait en mémoire.


Ô toi, déesse dont le sourire éclaire mes rêves

Ce matin, sur une dune lointaine

J'ai aperçu ton image

Tes nattes blondes flottent toujours dans l'azur

Dans mon cœur somnolent toujours tes baisers


« Pourquoi suis-je si vulnérable ? » se demanda-t-il .


Je t'aimerai éternellement dans mon souvenir

Mes mains ne caresseront jamais ton corps de lait

C'est un autre qui t'enlacera

C'est un autre qui t'amènera dans sa maison

C'est un autre qui soulèvera ton voile de vierge

Un autre qui s'en saisira

Ma bouche lampe éteinte rivière bleue ne baisera jamais tes lèvres de jade.










ODYSSEUS


Un poète égaré




Passage des Écrits 2001, transformé en 2018 :



C'était la même (la même déesse blonde), celle dont j'ai parlé plus haut. C'était elle. Je la dessinais sur la même table où j'écris mes mémoires.J'avais douze-treize ans, je la dessinais avec un sens de la démesure et une passion qui me surprenait moi même .J'avais installé mon campement dans la salle à manger;la belle table vernie qui servait à accueillir les repas les jours de fête me servait de bureau ;.je voyais mes défiler mes émotions , mon cœur était troublé ,je sentais monter une fièvre en moi; cela me ravissait.Mais à présent j'écrivais ,uniquement pour me délivrer d'elle.




ODYSSEUS

Une fée m'apparaît

Mon rêve d'hier

ressurgit

Elle tient dans sa main une ramure d'or.

Elle est comme un soleil.

Je peux poser sur sa bouche

Un baiser somptueux




Cette apparition,

Me jette dans les bras

de l'enfant amoureux que j'étais.

Mais ce n'est qu'un mirage





Hier ,sur la table octogonale de la salle à manger je n'écrivais pas je dessinais .Je dessinais l'image adorée de ma bien aimée;j’apercevais son image en rêve et je la sculptait avec passion ;je voyais l'agitation m'envahir,comme à chaque fois que j'étais cerné par des sentiments violents ;une vaste agitation m'étreignait. A chaque fois, je devais me frayer un chemin à travers cette agitation;. Ce sont ces troubles qui me reviennent en mémoire lorsque j'essaye d'écrire le roman improbable de ma vie d'hier. La déesse blonde de mes douze ans, était une déesse surgie du ciel ;c'était une délicieuse vision qui m’envoûtait et me terrassait à chaque fois que je la voyais surgir devant moi.






C'était la deuxième jeune fille que j'aimais d'amour fou, la première avait été une autre jeune fille que j'avais aperçu déguisée en indienne un jour de carnaval ;elle habitait un restaurant prés de chez nous . Ma déesse blonde était aussi belle,peut être même d'une beauté supérieure. Je l'attendais tous les jeudis lorsqu'elle sortait de ses cours de catéchisme. Je me postais à l'entrée de notre couloir situé au troisième étage de l'immeuble de la maison des commis ;je l'observais à travers les carreaux. Elle avait deux nattes qui tombaient de chaque côté de son visage. J'aimais son visage. Il m'attirait et me fascinait. Elle portait une jupe et un pull bleu marine, des socquettes blanches et des sandales, comme en portaient les jeunes filles qui faisaient partie de l'association des guides locales. Je l'aimais ,son apparition m'embrasait l'âme. Pour m'éviter de me languir entre deux apparitions, je la dessinais, c'était par ce biais que je la gardais en vie jusqu'à son prochain passage.






J'étais la victime d'une passion.Plusieurs fois dans ma vie j'ai failli mourir en serrant contre moi l'image d'une femme aimée.J'avais les mêmes symptômes; tremblements, excitation,arythmies parfois évanouissements. J'étais la proie d'une maladie.Lorsque je l'ai revue bien des années plus tard ,j'étais étonné qu'elle ait le même visage .J'avais l'impression que c'était un autre que moi qui l'avait vénéré. Un jour ,elle m'adressa la parole.Elle était franche et même un peu saillante, elle parlait chiffres et bénéfices,c'était la fille d'un commerçant. Elle ironisait sur le monde ouvrier. Elle me parlait de haut. Elle me donna le coup de grâce lorsqu'elle dit : « Les ouvriers sont tous bêtes ils ne tiennent même pas une comptabilité de leurs dépenses ! ». Sa beauté que je vénérais ,déclina d'un coup . Ma sublime déesse se transforma n fille d'apothicaire .En la regardant,je ne pouvais pas m'empêcher de repenser à l'amour violent qu'elle m'avait inspiré .Comme j'étais obstiné, je me demandais si, faisant fît de tous mes préjugés, je ne pourrais pas continuer à l'aimer, bien qu'elle soit si complètement différente de moi.Une voix disait tout près de moi.


Va l’eau

Va en l’air

T’épuise pas à aimer

L'amour est un mirage











ODYSSEUS, 2018



Mon roman a du mal de prendre forme




Les pages qui surgissaient dispersées sur mon ordinateur ,n'étaient que de piètres souvenirs;ma vie d'hier était moins idéale que j'imaginais .Je venais de relire un autre de mes brouillons ;je me demandais si je devais le jeter à la poubelle ou bien l'utiliser ici comme une ultime preuve de ma vision changeante;ma vision capricieuse et changeante du monde rendait mes mémoires instables .


Un brouillon écrit en 2001:




MA DEEESSE.

Elle était l'enfant d'un couple d'épiciers qui tenait un bazar dans une partie basse du village. Dans un premier temps, comme je l'aimais toujours, je lui trouvais du bon sens et je me disais qu'elle n'avait pas entièrement tord dans ses réflexions, mais comme j'étais ouvrier, je savais aussi que ce qu'elle disait avec un léger mépris en parlant d'eux ne s'appliquait qu'à certains d'entre eux, et qu'il révélait surtout une forme de préjugé et un léger mépris pour ce milieu, car elle était d'un autre bord. Maman ma mère, qui était fileuse, tenait parfaitement ses comptes à jour et beaucoup d'autres femmes d'ouvriers en faisait autant. Cela me confirma dans mes appréhensions. Un fossé me séparait de ma déesse . Je l'aimais toujours, car j'étais resté attaché à son ancienne image, mais une barrière se dressait à présent entre nous. Nous avions cessé de faire partie du même monde. Après avoir réfléchi, je me dis qu'il fallait refuser d'adopter le point de vue d'un épicier pour la conquérir, même si je savais que c'était la seule façon de pouvoir la séduire. L'amour que j'avais conçu pour elle s'effrita dès l'instant où je pris cette résolution. Petit à petit, elle m'apparut moins sublime. Pourtant, à chaque fois que je la croise (cela m'arrive encore lorsque je reviens dans mon village), me revient en mémoire le portrait magique que j'avais fait d'elle.Son visage rieur, ses tresses blondes et sa tenue bleu marine à col blanc appartiennent toujours au grand rêve solaire et solitaire qui m'accompagnait dans mon enfance. C'était un beau rêve. Lorsque je ferme les yeux, je revois en filigrane la jeune fille aux yeux rieurs dont j'étais tombé amoureux. Je vois passer devant moi cette vision angélique, cette apparition me comble. Mon amoureuse avec ses nattes dorées incarnait pour moi le bonheur absolu. Elle n'a jamais deviné l'amour héroïque que je lui ai porté, le culte absolu que je lui ai voué est toujours resté caché au fond de moi. Je suis d'ailleurs étonné de voir,que je suis reste attachée à la courbe sublime de mes anciens souvenirs. Une prose trompeuse enchante toujours ma mémoire ;lorsque je repense à elle je revois une déesse.Et un poème de Lorca me revient en mémoire.


Il met un étrange turban

De nacre à l'écume

Et rime avec la mer

Autant que la voile.


Lorca. Poésie IV





ODYSSEUS, 2018



-Les gémissements poétiques de ce siècle ne sont que des sophismes-.

Lautréamont. Poésie.



C'est sans doute une entreprise vaine que de vouloir me corriger. Mes récits dévalent une pente Emporté par mon élan, je poursuis sans débander la course de mes souvenirs

La reprise d’un roman laissé à l’abandon




Les écarts narratifs de mes écrits sont comme les écarts de ma mémoire : ils glissent, imperturbables, sur ces pages sans que je puisse les fixer comme je voudrais. J'ai retrouvé dans mes brouillons un autre récit dans lequel je tentais de dessiner le portrait de l'abbé;cet homme de Dieu m'avait beaucoup marqué à mon adolescence. Revoir l'abbé ,c'était rendre hommage à un être sublime que j'avais admiré. Mais c'est aussi l'occasion pour moi de me poser la question sur la forme que devait revêtir mes écrits. Aujourd'hui que je commence seulement à l'idée de les faire paraître;le souci de l'anonymat ne revêt plus la même importance qu'hier ;il y a peu de chance que ceux qui les liront puissent s'y reconnaître. C'est plutôt égoïstement en pensant à ma tranquillité que je me refuserais à les publier (moi étant).Si je m'aperçois qu'ils sont trop médiocres, j'aurai le réflexe salutaire de les supprimer;j'ai peur d'être médiocre. À une certaine époque, je rêvais d'enfanter des choses sublimes ; aujourd'hui je me vois ,comme un être imparfait !. j'ai cessé pour partie d'être le héros sans failles que j'aurais aimé être hier ;à travers mon songe de dépassement j'avais perdu la raison .A présent je voudrais percer les mystères de la vie avec plus de simplicité ;pourtant je sais que c'est le propre de la nature humaine de s'égarer.





ODYSSEUS

Suite du roman de ma vie

Un abbé hors normes.


Je l'appellerai Pascal, c'est que j'ai encore l'ancien réflexe de mes brouillons ,en l'appelant Pascal je me retrouve dans ma peau d'hier.






Un brouillon que j’ai failli éliminer:


Je me dis à présent que ma tentative d’écrire sur l’abbé n’était peut-être qu’un simple moyen d’écrire sur ma mélancolie. J'ai appris par expérience que les hommes (dont je fais partie) ne peuvent s'empêcher de juger à tort et à travers leurs semblables. C'est pourquoi aussi je dois bien réfléchir avant de balancer devant leurs yeux n'importe quoi. C'est pourquoi, lorsque je revois Pascal, ce curé rouge au charisme chavirant;je me dis que je dois serrer les freins et prendre garde de ne pas balancer n'importe quoi à son sujet. On m’a annoncé sa disparition, je l'avais presque zappé. Je l'avais vu assis juste un peu avant qu'on m'annonce sa chute, dans la position d'un bouddha prêt à accéder à l'illumination. J'étais convaincu que sa vie, qui était pour moi un modèle de transcendance, l'avait fait accéder aux plus hauts degrés de l’enstase, qui est le stade suprême de la libération pour les bouddhistes. Je le voyais fréquemment assis en pleine méditation sous un arbre sacré, j'avais de lui une idée lumineuse, fantastique, presque irréelle. Contre toute attente, j'ai reçu de lui de mauvaises nouvelles. On me disait qu'il avait sombré : il s'était subitement mis à boire. Pour moi, c'était presque impossible qu'une telle chose lui arrive, car je le voyais toujours comme un titan. Il m'avait impressionné par son énergie et par sa volonté. Sa foi me paraissait invincible. Il donnait l'impression de sauter les obstacles et de les faire disparaître. J'avais du mal à admettre qu'il ait pu chuter si radicalement, d'une manière si terrifiante, car la chute dans l'alcool me paraissait une abomination. Son visage se superpose à présent dans ma tête, à celui de Pasolini, peut-être à cause de la mort ténébreuse du poète assassiné sur une plage. Les deux n'avaient rien à voir pourtant, à part peut-être leur visage qui semblait taillé dans un cep de vigne, et le fait qu'ils soient tous les deux Italiens. C'est moi qui cède à un sentiment tragique.Je revois mon passé auréolé par mon imagination. Hier, je voyais Pascal comme un stylite perché sur une colonne. Il était un prêcheur du désert. Il s'agitait devant mes yeux, et mes yeux déformaient tout. Je ne le voyais pas comme il était, je le défigurais, mon imagination l'illuminait.Ma lecture régulières des chefs-d’œuvre littéraires, fabriquais des êtres chimériques;je voyais soit des êtres fabuleux partout soit des monstres . Un conteur fou écrivait des histoires imaginaires sur la tranche de mes livres. Je ne voyais le monde qu'à travers le prisme de mes chimères. Je revois comme en rêve le visage frêle du jeune homme exalté,obstiné, buté et révolté que j'étais;à cette époque je voyais en Pascal le seul être intellectuel qui avait assez d'éclat pour me faire avaler sans broncher le sort de la destinée humaine. Il se tenait debout, marchant sur les eaux d'une mer en furie ; Il faisait vibrer d’une beauté singulière l'espace mélancolique de ma vie;il était comme un archange dans l'azur. Il marchait au centre, du monde avec une folle énergie...






















ODYSSEUS



Suite de mes mémoires,suite de ma vie héroïque imaginaire



Voici ce que j’écrivais dans mes récits de mémoires :

Passage des Écrits (2001), repris et transformés en 20183.




La construction d’une crèche révolutionnaire par Michel-Ange



J'étais un être paradoxale.Dans la même époque, celle où je travaillais à l'usine, vers mes quinze ans, je m'étais découvert une grande ambition : je rêvais de devenir Michel-Ange. C'était une de mes folies. J'en avais plusieurs, mais celle-là dominait. Je connaissais la vie de Michel-Ange presque par cœur, j'avais acheté un livre sur lui, je rêvais de l'égaler. Pascal le prêtre rouge, m'aida à réaliser mon ambition. Très tôt, je m'étais inscrit à des cours de peinture par correspondance. Je passais mes journées en dehors de l'usine à dessiner et à peindre.Mes amis voyaient en moi un artiste .C'est pourquoi ils m'avait désigné pour intervenir sur un projet de construction de crèche comme cela se faisait à l'époque La crèche devait être installée dans l'église paroissiale du village, celle qui avait de beaux piliers de grès roses et gris. Je me voyais comme un nouveau Michel Ange. Emballé par a tâche que m'avait confié mes amis ,je m'étais mis à l'ouvrage;je voulait frapper les esprits en construisant une œuvre extraordinaire. Comme j'étais admiratif de Michel Ange;j'aurais voulu égaler ses chef d'œuvres ;mais je savais rester modeste ,j'avais proposé à mes contemporains une crèche découpée dans du carton;c'était - Ma chapelle Sixtine- à moi !-.





Un brouillon  : J'ai placé une variation du même texte en annexe à la fin du livre I (page 209).


J'avais découpé dans du carton une grande église que j'avais peinte, j'avais peint l'église à moitié détruite. Je voulais que l'image frappe, c'est pourquoi l'église était grande. Même à moitié détruite, elle occupait un vaste espace au centre de ma crèche. J'avais disposé au milieu du décor trois hommes grandeur nature eux-mêmes découpés dans du carton. Peints de couleurs vives, ils représentaient l'humanité. Il y avait un noir, un blanc et un jaune ; ils tenaient tous dans leurs mains des dés à jouer de grandes dimensions. À la place des points qu'on trouve généralement écrits sur les dés, j'avais écrit des mots « Amour, Foi, Passion, Haine, Justice » etc. On m'avait donné carte blanche, j'en avais profité pour représenter dans ma crèche les symboles du défi lancé à l'homme dans sa course pour l'existence. Si l'église était en ruine, c'était la marque d'une faillite plus que la contestation de l'ordre traditionnel. Si le petit Jésus figurait bien ma crèche, il n'en était pas le héros principal. Le héros principal, c'était l'homme mis en face de ses contradictions. Cette crèche, c'était mon chef-d'œuvre ; elle marquait une rupture symbolique avec le cycle biblique de mon enfance. Elle révélait mes aspirations à l'émancipation avec ce qui lui était apparenté dans mon esprit la transgression. La rédemption des âmes devait passer par la remise en cause des acquis passés. Elle passait par l'art et par la création, car l'art et la création étaient les seules choses capables d'émouvoir et d'éveiller les esprits tombés dans l'égarement ; c'était là tout mon message.







ODYSSEUS


Roman



Contrairement à mes attentes, ce ne fût pas la crèche qui fît scandale. C'était le texte que j'avais écrit, qui s'égrenait sur une bande magnétique .On m'avait demandé d'écrire ainsi qu'à mes camarades jocistes,des textes sur notre croyance;ils devaient être diffusés à la messe de minuit. Certains textes étaient apaisés et restaient polis, le mien était polémique .Emporté par une fougue littéraire ; j'avais déversé mes convictions dans mon texte ,sans mesurer l'impact qu'il pouvait produire sur l'assistance. Je critiquais les croyants qui attendaient sagement que le ciel leur tombe sur la tête.



Je rejette ton monde église,

Car je n'y vois plus Dieu.

Je rejette ton monde église,

Car sur la face éblouissante de tes saints,

Je ne lis plus la compassion etc.

Je rejette ton monde église,

Car tes fidèles errent avec des yeux absents

Dans les demeurent du ciel .4




Si j'ai retrouvé le fragment de texte que j'avais écrit à cette occasion;j'ai l'avantage d'avoir oublié le reste. Ce texte avait dû jaillit d'une seule traire de mon cerveau .Ce qui m'inquiétais au sujet de ce texte ; c'était moins les réactions du public,que les réactions de maman ma mère. J'étais en guerre contre elle;son amour de l'église m'était devenu insupportable.Je ne crois pas;qu' elle ai assisté à l'office.J'étais en guerre contre tout ce qui symbolisait l'autorité .J'étais soumis à des sentiments contradictoires; j'avais décidé de me révolter. A la même époque, je lisais aussi Montaigne, que j'avais pris comme modèle ,car je voyais en lui ,un homme de raison. Je regardais surgir de moi ,étonné un être combatif en révolte contre la folie conservatrice des croyants ordinaires qui abaissaient la beauté éclatante de la destinée humaine,pour la réduire à des choses matérielles .







ODYSSEUS



Fragments de brouillons.






Passage des Écrits (2001), repris et transformé en 2018 :


J'étais devenu, presque s'en m'en rendre compte, le disciple le plus radical de l'abbé. Avec mes camarades, nous étions rentrés dans un combat pour exiger notre part de vérité, nous le faisions avec l'extrême ardeur de la jeunesse. Pour Pascal, la jeunesse était le fer de lance d'un Christ émancipateur et révolutionnaire. Son pari, il nous le disait ouvertement, c'était de croire que l'homme était capable de s'élever au-dessus de sa condition et de s'élever, grâce à la foi, vers cette part de lumière qui transfigurait tout. Il rêvait d'un monde transfiguré par la parole de Jésus... Moi, Saint Jean, son disciple, j'étais surtout un jeune homme en révolte. Je voulais trouver ma voie, j'étais né pour créer, le reste m'importait peu. Mes transports et mon exaltation allaient être freinés par la dure réalité, mais j'aimais cet affrontement. Si je voyais en rêve ma destinée, je la voyais belle, insolente .Mais certains jours, je me rétractais;je ne voyais plus que le sort malheureux qui m'était fait. Je me sentais comme Kafka prisonnier d'une citadelle. Mes rêves de création s'effondraient, j'étais emporté par des visions catastrophique.Je me voyais renaître en révolutionnaire intransigeant ,je m'identifias à Robespierre . J'abritais en mon sein un être inflexible aux mœurs indomptés.Au visage impitoyable de Robespierre vint s'ajouter celui de Lénine. Maman ma mère s'effraya,car j'avais épinglé le visage de Marx sur mon bureau. Je voulais en homme prométhéen, de changer le destin de l'humanité.Je me voyais davantage en insurgé de l'âme qu'en révolutionnaire,implacable.Quelques temps plus tard, devenu un autre en imagination, j'avais décidé que je serais un grand dramaturge. Je m'exerçais à écrire des pièces de théâtre solaires .J'observais ravis ,le monde depuis mon génie naissant. J'étais à la fois peintre écrivain et poète.J'avais une mission artistique à accomplir.



Cinquante ans plus tard;je dois me rendre à l'évidence ;cette mission a échouée ;j'ai l'impression surtout d'avoir rêvé ma vie . Je suis assis au pied d'un grand mur de sable qui a la forme d'une mer éternelle .Je vénère la mer, et ses mirages;je suis sujet aux mêmes contradictions qu'hier ;je crois à une vision surnaturelle du monde;mais je suis aussi un adepte de la pensée positive;je crois à la beauté des enseignements humanistes;je suis pourtant un peu perdu;car le monde dans lequel je vis me paraît de plus en plus inintelligible .












ODYSSEUS




Le roman du monde

Aujourd’hui, en l’an 2019 :


Moi, Odysseus, si je n'avais pas directement fait l'effort pour lire dans mon passé, je n'aurais pas aperçu ma vie sous des angles si contradictoires. J'étais un être agité par un nombre fantastique de dérèglements. Je devais lutter en permanence contre le pire de mes ennemis, et cet ennemi c'était moi-même. Lasse;j'aurais voulu laisser errer mes sentiments dans le désert jusqu'à la fin des temps. Je m'étais fabriqué une morale de guerrier égotiste Certaines nuits, enflammé par ma solitude, j'étais capable de tuer, avec parfois beaucoup d'humour, cet ennemi implacable qui jour et nuit me faisait face;cet ennemie c'était moi. Je croyais savoir ce qu'un homme doit faire pour vaincre l'adversité, puisque l'adversaire,c'était moi-même.Je voulais affronter la mort ,l'esprit joyeux .Je regardais mon double Odysseus, plonger dans le Graal de l'éternité;j'aurais voulu être lui car j'admirais depuis toujours les héros capable de transcendance.Mais serais je capable d'être légal d'Odysseus ?





ODYSSEUS



Suite ramassée de mon histoire




Aujourd'hui, mon sacre d'écrivain jamais réalisé est plein de récits autobiographiques abandonnés. Ce n'était pas des récits littéraires,c'étaient des esquisses de contemplation de moi-même,. C'étaient des brouillons, des artefacts, des calques sans fin de mes déambulations. Je sais qu'un jour, une main mystérieuse découvrira peut être mes récits et se les appropriera.Je resterai pourtant un écrivain clandestin. Je ne suis Odysseus que pour un temps ! .A travers mes brouillons le livre éphémère de ma vie à jailli ;il emprunte là ,un chant qui en surprendra plus d'un car il n'est jamais fixé..










ODYSSEUS

Les Écrits (suite)





Un brouillon 2001 que j’ai remis sur pieds :






Autoportrait




Saint jean, mon alter ego, découvrait à l'âge de raison que le monde n'appartenait pas seulement à Dieu et qu'il n'était pas fait d'êtres emplis de pure bonté et de générosité, comme on avait essayé de lui faire croire dans son enfance. Dans la réalité, les hommes étaient emplis de férocité. Les plus riches, les plus féroces, les plus retors et les plus aguerris se réservaient les plus belles parts du butin, souvent sur le dos des plus faibles. La vie n'était qu'un combat sans fin où les plus forts et les plus malins se distribuaient les biens de ce monde avec un total sans-gêne. Au fur et à mesure qu'il croissait en maturité, Saint Jean voyait s'agrandir la face sombre du monde. Sans doute, sa sensibilité, qui était extrême, s'employait-elle à tout rendre encore plus sombre. Mais il n'y pouvait rien, il avait vu le monde à découvert depuis qu'il avait ouvert les yeux et les tremblements hypocrites de son spectacle l'avaient profondément déprimé. Si l'homme nouveau, que Saint Jean appelait parfois de ses vœux lorsqu’il se remémorait les passages fougueux que l'abbé lui jetait au visage (pour lui rappeler qu'il était un être voué à la lumière, il voyait bien qu'à présent, le plus difficile était de pouvoir accéder à la beauté, à la vérité, à la bonté et à toutes ces choses sublimes dont l'abbé lui faisait miroiter l'existence. Pour accéder à ces choses sublimes que l'abbé lui montrait et qui se trouvaient cachées au sein de l'univers (comme dans un puits sans fin), il devait, comme lui, pour les trouver, exercer sa pensée. Il devait exercer une pensée éclairée pour trouver la dose de lumière qui était nécessaire pour affronter cette existence ténébreuse. Il devait, comme lui, exercer son âme à pénétrer jusqu'au fin fond de l'univers .c'était dans le fin fond de l'univers que gisait la lumière. Cette façon de penser de l'abbé ,désormais il l'avait faite sienne.















ODYSSEUS (suite


Roman









Un passage Écrits en 2018 :

À travers mes diverses tribulations, j'ai appris à saisir la vie au rebond, car j'ai souvent observé que le mouvement de la vie (surtout celui de ma vie) était d'une constance naturelle imprévisible. Il suffisait parfois d'attendre qu'une porte s'ouvre pour que l'espace qui était trouble l'instant d'avant devienne plus clair l'instant d'après. Je croyais en mon génie. J'apercevais des êtres somptueux sur ma route, des saints, des esprits révoltés,et des illuminés;ceux-là irradiaient littéralement et mon esprit irradiait avec eux. J'aurais voulu intérieurement leur ressembler. Certains de mes amis que j'admirais étaient des héros descendus du ciel pour déposer sur mes joues tendresse et douceur.Je me réjouissais de les voir marcher à mes côtés. Ils rachetaient l'idée odieuse que je me faisais des hommes. Quand je les voyais, je retrouvais le souffle de l'innocence ,ils volaient comme des anges à mes côtés. J'aurais voulu écrire l'histoire extraordinaire de leur vie;mais au lieu d'écrire la leur j'écrivais la mienne ;j'étais obsédé par ma propre histoire ,surtout par l'héroïque fragilité de ma vie.



Souvent, ma mémoire se contredisait et vacillait.



Pour me distraire, je crois me souvenir que je lisais Tintin au Congo ou la vie d'Astérix. Je feuilletais mes Spirou. Ces livres d'images me rassuraient . Tous ces illustrés étaient étalés en vrac près du siège des toilettes familiales, ils me rappelaient ma passion pour les récits d'aventure. Quelques années plus tard, ayant déjà un peu vécu, je contemplais dans le sommeil de mes certitudes philosophique les abysses du génie humain ;les grands penseurs à l'écriture austère remplaçaient mes Bandes dessinées Je pensais que ma vision du monde s'était élargie, j'avais un sentiment de fierté ,je pouvais accéder à des œuvres qui représentaient le sommet de la pensée .C'est lorsque j'ai découvert en livre de poche l'œuvre magistrale de Spinoza (que je lisais part fragments) que suis arrivé au comble de la félicité;les écrits de Spinoza me rendaient heureux. Je n'avais que dix-huit ans,mais je me sentais que j'avais atteint à une nouvelle forme d'extase. J'avais en le lisant la sensation que la vie était un long voyage qu'il fallait garder secret . En le lisant ,je voyais se dérouler devant mes yeux les paysages splendides de mes vies futures  Je marchais au milieu d'espaces immenses , j'escaladais de hautes cimes avec un esprit léger, rien ne m'effrayais. J'étais transporté dans une dimension sublime.Je marchais sur les eaux en compagnie d'un esprit supérieur. ;pas une vague pour me faire chavirer,pas une pensée négative pour me faire chuter ,tout me semblait facile. J'avais l'impression d'avoir hébergé un être céleste dans ma poitrine .Le génie de Spinoza me faisait accéder à une façon de penser surnaturelle;je volais dans un espace libéré de la pesanteur ,plongé dans sa douceur, j'avais l'impression d'avoir atteint une forme d'éternité.J'étais heureux.




Alors lorsque je prenais de la hauteur ,j'avais fait ce constat.,je ne voyais plus le monde de la même façon lorsque je le regardais avec l''âme de Spinoza;je le voyais beaucoup plus lumineux.Les grands fauves imaginaires qui s’avançaient vers moi pour m'effrayer ,je les regardais droit dans les yeux;alors ils appuyaient doucement leur tête contre mes joues ,ils devenaient dociles .Il suffisait que je me transforme en un être spirituel pour le monde prît la forme d'une beauté sans équivalent Je devinais à cause de cela qu'il existait une autre univers caché derrière le premier . J'avais la conviction qu'un être épris d'un amour absolu gouvernait l'espace et le temps .Il connaissait par cœur le vaste océan qui avait engendré la vie ;à son contact ,je relativisais mes tourments, je retrouvais la simplicité et l'éblouissement des mondes supérieurs que j'avais aperçus dans mes rêves lorsque je rêvais à la forme originelle du monde.



VISION


J'étais souvent en décalage. Je marchais dans ma chambre comme sur les eaux d'un fleuve aux reflets d'algues et d'or, c'était divin, et parfois terrifiant, car je me retrouvais seul au centre d'un monde éblouissant. Cette sensation exaltante m'enivrait et me troublait. Je me rapprochais du songe d'immortalité que j'avais fait un jour où j'étais tombé d'un mur, et qu'une main mystérieuse m'avait soulevé et sauvé d'une mort inévitable.















ODYSSEUS





Un Brouillon :

Passage des Écrits (2001):



Le lendemain, ou les jours suivants ces moments d'extase qui m'avaient pris, sorti de mes rêveries solitaires, je retrouvais l'usine blanche. Je devais affronter mon désarroi. Mon entrée à l'usine était l'équivalent d'une épreuve, une épreuve terrestre. J'arpentais la jungle de mes métiers à tisser en héros, j'étais comme un damné qui tombait, enchaîne au pieds d'un colosse. Je me prenais pour un martyr, j'avais aiguisé mon esprit, j'avais l'esprit en feu, j'essayais de m'extraire de la jungle où la destinée m'avait propulsé. J'effectuais mon labeur en continuant à rêver à une vie cosmique exaltante. Je voulais sublimer mes défaites. Je tentais de dresser devant moi la fresque complète de ma minable et si sublime existence. Je ne savais pas écrire, mais je savais rêver, je pensais à Dante dont j'admirais le génie poétique pour dessiner mes plaintes,mais je n'étais pas à sa hauteur. Mes essais de poésies s’abîmaient dans la furia indécente des machines à tisser et s'écrasaient sans gloire sur le sol froid.Mon génie s'effondrait sur le sol bétonné du tissage. J'étais un poète ralenti par la férocité du monde.






ODYSSEUS





CHANTS



-Au milieu du chemin de notre vie

Je me retrouvai par une forêt obscure

Car la voie droite était perdue-


Dante Canto I. L'enfer.


Chant I

Ma vie éclatante sombrait dans des récits étroits

Je voulais devenir un être supra naturel

Je voulais me détacher du monde des hommes,

Au-dessus de moi

Une force ascensionnelle décrivait

Des cercles d'or.


Chants II

Je voyais des brises blanches

Glisser sur des mers sublimes horizontales

Elles provoquaient

Un mouvement

D'aquaplaning

Qui ridait la surface

Du ciel

Je cherchais à atteindre le ciel


Chant III

Des océans de lumière agitaient l'air.

C'était dans une autre dimension

De l'espace que se tenait la beauté radicale

que j'espérais atteindre.







ODYSSEUS (suite)



Un autre jour , j'ai découvert , Les Upanishads du yoga, le Zohar et le livre du Tao. Du jour au lendemain, j'ai compris que des êtres immortels nageaient en permanence dans le cosmos. Ils lisaient dans le secret des âmes,ils auscultais en permanence le fond lumineux de l'humanité. J'étais sujet à des extases . Je voyais apparaître le visage de Dieu sous d'autres formes. Il était assis sur un buffle, il avait pris l'apparence d'un serpent Australien, il était devenu Bouddha;assis au pieds d'un arbre,il méditait sagement  ;un stylite debout sur une colonne dans un désert brûlant lui caressait la joue.J'étais sujet à des visions.

J'étais déjà Odysseus

Un Odysseus avant l'heure.

Assis dans ma chambre des commis

Je contemplais les vérités éternelles

J'étais sauvé par le haut

J'observais la beauté du monde devenu

Aussi surprenante qu’une immense étoile Illuminé par la gravité

d'un Dieu à l'amour impersonnel




Puis un jour j'ai tout oublié.

Je suis parti pour Paname

Je voulais vivre une vie ordinaire

Une vie d'aventurier

J'ai oublié que j'étais un être supra-naturel










ODYSSEUS

Un roman difficile


Suite de ma saga










On comprendra par quel côté je peux détester l'homme qui s'est mis en tête d'écrire cette saga, cette histoire inventée, ce conte, cette légende, soi-disant celle de ma vie. Cet homme fait partie des crétins prétentieux qui encombrent l'humanité avec leurs précieux moi et leurs grandes convictions d'écrivains universels. C'est ainsi que je voyais, ce matin, au réveil (bien peu triomphal), l'apparition de mon ouvrage Odysseus. J'étais franchement désabusé et certain d'avoir failli avant même d'avoir commencé à coucher l'intégralité des récit retraçant ma vie d'artiste mégalo et inquiet . Ce récit, Odysseus, ce récit de mes vies fantasmées et réelle, m'oblige à me lever chaque jour à sept heure et à taper jusqu'à onze les vérités et les fictions engendrées par mes vies héroïques imaginaires. « À quoi bon ajouter davantage de mots à cet ouvrage . Il vaudrait mieux renoncer».C'est ainsi que je pensais ce matin,alors que j'avais cessé de me voir en héros.












ODYSSEUS



UN SOLILOQUE



Il est étonnant que la confrontation avec les idées qui animèrent une partie de mon adolescence, dans le souvenir que j'en ai gardé, donne naissance à cette espèce de déferlement de mises au point sur les fondements éthiques de ma vie . Est-ce aussi l'objet de mes écrits de mettre en scène ces conflits ? Récit d'initiation ou roman d'aventure, roman épique ou psychologique, roman d'ébranlement existentiel ;dans quel registre placer mes mémoires ? À l'époque de ma petite enfance, j'étais le héros d'un roman imaginaire plein d'entrain .Quelques années plus tard ,je rêvais de conquérir des causes grandioses et d'y mêler des convictions universalistes; je luttais pour conquérir une nouvelle forme de gloire;je posais les questions que tout homme instruit doit se poser dans la vie Qui suis-je ?. Dieu n'est-il qu'un mirage ? A-t-il un visage ? Et moi qui suis je dans tout ça? .Je croyais à un idéal de liberté ; Les défis orgueilleux de ma jeunesse se sont-ils évaporés ? .La lutte pour la survie n'est elle pas de nouveau à l'ordre du jour;les plus forts menacent toujours les plus faibles;le chaos est impressionnant .Hier je croyais déceler au fin fond des galaxies les signes d'un ordre secret, mystérieux universel..Aujourd'hui , le doute m’a repris;tout cela n'est t'il que mirage ?.











ECRIRE




J'ai surtout pensé à une certaine époque conquérir la vérité par le biais de mes écrits, je venais à d'avoir vingt sept ans . J'avais pris des notes qui contenaient une théorie qui définissait ma vision magistrale de la vie








Dans ce cahier ou j'écrivais .J'avais mis à jour une idée extravagante et sublime de l'écriture.Cette idée de l'écriture que j'appelais -une théorie- devait pouvoir sauver le monde de sa déchéance.Je cherchais à mettre à jour une écriture qui était l'équivalent du Graal;c'est à dire un super-idéal à atteindre .J'espérais que cette écriture mènerait à la libération;à la mienne et à celle de tous ceux que tourmentait la réalité . Lorsque je feuillette les pages de ce cahier, je retrouve une partie de ma folie;j'avais une fascination pour les mondes extravagants et irrationnels .Je revois les délires qui s’agitaient à la surface de ma mémoire ;des théories imaginaires l’assiégeaient ,des théories que je trouvais géniales. Je rêvais de mettre à jour une nouvelle forme de lecture. Aujourd'hui, lorsque je relis les pages de mon cahier, j'aperçois encore les chimères qui m'animaient, je revois mon désir obsessionnel de mettre à jour un espace de contemplation ou puisse se refléter la profondeurs des sentiments,la beauté subtile des émotions et la singularités de chaque pensée;toutes ces écritures se chevauchaient sur la page .Je voulais montrer la métamorphose du temps et de l'espace sur mes cahiers;empêché d'écrire par l'idée trop sublime que j'avais de l'écriture, je théorisais sur l'apparition d'une écriture miracle .Je voulais mettre à jour des paysages nouveaux capables de transcender le monde banal. Je voyais se dessiner à travers les pages hallucinées de mes essais et brouillons une littérature intemporelle;elle devait opérer une mutation dans l'esprit du lecteur.J'étais toujours à deux doigts d'atteindre le sublime ;le sublime se reflétait à travers les superpositions d'écritures transparentes qui s'échappaient de mes cahiers.J'avais une vision holographique de la réalité. À présent,je crois apercevoir encore à chaque détour de mes brouillons (à leur relecture) l'esprit de spéculation vertigineux qui m'animait . J'étais en train de mettre à jour un nouveau monde. J'étais un voyant qui écrivait pour le futur. Persuadé d'avoir mis à jour une nouvelle manière d'écrire, puisque j'en avais prédit l'apparition, je m'exerçais à en dessiner les premières manifestations,à travers des parties d'écriture que je couchais à la verticale du papier . J'appelais ça « des récits ». Ces récits étaient les visions d’une poésie spatiale tactile ,que j'essayais de faire surgir du néant J’avais une idée fictionnelle de l'écriture. Dans mon dénuement face à la page blanche, je m'inventais une écriture nouvelle ,elle creusais en silence des sillons qui contenaient les espaces d'une nouvelle ère visionnaire. Je voyais dans mes brouillons surgir le langage d'une civilisation pourvue d'une intelligence supérieure;j'écrivais pour des extraterrestres.






ODYSSEUS







Aujourd'hui ,lorsque je parcours en somnambule mes essais d'écriture je longe un long labyrinthe de fantaisies fait de textes diffractés et de récits à glissières qui étaient supposés contenir la nouvelle écriture des temps nouveaux. J'avais une sorte d'instinct qui m'avait fait pressentir quelle devait être la stratégie à adopter pour écrire mes mémoire , c'est à dire « le roman du futur » .






STRATEGIE LITTERAIRE






C'était écrit en toutes lettres dans mon manifeste. « Tirer des modes d'expositions aléatoires des récits la puissance même d'une découverte ». « Trouver un mode d'investigation du réel tiré de l'écriture elle-même ». C’était la voie à suivre ;cet instinct de découverte que j'avais en moi, c’était déjà potentiellement ce que ce fou Odysseus essayera à nouveau (sans doute vainement )de mettre en branle dans mes récits quelques vingt ans plus tard . Je le sais, je le flaire à l'instinct. Odysseus a repris ce grand rêve d'écriture magique à son compte. Son rêve est transcendantal. Il veut faire pénétrer le lecteur dans le cœur d'un roman métaphysique dont l'écriture est en principe la seule, la principale et l'unique héroïne. Ce rêve qui m'excitait hier et faisait vibrer toutes les cellules intelligentes de mon corps;j'avais à présent la sensation que ce rêve appartenait à une autre époque de ma vie et que je devais l'abandonner,car il était une illusion. A mes trente ans, j'étais régulièrement en proie à des visions démesurées. Elles me harcelaient et prolongeaient les délires que mon esprit enfantait. Okapoulkofou (mon essai raté) représentait le premier volet de cette folie qui s'était emparée de ma vie. C'était dans la nature de mon caractère de plonger dans des extases involontaires ;mon sens inné de la démesure m'y poussait . Hier, je revendiquais cet héroïsme que j'assimilais à du génie ;Je voyais le monde avec les yeux d'un être illuminé par une flamme ardente que le ciel avait déposé dans mon berceau. J'avais la sensation d'avoir été touché par la main d'une divinité .« Tirer des modes d'exposition aléatoires des récits la puissance même d'une découverte » : c'était déjà ce que les surréalistes préconisaient avant moi à leur époque.Moi je pensais qu'ils n'avaient pas été assez loin;c'est pourquoi, j'avais fondé avec mon ami M... le groupe « Transmigration ». Il me suffit de relire le premier paragraphe de notre manifeste pour me rendre compte de la forme poétique extravagante et délirante qu'avaient pris nos passions.








Extrait du texte du premier manifeste «Transmigration» (1980) :


CERTAINES FRONTIERES, CERTAINES LIMITES, CERTAINS TERRITOIRES SONT EN TRAIN DE BASCULER. Les Transmigrationistes déclarent qu'une révolution invisible est en train de s'accomplir.Elle est indissociable d'un nouvel état de perception. Cette nouvelle perception obéit à des lois universelles invisibles. ELLE REVENDIQUE POUR TOUS LES ETRE QUI PEUPLENT L'UNIVERS LE DROIT A L'ÉTERNITÉ.






ODYSSEUS



Même,les civilisations les plus solides ont fini par périr ;c'est pourquoi revendiquer une forme d'éternité ,et prôner l'abolition des frontières était utopique . J'étais atteint à cette époque ,et mon ami avec moi par des rêveries pleines d'innocence. De ma psyché sortait des feux qui brouillaient mes visions. Je naviguais sur des mers imaginaires Mon voyage m’entraînait vers des mondes illuminés par le feu de mes visions intérieures J'étais un nouvel Odysseus J'avais lu et relu plusieurs fois les ouvrages mystiques de Castaneda * Je pensais que l'homme avait été conçu par une intelligence qui conservait l'essence poétique du monde dans ses mains . L'homme des temps modernes devait retrouver cette essence poétique . Les artistes du vingt est unième siècle devaient renouer avec les traditions de pensée des alchimistes ; ils devaient élaborer les nouveaux alphabets solaires des temps futurs avec l'aide de la science moderne et de la technologie. Les Trans migrateurs marchaient sur leurs pas .Il était normal à cette époque ,de s'aventurer en utopie .





DES MONDES PARRALELES




La méditation immobile enveloppait le mouvement inaltérable et la vie, la conscience en éveil engendrait des transformation biologique et spirituelle qui pouvaient se transmettent à toutes les espèces. Mes visions Transmigrationistes étaient issues de cette culture alternative néo libérale transgressive qu'annonçaient déjà à leur façons les révolutions psychédéliques des années soixante et soixante dix .Nous étions une génération qui vivait en imagination dans un espace hors temps;nous étions tous plus ou moins à la recherche d'une poétique de la conscience .Ces visions spirituelles qui nous tenaillaient; paraissent aujourd'hui dépassées;il nous semblait à nous pourtant qu'elles faisaient partie d'une mutation naturelle de la conscience humaine.Nous étions les enfants du baby boom et de la télévision couleur;nos rêveries qui semblent en décalage avec ce que Zygmunt Bauman appelle -L'ere de la civilisation liquide- nous emportaient dans un espace romanesque joyeux fantastique et héroïque.C'est pourquoi en regardant nos vies d'hier;j'ai l'impression d'assister à une suite de grandes rêveries intemporelles .J'ai écris un texte Transat ,***; ou j'ai tenté de retracer mes errances dans ces années baignées par la puissance somnambulique de ces rêves de transcendance.Transat, est un récit autobiographique ,une demi fiction,maladroitement mise en scène ;je voulais montrer mes dérives héroïque .Hélas ,je n'étais pas sans maladresses j'étais déjà un écrivain brouillons .



*

Carlos Castaneda est devenu mondialement connu grâce à la publication de son livre Les enseignements de Don Juan. La première édition de la même avait un prologue d’Octavio Paz. Le texte inclut les conversations de Castaneda avec Don Juan Matus, avec qui il aurait entamé un processus d’apprentissage pour devenir un chaman.

Selon Castaneda, Don Juan était le chef du dernier groupe de sorciers d’une longue dynastie. Dans ses livres, cependant, Castaneda combine la sagesse Yaqui avec les traditions toltèques et même certains aspects des arts martiaux. Du point de vue anthropologique, son travail n’est pas vérifiable et manque donc de validité.

L’un des aspects qui a le plus attiré l’attention sur son travail est la description des états de conscience altérés, induits par des hallucinogènes. Apparemment, Don Juan l’a initié à l’utilisation du peyotl. Castaneda n’a pas présenté les journaux de terrain de l’expérience, ce qui laisse penser que Don Juan n’existait même pas. Pour les crititques, le récit n’est rien de plus que de la fiction littéraire.

**



Revue trimestrielle fondée en mai juin 1989.



***





























ODYSSEUS


Visions prémonitoires



Un jour où je jouais au ping-pong;j'avais vu surgir, une balle qui tournait sur elle-même au ralenti.Je venais de faire l'expérience ,que la conscience était extensible et que notre notions de l'espace et du temps était juste relative. Les hommes avaient réussi à l'aide de leur intelligence à pénétrer les lois de la physique et de la dynamique qui semblait régenter l'univers, mais ils étaient incapables de percer la dynamique surnaturelle qui régnait derrière.Derrière les lois physiques existaient des lois surnaturelles ; elles étaient difficiles à saisir car elles ne reposaient pas sur des perceptions ordinaires. Il y avait un fossé qui séparait le monde des perceptions ordinaires des perceptions surnaturelles . Pendant longtemps ,j'ai été persuadé que l'homme n'avait qu'une conscience limitée de l'espace et du temps . C'est seulement en prenant de l'âge que je me suis mis à admirer davantage ,le génie humain. À cause de mes visions métaphysiques, lorsque j'avais trente ans ; je tenais pour peu les hommes de science .Ma passion excessive pour les univers parallèles mes penchant pour les rêveries transcendantes ,me portaient à dévaloriser la part de la volonté humaine. Ma conception du monde reposait sur des visions intuitives. Il y avait un fossé que je ne parvenais jamais à combler entre le monde de mes rêves et le réel .J'ai plongé dans le chaos d'une vie poétique pour échapper à l'ennui d'une vie dominée par les bulldozers de la pensée rationaliste .La poésie me servait de brise glace égaré par mes vision intuitives, ,je suis devenu un poète somnambule, j'ai dérivé dans un monde poétique qui ressemblait à une banquise remplie de lumière sublimes . Éblouis par mes songes , je m'éloignais de plus en plus du monde réel. Je ne voyais plus le monde tel qu'il était, je le voyais avec les yeux de mon égarement qui était d'une beauté total. Aujourd'hui encore, lorsque je ferme les yeux, j'ai l'impression d'errer sur une banquise blanche qui engendre des rêves démesurés et des délires;mais je sais à présent grâce à science,que la banquise bien quelle soit encore d'une grande beauté,va bientôt disparaître.Je suis devenu davantage rationaliste.









ODYSSEUS


J'étais dans ma chambre à Paname, j'étais assis dans la posture du méditant, je pratiquais depuis quelques semaines des exercices de respiration;je voulais atteindre l'énergie supra naturelle cachée dans les espaces lointains océaniques ,et là stupéfait ;j'ai vu surgir la beauté sidérante du Graal .Cette puissance vertigineuse ;je ne le savais pas ;c'était celle de la Kundalini* .Je me suis retrouvé instantanément immergé dans son feu .J'ai vu ma vision du monde s'agrandir d'une façon surnaturelle: moi, assis dans ma chambre au centre ville de Paname ;j'avais la sensation de ne faire plus qu'un avec l'univers .Je ne faisais plus qu'un avec lui. L'immensité des espaces stellaires, était rentré en moi ; j'avais atteint par je ne sais quel hasard le feu ardent et démesuré du Graal.Je voyais l'énergie céleste de l'univers resplendir en moi, j'étais étonné,;orgueilleusement ravi de réaliser que le feu de l'univers et moi ne faisions qu'un… Je venais également de comprendre que la puissance du Graal était supérieur à tout ,et qu'elle pouvait aussi bien anéantir;que me porter aux nues.



Le Graal


Cette vaste conscience que j'appelle le Graal me rendit muet à cause de son indiscernable beauté. ;c'était si énigmatique et tellement éblouissant ,que j'avais peine à réaliser ce qui se passait .Je senti bientôt qu'une force m'aspirait ;j'étais tétanisé ,cette puissance m’effrayait; une peur animale me saisit,une peur panique.Comme subsister dans ce monde abyssale qui tentait d'aspirer mon ego réduit à néant ?.J'avais recueilli sur un cahier le moment j'avais fait l'expérience de ma plongée dans les abîmes (célestes);c'était l'année 1985,j'écrivais - Mes récits du seuil-.


Récits du seuil



1985-1986, un cahier à couverture coquelicot.





04 mai 1985 Paris.


Depuis deux jours, j'ai l'impression que mon corps se dilate ,il devient léger, il est rempli d'énergie. Depuis que j'ai pris la posture du yogi;j'ai l'impression que je flotte dans l'air.;ma chambre devient toute blanche.; des molécules iridescentes dansent dans ma chambre .




Le 6 mai :


Aujourd'hui , j'ai repris la posture du yogi .Après mes exercices de respiration ,j'ai senti des picotements au bout des doigts, et une vague d'énergie puissante m’a submergé. J'avais l'impression que ma conscience était en train de muter . Je nageais dans un espace lumineux. Mon corps devenait immense,c'était effrayant, inattendu et d'une beauté absolue.Tous mes sens vibraient d'une intensité nouvelle. J'étais plongé dans l'espace du ciel. C'était beau, troublant et d'une beauté totale! Le temps n'existait plus. J'’étais sans trouble.







Cet instant sublime d'une harmonie parfaite dura un temps qu'il m'est impossible à décrire .Je m'appuyais sur le va et viens de ma respiration ;comme on ne peu pas décrire l'éternité,on ne d'écrire le rythme de la respiration lorsqu’on est au sommet d'une montagne ou l'air est infiniment plus pur qu'à l'ordinaire.J'avais l'impression d'être entraîné dans le sillage d'une beauté plus féconde que toutes celles qu'on peu imaginer même dans un monde idéal.Cet instant me ravi sans que je puisse en décrire le subtil nectar.J'étais projeté dans un espace serein et magnifique;d'une beauté sans égale, bien au delà de tout ce que l'on peu imaginer lorsque nos esprits sont transportés dans les rêves .



Lorsque j'ai repris ma respiration quelques instants plus tard ma joie disparu ,je sentais mon corps qui m'échappait ; j'étais aspiré par une force qui voulait m'avaler .J'aurais voulu retrouver ma forme humaine ,mes pensées banales ,je paniquais .Dans un réflexe ultime de survie,je me suis jeté dans le vide;j'ai alors retrouvé mon corps .J'étais assis sur une chaise dans ma chambre sous les toits ;j'étais encore sous l'effet du transport surnaturel que je venais de subir .Je peinais à retrouver mes esprits. ;j'avais l'impression malheureuse de m'être débiné;j'avais eu peur;peur de disparaître peur surtout de me perdre et d'errer à jamais dans l'espace du Graal.La vie céleste était sans doute supérieure à toutes choses,mais mourir pour accéder au Graal je n'y étais pas préparé..Je n'étais pas un saint.


















Ce que j'appelais à l'époque la puissance du Graal, c'était celle de la Kundalini. Je venais de faire l'expérience de la puissante Kundalini;qu'évoquaient d'une façon si flamboyante dans leurs récits les auteurs des Upanishads du Yoga . Je voulais atteindre le Graal . J'aspirais à me libérer du monde terrestre .Une forme de grâce m'avait permis de côtoyer l'essence divine que contenait l'univers ;mais je m'étais tout de go ,effondré devant la puissance du feu céleste. J'avais juste pu recueillir en moi le parfum surnaturelle de cette flamme.Dés ce moment ,je ne perçu plus le monde comme avant;je voyais que le monde était animé par une intelligence bien supérieure à celle que j'imaginais .J'étais ébloui par ce que je venais d'entrevoir .Mon âme était prisonnière de mon corps terrestre .Je compris que je ne pourrais pas atteindre le Graal sans renoncer à ma vision étroite de l'espace et du temps;et si le Graal devait me prendre et me jeter dans l'océan de lumière du ciel;c'était avant toute chose,parce que le ciel aurait consenti auparavant à m'ouvrir les yeux .



ODYSSEUS



Dans mes cahiers ,j'ai retrouvé étales quelques poèmes que j'avais jetés sur la page pour glorifier mes transports.







UN CHANT


Poème sur les dunes




À la déesse KU aux milles résonances de son nom

À l’usage de l’éveil




Sol sans dieux

Sans miroir

Où est l’âge ?

Je sens ta respiration qui fait le siège de ma respiration

Je guette ton corps comme on guette la rose et ses parfums

Puissance divine

Où sont tes mains 

Où sont tes yeux ?

Je n’ai que mes rêves pour me souvenir de toi

Tu gît là

Parée et parfumée

Aussi splendide que les sables

J’ai vu ton âme s'embraser dans des cristaux de feu

qui avaient la splendeur du Graal

Je sais à présent pourquoi

Tu trafiques avec les alchimistes

Pourquoi tu embrasse les pieds rosés du Bouddha

Dans ton cœur j'ai vu une fleur de ciel


Et dedans j'ai aperçu ton âme immortelle























ODYSSEUS


(Suite de ma vie d'artiste errant dans une jungle mystique)




Transat



Je me souvenais d’avoir tenté décrire vers la fin des années 1990 un récit qui retraçait mes tentatives pour voyager dans l’inconnu.Dans ce récit, Transat, je tentais de décrire mes voyages en compagnie du groupe T°° .Des poètes exaltés qui se faisaient appeler d'un nom bizarre ,ils se disaient Transmigrateurs ou encore Transmigrationistes) -Ces poètes rêvaient d'une vie désordonnée mais surnaturelle ;ils étaient parti comme moi ( relativement inexpérimentés) à la conquête de la vraie vie.J'aurais à rougir si je devais étaler ici tous mes essais d'écriture ratés,dont Transat fait partie Ces anciens écrits me rappellent que j'étais un être porté à la démesure ,un être plein d'ambition, mais peu habile pour mener à bien toutes mes entreprises de transmutation .





















La série des cahiers qui contient les manuscrits de Transat.










ODYSSEUS





Aujourd'hui, je suis enveloppé d'incertitude sur le sort de tous mes récits.Sur ceux abandonnés de Transat sur mes essais poétiques ,sur mes essais de mémoire improvisés ,et naturellement sur ce tout nouveau récit Odysseus,qui m'entraîne dans une nouvelle direction aussi obscure que les autres .Pourtant je suis obstiné;et j'ai décidé !.Là où Odysseus va je vais !. Je vais là où il va !.Lui c'est moi;moi c'est lui !.Ainsi je vais là ou il m'entraîne ;je suis dans son sillage !.C'est du moins ce que je crois;car je m'imagine que lui et moi ne faisons qu'un ! .Pourtant je suis encore douteux ; Odysseus , est le résultat d'une fiction sublime qui hante ma mémoire . Odysseus ,n'est rien qu'un rêve qui m'anime;c'est un rêve de sublimation, de métamorphose et vaguement d'immortalité;ce n'est peut être rien d'autre qu'un mirage;pourtant cette fiction qui m'anime ,contient une grande part de moi;elle contient l'essence même de ma vie;c'est pourquoi je m'y accroche; c'est pourquoi elle me tient ,et que je veux la perpétuer,car elle contient une partie du rêve de l'humanité.




























ODYSSEUS



Sur la naissance de mon roman autobiographique



Toutes ces expériences accumulées, toutes ces vies passées n.me reviennent en mémoire comme dans un songe que j'aurais fait à la suite d'une chute.J'avais pas plus d'une douzaine d'années ,je venais de tomber d'un mur haut de plus de quatre mètres et j'aurais dû me fracasser la tête sur les pierres d'une rivière en contrebas, mais une main mystérieuse m'avait emporté dans les airs;cette main m'avait sauvé d'une mort certaine. .Ce jour là, j'avais vu Saint Jean, mon double, apparaître en face de moi ,et j'avais eu la sensation que j'étais un être protégé. J'avais acquis la certitude que j'avais été sauvé afin d'accomplir une mission. Je ne savais pas quelle sorte de mission c'était ,mais ma mémoire qui avait conservé des traces de cet événement me disait que c'était important. Une main rédemptrice m'avait épargné à afin que s'accomplisse une part de la destinée . Si le ciel m'avait épargné, c’était qu'il y avait forcément une raison. Même à travers mon scepticisme qui a toujours été très ardent, j'ai toujours gardé en moi la conviction que je n'avais pas été sauvé pour rien. J'avais forcément une mission à accomplir en ce monde.






ODYSSEUS







A bien y réfléchir ,je n'ai jamais depuis cet événement cessé, même au plus profond de mes défaites, de vénérer la vie. J'avais une mission à accomplir Je n'ai jamais cessé de croire que ma vie avait un sens, et que ce sens me venait du souvenir que j'avais gardé en moi de ce sauvetage.. Tout se passait sans que j'ai besoin de formuler la chose ,toute ma vie découlait de l'illumination que j'avais reçu le jour où une main mystérieuse m'avait sauvé de la mort. « Mon Dieu c'est un miracle que tu sois toujours là, je t'avais déjà cru mort ». Ce furent les premières paroles de maman lorsqu'elle me vit réapparaître sain et sauf . J''ai compris à travers les tremblements de sa voix qu’une chose étonnante venait de m'arriver. Cette voix s'est perpétué en moi, probablement inconsciemment. Elle me rappelait le miracle extraordinaire que j'avais d'être en vie Je l'avais perçue comme une invitation à me rappeler que j'avais été sauvé;c'était comme si on m'avait accordé la vie une seconde fois. C'est pourquoi je m'étais astreint à conserver en moi le souvenir de cet instant . Je voulais garder en moi le souvenir de cette voix.Cette voix jaillit du fond des entrailles de maman,m'avait réveillé;elle m'obligeait regarder l'envol des oiseaux dans le ciel , la nage silencieuse des poissons dans l'eau;les insectes fragiles qui escaladaient les grandes tiges de s herbes avec une admiration sans bornes .J'ai gardé longtemps en moi le souvenir de cet instant délicieux où j'avais été soulevé dans les airs par une main mystérieuse et sauvé de justesse du néant. Puis un jour, j'étais encore enfant ,j'ai oublié.J'ai fini par oublier le vol des oiseaux, la danse subtile des poissons dans l'eau;le cri sorti du cœur de maman s'est peu à peu effacé de ma mémoire.Une ombre grise m'attirait vers le sol;je venais d'être jeté pieds et mains liées dans l'univers des adultes;j'étais atterré,je ne décelais plus en moi l'enchantement d'être en vie.



J'ai dû attendre quelques années avant de me remettre sur pieds ;j'avais quelques années de plus;j'avais ouvert un livre; et j'avais vu sortir de ce livre- Le cri de maman!-;il contenait ,c'était assez étonnant toute l'histoire de l'humanité;ce livre avait fait ressurgi le souvenir de mon sauvetage ancien ;il m'invitait à regarder le monde avec l'assurance que j'étais un être sauvé des eaux !.La main qui m'avait soulevée du sol;c'était la même qui écrivait ce livre;c'est elle qui me disait de faire confiance en la vie ,un être invisible veillait sur moi ;ce livre -Le dictionnaire illustré de le philosophie- me sauva la vie;j'avais vu de nouveau ce jour là, surgir le cri de maman et la magie du ciel se répandit en moi.C'est la même magie qui surgit du ciel une bonne vingtaine d'années plus tard ,j'étais étudiant en théâtre à Paris ;des ombres grises me couraient de nouveau après;mais de la bibliothèque de l'Arsenal où je m'étais réfugié pour étudier;j'avais vu surgir un homme extraordinaire à l'aspect lumineux;il était assis sous une hutte,il avait les jambes croisées,il sortait d'un livre sur l'Inde  ;j'entendis subitement de nouveau le cri de maman !.Et l'instant d'après le chant mélodieux de sa voix me réveilla .J'étais joyeux;je sentais mon âme vibrer ;je venais de retrouver mon âme d'enfant ;je senti la magie du ciel se répandre en moi ;les ombres qui obscurcissaient ma mémoire disparurent;et une puissante lumière déposa en moi la certitude inébranlable que j'étais destiné à ouvrir une voie à travers la société matérialiste;une voie qui ressemblait à celle divine des Rishis *.
















ODYSSEUS


SOUVENIRS DE MA VIE ADOLESCENTE

Passage des Écrits (2001) :



Lorsque j'avais seize ans, les réunions qu'on avait avec Pascal notre mentor se tenaient en général chez lui, dans sa chambre, à la cure. La cure se trouvait (et se trouve toujours j'imagine) à proximité de l'entrée du cimetière de mon village natal. À l'époque dont je parle (les années soixante), il n'y avait pas de syndicat d'initiative à l'angle de la rue qui mène à la cure, il y avait simplement le garde champêtre qui habitait là. La route pour accéder à la cure était la même que je prenais quand j'allais cueillir des myrtilles et des framboises, ou selon, des champignons. Elle débouchait sur un chemin qui menait sur un sommet qu'on appelait la croix de mission à cause du fait qu'elle était surmontée d'un grand Christ noir en bronze cloué sur une croix blanche en béton. Ensuite, le chemin regagnait la forêt. La croix de mission est située sur l'une des deux montagnes qui surplombaient mon village. Aujourd'hui, rien n'a changé ou presque, sauf une modernisation des habitats. Sur la montagne en face, il y avait une grande Vierge patinée de vert que j'apercevais depuis la fenêtre de ma chambre. J'ai vécu toute mon enfance et toute ma jeunesse jusqu'à l'âge de vingt-quatre ans au milieu de ce décor. Je m'étais tellement imprégné des lieux que j'aurais pu les dessiner presque entièrement les yeux fermés.












Mon roman (ma mémoire)



Dixième fragment de mes anciens Écrits.

Passage des Écrits (2001), repris et transformé en 2018 :


Le souvenir que j’avais gardé de la chambre de Pascal n'était pas vraiment éblouissant. Pascal avait aménagé sa chambre d'une façon négligée. C'était celle d'un vieux célibataire. Moi, je ne la trouvais pas confortable. Je la trouvais assez triste. Pascal menait une vie à la dure, une vie de prêtre spartiate. Le jeune prêtre (dont j'ai curieusement oublié le prénom) accordait lui plus de place, j'imagine, à l'art de vivre et peut être, pourquoi pas, aux plaisirs solitaires. Sa chambre dégageait un parfum légèrement troublant. Fraîchement débarqué du séminaire, il n'était pas disposé à offrir son corps en martyr à la religion, il était l'opposé de Pascal qui n'aurait sans doute pas hésité devant le sacrifice. Mais les comparer avait probablement peu de sens, car l'un et l'autre incarnaient deux époques différentes. Deux époques qui se reflètent dans le miroir de mon esprit comme deux mirages opposés. La vie les manières et les attitudes décontractées du jeune prêtre traduisaient la mutation qu'avait dû accomplir la très Sainte église catholique pour s'adapter à la nouvelle époque, celle des années soixante-dix, années qui était liées à l'accélération de la consommation des produits en série, les produits manufacturés. Saint Jean (mon héros) vouait une admiration presque sans borne à Pascal, mais il savait que Pascal était le représentant d'une époque en voie de disparition ;c'était l’enseignement décontracté et beaucoup moins conventionnel du jeune prêtre qui incarnait la nouvelle mutation entreprise par l'église. Avec le jeune prêtre à figure d'Apollon, ses rapports étaient beaucoup plus amicaux, presque parsemés d'intimité. Quand il était venu pour la première fois s'installer à la cure, il avait établi d'emblée avec ses interlocuteurs une sorte de lien amical et intime qui le rendait plus accessible ; d'ailleurs, il ne portait plus la soutane noire à l'ancienne, il portait un costume gris avec des chemises et des pulls élégants, ce qui lui donnait une allure plus décontractée, plus moderne qui tranchait avec le côté plus rude et plus frustre de ses collègues, prêtres à l'ancienne qui caracolaient autour de lui en soutane noire austère. Ils appartenaient à l'ancienne école. Lui avait un visage tout neuf. Il ressemblait à un Apollon. Il avait un beau visage ,il relookait le visage du Christ qui prenait à son contact des allures d'insolent séducteur.





Autre fragment de mes anciens Écrits

Passage des Écrits (2001) :








La cure (le bâtiment) ne serait pas si mal si elle n'était associée dans l'esprit de mon héros Saint jean à l'image austère du célibat et à la vie spartiate des prêtres successifs qui se sont succédé dans ce lieu. Ce lieu destiné à héberger les hommes d'église m'était toujours apparu profondément énigmatique. J'avais du mal à concevoir qu'on puisse vivre à longueur de vie dans un lieu aussi austère ; il est vrai que mon sentiment à ce sujet a évolué au fil du temps. Mon sentiment s'est transformé avec l'apparition du jeune prêtre qui a surgi, fort sympathique, fort beau, comme un David marchant au milieu d'un gué. Il transformait la vision ascétique qu'incarnait Pascal, il était un prête en chair un homme traversé par des désirs confus. J'étais tombé sous son charme. Sa décontraction et sa légèreté faisaient contraste avec l'austérité virile de Pascal. Il y avait en lui un côté raffiné, il semblait plus féminin, plus proche de l'acteur de cinéma que du prêtre. Lorsque je venais le voir dans sa chambre, j’avais l'agréable sensation qu'un relooking formidable s'était produit dans ce lieu habitué aux austérités. Le jeune prêtre avait transformé ce temple du sacerdoce en lieu d'existence joyeux ; à cause peut-être du fait que sa beauté qui irradiait comme un feu insolent au milieu d'une plaine froide, j’avais l'impression d'assister au triomphe d'une époque nouvelle, une époque libérée des préjugés de la tradition.








Suite un peu aléatoire de mon Roman autobiographique





Un autre fragment sur Saint Jean mon héros.

Des Écrits (2001) :


Saint Jean n'avait pas avec Pascal, malgré l'estime qu'il lui portait, le même rapport de proximité qu'il avait avec le jeune prêtre. Il y avait entre lui et Pascal une distance dont il n'a jamais pu exactement savoir à quoi elle tenait ; c'est pourquoi il la mit sur le compte de son jeune âge. D'ailleurs, je l'ai déjà noté, dans ces réunions, il faisait figure d'élève face au prêtre qui restait un maître, une sorte d'initiateur en chef. Il faisait aussi figure de benjamin, car ses camarades étaient tous plus âgés que lui de quelques années. Saint Jean avait nettement le sentiment d'être le plus jeune, c'était une chose qu'il ressentait d'ailleurs d'une façon plutôt positive. La fraîcheur de son âge qu'il sentait jaillir en lui le tenait éveillé, il était plus jeune qu'eux, il aimait ça ! Il avait la sensation qu'il pouvait apprendre plus vite de la vie en étant placé au milieu de gens plus mûrs que lui. Il voyait ça comme un avantage qu'il devait exploiter. Ses camarades à cause de leur âge étaient censées être plus réfléchis et plus posés, il pouvait apprendre d'eux. Ils avaient franchi certaines étapes d'une initiation que lui n'avait pas encore atteint. Mais il pouvait les observer, et cela l'aidait à comprendre les choses. Du moins, à les décrypter. Il n'avait pas droit comme eux aux longues conversations intimes avec Pascal. Ce genre de conversations, c'est avec le jeune prêtre qu'il les aura quelques temps plus tard. Saint Jean, pour l'instant, admirait chez Pascal son aisance, sa rigueur, sa façon de parler franche et directe. Pourtant, Pascal pouvait avoir quelquefois des paroles crues qui pouvaient blesser. Son caractère volontairement abrupt pouvait choquer. À cause de sa trop grande franchise, il pouvait heurter. Il regardait Pascal comme une personne d'une force morale exemplaire, il admirait sa vitalité, sa force de caractère, son aisance intellectuelle, mais au fond de lui, il n'aurait pas aimé suivre ses traces. Il trouvait sa vie de missionnaire trop austère.




















ODYSSEUS

Suite des pérégrinations de ma mémoire




Ma mémoire va parfois à contrechamp.



Un autre passage de mes Écrits (2001), revu en 2018 :


J'ai placé ici un chapitre qui temporisera peut-être la vision un peu trop lyrique et romanesque du roman d’initiation que j’ai tenté d’esquisser à propos de ce héros, Saint Jean, qui est censé incarner une partie de ma vie passée. La vision incertaine de moi-même et des temps anciens m’invite aujourd’hui à une certaine prudence, car des doutes incessants affectent ma mémoire. Un côté un peu ridicule et bancal de moi-même m’a invité à écrire des choses contradictoires sur ma vie. Les relisant aujourd’hui, je me demande si j’ai bien fait de les garder.






UN BROUILLON DATE DE 2001.






Les impressions que je dépose ici sont bien trop réduites, je sais, mais c'est tout juste si je peux avoir encore accès à mes souvenirs pour situer les contours d'un roman qui se situe dans une autre époque de ma mémoire, dans une époque lointaine où Odysseus n'existait pas encore. C’est pourquoi, avec le recul, certains événements de ma vie me donnent parfois l'impression d'être disposées dans un passé lointain qui appartient à un autre que moi-même. Il me semble à présent que mes capacités à me souvenir sont terriblement limitées. On dit généralement que les capacités à se souvenir de la plupart d'entre nous se dégradent dès que nous commençons à arriver à un certain âge, que nous serions astreints à une vie dans la jouissance de nos souvenirs qui serait fatalement limitée par le vieillissement. Si je tente de sauver mes souvenirs aujourd'hui, avant qu'ils ne s'évaporent, c'est que je suis obsédé par la peur de ma disparition ; cette obsession stupide ne me permet pas de jouir pleinement de la vie ,car un homme obsédé par la fuite du temps ne jouit plus de sa vie, il la subit. Pour remédier à cette malheureuse disposition d'esprit, il me faut ralentir ma manière de penser et arrêter de me prendre pour Cervantès. Je ne suis pas le prestigieux conteur que j'ai toujours cru être,il m'arrive fréquemment de m'égarer et de de dire n'importe quoi.Si la beauté des choses est essentielle, il est encore plus essentiel de dire la vérité,même si la vérité se retourne contre moi.Je suis conscient d'être la victime d'une illusion. Mes souvenirs sont parfois le fait d'une distorsion.Je suis comme l'écrivain qui revoit sa vie d'une plume rapide au fil de ses souvenirs.L'écrivain décrit les fragments d’une toile qu’il peint chaque jour à sa manière d'une façon différente ; il me fait croire, que ce qu'il d'écrit c'est la réalité. Mais ce n'est pas la réalité qu'il montre, c'est juste la mémoire des choses qu'il porte en lui. Dans la réalité, les choses de la vie ne sont pas organisées d'une façon si minutieuse que celles d'un roman ;pour qu'elles deviennent un roman il faut les réinventer,de façon à ce qu'elles deviennent encore plus vraies que la réalité. Ce que l'écrivain montre, c'est une humanité issue de son cerveau. Une humanité imaginaire circule à travers ses mots et ses phrases, mais ces mots et ces phrases ne disent pas toute la vérité;elles contiennent aussi des mirages.







Un malheureux souvenir.



Le jeune prêtre avec qui je m'étais lié et que j'avais en admiration me dévoila un jour un pan de sa vie secrète. Un après midi où j'étais parti pour l'aider à inspecter une maison qui servait de colonie de vacances.Il me parla de sa mère,il avait besoin de parler.Il m'invita, sous prétexte de repos à m'installer dans une chambre;là il me parla de sa vie.Il me reparla à nouveau de sa mère et de ses démêlées au séminaire.Sa mère semblait avoir pris une importance centrale dans sa vie ;je compris qu'il avait besoin de se confier. Je compris surtout qu'il cherchait à me révéler certains secrets qui lui pesaient .Il m'invita à m'allonger sur un lit à ses côtés sous prétexte que c'était plus agréable pour parler entre amis;nous parlâmes quelques temps ; puis son attitude changea soudain;il me pris la main et il m'invita à le regarder,et sans autre façon ,je le vis se masturber.Il m'invitait à l'imiter. J'avais l'impression de me retrouver avec mes petits amis d'enfance qui jouaient à touche-pipi sur la cime du grenier où nous venions de temps en temps pour nous cacher. J'ai repoussé sa main, doucement ;je n'avais aucun désir de me branler. J'admirais son visage et sa beauté, mais ce jour-là,ces attributs me parurent sans effet. Je n'avais pas l'intention de me livrer à des jeux sexuels qui me rappelaient ceux que pratiquaient Panthère Noire, mon voisin à l'esprit un peu ralenti. Il voulait nous y forcer étant enfant et moi je le fuyais. En réalité, j'étais profondément déçu de me rendre compte que mon ami le jeune prêtre au visage d'apollon que je croyais sincère en amitié;n'avais qu'une idée en tête;c'était celle de satisfaire un penchant sexuel. Je croyais que sa vocation religieuse était d'une pureté totale;mais je venais de m'apercevoir qu'elle était motivée par quelque chose de moins noble . Il était obsédé par des désirs secrets qui le rendait finalement bien peu fiable;puisqu'il ne pouvait pas s'en détacher. J'étais déçu,car je croyais en sa sincérité. Depuis ce jour, je me suis détaché complètement de lui. Il m'avait été pénible de voir que ses histoires avec sa mère avaient créer chez lui une espèce de trouble et une fausseté qui avait fait dévier sa vocation.Le ressentiment qu'il avait contre elle,me semblait provenir du fait qu'elle avait encouragé sa vocation;et qu'il lui en voulait à présent;car il la rendait responsable du refoulement sexuel que cela avait dût crée chez lui depuis toujours . J'étais tombé dans une grande déception, car j'avais beaucoup aimé et idéalisé auparavant son engagement sacerdotale ; je croyais à son désintéressement et à notre amitié.Je venais de m'apercevoir avec tristesse ... que tout cela était du vent.






Paysage lointain



SUITE DE MES MEMOIRES :


La mairie du village où j'étais né était depuis longtemps sous la dépendance des patrons des usines textiles . Ils étaient les véritables maîtres, et nous, plus que probablement les esclaves dociles. L'église bien pensante, omniprésente et versatile bouchait partout les trous de la contestation. Elle servait (avec ses sacrements) à appointer les bonnes (bonnes, et très bonnes) consciences et à les canaliser pour le profit de tous (selon une maxime que tous connaissaient et approuvaient) : « Travail, ne pète pas plus haut que ton cul ! Respecte tes chefs et tes élus, les curés et le Bon Dieu, tais-toi, sois sage et sois humble et soumis pour le bonheur de tous ! Dieu a créé le monde un jour de joie et de ripaille, les patrons, les politiciens, les curés et les évêques et les chefs militaires sont ses représentants. Il n'y a pas lieu de s'en émouvoir ni de bouleverser cet ordre ». Il est inutile de se révolter, de se gratter le cul comme on dit vulgairement. C’est normal que ça se passe comme ça, puisque c'est ainsi depuis l'éternité ! Saint Jean, mon double ulcéré, a refusé, du haut de ses quinze ans et demi, de se plier aux injonctions morales de son époque. Lorsqu'il a compris de quoi était faite l'obscène société dans laquelle on l'avait confiné, il s'est rebellé. Mon double Saint Jean, se rebellait du haut de ses quinze ans contre l'opaque destinée.Il était en lutte contre son principe même. Il s’était rangé du côté des rebelles depuis le jour où il avait vu un instituteur devenu plus tard un petit notable fortement imbu de sa personne (un con) lui foutre une schlague, uniquement parce qu'il avais pincé le cul d'un de ses camarade dans le rang, Saint jean avait gardé comme une brûlure l'empreinte de cette main sur sa joue . Depuis, il avait décidé qu'il ne supporterait plus les être infecte comme ce genre de type . Il était obstiné, d'une sensibilité excessive, et sans doute aussi plein de ressentiment .Il avait gardé de cette attaque perpétrée avec une extrême sauvagerie une rancune tenace.Il détestait désormais tous les êtres serviles qui étaient incapables d'enseigner aux hommes l'amour de leur prochain;il avait décidé de rentré en lutte contre leur bêtise et leur extrême sauvagerie .







UN AUTRE BROUILLON.


MA VIE EGAREE DANS LES EAUX TERRESTRES.



Lorsque j'ai vu les lumières artificielles aveuglantes qui m'accueillaient le jour de ma venue au monde, moi, être innocent et plein d'ardeur, j'ai compris que le monde des hommes ne faisait pas dans la dentelle. C'est un fait. Lorsque j'ai senti, après rupture du cordon, le choc violent de la rentrée de l'air dans mes poumons, j'ai réalisé en criant comme un dément que la naissance était un acte d'une brutalité inouïe. Mais il était trop tard pour retourner en arrière ; je devais avancer!. Aujourd'hui encore, je retrouve l'instinct grégaire du nourrisson pas encore né, qui se rétracte avant de faire sa rentrée dans le monde. Une partie de moi se souvient et reste à la traîne. Je marche parfois au ralenti, retrouvant d'anciens réflexes protecteurs. Je traîne des pieds avant de bouger. Je regarde mon visage d'homme jamais né dans la glace de la salle de bain;je suis étonné de l'apparence qu'il a prit.je me parfume abondamment le visage avec de l'eau de Cologne; je retrouve à travers ce parfum le monde idyllique de ma vie d'avant.Je redeviens un être innocent qui respire le parfum du paradis;le parfum à l'au de rose que portrait maman ma toujours attiré;en le respirant J'entendais résonner sa voix .Je me retrouvais en train de capter les inflexions de sa voix.Maman parlait d'une voix brouillée,un peu opaque;elle parlait de la guerre de 14-18 et du grand-père disparu dans les tranchées, des folies de ma grand-mère, de l'existence stupéfiante des camps de la mort pendant la dernière guerre. Tout ça je l'entendais depuis son ventre alors que je n'étais pas encore censé être né.Je nageais dans une bulle de félicité parfaite;j'attendais innocent de pouvoir naître.Depuis là ou j'étais « Je regardais les feuillets sublimes de mon extraordinaires Odyssée;ils s'écrivaient au sein de l'ineffable paradis dans lequel je gîtais heureux comme un pas encore né ».5






























ODYSSEUS

Suite de ma vie héroïque






Passons à une autre version de ma vie

Passage des Écrits (2001) :


Malgré tous mes efforts pour rendre ce monde cohérent,il demeurait toujours aussi incertain

Après des années d’errances et d’incertitudes, j’ai découvert que je pouvais penser le monde par moi-même;je fus heureux et soulagé;mais l'instant d'après ,j'ai déchanté car je m’aperçus de la difficulté que j'avais à faire coïncider le monde avec l'idée que j'en avais.



SOUVENIRS


Je vivais dans ma jeunesse dans plusieurs mondes imaginaires. Ces mondes se superposaient dans ma tête comme des objets qu'on entasse dans une malle destinée à voyager. Je ne voulais pas faire du sur-place. J'avais la conviction que demain je partirais ailleurs, car j'avais décidé que mon destin m'appartenait. Pourtant, j'étais freiné par une sorte de harangue qui assiégeait mon esprit. Un être fataliste l'occupait. Je ne savais d'où il venait, il me disait que je ne parviendrais jamais à sortir de cette maison de fou dans laquelle on m'avait jeté. J'étais dépendant principalement de mes peurs et de mes préjugés, je me disais que je ne pourrais jamais sortir de la citadelle où l’on avait emprisonné mon âme et mon égo depuis le jour de ma naissance. De même, aujourd'hui, je suis devenu le prisonnier de la nouvelle citadelle que j'ai construite pour assurer mes trajets habituels. J'ai surtout l'âme embarrassée par des langueurs. Je dois retrouver l'ancienne obstination qui m'avait faite vainqueur de ma vie à l'heure où ma timidité me rendait malheureux. Hier, je gravitais à l'ombre du mur protecteur de la famille. J'abritais mes rêves et mes créations dans un espace restreint où mes rêves foisonnaient. Adolescent, je me débattais dans un monde hostile. J'avais cru que la seule manière de pouvoir résister c'était de lutter de face. Puis j'ai compris avec un peu de recul que c'était bien de se tenir secrètement à distance. Ma vraie patrie, je l'avais construite à l'intérieur de moi, je l'observais, allongé dans l'espace de mes rêves. Je revenais souvent à l'idée que j'étais un être fabriqué de toute pièce par l'amour de maman.C'est grâce à elle que j'avais été sauvé de la catastrophe .J'avais vu très tôt que j'étais protégé par l'amour inconditionnel qu'elle me portait .Un jour j'ai décidé de « rentrer dans la vraie vie ». Je nourrissais l'illusion secrète de conquérir une nouvelle liberté ; j''ai cru en travaillant,que je serais plus libre;mais passé ce moment de griserie, j'ai senti que j'étais pris au piège. Je m'étais transformé en soldat de plomb .Papa mon père, qui avait été un excellent soldat de plomb trouvait normal que j'en sois un. A son époque il portait un képi sur la tête, des jambières et des galoches. Il était devenu soldat de plomb à l'âge de treize ans.Cela faussait mon jugement sur lui,j'aurais aimé le voir comme un héros ,mais j'avais du mal d'apercevoir un héros dans un enfant d'une autre époque.. Je ne pouvais pas le voir autrement qu'en enfant condamné à turbiné à cause de sa condition sociale,car je me marxisais .Je me refusais de rattacher sa vie à la mienne, car j'avais le sentiment de vivre à une autre dimension . Forcément, ma vie ne pouvait pas ressembler à la sienne;j'étais un nouveau soldat qui s'était réveillé ; Je m'étais révolté ,j'étais rempli d'un sentiment d'hostilité.Je m'étais mis à détester des choses qu'il semblait avoir vénéré . Sans doute ce sentiment d'hostilité se modifia avec le temps.Je savais qu'en dernier recours, j'étais tout seul pour affronter la vie. Le sentiment tragique de la vie de Miguel Unamuno, ouvrage que j'avais aperçu vers mes seize ans dans la vitrine d'une librairie et que j'avais emporté dans ma chambre pour le dévorer d'une seule traite , est resté gravé dans ma tête. La dimension philosophique et par conséquence humaine de cette tragédie me revient à l'esprit; je crois en fait qu'il remontait avant ma naissance. Je veux dire avant ma sortie du ventre de maman. Là, je percevais à travers les enlacements sonores et les borborygmes ,les troubles de ma destinée. Je sentais bien que ma vie à l'extérieur du ventre de maman serait d'une étrangeté totale et qu'elle serait totalement différente de celle que j'avais imaginée en barbotant dans les eaux bienheureuses du paradis intra- utérin qu'était le ventre de maman . Il est même possible que ce soit en écoutant mon père raconter ses histoires farfelues depuis le ventre de maman où je l'écoutais ;que l'envie d'en écrire une moi-même me soi venu à l'esprit. L'envie d'écrire des romans d'aventure ne m'est peut-être venue que des récits fantastiques un peu disloqués que racontait mon père à maman les jour ou il avait trop bu et qu'il l'enlaçait par surprise.

























ODYSSEUS







PAPA MON PERE


Passage des Écrits (2001) :


Je connaissais la vie héroïque de papa,mon père à travers les récits qu'il m'en faisait. Mais c'est seulement ,lorsque j'ai eu sous les yeux la mienne que j'ai compris de quoi il parlait. Étant enfant , je croyais voir se dérouler les rêves américains à travers ses récits d'aventure personnels . Je croyais que mon père voyageait en imagination comme moi ,dans la seule société idéale la société américaine;celle que j'admirais à travers mes bandes dessinées.Puis j'ai compris après coup que la jeunesse de papa ,mon père se passait ailleurs en France,dans les années 1900 ou 1930. C'était un monde trop éloigné de moi pour que je puisse l'idéaliser. J'ai seulement fait le rapprochement avec cette époque...son époque ,quand j'ai vu surgir dans ma tête mes nouvelles idoles. Il y avait dedans ,les dadaïstes, Mondrian, le Bauhaus, les surréalistes Kirchner, Duchamp, Henry Miller, toute une série de figure que je commençais par vénérer,car j'avais effectué une mutation,j'étais devenu en âge de devenir moi même un nouvel héros. La vie spirituelle que j'espérais conquérir , c’était la même que celle de ces héros . Leurs exploits m'emportaient l'âme .J'avais le sentiment d'être comme eux un être unique destiné à accomplir des exploits.Je n'admirais plus mon père comme durant mon enfance ;les exploits qu'il avait accomplit,ne rimaient plus avec mon idée de l’héroïsme;je ne voyais que des héros littéraire ou des créateurs de génie,peintres ,cinéastes,philosophes etc..; les exploits de mon mon père sur sa mobylette,ses actions glorieuses dans la résistance ,son fameux coup de billard;les belles truites qui faisaient sa fierté ,son aura de contremaître qui savait parler aux femmes ,tout cela me paraissait dérisoire;je n'aimais que des héros glorieux qui avaient su se transcender.












ODYSSEUS





MA VIE HEROIQUE DU DEBUT RESSEMBLAIT A UN MAUVAIS ROMAN







Je veux parler de cette histoire qui à commencée quand je suis rentré comme apprenti,dans l'usine ou travaillait mon père;ce n'était pas exactement la même usine ;mais dans une autre située juste en face. C'est si éloigné de ma mémoire que je peine à me rappeler le jour précis ou j'ai pénétré dans ce lieu. Je me souviens surtout de l'angoisse que j'avais lorsque je devais franchir le matin, vers cinq heure, le portail de bois gris et rouge qui marquait l'entrée de l'usine. Ensuite je retenais ma respiration car je m’apprêtais à franchir le rideau en plastique opaque qui me séparait de l'océan tumultueux du grand tissage blanc.J'étais plongé tout de go dans un vacarme assourdissant ; un bain de lumière qui faisait office de jour traversait les espaces. Le bruit assourdissant des machines m'enveloppait corps et âme .Je m’efforçais d'avancer dans cette antre immense;des odeurs de tissu et de graisse titillaient mes narines.Je me revois encore à moitié assommé ,franchissant la tempête sonore qui déferlait vague après vague dans l'immensité du tissage. J'étais complètement groggy au début. Je n'avais pas le temps de me rétablir;je devais tout de suite passé à l'action;c'est à dire courir comme un fou à travers les coursives du tissage. Je devais approvisionner les machines à tisser en bobines;je naviguais comme somnambule sur une mer déchaînée . Je devais me dédoubler, bondir de droite et de gauche ,m'adapter immédiatement,devenir docile,je m'exécutais,je ne devais surtout pas être ralenti.Je me dédoublais,je devenais un oiseau fou;j'y prenais presque plaisir,car j'aimais la compétition;un défi m'était lancé,je devais le relever .Je devais maintenir mon cap au milieu d'une houle puissante .Laisser mon désarroi de côté, devenir un étranger à moi-même, m'anéantir, me forcer à aimer cette lutte  ;je venais de rentrer dans la vraie vie !C'était terrible et excitant .Un monstre totalement indifférent à mes états d'âme,se précipitait sur moi,je devais le vaincre. C'était ça mon objectif,je devais vaincre mon désarroi..Au bout de quelques temps je m'étais habitué;je pouvais me permettre le luxe de rêver tout en accomplissant les tâches ordinaires .Dans mes meilleurs moments, je rêvais que j'étais ailleurs ;je me voyais monté sur une nef magistrale; j'accomplissais des exploits héroïques,j'étais plongé dans un délire. Un coup de sifflet strident me faisait brutalement retomber les pieds sur terre. À l'autre bout de l'allée, je voyais mes petits camarades héros comme moi d'un combat titanesque qui luttaient contre un géant qui leur livrait des provisions;c'était Jo le manoeuvre qui apportait des bobines ;mon tisserand me faisait signe à grand renforts de gestes; je devais intervenir urgemment. Si les machines s'arrêtaient ,c’était une catastrophe.J'étais réveillé d'un seul coup... Je m'accélérais, courais, bondissais ;généralement je sortais victorieux de cette épreuve et je m'en félicitais,car j'avais été assez habile pour me saisir d'un tas de bobines . Je n'étais pas seul dans cette épreuve;mes petits camarades héros comme moi de cette course frénétique pour assummer leur rôle de rameur;effectuaient comme moi cette tâche parfois en riant ,en criant et en bousculant tous ceux de droite et gauche qui se métaient en travers de leur route , nous devions passer l'épreuve du feu ;c'était ça notre vie héroique et rien d'autre.








Roman


ODYSSEUS




Les premiers visages d’Odysseus

Passage des Écrits (2001), repris et transformé en 2018.







ARCHIVES





J'ai retrouvé les fiches de paye datant de ma rentrée dans une autre usine ;c'était une boite électronique. Les fiches étaient datées de décembre 1962,j'avais quatorze ans . Quelques mois plus tard, je m'en étais échappé ,je rentrais au tissage.Je poussais devant moi une charrette remplie de bobines. Mes petits camarades qui étaient rentrés en même temps que moi dans l'usine textile faisaient de même. Nous nous connaissions tous. Nous avions souvent usé nos culottes sur les mêmes bancs d'école. On nous appelait « les rameurs ». Nous devions alimenter les machines à tisser en trames;c'étaient l'équivalent de petites bobines aplaties. Il fallait travailler plusieurs années comme rameur avant d'accéder au rang de « relayeur ».Le relayeur secondait le tisserand;c'était un poste un peu plus prestigieux. Passés relayeurs, nous devions parfois attendre plusieurs années pour obtenir la place convoité de tisserand.Devenir tisserand, c'était une sorte d'apothéose.Si j'avais été un vrai romancier, j'aurais raconté cette partie de ma vie à l'usine sans doute beaucoup mieux que je ne le fait.Je ne sais plus pourquoi ,mais je m'étais mis à comparer ma vie à l'usine quelques temps plus tard ;à celui des esclaves .Entre temps,je m'étais révolté .J'avais l'impression d'avoir été sacrifié ;un système social injuste et surtout inégalitaire m'avait jeté un sort,on m'avais condamné à trimer.J'étais devenu la victime d'un complot.Mon seul désir c'était de peindre et d'écrire;je n'aspirais qu'à l'étude de la beauté je voulais m’enivrer en permanence de choses nobles et raffinées.Je devais passer mes journées,à pousser une charrette remplie de bobines et courir dans un immense tissage .Il y avait là une injustice flagrante. J'avais le sentiment d'avoir été trompé. On m'avait trompé sur la beauté de la vie. Raconter l'histoire de ma vie;c'est à dire celle d'Odysseus à ses débuts,c'était raconter l'histoire d'un traumatisme ; l'horreur amicale dans laquelle m'avait plongé l'univers abracadabrant de l'usine avait déformé ma vision. Les divers sentiments d'injustice que j'éprouvais dans cette vie laborieuse étaient peut être, moins violents peut-être que les visions capricieuses et tourmentées qui me revenaient en tête ,depuis la citadelle de mémoire qui m'agitait aujourd'hui. Plus excessifs ou moins excessifs mes sentiments;je ne savais plus ?.Les caprices de ma mémoire accentuaient certains aspects de ma vie . Ma vision de la vie à l'époque de mes quatorze et quinze ans n'étaient peut-être pas aussi tourmentées que je le dis. Lorsque je revois mes débuts dans le purgatoire de l'usine, je peux apercevoir aussi,le plaisir que j'avais à me plonger dans le travail assommant et répétitif de gestes appris par cœur. Puisque je pouvais jouir de mes rêveries tout en travaillant,je n'étais pas si dépité .Au début,je me souviens ,comme je commençais à gagner un peu d'argent que j'étais même fier de travailler ;travailler c'était aussi m'affranchir de l'école et devenir indépendant.Je devenais un peu plus autonome,c'était gratifiant . Mes révoltes et mes sentiments d'injustice qui étaient réels finirent,toutefois par prendre le dessus . Je ne voyais plus le monde avec la même candeur des contraintes nouvelles s'abattaient sur mes épaules ,un sentiment d'injustice me prenait au corps ;surtout je me sentais impuissant ;j’étais comme sous l'effet d'une drogue que je m'étais administrée moi-même.,je n'étais pas responsable de mon malheur pourtant j'y consentais .Je trouvais le monde tordu, et biscornu,.Je m'étais soudain réveillé de mon rêve d'indépendance;j'avais un peu la gueule de bois;j'avais pris conscience que ce monde était gouverné par des lois qui étaient capricieuses surtout injustes;ne pouvant m'y soustraire ,j'avais choisi de les combattre .Je vivais le monde de l'usine comme un monde désenchanté;mais,j'avais décidé de faire de ma vie une aventure. J'avais l'idée ambitieuse de refaire mon éducation.C'est pourquoi ,je lisais beaucoup.Mes lectures me procuraient des joies immenses qui compensaient les durs effets de la réalité. J'avais une telle soif de savoir que je me précipitais sur toutes sortes d'ouvrages. J'aimais beaucoup l'histoire de France .J'avais surtout beaucoup d'admiration pour les penseurs et les écrivains français .A cette époque j'admirais beaucoup Voltaire. Voltaire, avait la réputation d'être un esprit libre;j'avais besoin d'avoir à mes côtés « un esprit libre » .Je voulais m'émanciper de l’atmosphère laborieuse et esclavagiste de l'usine;je devais à ma façon faire résistance;m'émanciper de ses rites et préjugés. J'avais besoin d'avoir plusieurs penseur à mes côtés pour éclairer ma route.la verve et l'esprit satyrique de Voltaire m'était utile .Voltaire avait combattu l'injustice et subi toutes sortes de brimades ,je m'appuyais sur lui c'était un grand philosophe des lumières;j'admirais son esprit acéré,. Il était fils d'un notaire, moi simple fils de contremaître,mais je le lisais sans penser à ça.Quelques temps plus tard,je me suis entiché de Rousseau;mais c'étaient les discours enflammés de Robespierre qui m'avaient galvanisés .J'étais rentré dans une période de transport révolutionnaire ; Robespierre incarnait la révolution fait homme. Je me suis retrouvé dans le camp de Robespierre. Il me vengeait de mes déboires. Je lisais avec délectation ses discours qui fustigeaient l'ancien régime.J'étais avec lui emporté par une verve et une vindicte violente ;au plus fort de ma révolte ,je demandais la tête du roi, et des des ministres et présidents corrompus qui gouvernaient la France .La France des années 1964,était la même que celle d'avant 1789 ;je ne la voyais pas républicaine;elle était royaliste ;j'étais emporté par un feu qui m'aveuglait;je lisais Robespierre en arpentant mes machines à tisser ;je comparais mon sort à celui que subissaient sous l'ancien régime tous les roturiers, tous les laquais, tous les gens de peu;je faisais partie de la plèbe, j'étais agité par des idées de revanche ; j'étais en révolte contre l'ordre établi.










SUITE DE MA VIE ANCIENNE




Je regardais la société comme un empilement d'inégalités qui se transmettaient de père en fils et d'une génération à l'autre. J'avais du mal à accepter ces règles qui était selon moi trafiquée. Je m'étais promis de m'en affranchir. Dans cette période troublée, mon âme tourmentée s'était mise à douter de tout. Je doutais surtout de l'honnêteté intellectuelle des gens qui enseignaient les vertus républicaines; je me méfiais de ce qu'on appelait aujourd'hui les élites. Certaines figures nobles échappaient à ma vindicte. Montaigne ,faisait partie de ces figures nobles ,je le plaçais au dessus du lot.J'avais étalé sur ma table d'écrivain en herbe les Essais édité en collection de poche. Ils étaient toujours à portée de ma main. J'en avais fais mon livre de lecture fétiche. Montaigne m'apaisait, c'était un être intemporel. Il apaisait ma vindicte;il m'aider à contempler le monde d'une façon plus sereine. Dès les premiers instants où je l'avais côtoyé, j'avais senti qu'il serait pour toujours un ami . Je puisais dans ses essais des réflexions qui m'animaient durant des jours entiers;je marchais dans les prés en méditant sur ses essais. Mon exaspération grandissante vis à vis de la société me conduisis à entreprendre la lecture de Marx;dans sa vision critique , je trouvais un soutien. Marx ma persuadé que j'appartenais à un autre monde. J'ai commencé par entreprendre une lecture critique systématique de mon passé après la lecture de ses écrits. J'ai voulu renoncer au monde humaniste;car je le regardais comme une conséquence de mon aliénation;je confondais le capitalisme avec toutes sortes d'outrances dont l'humanisme bourgeois faisait partie .Dans la réalité je n'avais pas renoncé à mes anciennes idoles littéraires.J'aimais toujours autant Chateaubriand, bien qu'il fût monarchiste. J'aimais voir errer Don-Quichotte sur la couverture de mes livres, même s’il était un héros aristocrate décadent. Je me souvenais toujours de Voltaire comme d'un esprit brillant. Mes camarades de travail qui critiquaient ma passion pour la lecture ( je lisais au milieu de mes machines à tisser) avaient sans doute de bonnes raisons de fustiger mon comportement. Ils voyaient peut être dans mon appétence pour la chose littéraire une sorte d'obsession stupide . S'ils avaient pu lire ce que je lisais ,ils m'auraient peut être pris - Pour un petit con qui voulait péter plus haut que son cul - en admirant des auteurs compliqués issus du monde bourgeois,je devenais peut être leur ennemi sans m'en rendre compte;car j'essayais de m'échapper de mon milieu social . C'était comme si je cherchais à accéder à un monde qui n'était pas le mien. C'est dans cette ambiguïté troublante que j'ai vécu une partie de mon adolescence à la fois studieuse (j'étais autodidacte) et laborieuse,j'étais désireux de me désincarcérer de ma condition sociale. Je vivais sur un tas de fumier tout en respirant le parfum des fleurs émancipatrices vénéneuses qui poussaient dans mes livres. Je ne parvenais pas à m'expliquer ces passions enflammées contradictoires qui coexistaient en moi, entre mes détestations pour le monde bourgeois et mes admirations pour l'esthétique bourgeoise,j'étais pris entre deux feux. Je pensais faire acte de résistance en lisant,en dessinant en me cultivant ; en réalité, je ne faisais peut-être qu'affirmer un désir égoïste de conquérir le monde en héros littéraire pour m'extraire d'une situation épouvantable.Ma condition sociale était à chier,je devais m'évader ,fuir le monde laborieux;accéder à l'aide de mon imaginaire artistique, à un statut social supérieur soi disant plus gratifiant.








ODYSSEUS

Sur l’état de délabrement de ma mémoire



C'est par les interstices d'une mémoire sans cesse changeante que je dois contempler mes souvenirs. Je ne sais plus dans quel registre les placer. Je suis victime de plusieurs vague de réminiscences contradictoires au sujet de mon passé. Réminiscences qui m'inquiètent, car elles ajoutent de la confusion à ma vie. Plutôt que d'éclairer mon passé, j'ai parfois le sentiment qu'elle viennent l'obscurcir à chaque fois un peu plus.







SOCIALITE




Dans notre famille, c'était maman qui était la plus instruite (Elle avait fait un peu plus d'études que papa mon père) . Pourtant elle me regardait de temps en temps, lorsque j'étais plongé dans mes livres,au milieu de mes obsessions artistiques, comme un être bizarre étrange et profondément incertain. Elle était souvent désespérée en me voyant. Elle ne comprenait pas mon penchant excessif pour la chose artistique,surtout pour l'écriture. Elle avait toujours encouragé, mon désir de peindre elle ne pouvait pas me le reprocher. Pour elle, j'étais surtout resté un enfant ,son enfant;un enfant qu'elle avait vénéré, peut être idéalisé, mais surtout un enfant difficile;ma condition l'interrogeait. Mon père, bon vivant, ne se souciait pas des problématiques obscures qui torturaient mon esprit. Il avait des passions terre à terre. C'était un artiste de l'ombre, un jouisseur. Mes aspirations à une culture sophistiquée auraient paru pour lui une bizarrerie s’il les avaient déchiffrées. Mais il ne cherchait pas à les déchiffrer. J'étais son second fils, il me regardait surtout comme un second couteau moins aiguisé que le premier qui lui ressemblait davantage. Je savais qu'il préférait mon frère qu'il considérait plus proche de lui selon ses idées. Mon frère aimait le football, le football était la grande passion de mon père. C'était ça qui les rapprochait ;il projetait peut être sur mon frère ses ambitions de footballeur ;mon frère était son premier fils,il l'aimait comme un reflet de lui même qui ne pouvait pas mentir. Moi, je ne correspondait peut être pas à son idéal de virilité ;je me remplissais trop l'esprit de nourritures abstraites;j'avais été conçu dans des circonstances un peu spéciales.J'aimais mon père et sa barbe dure;lorsque j'étais enfant je la caressais avec fierté;je l'admirais lorsqu'il se rasait avec un rasoir étincelant qu'il essuyait sur une feuille de feutre;je voyais mon père comme un lutteur héroïque à cause des photos des livres de lutte qui traînaient au grenier. Il avait pratiqué, en plus de la lutte, la boxe française dans sa jeunesse. C'était un danseur, il aimait séduire. Il aimait par-dessus tout faire la fête. Il raisonnait pour moitié en homme des bois, pour moitié en homme des villes. Pour compléter les ressources de la famille il coupait du bois. Il aimait le travail viril .Il passait une partie de ses heures libres à pêcher la truite ou à chercher des champignons. Lorsque j'étais adolescent plongé dans mes activités secrètes,il devait me regarder comme si j'étais atteint par une maladie bizarre. Je n'étais pas de ce monde je vivais ailleurs;je voulais ressembler à mes héros littéraires .Ces héros étaient des êtres de chair ;les miens étaient des êtres sans doute trop abstraits pour lui ;ils n'avaient pas la consistance des héros populaires qu'il admirait, à ses vingt ans comme Rouletabille, ce détective jovial qui égrenait dans les feuilletons créés par Gaston Leroux tous les charmes des récits d'aventures de la période avant le cinéma. Les auteurs que j'admirais étaient aux antipodes de ceux de mon père, sauf quelque uns que nous avions en commun :,dont Michel Strogoff et Zorro qu'il regardait parfois avec moi à la télévision, les comiques populaires, tels que Bourvil,et Fernandel nous faisaient rire tous les deux. Je n'avais pas vraiment conscience de ce qui nous séparait ,plutôt de ce qui nous liait. Je nageais trop souvent dans mes rêves, assis entre le désespoir et les idées sublimes qui m'enivraient;j'admirais des héros inatteignables des héros absolus .C'est pourquoi j'admirais Don Quichotte ,Montaigne Chateaubriand ,Proust; ,Balzac et d'autres issus de mes divines lectures .Si plus tard ,Céline et surtout Henry Miller m'apparurent ;plus proche;c'est qu'entre temps j'avais viré ma cutis.Les héros sublimes que j'idéalisais sous des formes diverses,ont changés,j'étais devenu un autre.Dans mon adolescence,mes écrits  ;m'enfonçaient dans l'idée que j'étais potentiellement un génie Mes brouillons m'emportaient dans l'espace sidéral et mon âme errait avec eux dans les hautes sphères J'ai l'impression, en revoyant ces années, d'avoir produit le meilleur et le pire de mon existence.En parcourant, l'hiver ou l'été, les chemins, les sentiers, les ravines des montagnes qui venaient s'étendre et s'effondrer aux alentours de mon village,je croquais en imagination l'âme de ces contrées qui avait imprégnée ma courte vie;je me retournais la nuit dans mon sommeil en rêvant de mes gloires futures,écrivain architecte peintre de génie ,j'étais tout ça à la fois . J'étais en lutte, j'avais la rage au ventre, j'étais possédé par le désir d'entreprendre, de conquérir,je voulais me dépasser.mais surtout, j'étais désireux de m'affranchir des lois tyranniques de la société ,j'étais un grand révolté . Je voulais m'élever hors de tout, et contre tout ,et surtout conquérir le monde. Je m'étais hissé dans une sphère éblouissante qui semblait sans limites ; mon imagination me fixait tout le meilleur et le pire.


























ODYSSEUS

Transports




Passage des Écrits (2001).


Lorsque je me suis entiché de Proust vers mes dix sept ans ,j'étais emporté par un violent désir d'écrire. Je retrouvais en partie la même passion que j'avais eu en lisant Chateaubriand,vers mes quinze ans Je me sentais pousser des ailes, je me trouvais des affinités avec ce génie issu du monde bourgeois;un monde que je connaissais mal ,un monde qui était à l'opposé du mien . J'avais conscience que le miroir très sophistiqué que me tendait Proust me trompait, mais j'avais besoin de me confronter à l'univers sophistiqué qu'il me tendait . Proust m'aidait à faire évoluer un grand rêve littéraire;je voulais devenir en écrivant un être intemporel.J'étais jaloux de Proust, car j'aurais aimé, comme lui, passer tout mon temps dans la contemplation de ma vie intime. J'adorais l'introspection,et j'éprouvais beaucoup de plaisir à plonger dans les arcanes de moi même . Mais comme j'étais pris dans l'engrenage d'une vie de labeur ,j'étais freiné dans mes entreprises d'auto contemplation.Pour me stimuler ,j'avais érigé un rituel qui me permettait de rentrer de plein pieds dans l'univers de Proust . En rentrant de l'usine ,j'enfilais la robe de chambre couleur lie de vin que m'avait offert maman pour mon anniversaire.Je contemplais mon reflet dans la glace;je me délectais de cette image que renvoyait le miroir ;j'avais l'impression de voir Marcel en face de moi.Je commençais à lire mon contre Sainte Beuve .Je lisais avec délectation ses répliques;celles qu'il faisait à sa maman ,je respirais l'odeur du parfum que dégageais les phrases de Marcel. Je me glissais dans sa vie;je m'abandonnais à son génie .De temps en temps je m’arrêtais pour écouter la musique de ses phrases. J'étais emporté par une inspiration j'allais bientôt écrire des choses géniales . Je passais ma main sur la belle table en bois ciré qui me servait de bureau;des volutes d'écriture intemporelles se déversaient sur moi Je baignais dans une joie aussi intense que pure, j'éprouvais un sentiment de plénitude total persuadé que j'étais devenu la réincarnation de Marcel ! J'écrivais en pleine euphorie, j'écrivais, j'écrivais, j'écrivais sans relâche, persuadé que mes écrits qui s'allongeraient sur la page était de la même veine que ceux de Marcel. Je plongeais avec ravissement dans mes brouillons;puis relevant la tête pour contempler mon travail,j'apercevais,les traces que mon écriture folle avait déposer sur mes feuilles ; j'avais souvent du mal à me relire;je contemplais les choses géniales que je venais d'écrire persuadé qu'elles contenaient les mêmes grandeurs intemporelles que j'admirais chez Marcel. Une chose me ralentissait ,je n'apercevais pas à travers les traces somptueuses de mes écritures,l'écriture admirable de Marcel ; elle n'étaient pas mes écritures aussi brillantes que celles de Marcel ;le maniement des mots m'échappait.Souvent je m’effondrais ;je perdais toute confiance en moi;mon espoir de devenir un écrivain aussi génial que Marcel disparaissait. Je m'allongeais sur mon lit et là replongeant dans mes rêveries , je retrouvais presque instantanément les impressions merveilleuses que j'avais eu à la lecture du Contre Sainte-Beuve.Je retrouvais dans mes rêveries les sensations voluptueuses que j'avais éprouvé en lisant Proust ;je devenais un être sensible ,un nageur, obstiné, désireux d'atteindre quelques îles insubmersibles.Je devenais l'écrivain génial que j'avais toujours été - depuis toujours- ;c'est à dire depuis un temps infini .





ODYSSEUS (suite)



Mes rapports avec maman ma mère étaient aux antipodes de ceux que Marcel avait avec la sienne. écrire comme Marcel me paraissait glorieux;mais si j'avais dût écrire comme Marcel à cette époque;c'eut été avec les yeux d'un Marcel prolétarien,car il y avait un tel fossé entre lui et moi, que même si j'avais pu écrire d'une façon aussi sublime que la sienne, ce que j'aurais pu écrire aurait probablement contrarié la vision des lecteurs amoureux de Proust.J'étais un être révolté qui luttait pour sa survie , je rêvais plus que je n'accomplissais. J'étais persuadé que l'injustice commandait le monde. C'était ce sentiment d'injustice qui creusait entre moi une façon de voir différente de celle de Marcel .J'étais en guerre contre le monde ;Marcel était dévoré lui par une ambition plus singulière;il cherchait à échapper à toutes les misères que la vie lui faisait;mais sa capacité d'émerveillement était intacte;il cherchait à retrouver des sensations et une sensibilité qui le sauverait de la mort à venir;il était à la recherche d'une dernière bouffé d'air avant de disparaître -il appelait ça le temps perdu .Marcel appartenait au monde éthéré des riches,il aurait aimé devenir un aristocrate,mais il ne l'était pas sauf par moments en écrivant; il parcourais le monde avec les yeux d'un rêveur agilement inspiré par les écrits des penseurs les plus intransigeants ;éveillé par son génie,je m'étais réveillé un court instant ;j'avais vu luire à la lecture de son contre Sainte Beuve ,l'âme d'une époque transfigurer par la grâce de son génie. Mais surtout j'avais cru comprendre qu'en écrivant je pouvais me libérer du poids de la vie.La vie qui me pesait me paraissait plus légère après l'avoir lu;c'est pourquoi j'aurais aimé écrire comme lui ;je l'admirais pour ça;écrire pouvait changer la destinée. En écrivant je pouvais déchiffrer mes souffrances et contempler mes transports amoureux;je pouvais tenter de transcender ma vie en la mettant en scène . J'aimais toujours Chateaubriand, Montaigne et Rousseau, et je restais un fidèle admirateur de Spinoza. J'avais découvert Stirner, Proudhon et beaucoup de penseurs critiques dissidents. Lorsque je pensais à mes passions pour les livres, mes sentiments restaient les mêmes : les artistes riches et les artistes pauvres se ressemblaient. Je les voyais rarement avec l'œil critique de l'idéologue ou du dialecticien que j'étais devenu un tant soit peu en lisant Marx à la va-vite. Ces différences au fond de moi me paraissaient fallacieuses . Je ne voyais plus, lorsque j'étais absorbé dans mon désir de lire, que la beauté des phrases et ma passion pour les mots. La lecture attisait ma joie de vivre .Ce qui était beau et rafraîchissante, c'était simplement le plaisir de la lecture. Cette passion pour la lecture m’a sauvé du désir fanatique de l'exécration auquel j'aurais pu m'abandonner si j'avais céder à certains de mes penchants critiques ;si j'avais cédé à la vénération d'une seule idée comme m'y incitaient certains penseurs extrémistes,j'aurais pu être un des leurs. Heureusement ,je restais viscéralement attaché au culte égocentrique de la liberté de penser.C'était devenu ma manière la plus légitime de voir.






ODYSSEUS



Ma sensibilité, au cours de mon adolescence s'est exacerbée. Je voyais souvent l'injustice là où peut-être elle n'était pas. J'avais réfléchi à la question. Je m'étais convaincu assez tôt que le caractère d'un individu était ce qui déterminait sa nature. J'avais adopté une lecture marxiste de la société, mais je gardais toujours une vision individualiste du monde. Je pensais au fond de moi que c'étaient les qualités propres d'un individu et non son conditionnement social qui déterminaient ce qu'il était. C'était sa volonté propre qui devait le guider et elle devait lui permettre de dépasser ses conditionnements sociaux. J'étais convaincu que si l'individu en avait la volonté, il pouvait s'affranchir de la norme sociale. C'est aussi pourquoi, dans le fait que je sois obligé de travailler pour gagner ma vie, j'y ai vu, tout au début, une chance et un défi. C'était un défi que me lançait la nature. Je devais y faire face et y répondre. C’est pourquoi j'avais admiré un certain temps Lincoln, le président américain anti esclavagiste. C'était vers mes quatorze ans. J'avais appris qu'il était issu d'un milieu populaire. Il avait réussi, grâce à son acharnement et à sa volonté, à se hisser à la tête de la nation américaine. C'était pour moi l'exemple éclatant que l'individu pouvait transcender les clivages sociaux instaurés par la société. Je me voyais, à cette époque, vers mes quatorze ans, beaucoup plus américain que français, car je lisais beaucoup de BD. Elles me donnaient une image de l’Amérique presque idéale. Je contemplais la géographie américaine et les progrès engendré par ce pays avec admiration. Avant de sombrer, vers mes seize et dix-sept ans, dans les bras de Marx, j'avais eu dans ma vie d'avant une vraie passion pour l’Amérique. Moi, Odysseus,à l'âge de quatorze ans, je me sentais comme un penseur perdu au centre des abîmes, je me sentais l'âme d'un grand solitaire. J'espérais rejoindre Jack London, au paradis;c'était le premier grand écrivain américain que j'ai admiré avec passion, bien avant de tomber, quelques années plus tard, dans les bras du fils de tailleur qu'était d'Henry Miller. Vers mes treize ans et demi, j’avais dévoré Croc-blanc d'une seule traite. Toute la vie aventureuse de Jack London me plaisait, je connaissais par cœur ses démêlées dans la vie. Je ne rêvais que d'une chose en le lisant, c'était de me constituer une dose d'individualisme et de génie sauvage aussi ardent que le sien. Il faisait partie des grands auteurs solaires, ceux que les américains appelaient des « self made men ». J'avais presque effacé de mon esprit cette période de ma vie où j'admirais sincèrement l’Amérique.Certains héros l'incarnaient ; Jack London en faisait partie. Je ne rêvais alors que d'aventures, de défis de toutes sortes. Je ne me voyais pas en marginal où en paria;je me rêvais en héros positif ,j'étais un aventurier. J'avais un goût très prononcé pour les causes improbables,les explorateurs me fascinaient. J'avais un penchant pour les héros inaccessibles et flamboyants. Je ne craignais rien. Je croyais en mon étoile, je voyais à travers le ciel se dessiner ma destinée elle formait une trace lumineuse qui m'émerveillait et m'enchantait.Tout ça;c'était juste un peu avant que je plonge dans le purgatoire de l'usine.






ODYSSEUS

Suite impromptue




Passage écrit en 2019 :

Aujourd'hui, j'affirme qu'errer a toujours été pour moi une forme d'apaisement. C'est parce que j'avais découvert qu'il n'existait pas de voie lactée assez grande pour combler mes rêves d'élévation et de transcendance que j'avais adopté cette stratégie pour survivre Celui qui erre n'est jamais fixé, il n'est jamais établi, il n'a aucune certitude, il doit sans cesse se tenir en éveil. Cette situation est inconfortable,mais elle donne de l'élan .Si je devais m'attaquer à toute la masse de confort et de médiocrités que j'ai laissé s'installer en moi,je craindrais de ne pas pouvoir faire face;alors je me suis réfugié derrière une idée sublime de la vie. Si je voyais toutes les lâchetés qui se dissimulent derrière cette idée du sublime , je pourrais m'effondrer,c'est pourquoi ,j'ai décidé de marcher sans m’arrêter .Et si ,je reste étendu sur la rive à présent  ;c'est uniquement pour méditer devant le grand fleuve qui s'écoule.A travers lui, je regarde ma vie qui passe .Je me contente d'être à l'unisson des sensations contradictoires qui m'atteignent; je contemple en rêve les milliers de pages de brouillons, que j'ai abandonne derrière moi.;ces brouillons,c'est devenu le roman d'Odysseus;dedans je peux contempler les fastes immobiles de l'éternité ;je me donne l'illusion de rejoindre les chants d’Homère;je serre dans mes bras le visage d'Orphée comme l'avait fait avant moi la jeune fille peinte par Gustave Moreau..(Photo du tableau ).












J


Journal du 22 Mars 2019 :





Rivage






Rêveries immobiles





Rien que le ciel bleu, d'un bleu limpide en fond d'horizon, juste quelques blancs lacets qui traversent la beauté du ciel. Un pigeon perché sur une partie du toit reste seul à rêver. Sur un fragment du mur, près de l'escalier là-bas, l'ombre d'un sapin dont je vois juste la cime. L'autre partie est cachée par le mur de l'atelier qui me fait face. Je suis assis ici et j'observe nonchalant le ciel. Le soleil qui me réchauffe va bientôt disparaître ; dans quelques instants, la chaleur de ses rayons ne m'atteindra plus. Ma principale tâche, c'est d'assister à la disparition de cette très noble entité. C'est une tâche qui n'est pas compliquée, mais il faut quand même la mener à bien. Sur le fragment de mur près de l'escalier, j'aperçois seulement l'ombre du pigeon. À cette heure, le soleil se retire. Je sens la froideur qui revient. Je profite de ces derniers instants pour boire mon thé. J'observe sur le ciel légèrement bleuté une grande traînée blanche, c'est celle d'un avion. Il est à peine seize heure, nous sommes au début du printemps, le vingt-deux mars de l'année deux mille dix-neuf. J'aperçois des fleurs qui émergent de chaque côté de moi, le soleil est parti. J'ai froid. Un superbe éclat de lumière jaillit de l'immeuble là-haut !.A présent,je dois partir, j'ai froid .Ce monde est plein d'imprévus. Derrière l'immobilité de chaque chose, je vois se profiler  un mouvement secret .Ma vie n'est pas si banale que je croyais;elle peu encore m'émouvoir ,moi Odysseus je peu encore jouir de la vie avec un certain panache.







Dans ce monde

La beauté n'advient que par cours instants.

Elle surgit comme une brillante voie lactée.

Qui laisse apparaître dans son sillage

D’infiniment petits voiles de clarté






ODYSSEUS




DANS MON JOURNAL J'AI ENCORE ECRIS CA.







Ce matin ,je me suis réveillé à mon heure habituelle, vers six heure trente.

J’ai adopté ce rythme,depuis que j'ai pris l'habitude d'écrire une ou deux heures le matin


Lorsque j'ai ouvert la porte qui donne sur la terrasse ;

J’ai aperçu une brume épaisse qui colorait le paysage.

Dans la brume, on distingue de nouveaux reliefs

Savourer leur présence et écrire me plaît

.

Je voulais coucher sur le papier mes impressions du moment.

Un livre à mes côtés.

Les rêveries de Rousseau,

J'en lis et relis abondamment des passages.

Je trouve dedans de quoi accompagner mon voyage solitaire

A travers l'écriture.

Mes rêveries font du sur-place.









ANNEES 2019



ODYSSEUS AUTRES REVERIES




Un oiseau chante, j'écoute le son d'un avion invisible qui vol là-haut dans l'azur, j'observe la substance de ma vie à travers les reflets du paysage. Je recherche quoi ? À vrai dire… Rien… peut être à capter les élancements de mon cœur et les vacillements de mon âme. Je ne recherche rien, je regarde les brumes qui s'élèvent aux abords des immeubles et leurs ombres transparentes me suggèrent de me tenir à bonne distance de tout. Je veux m'abriter dans le miroir de ma mémoire À travers elle, j'aperçois mon présent, mon passé, et certains fragments du monde qui fuit. Le chant d'un oiseau m'indique que je suis juste un rêveur de passage ...l'éternité m'aspire.





ODYSSEUS



POURQUOI J' ECRIS



En relisant Un petit éloge de l'errance (Folio) de Akira Mizubayashi; professeur franco-japonais je vois ressurgir de vieux rêves. Mes pensées se jettent sur moi . Ma vie embellie par l'étendard imaginaire de ma prose n'est plus qu'un ancien mirage. Je suis repris par l'idée changeante que ma vie est un désert ;je ne vois plus se dessiner l'harmonie tant désirée. Les fragments autobiographiques de ma vie dévalent sans ordre ,ils se jettent dans un roman imaginaire .Est ce que je cherche uniquement à satisfaire mon ego en écrivant ?











ODYSSEUS



(suite sombre)


Juillet 2019 :



C'était, je crois, après la lecture de ce livre -Autobiographie d'un yogi que je m'étais retrouvé dans l'embarras- .Ce livre m'avait captivé,mais l'instant d'après, la simplification extrême de son propos me heurtait. J'avais fais il y a fort longtemps l'expérience de la Kundalini cette puissance cosmique magistrale m'avait porté si haut que j'aurais voulu la revoir .J'avais pu, durant une fraction de seconde, entrevoir la beauté stupéfiante du ciel et j'étais sidéré. C'était le livre des Upanishads qui m'avait permis de faire ce voyage. En plongeant presque par inadvertance dans l'autobiographie d'un yogi,* j'avais l'impression de replonger dans le labyrinthe de mes déambulations anciennes.Dans les années 70.,j'étais étudiant en théâtre ,je marchais sur les pas d'Artaud. J'étais à la recherche d'une transcendance .Quelques temps plus tard, en poursuivant mes études, j'avais découvert les Rishis. J’avais trouvé en eux le savoir céleste qui hantait mon imagination;ce savoir datait de l'Inde antique bien avant l'époque des Vedas. J'avais gardé sous la main Les Upanishads du yoga un livre qui datait du temps de mon adolescence. Assis sur une chaise, j'avais pratiqué les exercices de respiration des Upanishads .J'avais vu surgir le feu de la Kundalini.,cela m'avait éblouit.L'autobiographie d'un yogi me ramenait à cette partie de ma vie .Les sorciers indiens d'Amérique du sud pensaient pouvoir accéder à l'éternité en sautant dans le vide;c'était ce que disait Castaneda*. C'était un voyage illusoire,peut être utopique en tout cas dangereux ;je vénérais ces folies . En pratiquant les exercices de respiration du yoga;je sautais dans le vide Je voulais atteindre l'éternité.J'avais entrevu le Graal ,j'avais été éblouit ,mais je ne l'avais pas atteint; .J'avais compris qu'on n’accède pas à l'éternité par un effort de volonté Accéder au Graal c'était un don du ciel,il était donné à des être humbles et innocents .J'ai poursuivi ma vie déjanté;j'ai continué à explorateur le labyrinthe de ma psyché et à vénérer les êtres surnaturels qui étaient allongés aux côté du Seigneur Bouddha Je restais assis sur le bords du rivage;je contemplais les beauté du ciel. Moi, Odyssée, je regardais le ciel sans vouloir le dévorer.après toutes ces années d'errance, je croyais être devenu sage .










ODYSSEUS


Mars 2019


Un voyage à Athènes


(7 heures) :


Dans la chambre de l'hôtel Parnon, j'ai finalement installé mon ordi sur un bout de table. Je me demandais si j'allais le faire ; je n'avais pas envie de me lever, j'étais légèrement déprimé. Après notre arrivé à Athènes hier en fin d'après-midi, nous nous sommes promenés dans la partie de la ville où nous avions échoué. Notre hôtel était confortable, mais un peu éloigné du centre. Assez surpris et décontenancé par l'apparence de celle ville, nous avions la curieuse impression avec Iris d'être tombés dans un monde hostile. Les murs de la ville étaient sales, tristes et couverts d'une multitude de tags. La nourriture, pourtant, était présente en abondance dans tous les magasins. La variété des pâtisseries m'étonnait. Je marchais en compagnie de ma moitié dans cette ville fantôme plutôt bruyante. Cette ville était remplie par toutes sortes de pulsations. Une faune cosmopolite peuplait cette partie de la ville ; il y avait beaucoup de migrants en transit ici. Nous voulions rejoindre le Parthénon (l'Acropole) à pieds, sans même avoir idée de là où il se trouvait. J'avais l'impression de traverser une ville fantôme. Le conte éblouissant de la Grèce antique se transformait en cauchemar. Athènes ressemblait à une ville misérable;elle était couverte de signes primaires et d'écritures sauvages.



07 Mars 2019 au matin:


Dieu soit loué ! Ce matin, il faisait un beau soleil. Après une nuit de sommeil,nous nous étions remis de notre cauchemar d'hier .Il suffisait simplement de prendre la ligne rouge du métro pour accéder à l'Acropole, la ville base n'était qu'une infime partie de la ville réelle, nous a expliqué le réceptionniste, un jeune homme au regard bleu. Il nous a donné un plan.Des amis tagueurs m'avaient fait l'éloge d’Athènes, je ne savais pas à quel point c'était vrai,hier j'ai compris ! .Aujourd'hui tout semblait différent;la présence de nombreux touristes qui marchaient comme moi, avec leurs portables dans la main,ne me dérangeait pas,je marchais avec eux vers l'acropole .Le temps s'était dilaté. J'avais relu récemment Le Colosse de Maroussi.d'Henry Miller Le voyage qu'avait fait Miller en Grèce,m'avait subjugué. Il continuait à déverser ses histoires enchantées sur le monde avec une belle vitalité .J'aurais voulu faire comme lui.La civilisation occidentale avait vu le jour sur cette montagne blanche l'acropole ; moi, touriste de l'ère liquide j'observais la dimension sublime, intemporelle, presque irréelle de ce monument; mais j'étais devenu sceptique sur les chances de survie de notre civilisation.

Les épaves rouillées de nos satellites erraient déjà dans l'espace;elle faisaient un tâche sombre sur la voie lactée . C'était un rêve de fin des temps qui m'accompagnait depuis quelques temps; j'avais cessé de croire à la civilisation des lumières.Les beautés technologiques, les merveilles d'ingéniosité architecturales, les splendeurs nées de nos génies scientifiques, les incroyables avancées de la science ,les intelligences artificielles, l’exploration récente de notre système solaire tout cela me laissait de marbre.








9 mars




Hier ,j'ai cru apercevoir sur la colline de l'Acropole, rocher calcaire situé à 156 mètres au-dessus de la mer, un éclair joyeux ;en escaladant les rochers de l'Acropole ,j'ai vu mon esprit voyager Je me suis vu en citoyen de l'ère Kali Yuga (qui dure selon la cosmogonie hindoue 432 000 ans), ;il nous resterait d'après cette vision 427 000 années à vivre avant d'atteindre une hypothétique renaissance .J'avais le vertige;je me foutais de connaître l'heure de ma renaissance. Je me souvenais seulement d'avoir visité le splendide musée d’Athènes;j'en étais ressorti ravis, comblé, presque écrasés par tant de beautés;je regardais ces trésors depuis la cime d'un nuage ;je m'estimais surtout heureux d'être en vie;c'était la seule chose qui comptait.




Nous repartons demain pour Paris.








ODYSSEUS






Quelques plus ou moins bon poèmes que j’ai écrits pendant notre séjour à Athènes :




Poèmes en souvenir de LA DAME EN ROUGE





La fleur est revenue

Elle berce le grand rivage


Écoute cette voix

Elle descend

Du mont joyeux

Où sont éparpillées

Les écailles du ciel





Un grand dauphin gris se dresse dans le blanc de l’azur


Sa cambrure folle

Jette

Des icônes

Bleues cristallines

Près des eaux

Du rivage

Au-dessus des vagues

Un oiseau rase l'écume





Le baiser bleu des vagues jette

Dans les eaux claires de la mer

Une traînée de soie


La déesse rouge des temps ancien ma rejoins

Elle tient une rose à la main






A ATHENES






J'erre avec Iris ma compagne chinoise dans une ville endormie

Sur la ville pleuvent des chiures

D’or et d'argent















Oracle DE L'ANTIQUITE



Hier soir

Des vaches hindoues

Étaient

Enlacées à

La voie lactée



Sur les blancheurs de l'aube

La déesse contemplait l'azur

Tenant dans ses mains un bol d'absinthe




Mon âme fatiguée

Absorbait

La rosée du matin


Un dauphin mâle

En forme d'enluminure

S’éloignait du rivage



J'ai aperçu

les hanches arrondies d’Aphrodite

Un sein rose

flottait sur les vagues





















ODYSSEUS


À cheval sur l'aube

Valse de l'amour dans tes bras

Je suis Odysseus le marcheur céleste

À cheval sur l'aube

Un pied dans l'étrier


Je règle mon compte à un songe









Dis-moi Sphinx

Car la question demeure


Ces nouveaux argonautes


Dont le cœur intrépide fonce dans l'azur

Sont ils prêt à s’asseoir

sur le tintement de la pluie !











POSTFACE

Comprendre le monde







Un texte libre issu de mon journal pour boucler le premier fragment du livre d’Odysseus .


18 février 2019 :


C'est peut-être en regardant le ciel ce matin, un ciel cuivré d'étoiles à peine où à demi cachées, un ciel gris, noir baigné par les lueurs du parapluie cosmique qui enserre notre planète, un ciel badigeonné par des traînées meurtrières d'une beauté sidérale, de simples traînées de laines ramollies laissées par les avions, nos anges en fer brillant comme des oiseaux. Je regardais le ciel dans l'air frais du matin, à peine éveillé, je regardais le ciel par-dessus les dômes de la cité où je vis, encerclé par les immeubles blanc dorés de la banlieue. Je regardais le ciel ébloui par sa beauté sidérale.


J'ai revu ma vie comme dans un film. Hier j'étais venu sur le marché, près de la grande tour qui s'élance au milieu de Paris.J'en avais profité pour m'allonger sur mon transat . J'avais passé ma matinée à attendre un aimable amateur; j'avais toujours espoir d'en voir surgir un. Le jour commençait à se lever. Pourtant, je suis rentré dans un rêve. Dans ce rêve, je me voyais écrire la suite de mon Odysseus. Aussitôt après, je vis surgir des visages . Dans mon rêve, tout se mélangeait car je vis aussi Andy Warhol, la star très médiatique du pop art, qui regardait dans un miroir. Moi, j'avais pris de l'ecstasy et je me voyais en train de marcher dans un squat lumineux dans Paname. Je me souviens, je venais de prendre la résolution (sous l'effet des psychotropes) de me lancer dans l'art. J'étais sous l'emprise d'une inspiration proche des poètes surréalistes et des penseurs soufis. Je marchais à côté de Warhol;je l'avais rencontrés dans un ver­nissage à la galerie Hans Mayer de Düsseldorf. Nous avons rédigé un manifeste sur une table d'un bistrot. Nous étions convaincus qu'une révolution gigantesque allait bientôt survenir. Je vivais un rêve insensé, je voulais conquérir le Graal,je cartographiais mes états d''âme sur mes tableaux ; je contemplais le monde à travers le regard des Rishis, tout cela me revenait à l'esprit ce matin. Je revoyais un morceau du rêve que j'avais fais devant une grande tour aux allures de gratte-ciel .À mes côtés,un poète parlait d'une femme, elle chevauchait un rayon d'or, ;une mèche blonde défaite éclairait sa silhouette.




Que sommes-nous donc, ô chère ?

Vivons-nous encore sur terre ?

Du temps passé, de ses heurts,

Reste à peine une rumeur...

Boris Pasternak - Rendez-vous (1957) / De l'anthologie de la poésie russe (P. 357)





Je vis défiler ma vie

Odysseus mon double

Se reconnaîtra t'il

Dans ce fameux bazar

Dans ces lignes imparfaites ?






Fin du Livre I





































ANNEXES / NOTES


Note 01 (Page 07) 

La postmodernité est un concept de sociologie historique qui sert à désigner la dissolution, survenue dans les sociétés contemporaines occidentales à la fin du XXe siècle, de la référence à la raison comme totalité transcendante.



Note 2 (Page 07)


« Saint Jean D'astre » est le premier pseudo que j'ai utilisé pour écrire.


Note 03 (Page 09) 


Photo figurant sur la première page des Écrits ; elle montre celui que j'appelle Odysseus (mon double) à l'âge de vingt ans.






Note 11 (P.81)


J'ai utilisé cette photo,Page 81, car elle donnait une idée approximativement correcte du penseur que j'aurais aimé être.



Note 12 (P.88)


Je me souvenais surtout d'une pièce dont je ne parlais pas dans mon journal et qui me tenait à cœur. Elle s'intitulait Profs aux balcons. Cette pièce était une satire de l'éducation à la française. J'avais rassemblé sur petit balcon bien visible du public un échantillon de professeurs de toutes sortes ; ils représentaient une caricature violente de l'enseignement, puisqu'ils enseignaient à l'aide d'insultes, de harangues et de mots obscènes. Leurs élèves étaient attachés où ligotés sur des tables d'écoliers. Cela montrait à quel point j'avais une haine de l'école à cette époque, surtout une haine du système d'éducation à la française, pour mettre en scène de telles horreurs. Je voyais l'école comme une machine à démolir les individus, j'étais acerbe et critique, je mélangeais les scènes réalistes et les scènes imaginaires. Je ne sais plus d'où je tirais mes références pour fustiger ainsi l'enseignement. Je m'étais peut-être souvenu que j'avais reçu une forte gifle lorsque j'étais élève à l'école primaire ; la seule que j'ai reçue de ma vie. Je l'avais reçue d'un enseignant que je trouvais arrogant et pédant. J'ai peut-être voulu me venger sur lui en caricaturant à l'extrême le corps professoral. Pourtant, les scènes de Profs aux balcons ne se déroulaient pas à l'école primaire, mais dans un lycée où je n'avais jamais mis les pieds. Je me contentais de déverser par le biais du théâtre une hargne que j'éprouvais contre tout le système d'enseignement officiel. Je travaillais sur une grille de lecture critique.J'avais à l'esprit les scènes du Revizor de Gogol, un certain type de références dadaïstes;des scènes du Baal de Brecht, que j'admirais à cause de leur caractère éruptif et anarchiste,. Des réminiscences de l'œuvre de Jarry en tête, une esthétique dramatique me renvoyait à ce qu'on appelait à l'époque le « théâtre panique » J'adorais mettre en branle des mécanismes qui dévoilaient l'hypocrisie hystérique des classes petites, moyennes et supérieures que j'apercevais depuis ma tanière. Ma tanière, c'était le monde du prolétariat textile où je vivais en permanence. C'était comme ça : je voyais la société de mon époque avec les yeux d'un révolté, d'un anarchiste, mais aussi avec ceux d'un esthéticien marxiste influencé par l'écriture dramaturgique de Brecht. Si je voyais les professeurs comme des pantins, ce n'était pas que je les haïssais ; j'avais une amie qui était enseignante et elle n'était pas un monstre. Je voyais la société dans son ensemble comme un système de castes. La France républicaine était dirigée par des petits notables qui enseignaient l'art d'asservir plutôt que l'art d'être libre. Ils usaient de leurs pouvoirs pour rabaisser les individus qui étaient sous leur domination. J'étais en guerre contre la société inégalitaire, je raillais les outrances du système élitaire français. J'étais assez timide, doux et même relativement gentil dans mon rapport avec les gens, mais je portais en moi un polémiste acerbe,j'étais un penseur radical qui dénonçait l'hypocrisie. J'examinais la société française avec l'œil d'un rebelle. Je déconstruisais le système social par le biais de mes satyres portés à l'état brut. J'avais une pièce intitulée Le discours sur une planche,de la même veine que Professeurs aux balcons.J'avais placé penseurs;des philosophes des scientifiques des hommes politiques , mais aussi des hommes de spectacle sur une grande planche. Ils récitaient à tour de rôle, et parfois ensemble, des discours (d'une beauté mécanique comme celle qui traverse souvent les médias sonores). Des hommes maquillés en femmes ( critique ironique de la hiérarchie sociale) ils déversaient de l'huile sur les planches. Il en résultait les pires choses le spectacle prenaient la forme d'une pantalonnade ridicule et grimaçante. Sans doute cette pièce avait pour but de me venger de ce que je devais absorber à longueur de journée à la télévision. La vue répétée des caricatures de discours pompeux et artificiels enfilés les uns après les autres dans cette boîte à conditionner les esprits me donnait des haut-le-cœur. J'étais convaincu de la nécessité d'user de la satyre .J'aurais aimé être comme Daumier que j'admirais ; Je regardais ce monde impitoyable avec une certaine délectation. J'en observais tous les défauts ,pour mieux les combattre.Ma passion pour la caricature était antisociale. Mon agressivité dramaturgique me sauvait de la déprime. J'étais un héros clandestin qui sapait en silence les fondamentaux de la morale bourgeoise. Je pratiquais la vivisection sociale. Pourtant, si je croyais profondément à mes activités dramaturgiques souterraines, j'avais peu d'illusion sur le fait qu'elles puissent jamais émerger. J'avais un gros défaut ;lorsque je m'imaginais mettre en scène mes pièces pour de vrai ,j'étais démuni. J'étais trop timide et trop orgueilleux pour les faire valoir ;si je pouvais admettre sans peine que mes créations avaient des défauts, je considérais avant tout qu'elles étaient géniales. Elles m'encourageaient à développer de grandes rêveries ,qui m'enveloppaient dans le plaisir futile de pouvoir engendrer.Ces pièces de théâtre étaient des défouloirs.Elles étaient d'un égoïsme total. Pour moi, la création, le fait de pouvoir créer, imaginer ou engendrer des choses suffisait à mon plaisir. La concrétisation des choses me paraissait secondaire. Cela m’a souvent amené durant ma vie à engendrer des projets gigantesques que j'abandonnais derrière moi en m'étonnant d'avoir pu les créer, mais surtout en m'étonnant de les avoir abandonnés en route.J'ai abandonné régulièrement milles projets derrière moi ,sans me douter que cela faisait partie d'une stratégie nihiliste mise en place par mon ego ; je laissais mes projets à l'abandon sans trop m'inquiéter, car je pensais que le plaisir de les avoir imaginées était suffisant.Heureusement avec le temps ,j'ai réussi à me convaincre de la nécessité d'en faire émerger quelques uns.



Note 15 (Page 134)


Une page des brouillons sur le même thème :


Le moment où il prit conscience que sa vie pouvait revêtir un sens nouveau, ce fut le jour où il se mit à œuvrer à son chef-d’œuvre.


Cette crèche construite avec fougue et passion représente à bien des égards une scène marquante de sa vie héroïque d'adolescent idéaliste. Je dois me rappeler qu'à cette époque, ce qui primait dans sa vie, c'était encore bien plus la passion de la peinture que celle des livres. Il devait déjà à cette époque être inscrit aux cours grands maîtres de peinture par correspondance ; ses après-midi ou ses matinées en dehors de l'usine, il les passait à dessiner et à peindre. L'histoire de la crèche est dans mon sentiment de narrateur intimement lié au fait qu'on le montrait déjà parmi les siens, comme un garçon presque exclusivement passionné d'art, et surtout de peinture. C'est d'ailleurs probablement pourquoi l'abbé (celui que j'appelle Pascal) et ses camarades lui avaient confié le soin de réaliser cette crèche. Les camarades de Saint Jean avaient décidé, connaissant ses talents, de lui confier la réalisation de ce travail artistique qui demandait un minimum d'aisance et de savoir-faire. Saint Jean avait pour tâche d'illustrer à l'aide de son art une nouvelle manière de voir qui était celle du groupe de Jocistes contestataires galvanisés par l'abbé.



Le temps est père de vérité.



Onzième fragment de mes anciens Écrits

Passage des Écrits (2001), repris et transformé en 2018 :



Épiphanie (Naissance à lui-même).


Cette crèche qui marquait une rupture symbolique avec le cycle biblique de son enfance révéla à Saint Jean ses propres aspirations à créer, et il lui sembla que l'une des portes de sa rédemption à lui devait passer par là. Par la création et par l'art. En même temps que la révélation d'une profondeur subtile qui émergeait en lui, la crèche marquait, éblouissante, la manière qu'avait l'abbé G. (Pascal) d'enseigner à ses ouailles la parole de Dieu. Il laissa la jeunesse dont il avait contribué à l'éveil s'exprimer en toute liberté (Saint Jean était sans doute sa meilleure apparition). L'abbé s'abattit tel un faucon de lumière sur l'assemblé des fidèles en leur montrant du doigt Saint jean et ses camarades qui étaient rentrés dans le combat pour la vraie, la pure et dure vérité. Ils étaient rentrés dans ce combat avec l'extrême ardeur et la candeur de la jeunesse, la jeunesse était le fer de lance du Christ émancipateur et révolutionnaire que soutenait Pascal. L'homme de foi était capable, avec le secours de Dieu, de triompher de son existence médiocre. Dieu, cet être omniscient intemporel, réglait en silence les destinées du monde et offrait à chacun la possibilité de s'élever au-dessus de sa condition terrestre. Saint Jean écoutait Pascal, ce prêtre au charisme étincelant, il admirait son enthousiasme, sa générosité et sa foi qui semblait sans faille, mais lorsqu'il se penchait sur cet être de lumière, son propre cœur déambulait ; il observait depuis le blanc tissage où il travaillait le calvaire où s'écrivait sa destinée. Il ne voyait pas Dieu, il ne voyait que le monde des hommes, leurs intrigues et leurs faiblesses. Seuls les plus fort ordonnaient sans pitié les choses du monde. Dieu semblait absent. Avant que celui que j'ai nommé Saint Jean dans un temps ancien, puis Odysseus dans un temps nouveau ne prenne conscience que pour s'éveiller à la vie il fallait beaucoup de persistance, et surtout croire à ce que nous appelons un rêve extraordinaire qui est la vie elle-même, il nous faudra apprendre la patience.

.

« Que lent est le Vent - que lente est la Mer - et lointaines leurs palmes ! »

Billet adressé à Sarah Tuckerman / Quatrains et autres poèmes brefs / Emily Dickinson (P.185)


« Le temps est père de la vérité », disait Rabelais.

Note 17 (Page 157)


Ces jours-ci, j’ai repris une seconde fois l'immobilité, mais rien ne s'est produit  .J’ai retrouvé seulement un état extatique . La jouissance que j'éprouve à ce moment est semblable à la montée d'un orgasme. Alors, une bouffée d'énergie enveloppante fait apparaître des iridescentes dans ma chambre. Je n'ai pas retrouvé la sensation de lévitation si affolante que j'avais ressentie précédemment;celle qui me donnait l'impression d'être soulevé et transporté dans un espace hors-temps ,sans limite.


Je dois entraîner mon corps -à cet état de perception étrange- que j'ai observé lorsque je pratique la respiration alternée. La respiration et l'attention jouent un rôle clé. Si je concentre mon attention sur un point d'arrêt de la respiration (apnée), et si je reviens à une respiration alternée, narine gauche fermée, narine droite ouverte,- un phénomène de lévitation survient presque immédiatement -. Les foyers de tensions et de résistance du corps se dissolvent ;un afflux d'énergie puissant provoque une facilité à respirer amplement - comme un nouveau né-. J'ai localisé une partie de ma respiration à la base du ventre. Je m'en suis servi pendant un certain temps comme point d'appui pour poursuivre ma lévitation. Je n'ai pas enregistré clairement le passage ou la montée (de la lévitation) se fait . -Ou bien je le vois, mais je ne me l'explique pas-. Je me trouve désarmé devant l'apparition d'un tel état .


C'est lorsque la conscience ordinaire se dissout et saute à un autre plan de conscience qu'un monde- sans limite ou hors limites apparaît-. A ce moment ,survient la sensation de former -un tout avec le tout-, et cet état surgît (étonnamment) à l'apogée -d'une simple respiration-. C'est le cosmos universel qui resplendit;il resplendit surtout -après une très longue apnée-. C’est ce qui s’était déjà passé la première fois. J'en ressors ébloui, mais je dois m'arrêter, -car je ressens souvent à cet instant des points de tension derrière la tête-. Mes points de tension se trouvent toujours derrière la tête. Ce sont les mêmes que ceux que j'avais lorsque je pratiquais très longtemps des mantras dans ma période bouddhiste.



Note du Dimanche 5 mai 1985 :


Après ces états -de dissolution extatique -décrits plus haut ; je dois noter certains effets secondaires qui m'invitent à prendre garde à mon équilibre psychique- -. Ma vue souffre,une sensation de déséquilibre survient. Je perds pieds avec les réalités.Mon centre de gravité interne me semble se rigidifier. Je ressens une tension extrême derrière la nuque, et mon regard, je dirais mes nerfs optiques, sont tendus à l'extrême. C'est pourquoi, j'ai décidé d'arrêter mes exercices de respiration. Je risque en effet de provoquer un déséquilibre plus profond si je m'aventure plus loin dans des zones que je n'ai pas les moyens spirituels d'investir. Ma conscience n'est pas assez claire , je me laisse trop séduire par des effets secondaires : l’iridescente ; la luminosité, etc.- Mais il ne me semble pas que ma conscience intérieure se trouve agrandie-. Je dois faire preuve de sagesse, et ne pas vouloir pousser plus loin une investigation qui me semble trop volontaire et qui risque de devenir artificielle. Je dois remettre cette expérience à sa véritable place ; je dois trouver le chemin qui mène à la prise de conscience naturelle de soi à soi vers le Soi.


Précisions sur l'état de réceptivité qui résulte de la pratique méditative :


Lorsque la grande respiration est atteinte ; aucun effort ne devient nécessaire ; toute volonté superflue s'envole d'elle-même, pour laisser place à un grand calme. Toutes les crispations inutiles se dissipent. Le corps central de la respiration redonne au corps physique sa place exacte par une sorte de mécanisme auto naturel. D'une certaine façon ; la présence du corps physique devient secondaire, au sens où la présence physique de ce corps n'est plus ressentie comme un obstacle. Le corps physique devient une présence moléculaire qui s'harmonise avec le flux des énergies respiratoires.



Note du 15 mai au soir

(J'ai pris ces notes juste après la réunion du groupe T°)


J'ai repris une fois encore la posture immobile et l'afflux des énergies est revenu, un peu comme auparavant, mais cette fois, j'ai fermé les yeux. J'ai donc senti plus distinctement l'afflux énergétique monter en moi. Toutefois, j'ai arrêté la séance après un moment, car j'étais mal,j'étais perturbé.



Le lendemain, c’est comme si une grande douceur s'était déposée en moi. Je la sentais présente, mais dans la journée et aujourd'hui encore, je n'étais pas bien centré. J'avais le sentiment qu'une force m'étirait la tête et l'enveloppait d'un étau doucereux et transparent, sentiment de ne pas être centré, sentiment léger d'irréalité. Ma décision de suspendre les séances est devenue plus ferme, car le sentiment d'irréalité qui existe toujours crée un flottement invisible entre moi et les choses. Je ne me sens pas bien;j'ai le sentiment de planer,je ressens un trouble en moi. Je dois retrouver mon axe intérieur.



Ce matin, je sentais, et je sens encore, le besoin de m'alléger. Je me sens lourd, lourd dans mon corps, lourd dans mes vêtements. Je dois acheter d'autres chaussures, plus légères, trouver un pantalon plus léger également et traverser cette période avec le plus de légèreté possible. Avec transparence et légèreté, mais aussi avec vitalité. J'ai besoin de trouver une forte vitalité pour réveiller mes espaces devenus trop évanescents .Les problèmes matériels font pression sur moi. Je dois utiliser l'obstacle matériel qu'ils me posent pour m'alléger encore davantage -Me réveiller intérieurement dans l'action-.c'est la nécessité qui commande.Je suis acculé à changer et à me transformer.



Sans date:


MES FAILLES.


J’aimerais que ma réflexion trouve une prise. Mettre en route un processus de réflexion suppose qu’une dynamique s’installe. Quelque part, j’ai le sentiment que la réalité profonde du monde m’échappe. Est-ce que je désire m’affranchir de mes entraves ? Krisnamurti que je suis en train de lire ouvre une porte, mais est ce que cette porte qu’il ouvre, je désire réellement l’entrouvrir avec lui ? Krisnamurti ouvre une porte à la compréhension, il ouvre une porte à ma propre compréhension, mais ma propre compréhension a-t-elle le désir de se manifester ? Se libérer du connu, m’affranchir de mes propres conditionnements, porter un regard neuf sur les choses, cela ne peut s’opérer que si j’accepte de laisser tomber toutes mes rigueurs mentales. Mon désir de comprendre, est-il plus fort que mon désir de m’affirmer ? Le processus entier de ma pensée est conditionné par un réflexe d’affirmation. Affirmer ma propre identité me paraît encore plus important que de comprendre le fonctionnement intégral de mes pensées. C’est que j‘ai peur d’une recherche qui déboucherait sur la non-affirmation de mon ego. J’aurais peur de m’y perdre, d’y perdre des plumes. L’idée de me séparer de mes désirs me paraît insurmontable. J’associe cette chose à un état de destruction. L’idée même que cette chose soit possible ne m’a jamais effleuré en vérité.La source de attachements est trop profonde. Je ne saurais m’en libérer par une simple prise de décision. En réalité ,j’ai une connaissance de moi-même assez superficielle, cela découle de ma paresse. Je préfère me laisser vivre, plutôt que de faire effort pour me comprendre.La compréhension m’échappe. Je suis trop ancré dans mes désirs. Mes désirs sont indistincts, flous et changeants. Je sens, que je dois abandonner toutes mes références.


Non daté :


Équilibre sur un fil, je suis en attente. Attente de quoi ?

Le fil est souple, pourtant d’une grande fragilité, le fil est tendu, trop tendu peut être ?

Mon action est arrêtée à cause de quoi ?

Le mouvement de création s’est arrêté aussi.

Est-ce seulement des causes matérielles qui m’arrêtent ?

Je n’aime pas ces moments (ces moments où la dynamique du silence me fait peur).

J’hésite, je reste sur place, cette immobilité m’effraye, car je sais instinctivement qu’elle est dangereuse. Ce n’est pas une immobilité voulue. Je me suis arrêté uniquement par peur du vide.

Le vide me fait peur.

Marcher dans le vide n’a pas de sens me dit mon intellect.

Mon intellect crée l’obstacle. Il est le fabricant de mes peurs.




UN AN PLUS TARD



8 mai 1986 :


Nécessité de reprendre quelques notes « hors temps » en quelque sorte. Je suis spirituellement en phase de transit, sans doute est-ce pourquoi je paraphe par hasard ce cahier en suite à ce qui est donné dans ces pages. J’aspire toujours - à une transformation intérieure-, je n’aimerais pas qu’elle s’accomplisse sous le couvert d’une fuite, En écrivant cela, je me sens un peu stupide, mais je ne trouve pas d’autre formule pour m’expliquer.


Je suis partagé entre le désir de me laisser aller et de dériver pour nul part.L’ennui et la monotonie m’effleure ces temps-ci .

J’ai repris ce matin la posture centrale. Je sens qu’une pratique lente et régulière de la posture est nécessaire - si je veux ouvrir ma conscience - .



























BIBLIOGRAPHIE

Quelques inédits de J








Les archives d’Odysseus :


- Tiempo nuevo (Roman)

- Les écrits bruts (contiennent les brouillons autobiographiques de J, ainsi que ses brouillons poétiques (1970-2019)

- Les chroniques et journaux intimes rédigés par J. depuis l'âge vingt ans, des extraits archivés de ses pièces de théâtre, dont une partie du Journal d'un fou en campagne, écrit durant son service militaire, le manuscrit de La vie fantasmagorico-fantastique d'Arthur Planck, des extraits de son essai poétique sur La Folle légende des squats célestes Livre I et livre II, une autoédition de sa monographie artistique.

  • JS, pionnier de l'art Urbain (1979-2014)

  • Le voyage à Cythére.




En préparation :


- Odysseus Tome I, Livre II.





























































CHAPITRES













Avis aux lecteurs P.05

Préface P.11

Avis aux lecteurs P.15

Ma vie d’avant celle-là P.19

Okapoulkofou (le voyage) P.25

L'art du soliloque P.27

La nouvelle poésie moderne P.32

Mes premiers écrits sur Saint Jean P.38

Une page de dénonciation P.43

Qui suis-je ? P.45

À la poursuite de mes chimères P.49

Le tisseur (léger fragment de mémoire) P.54

Mes écrits anciens P.57

Voyage dans ma mémoire P.64

Intrusion dans ma vie réelle / Journal en miettes P.83

Deux brefs extraits de mes écrits imaginaires P.101

Poétique I - Saint Jean D'astre P.104

Rivage P.113

Un poète égaré P.127

La reprise d'un roman laissé à l'abandon P.132

Un roman difficile P.147

Transat P.160

Odysseus aujourd'hui P.162

Suite de mes pérégrinations P.168

Suite de ma vie héroïque P.173

Rêveries immobiles P.187

Annexe, notes P.207

Bibliographie P.215

Biographie du peintre P.218











BIOGRAPHIE DU PEINTRE





JEAN STARCK est né en 1948 dans les Vosges. Il travaille dans l'industrie textile durant quelques années, puis, en 1974, il part à Paris pour y étudier le théâtre. Il rêvait alors d'être dramaturge. En 1979, il abandonne ses ambitions théâtrales et renoue avec la peinture qui fut sa première vocation. Il revient à la peinture en 1979 à travers ses Travaux de Renaissance, série remarquée par Jean Dubuffet, qui lui achète plusieurs peintures pour les placer dans une annexe de ses collections personnelles. « Lorsque j'ai recommencé à peindre, en 1979 », dit-il, « je l'ai fait à la suite d’une crise intellectuelle. J'ai survécu à cette épreuve grâce à la peinture. C'est pourquoi j'ai appelé ces travaux peints des Travaux de Renaissance ». Durant cette période, je replonge dans la peinture avec frénésie et peint avec tout ce qui me tombe sous la main, en utilisant du carton, des matériaux d'emballage, et surtout des anciens livres et des journaux. Je peint avec du café, du noir de fourneau, parfois avec du mercurochrome. Jean Dubuffet, tombe amoureux de mes peintures, et m'achète entre 1980 et 1982 une trentaine d'œuvres. À la même époque, je crée le groupe Transmigration avec mon ami le poète Manuel Rodrigues et d'autres artistes amis. Le groupe Transmigration travaille sur les origines cosmiques de l'humanité : « Regarder le monde comme un primitif, peindre sans peindre, peindre comme un chaman ». C'est la formulation que j'utiliserai durant cette période pour qualifier ma démarche. Chercher à capter l'origine sacrée de la peinture, retrouver les gestes premiers du peintre,redonner une dimension cosmique à l'humanisme ,c'étaient les objectifs que s'étaient donnés les Transmigrationistes Dans la foulée, Je participe au mouvement Art-Cloche, mouvement néo dadaïste né dans un squat artistique parisien. Le groupe devient l'inventeur emblématique d'un style d'art urbain qui s'incarnera dans ce que les médias appelleront « L'invention des squats artistiques en France ». Les artistes du mouvement incarnent une impertinence qui égale celle de Dada, Cobra et Fluxus, dont ils revendiquent la filiation. Ils créent avec des matériaux de récupération, détournant les objets par des techniques de collage et de d'assemblages hétéroclites. Le groupe Art-Cloche lance le mouvement alternatif d'occupation et de recyclage des friches urbaines. Entre1979 et 1989, il se déplace en Europe et établit de nombreux échanges avec les artistes urbains européens qui travaillent dans la même optique. Le groupe Art-Cloche, dans les années 80, devient de plus en plus médiatique. Il engendre une scène alternative urbaine qui a ses prolongements à travers les ventes d'art publique (les ventes aux enchères). Les nombreuses manifestations qu'il crée engendrent un mouvement qui va perdurer, puisque en 2001, le Palais de Tokyo consacre une rétrospective au mouvement, conférant une dimension historique à ce dernier. En 2004, Je crée le N.A.U. (Nouvel Art Urbain) qui réactualise ma période urbaine. Après une rétrospective de mes travaux à Épinal, je continue à peindre dans une veine de plus en plus libre, car je n'ai jamais cessé de revendiquer l'art de créer, comme celui d'une liberté totale. À partir des années 1990, j'entreprend d'écrire des chroniques qui décrivent mes errances dans l'art. En 2001, je rassemble celles-ci pour en faire un roman que j' intitule Les Écrits (Mes brouillons). (jamais édité ) En 2020, je décide de reprendre mes écrits est d'appeler ça Odysseus. À cette occasion, j'utilise un pseudonyme J.



PAGE 123 LIVRE 2




LE JOURNAL D'ODYSSEUS




Avril 2019.



Je me demandais ce matin où le voyage de celui que j'appelais Odysseus allait le mener.J'en étais à peine au début du commencement de mes récits,et je désespérais de jamais parvenir à rendre clairement l'objet de ce voyage qui avait prit toute une vie.Je relisais les notes que mon alter ego avait déjà pris sur ce voyage;je me demandais,si ce roman existenciel dans l'état où il l'avait abandonné était bien celui que je voulais écrire.On ne sera pas étonné à la lecture de mes réflexions de trouver de la pertinence à cette tentation que j'avais à présent de voir à l'oeuvre dans mes anciens écrits -un roman de l'écriture- .En suivant la trame des récits que j'avais déjà rédigé,je croyais assister à l'engendrement d'une oeuvre littéraire en marge de la littérature .Les notes que je fixais quelque fois en marge de mes manuscrits ,comme celle que j'ai placée un peu plus bas;étaient destinées à faire partager au lecteur mes façons d'écrire,et mes façons de penser. J'avais placé cette note ici ,car je tentais d'effectuer un rapprochement avec ma vie d'adolescent et mes obsessions d'homme mûr .Certaines de mes obsessions d'homme mûr rejoignaient directement peut être sans que j'en soit tout à à fait conscient ma vie lorsque j'étais encore un simple adolescent;m'étais revenu à l'esprit à cet instant ,un texte que j'avais écris,dans mes chroniques de 2008 ;j'avais pondu ces jours là sous l'effet de l'excitation ou de la fébrilité un texte intitulé -Fragment d'écriture en expansion vers l'infini- ,il me venait à l'esprit que les textes que l'homme de soixante ans pondaient ,ne correspondaient plus qu'à une vaine tentative pour faire coincider ma vie réelle avec une vie fictive qui était fait de grandeur spirituelle et faisait que ranimer ce désir d'immensité ;et que je ne parviendrais jamais à atteindre le désir d'éternité qui mé'treignait depuis toujours .Si en faisait partie ;c'est pourquoi je plaçais réguliérement sur ma route des signes qui me rappelaient son existence ;c'était uniquement pour ne pas manquer à mon devoir de mémoire;car un jour je m'étais promis de ne jamais abandonner mes rêves d'absolu et mes désir de transcendance.En me relisant j'avais que l'adolescent avait déjà aaperçu quelques quarante années en arrière le jeune adolescent qui vénérait Spinoza comme un maitre presque absolu et je m'étais promis de lui rester fidéle;d'autant que je me reconnaissait aujourd'hui encore dans son affection pour le philosophe solitaire. Mais dans le vif de mes brouillons ,il y avait aussi des moments de folie qui m'invitaient à être plus discerne;car bien souvent j'écrivais aussi des conneries .C'est pourquoi je les avaient placées sur mon chemin,pour me rappeler que j'écrivais aussi un essai ;à travers cet essai j'essayais aussi de me rende compte de mes bétisses ; si dans le vif de mes brouillons se tenait un roman ;il y avait aussi une réflexion sur les vérités et les mensonges de l'écriture.


actuel d'écrivain)











RÉFÉRENCES E EXPOSITIONS
















1988 : Vive l’Art Cloche dans le métro Parisien / Galerie Art-Cloche / Paris

1990 : Foire Internationale d’Art Contemporain - OFF / Paris

1992 : Galerie Zebra / Amsterdam (Pays-Bas)

1992 : Galerie Le Minotaure / Michigan (États-Unis)

1993 : Galerie MU / Vittorio Venetto (Italie)

1995 : Salon d’Art Contemporain de la Bastille / Paris

1997 : Exposition privée / Hong-Kong (Chine)

2000 : Biennale Internationale de Shanghai (Chine)

2002 : Rétrospective Art-Cloche / Palais de Tokyo / Paris

2003 : Exposition collective avec les artistes de l’Institut des Beaux-Arts de Kunshan (Chine)

2004 : Osaka (Japon)

2006 : Exposition La Métamorphose des matériaux / Paris

2006 : Tas d’esprit et Dada Art-Cloche / Shanghai (Chine)

2008 : Atelier nomade / Norwalk / Los Angeles (États-Unis)

2008 : Galerie Marie-Claude Duchaussal / Paris

2010 : Exposition au CRANE / Bourgogne

2011 : Marché Street Art / Saint-Sulpice / Paris

À partir de 2010, il rejoint la galerie « l'Imprimerie » de Chartres puis celle d’Amiens

À partir de 2012, la galerie « Paris » au Luxembourg

À partir de 2015, la galerie « Lithium » à Paris.


Autoédition :


La collection privée d’un artiste squatteur - Jean Starck / Nau Éditions

Trente années d’activités artistiques souterraines - Jean Starck / Nau Éditions

Un primitif moderne IV Catalogues - Jean Starck / Nau Éditions

L’exercice de l’Art - Jean Starck / Nau Éditions


BLOGS Jean Starck est répertorié dans le Bénézith, qui est la référence officielle du marché de l'art (volume 13) et dans de nombreux autres sites de vente, dont Art-Price.




NOTICE A PLACER EN FIN DE LIVRE


Odysseus est une autofiction. Le «moi» épique de J, mon alter ego, cherche sa place au sein d'un monde bouleversé par les aléas de la mémoire. J, mon alter ego, tente de se remémorer sa vie à travers les brouillons de mes anciens écrits. Ces brouillons servent de fil à cette odyssée. J, mon héros, c'est moi, transformé au fil du temps en un autre, en une sorte d'Odysseus. Ce «moi» imaginaire est en voyage. Il reconstruit ma vie à travers les diverses tentatives romanesques et poétiques que lui livre mon passé. C'est avec ça qu'il doit se débrouiller, c'est avec ça qu'il doit construire une histoire. Le narrateur voyage dans sa mémoire comme sur les mers. Il est Odysseus, il se perd, se retrouve et les récits (les récifs) qu'il met à jour deviennent des épopées qui se désagrègent ou se restaurent au fil de sa mémoire (ma mémoire). Pour J, ce sont uniquement les poètes (les visionnaires) qui racontent l'histoire. Odysseus est le héros mythique, énigmatique, admirable, qui court, silencieux, à travers ma vie.



J, 13 décembre 2018














ANNEXE


Voila ce que je disais J de Transat :

page 152


TRANSAT date de 1998. Cette tentative de roman, marque un tournant dans le travail d'écriture de J- Comme le dit J à plusieurs reprises dans ces pages, Transat n'est que la tentative de reconquête d'un projet d'écriture qu'il avait conçu une quinzaine d'années auparavant, alors qu'il était encore dans l'incertitude sur sa vie.Ce projet de roman qui le hantait à l'époque, portait un autre titre il s'appelait - Nuit aux pôles- . J ne parvint jamais à accoucher de ce roman mythique. C'est seulement en 1998, qu'il tente de retourner sur les traces de son passé d'écrivain raté. Il tente d'exorciser à travers l'écriture de Transat , sa vie ancienne. Il tente à la lumière de sa vie présente, (qui est devenue radicalement différente ) de reconstruire les visions qui formaient l'armature de Transat.

C'est à travers l'écriture de Transat qu'il met à jour presque sans s'en apercevoir au début, le travail des - écritures simultanées- qui va devenir une stratégie clés dans la rédaction DES ECRITS.

Naturellement comme à son habitude, J abandonne la rédaction de Transat au bout de quelques mois. Il n'oublie pas toutefois de sous titrer ce travail d'une façon à ce qu'il n'y ait pas de confusion sur sa destination, il fait de Transat - un roman inachevé -.

Deux ans plus tard ,vers l'an 2000, il s'attaque à là rédaction DES ECRITS ( qu'il intitule encore (au début) - les mémoires improvisées- son projet est de raconter sa vie ( sans plan préconçu) c'est à dire d'une façon spontanée. ). Très vite il s'aperçoit , qu' écrire sans se corriger, est une entreprise , presque impossible; mais surtout, il redécouvre à travers la rédaction des ECRITS une forme de principe narratif - spatio-temporel - qui était celui de Transat - c'est le principe des narrations simultanées. Pour rendre compte de la complexité d'un être ( le sien ) il doit inventer des procédés narratifs inédits ( inédits jusqu'au moment ou il découvrira plus tard chez Jacques Roubaud une partie de ceux là qu'il avait mis à jour ) Il redécouvre pour l'instant une partie des procédés narratifs qu'il avait mis au point dans Transat et il tente de les perfectionner.

Le principe narratif qu'il exploite se résume grossiérement en ceci :Un individu n'est pas composé d'une seule forme, mais de plusieurs, c'est toutes ces formes ( l'une après l'autres ) qui doivent êtres exploitées si on veut rendre compte de l'étendue de soi.

Les ECRITS synthétisent toutes les obsessions d'écriture de J. et Transat en est la préfiguration . Dans Transat il tente déjà à travers un certain - projet de mémoire- de reconstruire sa vie , (sans être jamais certain de jamais y arriver, car il découvre que la vie lui échappe, que la vie est mouvement). A partir de cet instant J comprend que c'est le mouvement changeant de la vie qu'il doit d'écrire . Dans Transat c'est ce mouvement changeant qu'il tente de capter; il le fait comme le ferait un écrivain sysmographe ( un scripteur) auquel il va s'identifier souvent par la suite.

Dans Transat J est à la fois un nomade et un observateur détaché de lui même , et surtout peut être un nomade et un observateur détaché et parfois énervé de sa propre écriture , car ormis sa propre vie, c'est aussi la vie troublée de l'ecriture qui l'intéresse, celle instable de ses écrits présents celle imparfaite de ses écrits passées.

Persuadé qu'il est depuis toujours, qu'elle porte en elle ( l'écriture) des secrets qui bouleverseront la vie des hommes toute entière lorsqu'ils seront révélés, ll n'a de cesse de la mythifier.

Transat ne sera disponible à la lecture que sous une forme fragmentaire( c'est un projet inachevé) .Comme la totalité des manuscrits n'ont pas été mis en forme, il faudra attendre quelques temps vraisemblablement avant de pouvoir en consulter des passages.Nous signalerons le jour venu leur mise en consultation sur le blog.




1

2

3

4 Je ne parvenais pas à m’empêcher de devenir lyrique ; à chaque fois que je tentais d'écrire, je m'emportais. C'était une impulsion lointaine qui me poussait à écrire de la même façon que Pascal, que j'admirais lorsqu'il prêchait, ou bien me revenait en mémoire l’image furieuse de Savonarole, le moine fou qui prêchait contre la décadence des mœurs Florentins. Une fougue lyrique démesurée m’emportait sur les cimes, j'avais en moi un feu qui brûlait sans parvenir à s'éteindre .

5 Phrase volée à Elytis p 231 - Les Laudes.